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Published online by Cambridge University Press: 05 February 2009
[1] Contentons-nous d'une bibliographie élémentaire. Le texte analysé ici est touché en passant par Behm, J., art. ‘διατίθημι – διαθήκη’, Th.W.N.T., t.2 (1935) 133.Google Scholar Parmi les commentaires et les études de la 2e épître aux Corinthiens, on peut signaler ceux de A. Plummer, I.C.C. (1915) 99s.; E.-B. Allo, E.B. (1937) 91–2 (avec une analyse des opinions émises sur les points discutés, p.91); Bultmann, R., Meyers Kommentar (Göttingen, 1976) 92Google Scholar (il faut lire les pages qui précèdent et qui étudient le rapport des deux alliances); Prümm, K., Diakonia Pneumatos. Der zweite Korinther-brief als Zugang zur apostolischen Botschaft, I (Rome, 1960) 195Google Scholar (dans un développement sur le probléme actuel de l'alliance). Parmi les commentaires anciens, signalons celui de Thomas, S., In IIam epistolam ad Corinthios lectura, Lectio 3, n° 106 (éd. R. Cai, p. 462Google Scholar, complété par le commentaire des rsets suivants). Au XVIe siècle, G. Estius lui fait écho, mais il utilise aussi au maximum les commentateurs anciens, grecs et latins.
[2] Allo traduit: ‘à la lecture de l'ancienne alliance’, ce qui respecte le sens temporel de la phrase sans y introduire un verbe (‘Quand on lit …’ ou ‘quand ils lisent …’).
[3] Les traductions françaises du passage se partagent. Ancien Testament: ancienne Bible de Crampon; Bible de Pirot-Clamer, reprise dans la ‘Bible de Lille’; Bible de Maredsous; ‘Votre Bible’ (= Amiot); Traduction oecuménique (T.O.B.) 531, qui précise en note que l'Ancien Testament est l'institution d'alliance, in ‘lettre’ étant ‘la Loi mosaïque’ (note o). Ancienne alliance: Allo, nouvelle Bible de Crampon (= Tricot), Osty, Bible en français courant. Chouraqui fait bande à part en parlant du ‘pacte antique’. De toute façon, c'est la première fois dans la Bible qu'il est question d'‘ancien testament’ ou d'‘ancienne alliance’. L'usage chrétien a emprunté l'expression à saint Paul pour la reporter sur toute la Ire partie du Corpus biblique.
[4] Telle est la conclusion tirée par carmignac, J., ‘II Corinthiens iii.6,14 et le début de la formation du Nouveau Testament’, N.T.S. 24/3 (avril 1978) 384–6.Google Scholar C'est cette thèse qui fait question à mes yeux et qui suscite ma réflexion sur le texte auquel elle est rattachée.
[5] Voir l'Excursus IX de Spicq, C., L'épître aux Hébreux, E.B. (Paris, 1953) t.2, 285–99Google Scholar: ‘Las deux alliances’, avec une étude trés complète de la signification du mot διαθήκη (note sémantique, p. 286, n. 5).
[6] Estius, op.cit., éd. Vivès, t.II (Paris, 1891) 54a, explique: ‘quoties legunt libros veteris testamenti’, étendant ainsi le mot à toute la première de la Bible.
[7] Prümm, K., Diakonia pneumatos, t.I, 195Google Scholar, explique: ‘Dans notre lettre, Paul réserve méme la désignation ‘[ancienne] alliance [de la lettre]’ au simple aspect législatif de cet ensemble que nous appelons ‘ancienne alliance’. Et cela, là même où il parle de l'ancienne διαθήκη comme d'une grandeur littéraire; en 3. 15, il a essentiellement sous les yeux les textes qui traitent de l'alliance, textes dont les Juifs doivent reconnaître in limite, mais, en réalité, ne pas la voir, et c'est l'alliance de in Loi.’
