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L'Enfance de Jean-Baptiste selon Luc I

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

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Luc a-t-il puisé ses informations sur l'enfance de Jean-Baptiste dans un document provenant de cercles johannites, disciples du Précurseur? Beaucoup le pensent, et cette opinion se Présente volontiers comme une solution acquise, qui n'a plus besoin d'être prouvée.1. Il me semble pourtant qu'elle est discutable et je me propose dans cette communication de l'examiner.

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Copyright © Cambridge University Press 1957

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References

page 169 note 1 Cf. D. Völter, Theol. Tijdschrift (1896), pp. 244 ss.; Die evangelischen Erzählungen von der Geburt und Kindheit Jesu (1911), pp. II ss.; A. v. Harnack, Neue Untersuchungen zur Apostelgeschichte (1911), pp. 108 s.; E. Norden, Die Geburt des Kindes (1924), pp. 102–5; M. Goguel, Jean-Baptiste (1928), pp. 70 s.; R. Bultmann, Die Geschichte der synoptischen Tradition 2 (1931), pp. 320 s.; E. Lohmeyer, Johannes der Täufer (1932), pp. 22 ss.; M. Dibelius, Jungfraensohn und Krippenkind (1932), p. 10; Die Formgeschichte des Evangeliums 2 (1933),p. 121; W. Bauer, Das Johannesevangelium 3 (1933), p. 16; Ph. Vielhauer, Zeitschr.f. Theol.u. Kirche, XLIX (1952), p. 256; J. Lambertz, Wiss. Zeitschr. d. Univ. Leipzig (1952/3), p. 80; P. Winter, Studia Theologica, VII (1953), p. 161. Je n'ai pu consulter Wilkinson, A Johannine Document in the First Chapter of Luke's Gospel (1902).

page 170 note 1 Lukas der Arzt (1906), pp. 6974.Google Scholar

page 170 note 2 The Origin of the First Two Chapters of Luke’, Princeton Theol. Rev. x (1912), pp. 212–77.Google Scholar

page 170 note 3 The Relation of Luke i and ii to Hebraic Sources and to the Rest of Luke-Acts'’, N.T.S. II (1956), pp. 100–9.Google Scholar

page 171 note 1 Cf. Turner, N., loc. cit. p. 106.Google Scholar

page 171 note 2 Sur ce tour sémitique qui renforce une affirmation en la reprenant de façon négative, cf. Juges xiii. 2, 3; IV ßασ. iv. 27; Isa. xxxviii. I;liv. I, et spécialement Ep. Jer. 40 ένεóν οú δυνάμενον λαλήσαı.

page 171 note 3 Maria im Erdenleben (1953), notamment pp. 25–8; voir aussi J. Schmid, Das Evangelium nach Lukas 3 pp. 85 s.: ‘(Lukas) wird sich…beschränkt haben, seine Vorlage mit behutsamer Hand zu überarbeiten.’

page 171 note 4 Je dis ‘hébraïsmes’ et non ‘aramaïsmes’, car l'hypothèse d'un original ‘araméen’, proposée jadis d'une manière vague, est de plus en plus abandonnée, à juste titre; cependant voir encore J. Schmid, loc. cit. p. 85. Les sémitismes en cause sont bien plus des hébraïsmes que des aramaïsmes caractérisés. Du reste, les récentes découvertes de Qumraˇn et de Murabba'aˇt, dans le Désert de Juda, ont montré à quel point l'hébreu était encore vivant aux i/iies. ap. J.C., měme en matière profane, à plus forte raison en matière sacrée.

page 172 note 1 Cf. Luc vi. 35; x. 24; xi. 47, 51 et les parallèles de Matthieu. Il est vrai qu'en plusieurs de ces cas δικαıος pourrait être une addition de Matt. à la source commune; cf. A. Descamps, Les Justes et la Justice… (1950), pp. 46, 50 n. I, 51 s.

page 172 note 2 Luc v. 32; xv. 7; xviii. 9 XX. 20.

page 172 note 3 Winter, P., N.T.S. I (1954), p. 112: ‘phrases which to a Greek ear sound monstrous and barbarous…inelegant and ungrammatical language…the one unforgivable sin a writer can commit, the sin against language…’.Google Scholar

page 173 note 1 Encore ceci n'est-il pas vraiment décisif. Luc aurait pu recourir directement au texte hébreu biblique pour l'un ou l'autre passage, tout en composant en grec l'ensemble de son récit.

