Published online by Cambridge University Press: 01 December 2020
Changes in his expressed ideology subjected the works of Louis-Ferdinand Céline to criteria that were not all literary. Brasillach and Ezra Pound reversed themselves in the assessment of his production; so did liberal and leftist critics. Now, thirteen years after Céline's death, one can attempt a more complete and balanced approach to his works. It must be objective and use a formal angle: statistical analysis along a linguistic and structural line. A study of the vocabulary, syntax, and architecture of Céline's nine novels reveals a continuous evolution. Some changes fall into almost perfectly regular patterns: the fragmented sentence grows to macromolecular agglomerates. In Nord 14 lines are organized in one sentence, while in Voyage they are divided into 17. The overall analysis points up four different periods which do not reflect any ideological changes. Thus, the Celinian novels must be treated as a whole: considered separately, their significance is impaired. (In French)
Note 1 in page 1097 “Pour dire vrai j'ai eu beaucoup de mal à achever ce livre et j'étais bien résolu à n'en pas parler. Mais est-il possible à une 'Vie Littéraire' de passer sous silence ce monstre dont chacun s'entretient ? Je ne le crois pas. Avec beaucoup d'efforts j'ai donc achevé Mort à crédit, dont il faut tout d'abord prévenir les lecteurs qu'il ne les amusera point” (L'Action Française, 11 juin 1936).
Note 2 in page 1097 “Céline don't interest me at all, but what of it? Who does?” (Lettre à Montgomery Butchart, 11 dec. 1937, Ezra Pound Correspondence, New York: Harcourt, 1950, p. 301). Bagatelles pour un massacre est publié à la fin du mois de déc. 1937. En 1942, Ezra Pound consacre l'une de ses chroniques à la radio de Rome à Céline: “La France puait / et la puanteur est enregistrée / elle est enregistrée avec abondance, ce dont probablement aucun gaulois depuis Rabelais n'a été capable / mais l'abondance / la provision de mots est accessoire / c'est la vue claire qui rend Céline important.” Texte repris de Cahiers de l'Herne, 7 (1967), 691–92.
Note 3 in page 1097 “Un ennemi de l'homme,” Les Cahiers de l'Herne, (1963), 262–67.
Note 4 in page 1097 “Voyage au bout de la haine,” 14 juin 1957, pp. 15–18.
Note 5 in page 1097 “Mort à crédit,” La Nouvelle Revue Française, juin 1936.
Note 6 in page 1097 “Je vois que vous finirez par connaître le Voyage par cœur. Moi, je ne l'ai jamais relu et ne le relirai jamais.
Je trouve tout cela ennuyeux et plat à mourir. C'est curieux que tout ce cabotinage finisse par séduire le lecteur. Je crois qu'il a envie d'en faire autant. Tout est là (Lettre à E. Pol-let, 14 Sept. 1933, L'Herne, 3, 1963,191).
Note 7 in page 1097 “Moi je suis quand même trop vieux, trop avancé, trop salope sur la route maudite du raffinement spontané . . . après une dure carrière de ”dur dans les durs“ pour rebrousser maintenant chemin !” (Bagatellespour un massacre, Paris: Denoël, 1937, p. 11).
Note 8 in page 1097 “Here is discovered a racy set of scoundrels. Such dramatis personnae are typical of Celine's novels—prostitutes, pimps, crooked cops, a caricature of an old Jewish money-lender who makes Fagin seem like a flattering portrait by comparison. . . . What may be legitimately objected is that the new book is somewhat expurgated in a few places. What is removed from public view proves to be not the drugged sex orgies together with all the four-letter words in which they are depicted, but some of the more offensive references to the Jews” (Milton Hindus, “A Doomful Vision of Society's Dregs,” New York Times, 6 juin 1954). En revanche, Rabi (p. 266) voit dans Guignol's Band “une histoire abracadabrante, sans aucun rapport avec les Juifs.”
Note 9 in page 1097 Lettre à Albert Paraz, 11 sept. 1949, Valsez saucisses (Paris: Amiot-Dumont, 1950), p. 317.
Note 10 in page 1098 V. “L'Onomastique caricaturale de Louis-Ferdinand Céline,” Revue Internationale d'Onomastique, 3 (juillet 1971), 162–76.
Note 11 in page 1098 Introd. à Le Degré zéro de l'écriture (Paris: Ed. du Seuil, 1953).
