Published online by Cambridge University Press: 05 February 2009
En 1514, le premier N.T. grec imprimé sortait des presses à Alcala. En 1516, Froben et Erasme publiaient, à Bâle, le second N.T. grec imprimé. La critique textuelle moderne et contemporaine du N.T. est donc une personne vénérable qui célèbre son quatre-cent-cinquantième anniversaire. A cette occasion, je voudrais vous proposer, à la lumière d'un bref bilan du passé, quelques réflexions sur la situation actuelle de la critique du texte et sur certains des problèmes qui sont posés par cette situation.
page 124 note 1 L'essentiel de cet exposé a été lu le 31 août 1965 au congrés de la S.N.T.S. à Heidelberg.
page 124 note 2 Voir, par exemple, Metzger, B. M., The Text of the N.T. (Oxford, 1964), pp. 95–155.Google Scholar
page 124 note 3 D'apres l'édition de la Regia d'Estienne publiée par Scrivener, F. H. A. (4e éd. par Eb. Nestle, Londres et Cambridge, 1906Google Scholar) qui indique les modifications apportées au texte par: les Elzevier, Lachmann, Tischendorf, Tregelles, Westcott et Hort, la Revised Version. Pour Matthieu et 1–2 Corinthiens, il y a, en moyenne, 17, 9 modifications par page; soit, au total, 10. 704 pour les 598 pages. La prise en considération d'autres editions comme Alford, Weiss, von Soden ne modifierait pas très sensiblement ces chiffres.
page 124 note 4 Par exemple la valeur critique des variantes longues du texte ‘occidental’.
page 125 note 1 Dans Le texte du N. T. (en préparation), j'essaie de dégager quelques aspects de cette histoire. Dans son remarquable petit livre La genesi del metodo del Lachmann (Florence, 1963Google Scholar), S. Timpanaro fait de nombreuses allusions à la critique du N.T. jusqu'à Lachmann.
page 125 note 2 Sur cette période, voir, en plus des ouvrages signalés p. 124, n. 2 et p. 125, n. 2: Hulbert-Powell, C. L., John James Wettstein (Londres, s.d. [1937?])Google Scholar; Fox, A., John Mill and Richard Bentley (The Aularian Series III) (Oxford, 1954).Google Scholar
page 125 note 3 C'est le cas dans l'édition de J. Mill (1707), mais la même disposition se trouve déjà dans la petite édition de J. Fell où l'apparat occupe parfois le tiers d'une page.
page 126 note 1 Simon, R. influença certainement J. Mill qui lut dès sa parution L'histoire critique du texte du N.T. (1989)Google Scholar et se déclara transporté par cette lecture ‘dans une sorte de monde nouveau’.
page 127 note 1 mon, DansTexte du N.T. (cf. p. 125Google Scholar, n. 1), je parlerai un peu plus longuement de cette erreur de méthode de von Soden.
page 128 note 1 Dans, Biblical and Patristic Studies in Memory of R. P. Casey (ed. Birdsall, J. N. et Thomson, R. W., Fribourg en Brisgau, etc. “1963”), pp. 96–121Google Scholar, sous le titre ‘Chicago Studies in the Greek Lectionary of the N.T.’
page 129 note 1 Cf. Colwell, E. C., ‘Genealogical Method: Its Achievements and its Limitations’, J.B.L. LXVI (1947), 109–33Google Scholar et Sacchi, P., Alle origini del N.T. (Pubbl. della Univ. degli Studi di Firenze — Fac. di Lettere e Filos. iv/2) (Florence, 1956), pp. 20–9.Google Scholar
page 129 note 2 L'aboutissement actuel de cette lignée est l'ouvrage Dearing, de V. A., A Manual of Textual Analysis (Berkeley et Los Angeles, 1959)Google Scholar, cf. Duplacy, J., ‘Bulletin de critique textuelle du N.T. 1 (2e partie)’ (Rech. Sc. Relig. L [1962], 564–98), 574–80Google Scholar, et Froger, J., Rev. Et. Lat. XLII (1964), 187–92.Google Scholar
page 129 note 3 Cf. Lietzmanns, , op. cit. pp. 65–8Google Scholar qui renvoie à la dissertation Ellison, de J. W., The Use of Electric Computers in the Study of the Greek Text of the N.T. (Harvard Univ., 1957).Google Scholar
page 129 note 4 Semler rattachait déjà ce texte à Origène. Sur les vues actuelles concernant le texte du N.T. en Egypte et en Palestine, cf. Duplacy, J., Où en est la critique textuelle du N.T. (Paris, 1959), pp. 93–5.Google Scholar
page 130 note 1 Hug a exposé ses vues dans son Einleitung in die Schriften des N. T. t. 1 (3e éd., Stuttgart et Tübingen, 1826), pp. 106–535.Google Scholar Les règles critiques énoncées pp. 525–35 sont très remarquables.