page 173 note 2 ‘Some Observations on the Language in the Birth and Infancy Stories of the Third Gospel’, N.T.S. I (1954), pp. 111–21. Voir dèjà dans ce sens C. C. Torrey dans diverses publications et H. Sahlin, Der Messias und das Gottesvolk (1945).Google Scholar

page 173 note 3 Voire τήν ήλικιαν, qui est d'un meilleur grec: II Macc. iv. 40; vi. 18.

page 173 note 4 Loc. cit. p. 101.Google Scholar

page 173 note 5 Cf. Jeremias, J., Theol. Wört. z. N.T. II, p. 933, 12 SS.Google Scholar

page 174 note 1 έπιστρέψαι de Luc ne doit pas s'expliquer comme un retour à l'hébreu contre άποκατατήσεı des LXX (sic Schlatter, Das Evangelium des Lukas (1931), p. 158), mais simplement comme venant de Sirach xlviii. 10, dont Luc dépend autant et plus que de Mal. De même έπι au lieu de πρός s'explique suffisamment par la façon ordinaire dont Luc construit έπιστρέфεıν.

page 174 note 2 Il faudrait être sĉr que le texte hébreu primitif était bien tel que nous le lisons aujourd'hui; et aussi que le grec de Sirach n'a pas porté les pluriels πατέρων et τέκνα, ainsi que nous les lisons encore dans la Syrohexaplaire et certains codd.; cf. R. Smend, Die Weisheit des Jesus Sirach (1906), p. 461.

page 174 note 3 Gächter, P., op. cit. p. 30.Google Scholar

page 174 note 4 Blass-Debrunner, §415.

page 175 note 1 Les LXX n'ont ailleurs κατà τι que I Bασ. iv. 3 = .

page 175 note 2 La leçon occidentale, plus coulante, est suspecte de correction facilitante. Lambertz (Wiss. Zeitschr. a. Univ. Leipzig (1952/3), p. 81), qui la tient pour originale, donne de la genèse de I'autre leçon une explication invraisemblable.

page 176 note 1 Il s'agit d'ailleurs de légéres nuances. Ainsi πιμπλασθαı est un verbe favori de Luc (Hawkins, p. 21); la particularité des ch. i-ii est seulement dans sa plus grande fréquence (8 cas sur 22 de Luc-Actes) et dans son application au temps.

page 176 note 2 On a relevé justement des analogies entre les enfances de Jean-Baptiste et Jésus et l'enfance de 'Eglise au début des Actes. Analogies littéraires et théologiques. Nous remarquerons plus loin que J.-B. est présenté aux vv. 76 s. comme le précurseur du kérygme apostolique.

page 176 note 3 Jung frauensohn und Krippenkind (1932), p. 10; voir du mâme auteur Die urchristliche Ueberlieferung von Johannes dem Täufer (1911), pp. 73 s.Google Scholar

page 176 note 4 Il n'est pas probable qu'au ν v. 58 έμεγάυνεν κύρıος τò έλεος αύτοũ μετ' αύτ⋯ς, expression fréquente dans la Bible, soit une allusion au sens du nom lohanan.

page 176 note 5 Il est plat d'imaginer qu'Elisabeth a été informée par Zacharie du nom à donner à l'enfant (Schanz, Knabenbauer, Plummer, Zahn, Lagrange), et fantastique de prétendre que cet avertissement lui est venu de l'Ange au cours d'une annonciation transformée ensuite par Luc en Annonce à Marie (Völter, suivi par Norden, Lambertz). Le récit voit manifestement un signe du ciel dans l'accord non concerté des deux parents, encore qu'il ne s'explique pas, et ne s'interroge sans doute pas, sur le comment de cet accord (Dibelius, Klostermann).

page 176 note 6 Ainsi ν. 57a: cf. Gen. xxv. 24; I Bασ. i. 20. Le ν. 59 rappelle Ruth iv. 17: les voisines donnant un nom au nouveau-né.

page 177 note 1 Συγχαίρεıν ne figure dans les LXX qu'ici et III Macc. i. 8 (cod. R). Ceci renforce l'impression que Luc a ce passage en vue.

page 177 note 2 Noter toutefois que la femme de Manoah désigne l'Ange comme un ‘homme de Dieu’, ce qui est la traduction de ‘Gabriel’; cf. Lagrange, Comm. Luc., ad. loc.

page 177 note 3 Dan. x. II (Théod.) έγώ λαλώ πρòσ σέ…óτı νũν άπεστάλην πρòς σέ Tob. xii. 14–15 (Sin.) τóτε άπέσταλμαı έπı σέ…έγώ ειμı 'ραφαήλ, εις τ⋯ν έπτα άγγέλων οι παρεστήκασıν και εισπορεύονταı ένώπıον τ⋯ςδóξης κυριου. Dans le ch. x, Théodotion a plusieurs fois óπτασια comme Luc 22 contre óραμα/óρασıς des LXX.

