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The Priority of the Goncourts' Discovery of Japanese Art

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Extract

Mm. edmond et Jules de Goncourt ont inventé trois choses, ils le disent du moins: le naturalisme, la vogue du XVIIIe siècle, et le japonisme. Pour nous en tenir à la littérature, ils se flattent un peu; cependant Germinie Lacerteux est de 1865, et suivait Renée Mauperin, qui est de 1864.

With these words Professor Lanson began the section of his Histoire de la littérature française devoted to the Goncourt brothers. It would be permissible in a manual intended for the man in the street to halt at this point in order to discuss the Goncourt claims to have founded Naturalism without investigating the vogue of the eighteenth century and of things Japanese in literature. Here, however, it is proposed to go a little farther, to investigate first the Goncourt claims to be the first French artists to appreciate the work of the Japanese, and secondly to call attention to a kind of literary “Japonisme,” concerning which Professor Lanson is silent.

Type
Research Article
Information
PMLA , Volume 42 , Issue 3 , September 1927 , pp. 798 - 806
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1927

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References

1 Lanson, Histoire illustrée de la littérature française, 1923, II, 362. Compare, in this connection, John Drinkwater (Outline of Literature, III, 900); “The brothers de Goncourt invented naturalism just as they invented, or claimed to invent symbolism” (sic).

2 Maison d'un artiste, Charpentier ed., I, pp. 208-9.

3 Chérie, defin. ed., p. xi, reprinted in Préfaces et manifestes littéraires.

4 Date said to be confirmed by E. Chesneau and given by L. Bénédite in an article on Whistler, Gazette des Beaux-Arts, August, 1905, p. 143. Desoye is listed for the first time in the Bottin of 1863.

5 En 18 . ., chap. viii; “C'était une fort belle japonaiserie. Sur un fond de laque noir, vernissé comme une feuille de houx, quelque Philippe Rousseau de la province de Yamato avait jeté de grands coqs déhanchés en saillie de cinq lignes d'or.”

6 Idées et Sensations, Charp. ed., p. 232. In the Goncourt Journal, the two passages under discussion are dated January 6 and March 9, 1866.

7 Manette Salomon, defin. ed., p. 164. The priority of the Goncourts' discovery of Japanese art has not been discussed in the “postfaces” contributed by members of the Goncourt Academy to this edition of their works.

8 Journal des G., II, p. 213.

9 Cf. the description in Journal des G., V, pp. 198-9: “Mercredi 31 mars.—En ces derniers jours que de stations dans cette boutique de la rue de Rivoli, où trône en sa bijouterie d'idole japonaise, la grasse Mme. Desoye.

“Une figure presque historique de ce temps, car ce magasin a été l'endroit, l'école, pour ainsi dire, où s'est élaboré ce grand mouvement japonais, qui s'étend aujourd'hui de la peinture à la mode. Ça été tout d'abord quelques originaux, comme mon frère et moi, puis Baudelaire, puis Burty, puis Villot, presque aussi amoureux de la marchande que de ses bibelots, puis à notre suite, la bande des peintres impressionnistes,—enfin les hommes et les femmes du monde, ayant la prétention d'être des natures artistiques.

“Dans cette boutique aux étrangetés, si joliment façonnées et toujours caressées de soleil, les heures passent rapides, à regarder, à manier, à retourner, ces choses d'un art agréable au toucher, et cela, au milieu du babil, des rires, des pouffements fous de la joviale créature.

“Bonne fille et adroite marchande, que cette blanche juive, ayant fait une révolution au Japon, par la transparence de son teint, et que les fiévreux du pays, auxquels elle donnait de la quinine, croyaient très sincèrement la Vierge Marie, visitant l'Extrême-Orient.”

10 Probably the first French writer to mention Japanese picture books is Baron de Chassiron, who visited Japan in 1858. He said in his Notes sur le Japon, la Chine et l'Inde, Paris, 1861, p. 114: “J'ai pu . . . . me faire une collection assez complète de manuels des sciences, des arts, des métiers au Japon; même de recueils de caricatures. Ces petits livres, imprimés ou gravés sur bois, je ne sais encore, avec le plus grand soin, bien mieux incontestablement que les manuels semblables en usage en France, servent à l'éducation du peuple; ils sont du plus bas prix. . . . .”

11 See Art et Décoration, February, 1905, p. 39, “Félix Bracquemond, l'animalier” by L. Bénédite; Gazette des Beaux-Arts, August, 1905, p. 142, “Whistler,” by L. B. His account of this discovery has been adopted by the Pennells in their Life of J. M. Whistler, pp. 115-6. B. said, with some exaggeration, that in 1862, after the opening of M. Desoye's shop “tous les jours on rencontrait chez lui Baudelaire, les frères de Goncourt, il y avait James Tissot, Deck qu'intéressait leur céramique, Villot, le conservateur du Louvre, il y avait surtout, pourrait-on dire, Whistler. Fantin, initié par Bracquemond, subit le charme.” Art et Décoration, loc. cit.

12 Bracquemond, who was a friend of Gavarni, is mentioned for the first time in the Goncourt Journal Dec. 25, 1856.

13 Gaz. des B-A, 1878, pt. 2, pp. 386-8: “C'est un peintre flânant chez un marchand qui . . . . découvrit dans un récent arrivage du Havre de ces feuilles peintes et des feuilles imprimées en couleurs, des albums de croquis au trait rehaussés de teintes plates dont les caractère esthétique . . . . tranchait nettement avec le caractère des objets chinois. Cela se passait en 1862.”

