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Les Provençalismes Et La Question Du Régionalisme Dans L'œuvre De Jean Giono

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Alphonse Roche*
Affiliation:
Northwestern University

Extract

A première vue, les romans de Giono peuvent nous sembler remplis de provençalismes et devoir être rattachés à la littérature régionaliste. Mais on s'aperçoit vite que les provençalismes authentiques y sont plutôt clairsemés et qu'ils deviennent de plus en plus rares à mesure qu'on avance dans son œuvre. On se rend compte aussi que le régionalisme n'occupe dans cette œuvre qu'une place relative et en somme de peu d'importance, malgré l'influence provençale qui s'y manifeste à chaque page. Il reste cependant qu'une étude de ces deux questions, inséparables l'une de l'autre, comporte un certain intérêt pour l'intelligence de la langue et du style de Giono romancier.

Type
Research Article
Information
PMLA , Volume 63 , Issue 4 , December 1948 , pp. 1322 - 1342
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1948

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References

1 Se trouve dans La Gueuse parfumée, récits provençaux (Paris, 1876), pp. 257–270.

2 “La Sibylle d'Auxerre” dans Le Mystère en pleine lumière (Paris, 1926), pp. 3–22.

3 Op. cit., p. 270.

4 Op. cit., p. 20.

5 La Gueuse parfumée, p. 265.

6 Poème intitulé “Sous le pied chaud du soleil”, paru en 1921 et cité par Christian Michelfeder, Jean Giono et les religions de la terre, pp. 209–210.

7 Les Vraies richesses, illustré de 112 photographies (Paris: Bernard Grasset, 1934), p. iv.

8 Giono est un des douze auteurs qui ont collaboré au numéro spécial que la Nouvelle Revue Française a consacré à Mistral en 1930: “Hommage à Mistral.” L'article de Giono est un essai sous forme de fiction, “L'Eau vive”, où se trouvent de fort belles pages sur “les humbles artisans” de son pays, mais où il n'est pas du tout question de Mistral

9 Les Nouvelles littéraires, 20 décembre 1930, p. 9.

10 Voir Michelfeder, op. cit., p. 16.

11 Voir “Jean Giono and Walt Whitman” par William T. Starr, French Review (décembre 1940), pp. 118–129.

12 Les Vraies richesses, pp. 92–93.

13 Solitude de la pitié (Paris: Gallimard, 1932), p. 215.

14 Les Félibres ont pensé résoudre la difficulté par la “méthode directe”, si l'on peut dire, en employant le provençal comme moyen d'expression. Ils ont été évidemment les plus logiques, les plus conséquents, mais ils sont bien loin d'avoir toujours été réalistes, à ce point de vue de la langue. Les grandes œuvres de Mistral, de Félix Gras ou de d'Arbaud sont écrites dans une langue littéraire qui s‘éloigne passablement des divers idiomes locaux. D'autre part, les conteurs des almanachs (armana prouvencau … marsihés, … cevenòu, … de Lengadà, … dóu Ventour, Lou Bartavèu, Lou Cacho-fiò, etc.) et des romanciers comme Baptiste Bonnet et Valère Bernard (celui-ci de Marseille et celui-là du Vaucluse), qui ont employé la langue du terroir exactement telle qu'on la parle dans leur ville ou leur village, se sont condamnés en méme temps à n‘étre lus qu'en traduction ou par un public des plus restreints.

15 Sur George Sand, voir l‘étude très documentée de M. Alexander H. Schutz, “The Peasant Vocabulary in the Works of George Sand” dans Univ. of Missouri Studies (Jan., 1927), Vol. ii, 114 pages. Sur Balzac, voir “Les parlers régionaux dans la Comédie humaine” par J. Pignon, dans Le Français moderne (juillet 1946), pp. 175–200, et octobre 1946, pp. 265–280; Marc Blanchard, La Campagne et ses habitants dans l‘œuvre de Honoré de Balzac (Paris: Champion, 1931), pp. 271–287.