page 130 note 2 Timpanaro, Voir, op. cit. (p. 125, n. 1), pp. 45–7.Google Scholar C'est Zumpt, C. G. qui a introduit dans la critique la formule stemma codicum et la réalité correspondante (Verrinarum libri VII, Berlin, 1831).Google Scholar Quanta à l'expression ‘histoire du texte’, nous la devons probablement à F. A. Wolf — qui était un ami de Semler.
page 130 note 3 Cf. Lietzmanns, , op. cit. (p. 125, n. 1), pp. 102–8.Google Scholar Ce travail de Lachmann orienta la critique contemporaine vers une ‘critique d'archétype’ — von Soden se situe dans cette orientation (cf. supra, p. 127).
page 130 note 4 Clark, Voir A. C., The Primitive Text of the Gospels and Acts (Oxford, 1914)Google Scholar, et surtout The Descent of Manuscripts (Oxford, 1918).Google Scholar Au compte d'A. Dain on peut, par exemple, inscrire son étude A propos du texte de Callimaque (communication du 5 décembre 1946 à l'Association des études grecques, résumée dans Rev. Et. Gr. LIX–LX [1946–1947], pp. xix–xxGoogle Scholar, LXVIII [1955], pp. viii–ix). Il y reconstituait ‘l'économie générale’ du ‘prototype’ perdu des manuscrits des Hymnes de Callimaque et pouvait ainsi affirmer qu'un vers avait disparu de la tradition manuscrite de l'œuvre. Quelque temps plus tard la publication d'un papyrus justifiait cette vue, basée uniquement sur l'étude de lacunes ‘periodiques’ dans le texte attesté par les manuscrits.
page 131 note 1 En 1963–1964, il consacra son dernier cours à l'Ecole des Hautes Etudes aux méthodes de classement des manuscrits. L'orientation de ce cours était très nettement celle qu'indique la suite de mon texte.
page 131 note 2 Une orientation tout à fait analogue se manifeste dans le domaine de la critique des textes imprimés: Bowers, F., Bibliography and Textual Criticism (The Lyell Lectures 1959) (Oxford, 1964Google Scholar), souligne l'importance, pour la critique, de la connaissance des processus matériels de la confection des livres.
page 131 note 3 Pour le domaine grec, voir l'excellent rapport de J. Irigoin, disciple et successeur Dain, de A. à l'Ecole des Hautes Etudes: ‘Les Manuscrits Grecs 1931–1960’ (Lustrum vii [1962], 5–93), 16–56.Google Scholar
page 131 note 4 E. C. Colwell a tenté de le faire pour les scribes anonymes de ,45, 66 et 75 dans Scribal Habits in Early Papyri: A Study in the Corruption of the Text (exposé donné à l'American Textual Criticism Seminar, à paraître).
page 131 note 5 Ainsi pour Théodore d'Hagios Petros dont nous conservons onze manuscrits néotestamentaires, écrits de 1278 à 1308: 74, 234, 412, 483, 484, 856, 1394, 1594, 2085, 2266 ( = 2410), l 1087 (ainsi que le modèle de 90); lui, von Soden a consacré quelques pages (Die Schriften des N.T. 1/2, 781–93)Google Scholar, mais uniquement pour les évangiles et stout du point de vue textuel. Ainsi pour Joasaph (cf. infra, p. 136), une dizaine de manuscrits copiés de 1366 à 1403: 105 (partim), 480, 634, 1100, 1147, 1960, 1779, l 1230, l 1757, etc. (?). Ou pour Georges Hermonyme, dix manuscrits de la fin du XVesiècle: 17, 30, 30abs, 70, 287, 288, 467, 880, 1848, 2021—cf. Omont, H., Georges Hermonyme… (Paris, 1885).Google Scholar Ou enfin pour Matthieu, grand copiste de lectionnaires (au moins de 1599 à 1624), même quand il fut devenu métropolite de Myre: l 1027, l 1031, l 1047, l 1054, l 1150, l 1168, l 1709, l 1787. Etc.
page 131 note 6 La première étude à mener serait celle du scriptorium de Joasaph (infra, p. 136).
