Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
La validité du diagnostic psychiatrique a, depuis toujours, soulevé des objections et des critiques. Malgré tous les progrès récents dans ce domaine, on est encore loin d’une nosologie psychiatrique acceptée par tous les pays. Dans le domaine des psychoses non affectives, les nosologies française et américaine sont différentes. Dans un premier temps les auteurs décrivent les épisodes classées «bouffée délirante aiguë», entité clinique traditionnellement française, au moyen du DSM III. Le reclassement, selon les critères du DSM III, de 55 patients hospitalisés entre 1975 et 1980 avec le diagnostic de bouffée délirante aiguë a abouti à un éclatement de cette entité française dans les 5 entités DSM III suivantes: troubles schizophréniques, troubles schizophréniformes, psychoses atypiques, psychoses réactionnelles brèves, troubles affectifs. Dans un deuxième temps, une évaluation des 2 nosologies, française et américaine, est tentée, sur la base d’informations sur l’evolution à 5 ans, obtenues chez les 55 patients. Pendant cette période l’épisode est resté unique chez 29% des patients, 18% ont présenté une ou plusieurs rechutes sous forme d’épisodes identiques, 36% ont évolué vers la schizophrenic et 16% vers la psychose maniaco-depressive. Parmi les épisodes classés «troubles schizophréniques» par le DSM III, 60% ont évolué vers la schizophrenic. Dans un troisième temps, la sémiologie des épisodes classés «bouffée délirante aiguë» est décrite à l’aide de la Liste Intégrée de Critères d’évaluation Taxinomique pour les psychoses non affectives (LICET-S) afin de rechercher des éléments témoignant ou prédictifs d’une evolution schizophrénique. Les épisodes classés «bouffée délirante aiguë» s’avèrent être de nature et de pronostic très divers; leur description au moyen du DSM III permet de définir des entités plus homogènes, comme le montrent leurs evolutions.
Nosographic individuatization of acute «bouffée délirante» constitutes a spécific characteristic of French psychiatry. In a first step, the relationship between acute « bouffée délirante» and the DSM III classification is examined. DSM III criteria were applied at the beginning of a 5 years follow-up period in 55 patients adinitted in a psychiatric hospital between 1975 and 1980 with the diagnosis of acute «bouffée délirante». According to these criteria, 15 patients presented a schizophrenic disorder, 18 patients a schizophreniform disorder, 9 patients an atypical psychosis, 5 patients a brief reactive psychosis and 8 patients an affective disorder. Five years later, the French diagnosis, based on the evolution, was schizophirenia for 20 patients, bipolar affective disorder for 9 patients, recurrence of similar non schizophrenic disorder for 10 patients and no recurrence of psychiatric disorders for 16 patients. In a second step, the relationships between this evolution and the initial DSM III classification were examined. The schizophrenic evolution was observed in 60% of the patients initially presenting a schizophrenic disorder according to the DSM III, and a bipolar disorder evolution in 50% of those initially presenting an affective disorder. In a third step, the most predictive initial symptoms with regard to the schizophrenic evolution were identified using a logistic regression. It appears that the DSM III criteria show some prognostic interest.
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