[8] L'emploi du mot παλαία pour désigner l'alliance est en lui-même péjoratif, car il implique une vétusté que l'adjectif άρχαīος n'entraînerait pas: il montre que in pensée de Paul rejoint ici ce qui est noté dans l'épître aux Hébreux (Hebr 8. 13). Ce fait est relevé avec insistance dans le commentaire de Plummer (99s.): la ‘vieille alliance’ est abolie en tant qu'institution de salut. Cf. le commentame d'Allo, 92: ‘Paul transporte ses lecteurs dans les assembléees de synagogue. Moïse est toujours là, parlant aux Juifs par ses livres. Ce n'est plus qua l'ancien testament, une alliance périmée’ (avec renvoi au passage cité de l'épître aux Hébreux).
[9] Cf. le commentaire d'Allo cité dans la note 8, et le développement de K. Prümm, op. cit. 195.
[10] C'est la conclusion d'Allo, op. cit. 91, commenté par in p.92.
[11] En commentant le verset S. Thomas ne soulève pas la question du texte auquel Paul fait allusion (n° 106, P. 462 de l'édition Cai). Mais un peu plus loin (n° 108, p. 463), il revient à l'expression de la Vulgate latine (‘in lectione Veteris Testamenti’), pour dire que ceux qui ont un voile sur le coeur sont les fidéles de l'Ancien Testament’, donc de l'alliance ancienne considérée comme institution. La ‘lecture de Moïse (3. 15) n'est autre chose que l'exposé de l'ancienne alliance (cf. Act 15. 21). Le recueil biblique n'est envisage que sous l'angle de son contenu.
[12] Cette conclusion est à l'opposé de celle de J. Carmignac (art. cit. dans la note 4): ‘C'est donc déjà entre les années 54 et 57 que Paul pouvait parler d'un “Nouveau Testament”, que devaient connaître ses correspondants de Corinthe et dont il se considérait comme le serviteur ou le ministre’ (P. 385). On n'est pas ‘ministre’ d'un recueil d'écrits, mall d'une institution divine fondée pour le salut des hommes. ‘Bien entendu, cette expression n'englobait pas encore tous les écrits qui composent notre “Nouveau Testament”. Mais elle supposait tout de même une collection assez importante et assez typique pour avoir provoqué in création d'un titre global approprié, “Nouveau Testament”, et pour avoix imposé aux ouvrages de l'ancienne Alliance le vocable corrélatif “Ancien Testament”’ (p. 386). J. carmignac suggère que les premières lettres de Paul ne suffiraient pas à constituer un tel recueil. N'y aurait-il pas ‘la prèsence d'autres ouvrages importants, capables de former un ensemble paralléle à l'Ancien Testament? Et alors n'est-on pas tenté de penser au moins à l'évangile de saint Marc? Ou même à celui de saint Matthieu?’ (p. 386). Cette spéculation repose sur une fausse interprétation des passages de saint Paul où il est question d'ancienne et de nouvelle ‘disposition’ (διαθήκη), en reportant sur ces mots un sens proprement textuel qui n'apparaîtra que plus tard.
[1] ces traditions sont transmises, grâce aux apôtres et à tous les ministres de l'Évangile, dans des textes oraux ou écrits: cet aspect de la question importe peu, pourvu que la tradition, fondée sur in parole des ‘témoins de Jésus christ’, soit ferme et fidélement conservée dans son développement littéraire normal. Avant les synthèses des livrets évangéliques, il y eut les matériaux sur lesquels elles reposaient. Les questions de leur ‘mise en forme’ et de leur histoire rédactionelle sont ouvertes à toutes les enquêtes, qui nécessitent des hypothèses de travail. Celles-ci nous plongent dans le ‘tuf’ de la Tradition apostolique qui est la régle ultime de la foi et dont les livres du Nouveau Testament sont les témoins ‘canoniques’, c'est-à-dire officiels et ‘régulateurs’ pour la vie de l'Église. Le texte de Paul, qui vient d'être analysé, ne foumit aucun élément pour entrer dans le vif de ces discussions critiques. Il faut d'autres indices pour peser la valeur des suggestions faites par J. Carmignac au sujet de la date de Marc et de Matthieu.