14 See Gaston Migeon, Gazette des Beaux-Arts, 1897, pt. 2, p. 220. In 1881, when reviewing La Maison d'un artiste, L. Gonse gave the date when Goncourt began to collect. See Gazette des Beaux-Arts, July 1881, p. 101, “Vers 1873, à l'époque où M. Philippe Sichel en revenait les caisses remplies d'objets admirables, mis dans la circulation par la suite de la révolution politique qui avait ouvert le Japon aux étrangers et bouleversé les mœurs antiques du pays, M. de Goncourt fut au nombre des rares avisés qui les recueillirent et en firent le novau d'une véritable collection.” Cf. also Duret (Livres et Albums illustrés du Japon, p. v.): “Il n'y avait guère . . . . en 1873, que Burty et Goncourt qui s'intéressassent systématiquement aux objets d'art du Japon et parmi ceux-ci aux albums et aux estampes.”

15 Cf. L. Gonse, reviewing La Maison d'un artiste in the Gazette des Beaux-Arts, July, 1881, p. 102: “nous avons trouvé dans la Maison d'un artiste, et c'est là un symptôme d'importance qu'il faut noter avec soin—l'entrée de cet art dans la haute critique et dans la littérature; la description exacte et l'analyse esthétique des objets, les notices d'ensemble sur les séries, la traduction des inscriptions et des signatures, voilà ce que nous donnent les deux volumes de M. de Goncourt et ce qu'aucun livre français ne nous donnait encore.”

16 P. Sabatier, Esthétique des Goncourt, p. 364: “Les Goncourt, sans l'avouer implicitement, croient encore à l'influence du japonisme sur la littérature: ils en sont d'ailleurs eux-mêmes tout imprégnés. Comme les artistes japonais, ils veulent faire de la photographie esthétique; ils veulent offrir au lecteur des détails fugitifs, heureusement surpris. Comme les artistes japonais, ils ont voulu tout quintessencier: les couleurs, les formes, et les sensations et, comme eux, ils n'ont pas su se garder d'un certain maniérisme, et d'une prédilection un peu trop vive pour la micrographie et pour la micro-peinture littéraire.”

17 Fille Élisa, Charpentier ed., p. 139: “Une longue créature blondasse, larveuse, fluente, qui se terminait par une toute petite tête en boule. Le cheveu rare, les yeux bleu faïence entre les paupieres humoreuses, un petit nez as de pique, pareil au suçoir que les ivoiriers japonais donnent à la pieuvre . . . .”

18 With regard to the subjects of these books, there is a striking parallel between Utamaro's albums recording the life of the Japanese courtesan and La Fille Élisa, and between Hokusai's studies of acrobats and Les Frères Zemganno.

19 Frères Zemganno, same ed., p. 54: “Avec ce trapèze . . . . Gianni . . . . se suspendait par un bras et son corps montait et descendait par une de ces ascensions qui se dévident de côté, et telle que les artistes japonais en donnent aux corps des singes dans leurs originales suspensions de bronze.”

ibid., p. 357: “Dans l'allée déserte, aux deux ou trois silhouettes noires noyées dans le lointain aqueux . . . . les rondes ombres des sièges d'innombrables chaises de fer, projetaient, sur le sol mouillé, l'apparence d'une de ces inquiétantes légions de crabes escalant le bas d'une page d'un album japonais.”

20 La Faustin, defin. ed., Chap. XLVII, p. 230: “Les bords des lacs de l'Allemagne et de la Suisse offrent aux excursionistes des recoins charmants: ce sont des débarcadères de bateaux à vapeur, montrant dans de petites criques riantes, des estacades, des balcons, des balustrades, que peuplent, au milieu de plantes grimpantes, des voyageuses accoudées dans des mouvements de grâce; ce sont ces légères architectures de bois, aux pieds mouillés, portant des femmes et des fleurs, et qui ressemblent aux images d'un album japonais déroulant la vie au bord de l'eau de l'Extrême-Orient.”

21 Published in L'Inutile Beauté, Conard ed., p. 100: “Ah! la belle, calme, variée, et puante rivière pleine de mirage et d'immondices. Je l'ai tant aimée, je crois, parce qu'elle m'a donné, me semble-t-il, le sens de la vie. Ah! les promenades le long des berges fleuries, mes amis les grenouilles qui rêvaient, le ventre au frais, sur une feuille de nénuphar, et les lis d'eau coquet et frêles, au milieu des grandes herbes fines qui m'ouvraient soudain, derrière un saule, un feuillet d'album japonais quand le martin-pêcheur fuyait devant moi comme une flamme bleue.”

22 Vol. I, p. 192: “En Normandie, par exemple, chez son père, dit-elle en désignant le duc de Châtellerault, qui a de magnifiques pommiers au bord de la mer, comme sur un paravent japonais, ils ne sont vraiment roses qu'après le 20 mai.”

23 Vol. II, p. 97: “Une fois c'était une exposition d'estampes japonaises: à côté de la mince découpure de soleil rouge et rond comme la lune, un nuage jaune paraissait un lac contre lequel des glaives noirs se profilaient ainsi que les arbres de sa rive, une barre d'un rose tendre, que je n'avais revu depuis ma première boîte de couleurs s'enflait comme un fleuve, sur les deux rives duquel des bateaux semblaient attendre à ce qu'on vînt les tirer pour les mettre à flot.”

24 Vol. II, p. 211: “l'horizon lointain de la mer fournissait aux pommiers comme un arrière-plan d'estampe japonaise.”

25 Cf. W. L. Schwartz, “L'Influence de la poésie japonaise sur la poésie française contemporaine,” R.L.C., Oct., 1926, pp. 654-72.