page 177 note 4 Tout au plus pourrait-on songer à Manoah et sa femme voyant l'ange s'élever dans la flamme du rocher-autel (Juges xiii. 19–20) et à Gédéon offrant devant l'ange sur un rocher-autel (Juges vi. 19–24). Noter aussi les apparitions que Samuel, Salomon, Isaïe ou Ezéchiel reçoivent dans le Temple ou dans un sanctuaire.

page 178 note 1 Voir ces textes et d'autres encore chez Strack-Billerbeck, II, pp. 77–9. Cf. aussi Sahlin, p. 73.Google Scholar

page 178 note 2 Voir, avec des réserves, Dibelius, Johannes der Täufer, p. 75; Goguel, Jean-Baptiste, p. 70.Google Scholar

page 178 note 3 H. J. Holtzmann.

page 178 note 4 Cf. en dernier lieu Winter, P., ‘The Cultural Background of the Narrative in Luke I and II’, J.Q.R. XLV (1954/5), pp. 159–67; 230–42.Google Scholar

page 178 note 5 Il vaut mieux faire la part de Luc utilisant à sa façon une tradition orale, pour expliquer que Zacharie apparaisse seul en scène dans l'offrande de l'encens, alors que le cérémonial lui associait nécessairement deux prêtres assistants et encore deux autres prêtres, soit cinq ministres en tout. On a ici un exemple de la façon approximative dont Luc parle des rites juifs; cf. encore ii. 22 SS.

page 178 note 6 Je ne pense d'ailleurs pas que J.-B. ait été un ‘nazir’ au sens technique du mot, ainsi qu'on l'a dit parfois, mais seulement qu'il a mené une vie d'ascete consacré à Dieu et pratiquant entre autres choses l'abstinence de toute boisson fermentée.

page 178 note 7 Sahlin, op. cit. pp. 72 et 92, s'emploie inutilement et sans succès à atténuer cette vieillesse.

page 178 note 8 Migne, P.G. XLIX, 358.

page 179 note 1 Cf. Strack-Billerbeck, , II, p. 68. Quoi qu'il en soit de ce blâme sur la classe d'Abia, l'origine sacerdotale de J.-B. était certainement modeste, et C. H. Kraeling (John the Baptist (1951), pp. 24 s.) part de ce fait pour expliquer sa rupture avec le sacerdoce aristocratique de Jérusalem et sa prédication révolutionnaire au désert.Google Scholar

page 179 note 2 Exod. iv. 1–9; Juges vi. 36–40; II Rois xx. 8–11, etc.

page 179 note 3 Dibelius, Die urchr. Ueberl. v. Joh. d. Täufer, p. 72 note I; Lambertz, Wiss.Zeitschr. d. Univ. Leipzig (1952/3), p. 80.

page 179 note 4 Dan. x. 15–16. Έσıώπησα pourrait ne signifier qu'un silence volontaire, mais l'intervention d'une main céleste suggére de voir lé un silence forcé. Sur σıωπ⋯ν = se taire par impossibilité physique, cf. IV Macc. x. 18.

page 179 note 5 On admettra difficilement que les données chronologiques des ‘cinq mois’ (v. 24) et du ‘sixiéme mois’ (v. 36) aient été fournies indépendamment l'une de l'autre par des documents distincts, avant d'être combinées et exploitées par le rédacteur qui aura joint ces documents; sic Gächter, op. cit. PP. 49 s.

page 179 note 6 Et non du symbolisme astronomique, déjà suggéré par les Pères, selon lequel les naissances de J.-B. et de Jésus, séparées par six mois, feraient l'un ‘décroître’ et l'autre ‘croître’ (cf. Jo. iii. 30). Contre cette interprétation, reprise par plusieurs modernes, cf. E. Norden, Die Geburt des Kindes, PP. 99–105.

page 180 note 1 L'expression πνεũμα est rare dans les LXX; rare aussi l'idée de ‘remplir d'Esprit (Saint)’. On la trouve à propos des ouvriers travaillant au Tabernacle (Exod. xxviii. 3; xxxi.3; xxxv. 31), de Josué à qui Moïse impose les mains (Deut. xxxiv. 9), du Rejeton de Jessé (Isa. xi. 3 LXX), de l'univers (Sag. i. 7), de celui qui garde sa langue (Prov. xv. 4 LXX) ou qui prie pour avoir la sagesse (Sirach xxxix. 6), enfin, spécialement intéressant pour notre cas, d'Elisée rempli de l'esprit d'Elie (Sirach xlviii. 12). La Bible parle normalement de l'Esprit que Dieu envoie, donne, etc., qui fond sur quelqu'un, descend sur lui, etc.: possession momentanée de l'homme par l'Esprit plutôt que possession habituelle de l'Esprit par l'homme.