16 Auguste Brun a remarqué (dans son livre, Le Français de Marseille) que certains de ces provençalismes acquirent ainsi aux yeux du lecteur une importance qu'ils n'avaient pas et n'ont jamais eue dans la réalité. De nos jours, le nouvel académicien Marcel Pagnol a introduit dans son théätre et dans ses films un supplément de réalité provençale en faisant parler ses personnages avec l'accent marseillais, ce qui ajoute plus ou moins à l'élément comique, selon la latitude.

17 Par exemple: asperge, cabas, ciboule, bastide (d'où bastille), yeuse. D'autres, tels aubade et ballade les avaient précédés. Voir Albert Dauzat, Histoire de la langue française, pp. 178 et suiv.; L. Sainéan, Les Sources indigènes de l'êlymologie française, ii, 179–183, 398–400. Georg Braun, “Der Einfluss des sùdfranzösischen Minnesangs und Ritterwesens auf die norfranzösische Sprachebis zum 13. Jahrhundert” (RomanischeForschungen, xliii, 1–160).

18 Par exemple : cadeau, emparer, goujat, velours.

19 C'est ainsi que chape, eschelier, héberge, devinrent cape, escalier, auberge.

20 On cite orange de l'arabe, cavale de l'italien, bourrique de l'espagnol.

21 On en relève chez Rabelais et Montaigne, et plus tard chez Molière. Notons, d'après Ferdinand Brunot, Eislorie de la langue française, ii, 180–181, L. Sainéan, La Langue de Rabelais, et le Dictionnaire général de Hatzfeld, Darmesteter et Thomas: cocon, cadenas, fadaise, martingale, muge, luzerne, micocoulier, etc. Cf. aussi: “Des formes provençales dans Molière” par Adelphe Espagne, dans Revue des Langues romanes, x, 70–88, et Albert Dauzat, Les Patois, pp. 37 et suiv.

22 Parmi ceux d'origine méridionale passés dans la langue de Paris. Sainéan cite foulard, pègre, barouf, chambard, chique.

23 Le mot couffe (prov. coufo) se trouve dans le Dictionnaire général, qui en signale la présence dans le Dictionnaire du commerce de Savari, édition de 1723. Il signifie “sac ou panier de sparterie.” Garrigue (prov. garrigo) se trouve dans un texte de Rabelais de 1546, d'après Albert Dauzat (Dictionnaire étymologique). Il désigne une terre inculte où ne croissent que des chênes verts, à kermès.

24 Editions employées dans cette étude et abréviations, entre crochets, des titres cités dans le texte: Chez Bernard Grasset, Colline [Col.], 1930, Regain [Reg.], 1930, Les Vraies richesses [V.R.], 1934, Le Serpent d'étoiles [S. E.], 1937, Que ma joie demeure [Q. J. D.], 1935, Naissance del'Odyssée [N. O.], 1938; chez Gallimard, Le Grand troupeau [G. T.], 1931, Solitude de la pitié [S. P.], 1932, Le Chant du monde [C. M.], 1934, Batailles dans la montagne [B. M.], 1937, Le Poids du ciel [P. C], 1938; chez Ferenczi & Fils, Jean le Bleu [J. B.], 1934, Un de Baumugnes [U. B.], 1935; chez Emile-Paul Frères, Manosque-des-Plateaux [M. P.], 1930.

25 II y en a surtout dans Regain, pp. 17, 32, 41–47, et dans Batailles dans la montagne, pp.306–309.

26 Par exemple: le plateau de Malefougasse, la Durance, la colline de Lure, Manosque, les Bastides, César, Arbaud, Maurras.

27 Voir Colline, pp. 11, 20, 23, 34, 50, 65, 138, 140, 153–155, 164, 197; Bataille dans la montagne, pp. 50–54,127; Que ma joie demeue, pp. 218^234.

