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Published online by Cambridge University Press: 02 December 2020
Sainte-Beuve au travail. On se l'imagine assis, soit à, son bureau chargé de livres, soit dans une bibliothèque, se documentant avec soin. Gros travailleur, il n'a que sa plume pour gagnepain. Meurtri dans sa vie sentimentale, il se cloître dans l‘étude, il se fait l'esclave de son labeur. Son existence n'a rien en commun avec celle de ses collègues comme Jules Janin ou Loève-Veimars qui, mondains, boulevardiers, familiers des coulisses, tiennent la rubrique théâtrale d'un journal. Sainte-Beuve n'a pas leur verve fantaisiste ni leur talent pour prendre le pouls au public. Quoique n'exerçant la profession de critique qu'à contre-cceur, il prend son métier en particulier et les lettres en général trop au sérieux pour bâcler chaque soir un nombre requis de lignes sur le premier vaudeville venu.
1 Sauf pour Ruy Bias et Les Burgraves je me lirniterai aux pieces dont Sainte-Beuve a vu la représentation. Les opinions de Sainte-Beuve sur Corneille, Racine et Molière ménteraient d'être examinées a part, dans une étude qui reste encore à faire: Sainte-Beuve et le classicisme.
Articles de critique dramatique de Sainte-Beuve: 1828: 5 juillet, Le Globe: Charles II par A. Duval. 1833:15 février, La Revue des Deux Mondes: Lucrèce Borgia de V. Hugo, suivi d'un court paragraphe sur Les Malheurs d'un amant heureux d'E. Scribe. 1835: 15 février, RDM, Chatterton d'A. de Vigny; 1er mars, RDM, Chatterton. 1838: 15 décembre, RDM, La Popularité de Casimir Delavigne. 1839: 5 avril, RDM, Mademoiselle de Belle-Isle d'Alexandre Dumas. 1840: 1er février, RDM, L'Ecole du monde du comte Walewski; 15 février, RDM, L'Ecole du monde; 1er mars, RDM, La Calomnie d'E. Scribe; 1er mai, RDM, Cosima de George Sand; 1er décembre, RDM, Le Verre d'eau d'E. Scribe. 1841: 15 janvier, RDM, Maria Stuart de P. Lebrun. 1843: 1er décembre, RDM, La Tutrice d'E. Scribe. 1844: 15 janvier, RDM, Bérénice de Racine. 1845: 1er décembre, RDM, Un Homme de bien d'E. Augier. 1849: 15 octobre, Le Constitutionnel, “De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier.” A cette énumération il faut ajouter de nombreux jugements épars dans les Chroniques parisiennes et surtout dans la correspondance.
2 E. Faguet, Propos de théâtre (Paris, 1910), v, 228-259.
3 Marie-Louise Pailleron, La Vie littéraire sous Louis-Philippe (Paris, 1930), p. 228.
4 Correspondence générale, éd. Jean Bonnerot (Paris, 1935–), 30 avril 1843, v, 121. Toutes les citations de la correspondance et des Chroniques parisiennes sont empruntées à cette édition.
5 Paul Bonnefon, “Scribe sous la Monarchic de Juillet,” Revue d'Histoire Littéraire de la France, xviii (1921), 76.
6 “Dix ans après en littérature,” Portraits contemporains (Paris, 1889), ii, 473.
7 Sainte-Beuve, Œuvres (Paris: Pléiade, 1951), ii, 491.
8 Le Globe, 5 juillet 1828. Recueilli dans Œuvres, i, 295.
9 “Quelques vérités sur la situation littéraire en 1843,” Portraits contemporains, in, 420.
10 “Charles Magnin,” Portraits contemporains, iii, 395.
11 Causeries du lundi (Paris, 1870), xi, 508.
12 Le Journal des Debals, 23 janvier 1843.
13 Le Constitutionnel, 17 février 1851.
14 Port-Royal (Paris: Hachette, 1888), iii, 238.
15 Madame E. de Girardin, La Presse, 2 février 1845.
16 Œuvres, i, 292.
17 A. Daudet, “Pages inédites de critique dramatique,” Œuvres complètes illustrées (Paris, 1930), xviii, 256.
18 Cette observation, qui ne se trouve pas dans l'article sur “Servitude et grandeur militaires” publié dans la RDM du 15 février 1835, fut ajouté lorsque cet article fut recueilli dans les Portraits contemporains (ii, 68). Le 26 juin 1831 (Corr., I, 240–241) S.-B. avait écrit à Vigny: “Je rentre tout plein d'emotions de votre Marichale … Les deux premiers actes m'ont paru … charmants d'exposition et de développement. Le troisième et quatrième actes me semblent admirables d'un bout à l'autre, d'un dramatique puissant, continu, contrasté, toujours croissant … Vous n'avez jamais rien fait de plus beau que cela … Le cinquième acte commence d'une façon charmante … La fin … est sublime et tendre, et déchirante, digne des deux actes qui précèdent … Je ne vous dis pas assez tous mes éloges du pathétique, du cœur, du vrai drame que je trouve dans votre ouvrage.”
19 Nouveaux lundis (Paris, 1866), vi, 424.
20 Dans cette capacité il se devait de défendre la moralité et l'ordre publics tels qu'ils étaient définis par le gouvernement impérial. Ainsi, il fut trois fois le rapporteur d'une commission chargée par le Ministre d'Etat de décerner des primes aux pièces de théâtre qui seraient de nature à servir à 1'enseignement des classes laborieuses par la propagation d'idées saines et le spectacle de bons exemples. Rapport du 27 juillet 1853, Causeries du lundi, ix, 518-522. Rapport du 5 juin 1854, Causeries du lundi, x, 497-502. Rapport du 29 décembre 1856, Causeries du lundi, xii, 511-516.
21 Nouveaux lundis, VI, 423.
22 Nouveaux lundis, vi, 427, 420.
23 Mes Poisons (Paris: Plon, 1926), p. 103.
24 Bonnefon, p. 260.
25 Théophile Gautier, cité par Bonnefon, p. 93.