page 180 note 2 Cf. les références indiquées supra p. 172.

page 180 note 3 L'intention première du texte n'est donc pas d'affirmer chez Jean une plénitude de grâce sanctifiante allant jusqu'à effacer le péché originel, encore que cette conclusion théologique, qui dépasse l'exégèse, puisse avoir sa valeur. E. Lohmeyer, Johannes der Täufer, p. 23, exagère beaucoup la portée de cette expression quand il y voit un don spirituel que les évangiles n'attribuent même pas à Jésus. Il est certain au contraire que les paroles de l'Ange à Marie au v. 35 annoncent, dans l'intention de Luc, une intervention de l'Esprit d'un ordre bien supérieur.

page 180 note 4 ‘Toute la vie religieuse d'Israël consistait à revenir à Dieu; les prophètes les faisaient revenir’ (Lagrange, Comm., ad loc.). Pour la formulation, cf. II Chron. xv. 4; xix. 4; Mal. ii. 6; et plus souvent avec έπστρέφεıν intransitif, comme Luc lui-même ailleurs: Deut. xxx. 2; Os. iii. 5; vii. 10, etc.

page 181 note 1 Voir supra p. 173 1es textes des Actes avec έπıοτρέφεıν έπι et noter aussi la fréquente mention des πολλοι convertis dans les débuts de l'Eglise: Actes iv. 4; ix. 42; xvii. 12; xviii. 8; cf. vi. 7; xi. 21; xiv. 1; xvii. 4.

page 181 note 2 Luc-Actes a six cas de προέρχσθαı sur dix dans tout le N.T. Les seuls cas de προπορεύεσθαı sont Luc i. 76 et Act. vii. 40 (cit.). Au contraire, les LXX ont 37 προπορ. contre 12 προέρχ., ces derniers étant surtout dans les livres tardifs, sans original hébreu (calculs approximatifs à cause des v.l., notamment προσέρχ. et προσπορ.).

page 181 note 3 La mention des άπεıθεις, impies qui désobéissent à Dieu, n'est pas rare dans les LXX (Num. xx. 10; Isa. xxx. 9; Jer. v. 23, etc.), et leur opposition à la justice est exprimée en Isa. lix. 12–14. Mais l'alliance de ce thème de la justice avec φρόνησıς, qui relève d'un thème de sagesse, paraît plus insolite.

page 181 note 4 Luc vii. 27; Matt. xi. 10; Marc i. 2 ont tous trois καταοκευάσεı contre le texte actuellement connu des LXX, qui porte έπıβλέψεταı.

page 181 note 5 Luc n'a pas de paralléle à Matt. xi. 14; xvii. 12 (Marc ix. 13): il ne veut pas dire que Jean-Baptiste est Elie. Il lui épargne aussi son costume (pas de par. à Marc i. 6; Matt. iii. 4). Cf. Sahlin, op. cit. p. 81, qui exagère par ailleurs les relations établies par Luc entre Elie et Jésus lui-même.

page 181 note 6 Dibelius, Die Formgeschichte des Evangeliums2, p. 121; et multi alii.

page 181 note 7 Actes v. 36 D (Theudas); viii. 9 (Simon le magicien); Luc vii. 16 (Jésus lui-même ‘grand prophete’).

page 182 note 1 Ex.xi.3(Moïse);II Bασ. xix. 32 (Barzillaï); IV Bασ.iv. 8 (la Shunamite); v. 1(Naaman le Syrien); Sirach xlviii. 22 (Isaïe); cf. encore Lev. xix. 15; Job i. 3; Sirach viii. I oú gadôl est rendu par d'autres mots grecs. En tous ces cas il s'agit de grandeur figurée, par la noblesse, la puissance, la richesse, etc.; Dieu lui-mοme est dit ‘grand’ (Deut. x. 17, etc.). Dans ces conditions, on comprend mal l'assertion de Sahlin, op. cit. p. 77: ‘dies hebräische Wort bezeichnet wohl immer rein körperliche Größe’, qui lui fait entendre ici que le petit Jean ‘grandira’ en présence du Seigneur comme un autre Samuel (I Sam. ii. 21).

page 182 note 2 En tout cas il n'est pas dit ici que Jean est plus grand que Jésus, ainsi que le prétendront les johannites abusant de Luc vii. 28: cf. Clem. Recognit.I, 60 et Ephrem, Ev. expos. ed. Moesinger, p. 288, cités par Dibelius, D. urchr. Ueberl. v. J. d. T. p. 14 notes 1 et 2.