28 Tels sont débéloire (cafetière ou pot qui sert à verser le café) qu'on trouve dans Regain, pp. 68 et 189, Colline, p. 173, Que ma joie demeure, pp. 27, 28, 29; paroque (perroquet), Colline, p. 66; pigne (giffle), ibid., p. 168.

29 Auteur d'un Manuel du Provençal… publié en 1836, et dont nous parlons plus loin.

30 Auteurs d'ouvrages mentionnés dans la note 32.

31 Il y a bien d'autres exemples, tout aussi typiques du français régional de Provence' mais plus répandus dans le langage populaire, qu'on pourrait ajouter à cette liste. Par exemple:

Collègue (prov., coulego), ami, mon vieux: Je lui disais: “Ohl collègue. Et alors, quoi de neuf?” (Col., p. 49; cf. ibid., p. 77). “Collègue, ça oui, c'est des pommes de terre!” (M. P., p. 28), Cf. Q. J. D.,p. 227 et5. P.,p. 35.

Faire (prov., Faire), dire: “Je fais: C'est toi, Sauvat?” (B. M., p. 55). Cf. Reg., p. 196. Gabrielli considérait déjà (en 1836) l'expression comme vieillie, en français.

Languir (prov., langui), attendre avec impatience, peine ou inquiétude, s'ennuyer dans l'attente. (Mistral, op. cit.) : “Tu languissais?” (Reg., p. 34). “… je commençais à languir, tu sais” (ibid., p. 165). En français normal, Panturle aurait probablement dit: “Tu t'impatientais?” et Arsule, “… il me tardait que tu arrives.” Certes, l'expression appartient au langage populaire, mais en Provence elle n'a de vraie rivale que la forme réfléchie du verbe, encore plus commune.

Malade (prov., malaut), fou, béte, loufoque: “Tu n'est pas un peu malade?” (Reg., p. 79).

Monstre (prov., moustre), d'un usage commun dans le sens très atténué de “fripon”, “brave homme”: “Monstre, dit Gédémus, toi, quand tu veux fumer, tu fais trois pas et tu es au bureau” (Reg., p. 65). “Monstre, tu nous fais sortir avec un temps comme ça?” (ibid., p. 14).

Quérir (prov., querre), chercher: “… j'irai vous quérir un raisin” (S. P., p. 62). Alors que quérir, remplacé par chercher, est devenu un peu archaïque, le provençal a conservé l'usage de querre à l'infinitif, après des auxiliaires comme ana, veni, manda. Le verbe cerca traduit chercher dans le sens de “tächer, s'efforcer de trouver.”

32 En voici quatre des plus connus: “Dictionnaire languedocien français … contenant un recueil des principales fautes que commettent dans la diction et dans la prononciation française les habitants des provinces méridionales du Royaume, connus à Paris sous le nom de Gascons”—par l'abbé de Sauvages, 1756; “Les Gasconismes corrigés, ouvrage utile à toutes les personnes qui veulent parler et écrire correctement… ”—par M. Desgrouais, professeur au Collège royal, 1766 (Nouvelle Édition corrigée et augmentée, Marseille, 1792); “Dictionnaire des expressions vicieuses et des fautes de prononciation les plus connues dans les Hautes et Basses-Alpes accompagnées de leurs corrections … ”—par M. Rolland, directeur du Collège de Gap, 1810; “Correction raisonnée des fautes de langage et de prononciation qui se commettent méme au sein de la bonne société dans la Provence et quelques autres provinces du Midi”—par J. B. Reynier, Marseille, 1829. (Consulter à ce sujet: Ferdinand Brunot, op. cit., vii, 318–334, et Emile Ripert, La Renaissance provençale, pp. 142 et suiv.)

33 Le recueil de Gabrielli a pour titre : Manuel du Provençal ou les provençalismes corrigés, à l'usage des habitants des départements des Bouches-du-Rhône, du Var, des Hautes et Basses-Alpes, de Vaucluse et du Gard, par C. D. G. (Marseille, 1837).

