Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
L’anhédonie, incapacité à éprouver du plaisir, a été considérée comme un trouble essentiel et même comme un des fondements possible du processus schizophrénique, mais aucune des nombreuses études cliniques et expérimentales réalisées n’ont pu confirmer une telle hypothèse.
Cette étude a évalué les rapports entre l’anhédonie et la sémiologie dépressive ou psychotique. Elle a porté sur 65 schizophrènes, âgés de 29.5 ans en moyenne, récemment hospitalisés. Le diagnostic répondait aux critères de Feighner. L’évaluation, à l’inclusion et après six semaines de traitement neuroleptique exclusif (chlorpromazine ou halopéridol), a été réalisée en aveugle, par un expérimentateur utilisant les échelles suivantes : BPRS, IMPS, MADRS, HDRS, et avec des échelles visuelles analogiques explorant les items : «moral», «plaisir seul» ou «avec autrui», «idées claires» et «forme physique».
Les résultats objectivent une amélioration significative de la symptomatologie anhédonique et dépressive, auto ou hétéro-évaluée, et des symptômes positifs de la schizophrénie. Les troubles affectifs des schizophrènes sont plus proches de l’anhédonie que de la dépression lors de l’inclusion et les scores de l’anhédonie semblent plus susceptibles de s’améliorer. A J0 seuls les items «moral», «idées claires» et «forme physique» sont corrélés. S’en distinguent les items explorant l’anhédonie (plaisir seul, plaisir partagé). Entre J0 et J42 seuls les items explorant l’anhédonie s’améliorent aussi bien aux échelles d’hétéro-évaluation qu’aux échelles visuelles analogiques au contraire des items explorant la dépression. Ces résultats semblent confirmer qu’anhédonie et dépression sont des dimensions distinctes de la symptomatologie schizophrénique.
Anhedonia, the failure to experience pleasure, has been postulated as a fundamental deficit and as a possible basic pathological mechanism underlying schizophrenia, Nevertheless, none of the numerous clinical and experimental studies has been able to confirm such a hypothesis.
This study was designed to assess the anhedonic component of schizophrenia and its relationship with depressive or psychotic symptomatology. 65 recently admitted patients (mean age 29.5) were included. Diagnosis was established according to the Feighner Criteria. Assessments were made by a blind rater at the beginning of the study and after six weeks of exclusively neuroleptic treatment (chlorpromazine or haloperidol). The following scales were used: BPRS*, IMPS*, MADRS* and HDRS*. Five self-rating Visual Analogue Scales allowed assessment of experience of pleasure (shared and alone), mood, fitness and clarity of ideas.
All results showed a significant improvement in anhedonic and depressive symptomatology, whether self-rated or rated by an observer (Tables 1 and 2). Positive schizophrenic symptomatology likewise showed a significant improvement (Table 3). At self-rating on D0, only the items «mood», «clarity of ideas» and «fitness» showed a high degree of correlation (r ⟩ .64). In this respect, this group of items differed from the two items for assessment of anhedonia. Between D0 and D42 the items for assessment of anhedonia showed an improvement (in terms of both observer - and self-rated evaluation), while this was not the case for the items related to depression. These results seem to confirm that anhedonia and depression constitute distinct dimensions of schizophrenic symptomatology.
Ce travail a été réalisé avec l’aide de l’INSERM (A.T.P. N°73.79.105)
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