page 182 note 3 Cf. Zahn, Das Evangelium des Lucas (1913), pp. 69 s., qui compare Ezech. xxxiv. I I ss. et 23 ss.; Mich. ii. 12; iv. 6 s. et v. 1–3; Jer. xxxi. 10 et xxiii. 5. Règne de Dieu et de son Messie sont étroitement associés en Jer. xxx. 9; venue du Seigneur et de son précurseur en Mal. iii. I. Sur une identification encore plus poussée entre Dieu et le Messie dans les documents de Qumrân, cf. J. V. Chamberlain, ‘The Functions of God as Messianic Titles in the Complete Qumran Isaiah Scroll’, Vetus Testamentum, V (1955), pp. 366–72.

page 182 note 4 Sitzungsber. d. Preuss. Akad. (1900), pp. 552–6 = Studien zur Ceschichte des N.T. und der Alten Kirche, I (1931), pp. 80–5; Lukas der Arzt, pp. 143–5. Cf. J. G. Machen, Princeton Theol. Rev. x (1912), pp. 1–38 et réponse de Harnack, Theol. Lit.-Zeit. XXXVIII (1913), p. 7.

page 182 note 5 Zeitschr. f. d. ntl. Wissenschaft, XXXV (1936), p. 133.Google Scholar

page 183 note 1 Saints prophètes: Sag. xi. I; sainte alliance: Dan. xi. 28 ss. (Théod.); I Macc. i. 15, etc. Cf. Bauer, Wört. 4e éd., cols. 16–17.

page 183 note 2 Cf. Kuhn, , Theol. Wort. z. N. T. I, p. 100, 39 s.Google Scholar

page 183 note 3 Encore moins qu'il a adopté des formules du ‘christianisme hellenistique’, ainsi que le voudrait Erdmann, Die Vorgeschichten des Lukas- und Matthäus-Evangeliums… (1932), p. 32. Ainsi pour όσıότης και δıκαıοαũνη (ν. 75), point n'est besoin de recourir à Eph. iv. 24: cette paire est bien connue du grec profane et de la Bible, cf. Deut. ix. 5; Sag. ix. 3, etc. Σπλάγχνα έλέους (ν. 78) ressemble moins à Col. iii. 12 qu'a Test. Zab. vii. 3; viii. 2, 6, cf. v. 3 s. Κατευθũναı κτλ. (ν. 79) est plus proche de Ps. xxxvi. 23; xxxix. 3; cxviii. 5, etc. que de II Thess. iii. 5.

page 183 note 4 Zahn, , Evg. d. Luc. p. 115 note 77. Mais on peut aussi admettre en grec un zeugma.Google Scholar

page 183 note 5 Cf. Sahlin, , op. cit. pp. 290 s., qui cite déjà en ce sens Gunkel et Torrey. Cette conjecture vaut si l'on exige que le stique τοũ δοũναı…ρυσθέντας se suffise à lui-même; mais il reste loisible d'admettre un enjambement, λατρεύεıν étant complément de δοũναı et qualifié par άφόβως.Google Scholar

page 183 note 6 ‘Kein biblischer Ausdruck’ avoue Sahlin, op. cit. p. 287.

page 183 note 7 Joüon, Grammaire de l'hébreu biblique (1923), §§123 x, 124 l; Sahlin, op. cit. p. 300.

page 183 note 8 Les Psaumes de Salomon (ii. 38–40; v. II; vii. 9; xviii. 9) ont des enchaînements analogues (cf. Gunkel, loc. cit. pp. 50 s.), mais precisement on leur suppose un original hébreu. Les grandes phrases à style liturgique de Eph. i. 3–14; Col. i. 15–20 pourraient aussi être comparées, mais les connexions y sont différentes et plus variees.

page 183 note 9 Voir le jugement prudent et nuancé de Loisy, L'Evangile selon Luc (1924), pp. 104 S.: ‘Il est permis de se demander si l'on est en présence d'un cantique hébreu plus ou moins librement traduit et glosé, ou bien d'une composition grecque où l'on aurait imité le style des Septante. La seconde hypothèse pourrait n'être pas la moins vraisemblable; mais il est certain que le ré;dacteur é;vangélique, s'il n'a pas composé les cantiques, les a retouchés et appropriés à son style.’

