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Baudelaire, Correspondances et le magnétisme animal

Published online by Cambridge University Press:  01 December 2020

Jean-Pierre Boon*
Affiliation:
University of Kansas, Lawrence

Abstract

The meaning that attaches to the title Correspondances suggests a likely but overlooked source of Baudelaire's sonnet, the occult science of animal magnetism. Baudelaire's interest in the subject goes back to June 1838 when he discusses it in a letter to his mother. His first Poe translation, in 1848, was Révélation magnétique. In addition, allusions to animal magnetism are found in such poems as La Voix, Bénédiction, and La Mort des pauvres. Baudelaire was probably aware of, and may have attended, a series of lectures on animal magnetism given in 1844 or 1845 by a certain Alphonse Teste. In the printed text of these lectures the word correspondance is used in a sense closer to Baudelaire's than one finds in any other known source of the sonnet. Evidence of the influence of animal magnetism on Baudelaire's works tends to confirm Jean Pommier's belief that Correspondances was composed during the period 1845-46. (In French)

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1971

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References

Notes

1 “Baudelaire et Balzac,” Orbis litterarum, 12 (1957), 183. Une version modifiée de notre travail, intitulée “Baudelaire visionnaire,” a fait l'objet d'une communication au congrès annuel de la Modem Language Association, le 28 déc. 1968. Au sujet du magnétisme animal, voir La Grande Encyclopédie (Paris: H. Lamirault, sans date), xxii, 960: “. . . le magnétisme animal n'est qu'un cas particulier d'une force primordiale, universelle, qui relie entre eux tous les corps de l'univers et produit l'équilibre de celui-ci par le jeu des courants opposés, centripètes et centrifuges, par les attractions et les répulsions, etc. Il y aurait ainsi un magnétisme astral, un magnétisme terrestre, puis un magnétisme minéral, végétal, animal.”

2 La Mystique de Baudelaire (Genève: Slatkine Reprints, 1967), p. 38. A l'intérieur des citations, sauf indication contraire, c'est toujours moi qui souligne. (Erratum: Dans l‘œuvre de Swedenborg les citations se trouvent aux pages 56 et 63, non pas aux pages 63 à 68 comme l'indique en note Jean Pommier.) Voir l'ouvrage sur lequel est fondée l‘étude de la théorie des correspondances dans La Mystique de Baudelaire: Les Merveilles du ciel et de l'enfer et des terres planétaires et astrales par Emmanuel de Swedenborg, traduit du latin par A. J. P. (Berlin: Decker, 1782), tome i.

3 P. 1213. C'est Baudelaire qui souligne “ne pÛt pas” et 'ne pussent pas.“ Les références à ses œuvres renvoient $ag la réimpression Le Dantec et Pichois des Œuvres complètes, dans la Bibliothèque de la Pléiade (Paris : Gallimard, 1964).

4 Lettres inédites aux siens, édition Philippe Auserve (Paris: Grasset, 1966), p. 145.

5 William T. Bandy, “Baudelaire and Poe,” Texas Quarterly, No. 1, Supp. (1958), pp. 30–31.

6 Préface des Paradis artificiels (édition de 1860), p. 345; “Le Peintre de la vie moderne,” p. 1165.

7 Physiologie, médecine et métaphysique du magnétisme (Orléans: Pesty, 1841), pp. 69–73.

8 P. 86. C'est Charpignon qui souligne.

9 La Mort des pauvres figure dans le manuscrit autographe Douze poèmes, qui date de 1852. “Révélation magnétique” parut en 1848 dans La Liberté de penser.

10 Edgar Allan Poe, “Révélation magnétique,” traduction de Charles Baudelaire, dans Œuvres en prose, Bibliothèque de la Pléiade (Paris: Gallimard, 1961), p. 215. C'est Edgar Poe qui souligne “gradations,” “une,” et “imparticulée.”

11 Mémoire de F. A. Mesmer sur ses découvertes (Paris: Fuchs, An vu), p. 55.

12 Jean-Baptiste Van Helmont, seigneur de Mérode (1577–1644).

13 Le Magnétisme animal expliqué, p. 112.

14 William T. Bandy a reproduit, dans “Trois études baudelairiennes,” le texte anglais des Correspondences du révérend Cranch (RHFL, 53, 1953, 203–04). Les Correspondances de l'abbé Constant (alias Eliphas Lévi) parurent dans Les Trois Harmonies (Paris: Fellens et Dufour, 1845), pp. 297–301.

15 Il ne s'agit pas de faire préjudice à d'autres sources probables et connues de Correspondances. Voir notamment La Mystique de Baudelaire; l'édition Crépet-Blin des Fleurs du mal (Paris: Corti, 1950); P. Mansell Jones, “Swedenborg, Baudelaire and Their Intermediaries,” dans The Background of Modem French Poetry (Cambridge, Eng.: The University Press, 1951), pp. 1–37; et Léon Cellier, “La Nature est un temple,” Revue Universitaire (jan.-fév., 1955), pp. 26-28. Pour un aperçu d'ensemble des sources connues de Correspondances, consulter Lloyd James Austin, L'Univers poétique de Baudelaire (Paris: Mercure de France, 1956), pp. 51–52.

Seul Georges Blin paraît avoir prêté quelque attention à l'influence du magnétisme sur Baudelaire. Voir Le Sadisme de Baudelaire (Paris: Corti, 1948), pp. 90–95.

16 Jean Pommier, La Mystique de Baudelaire, pp. 6 et 20; Enid Starkie, Baudelaire (New York: New Directions, 1958), p. 236; Antoine Adam, dans son édition des Fleurs du mal (Paris: Garnier, 1959), p. 274.

17 Au sujet de la datation de Correspondances, outre les notes 5 et 16 (supra), voir l'édition Crépet-Blin des Fleurs du mal, p. 298.

18 Aphorismes de M. Mesmer, mis au jour par M. Caullet de Veaumorel, Médecin de la Maison de Monsieur (Paris : Quinquet, 1785), p. 36. (C'est Mesmer qui souligne.)

19 Joseph-Philippe Deleuze, Histoire critique du magnétisme (Paris: Marne, 1813), i, 146; Nicolas Bergasse, Considérations sur le magnétisme animal (La Haye, 1784), p. 108.

20 The research for this paper was carried out with support from the Univ. of Kansas General Research Fund. It is a pleasure to record my gratitude.