34 Par exemple: Avoir bon caractère pour “avoir un bon caractère”; Vous prendrez mal pour “vous vous rendrez malade”; être mal en train pour “être mal disposé”; je me suis acheté un chapeau pour “j'ai acheté un chapeau”, etc.

35 C'est le cas de Avoir bonne vue, pour “avoir une bonne vue”; apprendre pour “enseigner”, foncer sur pour “fondre sur”; je vais y aller pour “j'y vais.”

36 Notons: renseigner dans le sens de “donner des renseignements”, pas dans celui d' “enseigner de nouveau;” mettez que je n'ai rien dit pour “prenez que … ”; s‘ébouillanter pour “s‘échauder.” L'expression mettre la table pour “mettre le couvert” ne se trouve dans aucune édition du Dictionnaire de l'Académie mais elle est dans le Dictionnaire général et dans le Larousse du XXe siècle.

37 Il serait naturellement impossible de dire lesquelles. Parmi les provençalismes authentiques du Manuel, relevons encore: Remettez-vous pour “asseyez-vous”; se donner peur pour “avoir peur”; je me suis tombé pour “je suis tombé”; se mettre à non plus pour “se mettre hors de soi”; cela avait d'arriver pour “cela devait arriver”; se languir pour “languir”; changer sa robe pour “changer de robe”, etc. La locution en Avignon, qu'on ne trouve encore dans aucun dictionnaire, mais que selon M. Albert Dauzat quelques écrivains parisiens ont adoptée “dans le but de faire plaisir aux félibres” (Histoire de la langue française, p. 562), est également signalée dans ce manuel de 1836. Elle l'est aussi dans celui de Desgrouais, qui date de 1766.

38 Par exemple, on dit toujours en Provence “elle s'est accouchée”, forme réfléchie du verbe qui était encore correcte au 16e siècle. De même, on emploie toujours le verbe bouger au sens transitif : “Ne bouge pas la lampe.”

39 “Décrire le français de Marseille, dit-il, c'est accessoirement décrire celui de toute la Provence” (La Français de Marseille, étude de parler régional, p. 19). Rappelons du même auteur: Recherches historiques sur l'introduction du français dans les provinces du Midi (Paris, 1923), et La Langue française en Provence de Louis XIV au Félibrige (Paris, 1917).

40 Voir s Félix Boillot, Le Français régional de la Grand' Combe (Doubs), et William Pierrehumbert, Dictionnaire historique du parle neuchâtelois et suisse roman (Neuchâtel, 1921). La remarque s'applique également au “français populaire” de Paris qu'Henri Bauche se garde bien de confondre avec l'argot ou les langages spéciaux, techniques ou professionnels. (Voir, Le Langage populaire [Paris, 1920], pp. 20 et suiv., 166 et suiv.)

41 Op. cit., pp. 9–10.

42 Voici ce qu'il écrit dans “Présentation de Pan”: “… je ne fais pas de littérature; je ne suis qu'un simple phonographe; je vais vous faire entendre quelques-uns de mes disques paysans. Il n'y a de moi que l'humble traduction du provençal que j'ai notée” (Revue de Paris, 1930, i, 802). Cf. ce qu'il dit au sujet de “L'Eau vive” : “Pour les récits, j'ai calqué le dessin de la phrase française sur le dessin de la phrase provençale. Pour les chansons, j'ai fait le mot à mot, sans souci de cadence ni de rime” (Nouvelle Revue française, 1930, pp. 672–673).

43 Il est également surprenant qu'on n'ait pas noté la fréquence d'emploi de la locution un peu (prov., pau ou pou), souvent employée dans le sens de donc, je te prie, s'il vous plaît etc.: “Je vais un peu lui couper les branches.” (S. P., p. 176). “Tiens,fais un peu ce que tu veux” (Reg., p. 198; cf. ibid., pp. 40,49, 72,139). “Entre un peu” B. M.,p. 54). On pourrait multiplier les exemples à l'infini.