page 184 note 1 Le plus souvent 5 strophes: 68–9, 70–2, 73–5, 76–7, 78–9 (Holtzmann, J. Weiss, Plummer, etc.); parfois 6 strophes: 68–9, 70–1, 72–3, 74–5, 76–7, 78–9 (Loisy); ou 7 distiques: 68–9, 70–1, 72–3, 74–5, 76, 77–8, 79 (Lagrange d'après Grimme). Le sens interdit pourtant de détacher 72 de 73 et de le rattacher à 71, ou de détacher 77 de 76 pour le rattacher à 78. La division de Loisy est la moins mauvaise.

page 184 note 2 Grimme, H., Die Oden Salomos (1911), pp. 142 S. (7 distiques); F. Zorell, Einführung in die Metrik und die Kunstformen der hebräischen Psalmendichtung (1914), p. 47; R. A. Aytoun, Journ. of Theol. Stud. XVIII (1917), pp. 283 S. (4 strophes de rythmes variés); H. Sahlin, op. cit. pp. 298 s. (15 lignes de même rythme si l'on fait trois suppressions ‘metri causa’); P. Winter, Bull. J. Ryl. Lib. xxxvii (1954), PP. 347 S.Google Scholar

page 184 note 3 Die Lieder in der Kindheitsgeschichte Jesu bei Lukas’, Festgabe fur A. von Harnack (1921), PP. 4360.Google Scholar

page 184 note 4 Par ex. Schanz, Holtzmann, Plummer, Zahn.

page 184 note 5 Machen, J. G., The Virgin Birth of Christ (1930), p. 101; F. Hauck, Das Evg. d. Lukas (1934), p. 33: ‘Der ganze Psalm ist ein künstliches Satzgefuge.’ Voir encore Sahlin, op. cit. p. 292; Lambertz, loc. cit. p. 81; Gachter, op. cit. p. 44.Google Scholar

page 184 note 6 F. Spitta, Zeitschr. f. d. ntl Wiss. VII (1906), pp. 308 s.; Gunkel, op. cit. pp. 56 ss.; Bultmann, Gesch. d. syn. Trad.2, p. 323 (avec réserves); Klostermann, comm. ad loc.; Goguel, Jean-Baptiste, p. 74; Ph. Vielhauer, ‘Das Benedictus des Zacharias’, Zeitschr. f. Theol. u. Kirche, XLIX (1952), pp. 255–72; P. Winter, ‘Magnificat and Benedictus—Maccabaean Psalms?’, Bull. J. Ryl. Lib. XXXVII (1954), pp. 328–47. Au lieu de songer comme les autres auteurs à une hymne messianique eschatologique, ce qui est au moins plausible, Winter prétend faire du Benedictus un chant de guerre maccabéen, péan exécuté avant la bataille (Magnificat: action de grâces après la bataille), mais il ne parvient pas à donner quelque vraisemblance à cette théorie étrange. On se demande (du moins en ce qui concerne le Benedictus) comment il peut écrire: ‘nowhere in verses 46b–55, 68–75 is a messiah mentioned or even a messianic situation alluded to’ (p. 344).

page 184 note 7 Voir la note 2 de la p. 188.

page 184 note 8 Gunkel.

page 184 note 9 Goguel, Vielhauer, Winter. Lambertz, qui refuse de distinguer deux parties de provenances diverses, attribue le tout aux cercles johannites.

page 184 note 10 D. urchr. Ueberl. v. J. d. T. p. 74; cf. J. Weiss, Die Schriften d. N.T. 2e éd. (1907), p. 421.

page 185 note 1 Op. cit. pp. 59 s.Google Scholar

page 185 note 2 Par ex. Klostermann, ad loc.; Beyer, Theol. Wört. z. N.T. II, p. 601 note 20; Vielhauer, loc. cit. p. 264.

page 186 note 1 En Jer. xxiii. 5; Zach. iii. 8; vi. 12, Άνατολή, donné comme nom propre du Messie, traduit l'hébreu ‘germe’, sans faire pour autant un contresens, car le sens hébreu de ‘pousser’ (plante) n'est qu'une application de l'idée fonciére de ‘jaillir, surgir’, dont le sens araméen de ‘briller’ (cf. aussi Isa. iv. 2 oú est traduit par έπιάμψεı) est une autre application (la lumiere jaillit). Cesens messianique de Άνατολή était d'ailleurs préparé chez les LXX par un usage quasi technique du verbe άνατέλλεıν à propos du renouveau, de l'aurore messianique: cf. Isa. xliii. 19; xlv. 8; lxi, II; Ez. xxix. 21; Ps. lxxi. 7; lxxxiv. 12; xcvi. ii, etc., et surtout Num. xxiv. 17; Mal. iv. 2 (iii. 20); Isa. lx. 1, oa il s'agit du lever de l'astre messianique. La combinaison de ces textes bibliques, reçue sans doute dans des florilèges messianiques, se retrouve dans Test. Juda xxiv. I, 4–6; Test. Lévi xviii. 3–4; Justin, I Apol. xxxii.—Sur les mots άνατολή έξ ũψους, outre les commentaires, cf. A. Jacoby, Zeitschr. f. d. ntl. Wiss. xx (1921), pp. 205–14; M. Lambertz, Wiss. Zeitschr. d. Univ. Leifzig, 1952/3, pp. 82–4; P. Winter, Studia Theologica, VII (1953), pp. 158–64.

