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Jean de Meun et Chaucer, Traducteurs de la Consolation de Boèce
Published online by Cambridge University Press: 02 December 2020
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Il était impossible pour la philologie anglaise de répondre avec exactitude à la question de savoir si Chaucer, pour sa traduction de la Consolation de Boèce, s'était servi de celle de Jean de Meun: on s'y était pris trop tôt—avant d'avoir les matériaux nécessaires. Lorsque Morris, dans son édition de 1868 du Boèce de Chaucer, s'est posé pour la première fois cette question, rien n'avait encore été fait dans ce domaine par la philologie française. Les manuscrits n'étaient pas classés et, par conséquent, étaient inutilisables. Morris fut obligé, faute de mieux, d'avoir recours, pour comparer les deux textes, à une version anonyne de 1477 (réimprimée en 1494) et conclut logiquement, mais à tort, que Chaucer ne s'était pas servi de la traduction de Jean de Meun. Nous disons “à tort,” car nous savons aujourd'hui que, malgré son épître dédicatoire, le texte de l'édition de 1494 n'est pas la traduction de Jean de Meun. L'opinion de Morris fut suivie en 1870 par B. ten Brink.
- Type
- Research Article
- Information
- Copyright
- Copyright © Modern Language Association of America, 1937
References
1 Dans E.E.T.S., extra series, V (1868). Reprinted 1889.
2 Aucune des éditions imprimées de la traduction de la Consolation ne contient la traduction de J. de Meun. Les trois éditions qui, dans Brunet, sont attribuées à J. de Meun (Nos. 4, 5, 6) sont en vers et prose.—Jacques Charles Brunet, Manuel du Libraire et de l'Amateur de livres (Paris, 1860). i, 1035; cf aussi Gustave Brunet, La France littéraire au XVe siècle (Paris, 1865), p. 27.
3 B. ten Brink, Chaucer. Studien zur Geschichte seiner Entwickelung und zur Chronologie seiner Schriften (Münster, 1870).
4 Dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, xxxiv (Paris, 1873), p. 5.
5 Publié dans la Romanic Review, xxvii (1936), 110 par. V. L. Dedeck-Héry.
6 Dans Inventaire général et méthodique des Manuscrits français de la Bibliothèque Nationale (Paris 1876–78), ii, 318.
7 On trouvera des comparaisons entre les deux groupes et Chaucer dans l'article de Lowes cité ci-dessous.
8 W. W. Skeat, The complete Works of Geoffrey Chaucer (Oxford, 1894), Vol. ii.
9 H. F. Stewart, Boethius. An essay (Edinburgh and London, 1891), p. 204.
10 Sept. 21, 1895, p. 227.
11 Feb. 18, 1897, p. 124.
12 The Globe Edition. The Works of Geoffrey Chaucer edited by A. W. Pollard, H. F. Heath, M. H. Liddell, and W. S. McCormick. First ed. 1898, repr. 1907.
13 Liddell a tort de mêler à ses citations la traduction de Pierre de Paris qu'il considère comme supérieure à celle de J. de Meun et de Chaucer. Voici ce que dit A. Thomas, l'éditeur de P. de Paris (p. 309): “On se contentera de donner ici le texte de Boèce, laissant au lecteur le soin de juger le monstrueux travestissement que lui fait subir P. de Paris.”
14 R. K. Root, The Poetry of Chaucer (Boston, etc., 1906). Revised ed. 1922.
15 E. P. Hammond, Chaucer. A bibliographical Manual (New York, 1908).
16 K. O. Petersen, “Chaucer and Trivet,” PMLA, xviii, 173.
17 Romania, xlii (1913), 331.
18 Corroboré par un récent article de J. M. Cline, “Chaucer and Jean de Meun: De Consolatione Philosophiae,” ELH (1936), 170.
19 B. L. Jefferson, “Chaucer and the Consolation of Philosophy of Boethius,” Thesis, Princeton 1917; J. L. Lowes, “Chaucer's Boethius and Jean de Meun,” Rom. Review, viii (1917), 383.—On trouvera dans ces deux ouvrages d'autres détails sur l'historique de la question.
20 Lowes le reconnaît lui-même en disant (p. 398): “The evidence here presented … differs from that already adduced by Stewart and Liddell only in being more extensive.”
21 Jefferson a réuni les notes éparses de Liddell qu'il discute.—Voici ce qu'il dit en parlant du travail de Liddell: “His evidence is incidental, occurring as it does at intervals throughout the footnotes, and is not sufficiently organized to attract attention.”
22 E. P. Hammond, “Boethius: Chaucer: Walton: Lydgate,” MLN (1926), 534.
23 J. Koch, “Der gegenwärtige Stand der Chaucerforschung,” Anglia, xlix, 209.
24 Nous en avons enregistré en tout 225.
25 Nous citons le texte latin d'après The Loeb Classical Library, Chaucer d'après l'édition de Skeat et le texte français d'après le ms. 1097 (le premier nombre se rapportant au folio, le second à la colonne). Le ms. 18424 nous servira de temps en temps pour combler les lacunes ou corriger les fautes du 1097.
26 Ce procédé de traduction fut très usité au moyen âge. Voir Charlotte Charrier, Jean de Meun. Traduction de la première épître de Pierre Abélard (Historia calamitatum) (Paris, 1934), p. 25 et 41.
27 Nous en avons relevé 97.
28 Nombre d'exemples enregistrés: 67.
29 Exemples relevés: 20.
30 Comparer encore: in superum diem (L.iii, M.xii. 53 = fol. 26.3 = Ch. 44); dissæpta suo fonte fatiscant (L.iv, M.vi. 43 = fol. 35.2 = Ch. 34); mendacio careat (L.v, P.iii. 63 = fol. 38.3 = Ch. 80).
31 Op. cit., les Nos. 10, 14, 22, 28, 36, 37, 38, 44, 45, 47, 62, 64, 67.
32 Ch. Jourdain, “Des commentaires inédits de G. de Conches et de N. Triveth sur la Consolation de la philosophie de Boèce” dans Institut de France. A cadémie des inscriptions. Notices et extraits des manuscrits, xx (1865), 2e partie, p. 40.
33 Bibliothèque Nationale, MS. latin 14380 (Mod. Lang. Assn., No. 99).
34 Paulin Paris, “Jean de Meun, traducteur et poète” dans l'Histoire littéraire de la France, xxviii, 391.
35 Ajouté à la suite de la traduction de Chaucer qui alterne, chapitre par chapitre, avec le texte latin.
36 Dans l'introduction de son édition, p. xxxvii sq.
37 Exemples relevés: 315.
38 Nous avons relevé 188 exemples; et dans ce nombre ne sont pas sompris les cas de moindre importance où, pour plus de clarté, sont répétés des mots de la phrase précédente.
39 Voici comment ils traduisent L.i, M.vii.25 Gaudia pelle, Pelle timorem Spemque fugato Nec dolor adsit: (8.1) gar toi de joie et de douleur et de esperance et de paour; (11) Weyve thou joye, dryf fro thee drede, fleme thou hope, ne lat no sorwe aproche.
40 Comparer encore: L.ii, M.v.2 contenta fidelibus arvis; fol. 12.4 = Ch. 1; lex dona coerceat (L.iii, M.xii.44=fol. 26.3 = Ch. 34); ne fas sit lumina flectere (L.iii, M.xii.45=fol. 26.4 = Ch. 35); etc.
41 L.iii, P.vi.3=fol. 19.1 = Ch. (3); L.iv, P.vi.145 = fol. 34.2 = Ch. (177); L.iv, P.vi. 196 = fol. 35.1 = Ch. (242).