44 Voir Ferdinand Brunot, La Pensée et la langue, p. 762 et suiv.

45 On ne peut s'empêcher de faire certains rapprochements: “Il y a rien et personne ici (prov., ia ren e res aqui)” (Reg., p. 141).

46 C'est nous qui soulignons les phrases en question.

47 Voici deux ou trois exemples: “Le Jofroi, on l'a retenu plus de vingt fois: juste sur le bord du puits d'Antoine, un puits qui a plus de trente mètres et que l'Antoine disait: ”Quand même, s'il l'avait fait, ou j'aurais pris l'eau après?“ (S. P., p. 140). ”De temps en temps, la gueule d'un ravin s'ouvre qui a déchargé du dernier orage deux tombereaux de gravier en travers du chemin“ (U. B., pp. 40–41). ”… et ce grand suçoir pointu comme une aiguille qu'à vous le planter dans le sang il vous assécherait comme une crau“ (M. P., p. 10). ”Sur la planche, un de ces petits pots sorciers était encore“ (S. E., p. 20).

48 En ce qui regarde la question de l'originalité et de la richesse de son imagisme, on pourra consulter: “Jean Giono, The abuse of comparisons with Comme in Solitude de la Pitié and Jean le Bleu”, par Hélène Harvitt (French Review, March 1934, pp. 284–299).

49 Voir: Mercure de France, 15 nov. 1933, p. 154; Revue hebdomadaire, CCLXIV, 355 et suiv.; Revue de Paris, dec. 1929, p. 706.

50 “J'ai perpétuellement besoin de sincérité totale” (V. R., p. ix).

51 Expression de Sainte-Beuve analysant le style de Guizot (Causeries du lundi, i, 321). Certes, nous ne voulons pas dire par là que l'humour soit totalement absent de son œuvre. Cf. par exemple le caractère de personnages comme ce Félippe qui fait tout “de moitié avec le temps”, ou celui du Joselet qui “mange le soleil”, dans 5. P.

52 Tels sont les deux passages suivants:

“Ah vous avez bien fait de venir chez le neveu. C'était plus une vie ce que vous faisiez là-bas à Aubignane.—C'était plus guère tenable. On n'était plus que cinq; puis le Félippe a eu sa place de facteur au Revest. Alors, c'est venu de moi; j'ai dit: ‘Qu'est-ce que tu plantes ici? D'un jour à l'autre, ça va tout te dégringoler sur la tête. En galère!’ C'est à ce moment-là que je l'ai fait dire au neveu. Je lui ai tout donné. Moi, un peu de soupe, un peu de tabac, je fais mon train” (Reg., p. 15).

“… L'Amoureux … allait prendre sa faux, pendue à la branche maîtresse. Il a arrêté son geste; il reste le bras en l'air. Il regarde celui-là qui vient avec une chèvre.—-Ah, bien, celle-là, on peut bien dire: ”C'est de l'exemple! Oh Panturle, je te croyais mort!—J'en ai pas envie.—Ah bien, celle-là! Le bras de l'Amoureux est retombé sur l'épaule de Panturle.— Eh! oui, dit Panturle.—C'est pas de rire, fait l'Amoureux, je le croyais. Alphonsine, viens un peu voir, Alphonsinel… Elle aussi n'en peut pas revenir.—C'est vrai, on en a encore parlé il y a pas longtemps. Et alors, vous allez boire le coup!“ (ibid., pp. 147–148).

Par contre, il n'y aurrait qu'un intérêt secondaire, vu le sujet qui nous occupe, à considérer les pages du Serpent d'étoiles où l'auteur s'est efforcé de rendre, “dans un français très faux”, dit-il, une langue qui est un mélange de dialectes: “La langue est l'espèce la plus sauvage des jargons de mer, fait de provençal, de génois, de corse, de sarde, de niçois, de vieux français, de piémontais et de mots inventés sur place pour le besoin immédiat” (S. E., pp. 112–113).