page 186 note 2 Loc. cit. pp. 53–6.Google Scholar

page 186 note 3 L'Evangile selon Luc (1924), p. 105.Google Scholar

page 186 note 4 Voir les exemples allegués par Gunkel, loc. cit.

page 187 note 1 ‘Corne de salut’, qui ne se trouve dans la Bible que II Bασ. xxii. 3 = Ps. xvii. 3, reparaît dans la quinzième demande du Shemone Esre (rec. bab.), mais encore avec .

page 187 note 2 Cf. Foerster, Theol. Wört. z. N.T. III, pp. 669, 30–41. Sur la ‘corne du Messie’ dans les textes rabbiniques, cf. Strack-Billerbeck, I, p. 10; II, p. III.

page 187 note 3 Le double sens de ‘susciter/ressusciter’ vaut également pour άνıστάναı et semble exploité en Actes iii. 22, 26.

page 187 note 4 Erdmann, , op. cit. p. 32.Google Scholar

page 187 note 5 Sahlin; op. cit. p. 289 note 3; J. G. Machen, The Virgin Birth of Christ (1930), pp. 77–80, qui doute par ailleurs de la leçon originale en Actes iii. 21.

page 187 note 6 Jeremias, J., Theol. Wört. z. N.T. V, pp. 698, 12–20.Google Scholar

page 187 note 7 Cf. surtout la 15e demande de la rec. babylonienne du Shemone Esre (Dalman, Die Worte Jesu, Ie éd. (1898), p. 303) qui associe comme ici , David, et (cf. εύλογηός κύρıος ό θεός). David n'y est pas dit ‘serviteur’ de Dieu, sauf dans un manuscrit; mais la priére Habinenu (rec. bab.; cf. Dalman, op. cit. p. 304) 1'appelle ainsi dans le mοme contexte littéraire: . De même la prière Musaph du Nouvel An (cf. Strack-Billerbeck, II, p. III). Noter enfin les mêmes termes associés a la ‘maison de David’ dans la priere du texte hébreu de Sirach li. 12: .

page 187 note 8 Voir F. H. Chase, The Lord's Prayer in the Early Church (Texts and Studies, I, 3 (1891)), pp. 147–51; P. Winter, Bull. Y. Ryl. Lib. XXXVII (1954), pp. 328–34, 342 s.; M. Black, An Aramaic Approach to the Gospels and Acts2 (1954), pp. 240–4.

page 188 note 1 Ces changements ont pu se produire dans le passage de l'hébreu au grec, ce qui expliquerait la situation littéraire complexe que nous avons esquissée plus haut.

page 188 note 2 Sur l'attribution du Benedictus, en tout ou en partie, à la première communauté chrétienne, voir P. Ladeuze, Revue d'Histoire Ecclesiastique, IV (1903), pp. 641–4; J. Weiss, Die Schriften d. N.T. 2e éd. (1907), p. 421; Loisy, op. Cit. p. 105; J. Marty, Rev. Hilt. Phil. Rel. IX (1929), p. 372.

page 188 note 3 Goguel, op. cit. p. 74; Winter, Studia Theologica, VII (1953), pp. 161 s.

page 188 note 4 Vielhauer, , loc. cit. p. 266.Google Scholar

page 188 note 5 Ce titre de Prophéte peut être ici un ‘Elias-Attribut’ (J. Jeremias, Theol. Wört. z. N. T. IV, p. 863, 23); or Elie, considéré parfois comme précurseur messianique de Dieu, a été surtout regardé par la tradition juive comme le précurseur du Messie (J. Jeremias, ibid. II, pp. 933 s.).

page 188 note 6 Cette expression ne se rencontre ni dans les LXX-qui ont cependant άφıέναı τάς άμαρτιας(τήν -ιαν)—ni, à ma connaissance, dans le judaïsme hellénistique. Philon a άφ. άματημάτων. Je doute que soit fréquent dans la littérature juive.