Note 12 in page 1098 Henri Peyre, French Novelists of Today (New York: Oxford Univ. Press, 1967), p. 192.
Note 13 in page 1098 “Une Habitude de style, le rappel chez Céline,” Le Français Moderne, 3 (1935), 193–208.
Note 14 in page 1098 V. Pierre Guiraud, Les Caractères statistiques du vocabulaire (Paris: Presses Universitaires de France, 1954) p. 108.
Note 15 in page 1098 Pour plus de détails sur la rôle de l'argot dans l'œuvre de Céline, v. “Nature et évolution de l'argot célinien.” Le Français Moderne (Oct. 1972).
Note 16 in page 1098 “L'argot est né de la haine. Il n'existe plus” (“Adieu à Trignol,” Arts, 6 fév. 1957).
Note 17 in page 1098 Ainsi est établie une distance entre Bardamu et lui. On peut naturellement interpréter le fait, suivant le système onomastique célinien, par l‘âge du héros dont la jeunesse n'a droit qu‘à un prénom. Mais il faut alors remarquer que le narrateur de Mort à crédit, médecin comme Bardamu, éprouve le besoin de se présenter (“je fonctionne à le Fondation Linuty,” p. 10). Et puis, surtout, jamais le nom de Bardamu ne sera repris dans aucun des romans suivants, même Guignol's Band qui s'insère dans le temps du Voyage.
Note 18 in page 1098 V. Jean-Pierre Richard, “La Nausée de Céline,” Nouvelle Revue Française, juillet 1962, pp. 33–47, août 1962, pp. 235–52. L'analyse thématique conduit l'auteur de cette étude à envisager une mutation idéologique de Céline qui prendrait place entre Mort à crédit et Bagatelles pour un massacre. Cette idée suggérée par l'histoire littéraire est contredite par de nouvelles données, notamment les lettres de Céline à Eue Faure (L'Herne, 5, 1965, pp. 47–63). Tout conduit à.penser que le système révélé par les pamphlets est l'aboutissement d'un long processus d'élaboration dont on trouve certaines traces dès Voyage au bout de la nuit. V. à ce sujet: “Tropismes céliniens,” Esprit, sept. 1972, pp. 31219.
Par ailleurs, Simone de Beauvoir, dans une note de son livre de souvenirs La Force de l‘âge (Paris: Gallimard, 1960, p. 142), déclare qu'un “certain mépris pour les petites gens,” dans Mort à crédit, ouvrit les yeux de J-P. Sartre sur l'anarchisme réel de Céline. C'est oublier le contenu de L'Eglise, pièce de Céline antérieure au Voyage dont l'un des rares lecteurs fut Sartre, comme en témoigne l‘épigraphe de La Nausée, tirée de l'Acte iii, de ton nettement antisémite.
Note 19 in page 1098 V. Raymond Queneau, Bâtons, chiffres et lettres (Paris : Gallimard, 1967) p. 147. Quant à la correspondance échangé entre Céline et Milton Hindus, on peut rappeler que 83 lettres de Céline, sur les quelques 85 lettres qu'il a semble-t-il envoyées à Hindus ont été données dans la réédition française de son ouvrage, The Crippled Giant (New York: Boar's Head, 1950) publié par les éditions de l'Herne, en 1969, sous le titre Céline tel que je l'ai vu. Comme celui des publications partielles faites antérieurement dans Les Cahiers de l'Herne, 5 (1965), 67–112, le texte de ces lettres est très fautif et lacunaire. On trouvera les lettres de L'Herne corrigées par mes soins, d'après la photocopie des originaux, dans l'édition “compacte” publiée en octobre 1972. Il reste à souhaiter que le texte parfois entièrement erronné des 83 lettres disponibles soit corrigé, qu'elles soient replacées dans un ordre chronologique et enfin que la totalité de ces lettres (et notamment celles qui répondent au Celine tel que je l'ai vu) soit livrée au public. On sait l'importance de cette correspondance, brouillon des Entretiens avec le Professeur Y, pour l'histoire idéologique de Céline.
Note 20 in page 1098 “Je ne me réjouis que dans le grotesque aux confins de la mort. Tout le reste m'est vain” (Lettre à Léon Daudet, 30 déc. 1932, L'Herne, 3, 1963, 92).
Note 21 in page 1098 V. “Voyage au bout de la haine,” L'Express, pp. 15–18.