page 189 note 1 Voir encore Actes x. 42–3; xvi. 17 οũτοı οι άνθρωποı δοũλοı θεοũ τοũ ύψιοτου εισιν, οίτıνες καταγγέλλουσıν ύμĩν όδÒν σωτηριας; xxviii. 28 γνωστόν οũν έοτω ύμίν όμι τοĩς έθνεσıν άφεοτάλη τοũτο τό σωτήρıον τοũ θεοũ.

page 189 note 2 Die Schriften d. N. T. 2e éd. (1907), p. 422: ‘Unserm Evangelisten war er [der Täufer] der Vorlaufer nicht nur Jesu, sondern auch der Apostel, in deren Heilsbotschaft die Sündervergebung Kern und Stern ist.’

page 189 note 3 Contre B. Weiss, Die Evangelien des Markus und Lukas, 9e éed. (1901), p. 295; Vielhauer, loc. cit. p. 263; Lambertz, loc. cit. p. 82.

page 190 note 1 Dibelius, Jung frauensohn und Krippenkind, p. 10; Vielhauer, loc. cit. p. 267.

page 190 note 2 Cf. Os. iv. 4–6; Mal. ii. 7.

page 190 note 3 Sur ce sujet voir notamment J. Schmitt, Revue des Sciences Religieuses, xxix (1955), pp. 394–401; xxx (1956), pp. 55–74; 261–7.

page 191 note 1 R. E. Murphy, The Catholic Biblical Quarterly, XVIII (1956), p. 266: Luc i. 75, 77, 79 et IQS xi. 16–17a.

page 191 note 2 R. E. Murphy (ibid.) rapproche encore Luc. i. 15 et IQ28B 2, 24; i. 42 et IQpHab vi. II–12; mais ces expressions ‘combler d'Esprit Saint’ et ‘fruit du sein’ s'expliquent suffisamment, soit par l'usage de Luc (cf. supra), soit par la Bible (Gen. xxx. 2; Mich. vi. 7; Lam. ii. 20; surtout le passage messianique Ps. cxxxi. II, et Deut. xxviii. 4 ‘Beni…’; etc.).

page 191 note 3 Cf. Luc ii. 40; Actes xix. 20. Le rare pluriel αι έρημοı ne se rencontre dans le N.T. que chez Luc ici; v. 16; viii. 29.

page 191 note 4 Refrains analogues dans Gen. xxi. 8; Juges xiii. 24–25; I Bασ. ii. 26; iii. 19.

page 191 note 5 κραταıόω est un mot des LXX et de Philon (Michaelis, Theol. Wört. z. N.T. iii, p. 912). Άνάδεıξıς est un terme technique hellénistique (E. Bikerman, Mélanges Boisacq, I (1937), pp. 117–24), qui résiste a un original hébreu, n'en déplaise à Sahlin, op. cit. pp. 178–82.

page 191 note 6 Thèse soutenue en particulier par G. Erdmann, Die Vorgeschichten des Lukas- und Matthäus-Evangeliums… (1932).

page 192 note 1 Cf. Exod. xl. 29 (35); Ps. XC. 4; et l'intéressant de Exod. xxv. 19 (20); I Chron. xxviii. 18, qui établit un lien révélateur entre la Nuée couvrant la Demeure et les ailes des Chérubins protégeant l'Arche; cf. Allgeier, Biblische Zeitschrift, XIV (1916/17), pp. 338–43.

page 192 note 2 Cette relation de l'Annonciation au Baptême pane en faveur de la leçon occidentale de Luc iii. 22 avec son γεγέννηκα que reprend le γεννώμενον de i. 35.

page 192 note 3 Cf. J. P. Audet, ‘L'Annonce à Marie’, Revue Biblique (1956), pp. 346–74.

page 193 note 1 En i. 35C je tiens άγıον pour sujet de κληθήσεταı avec γεννώμενον, νιός θεού étant l'attribut qui reçoit tout le poids de l'argumentation qui précède. Tout le message angélique a pour résultat et couronnement que l'Enfant qui va naître sera le ‘Fils de Dieu’.

page 193 note 2 Voir la réfutation de Dibelius, Jung frauensohn und Krippenkind, p. 8.

page 193 note 3 A. Harnack, ‘Das Magnificat der Elisabet (Luk. I, 46–55) nebst einigen Bemerkungen zu Luk. i and 2’, Sitzungsber. d. Preuss. Akad. (1900), pp. 538–56; F. Jacobé (= A. Loisy), ‘L'origine du Magnificat’, Rev. Hist. Litt. Rel. 11 (1897), pp. 424–32.

page 193 note 4 A S. Geyser, ‘The Youth of John the Baptist. A Deduction from the Break in the Parallel Account of the Lucan Infancy Story’, Novum Testamentum, I (1956), pp. 70–5.