page 132 note 1 Ces filières peuvent être aussi diverses—et divergentes—que les aspects des manuscrits qui sont pris en considération: par exemple des manuscrits analogues pour l'écriture ou les annexes du texte peuvent présenter des textes de types différents.
page 133 note 1 Pour les manuscrits grecs, nous n'avons pas l'équivalent des travaux de Bruyne, D. de, Sommaires, divisions et rubriques de la Bible latine (Namur, 1914Google Scholar) et Préfaces de la Bible latine (Namur, 1920).Google Scholar Pour ma part, j'ai commencé un fichier des noms propres de personnes et de lieux relatifs à l'histoire des manuscrits grecs du N.T.; il est encore certainement très incomplet, puisque seuls Textkritik des N.T. (Leipzig, 1900–1909)Google Scholar de Gregory et une dizaine d'autres ouvrages ont été jusqu'à présent dépouillés, mais les renseignements qu'il peut fournir sont déjà intéressants—ils sont à la disposition de qui voudrait me demander l'un ou l'autre.
page 133 note 2 Il suffit, pour s'en rendre compte, de parcourir la seconde colonne (Inhalt) Aland, de K., Kurzgefasste Liste der griech. Handschriften des N.T. 1 (Berlin, 1963).Google Scholar
page 133 note 3 Pas plus que ne sont disparues immédiatement les sources écrites éventuelles de ces livres, cf. Duplacy, J., Où en est… (p. 129, n. 4), pp. 29 S.Google Scholar
page 134 note 1 Voir, en particulier, les travaux Colwell, de E. C., ‘The Significance of Grouping of N.T. Manuscripts’, N. T. S. iv (1957/1958), 73–92;Google Scholar ‘The Method of Locating a Newly Discovered Manuscript within the Manuscript Tradition of the Greek N. T.’, dans Studia Evangelica, t. 1 (T. & U. 73, Berlin, 1959, 757–77)Google Scholar (cf. Duplacy, J., ‘Bulletin…I’, Rech. Sc. Relig. L [1962], 580 ss.)Google Scholar; (avec Tune, E. W.) ‘The Quantitative Relationships between Ms. Text-Types’, dans Biblical…Studies (p. 128, n. 1), pp. 25–32.Google Scholar
page 134 note 2 En l'agrémentant même de quelques stemmas modestement approximatifs.
page 134 note 3 En particulier dans les travaux issus du Vetus Latina Institut de Beuron. Ainsi, plus spécialement: Fischer, B., Die Alkuin-Bibel (Aus d. Gesch. d. lat. Bibel, 1) (Fribourg en Br. 1957)Google Scholar (cf. Duplacy, J., ‘Bulletin…I’, Rech. Sc. Relig. LI [1963], 432–5)Google Scholar; Idem, ‘Codex Amiatinus und Cassiodor’, Bibl. Z. N. F. vi (1962), 57–79;Google ScholarIdem, Bibelausgaben des frühen Mittelalters (Spolète, 1963)Google Scholar (extrait de La Bibbia nell'alto Medioevo [Settimane di studio del Centro italiano di studi sull'lalto Medioevo, x], pp. 519–600); Frede, H. J., Altlateinische Paulus-Handschriften (Aus d. Gesch. d. lat. Bibel, 4) (Fribourg en Br. 1964).Google Scholar
page 134 note 4 Le travail de Zacagni a été repris partiellement par A. Gallandi, au t. x de sa Bibliotheca veterum patrum… (Venise, 1774), lui-même suivi par Migne (PL 85, 619–790). Zacagni utilisait une demidouzaine de manuscrits. Robinson, J. A., dans ses Euthaliana (T. & S., 111/13, Cambridge et Londres, 1895)Google Scholar, en cite—sauf erreur—une vingtaine. Von Soden en étudie 24 ( Die Schriften des N.T. I/1, 674–9)Google Scholar, mais en connaît davantage. A en juger par les indications du seul Gregory, dans Textkritik…, ce serait en réalité au moins une cinquantaine de manuscrits qui contiendraient, en totalité ou en partie, l'appareil euthalien (cf. infra, n. 6).
page 134 note 5 On voit d'ailleurs mal, du moins au premier abord, si cette attention est antérieure ou postérieure à celle qu'il accorda au texte des manuscrits. Elle semble plutôt avoir été postérieure.
page 134 note 6 Le problème euthalien par exemple reste à l'ordre du jour; cf. Duplacy, J., Où en est… (p. 129Google Scholar, n. 4), p. 94 et, plus récemment: Murphy, H. S., ‘On the Text of Codices H and 93’, J.B.L. LXXVIII (1959), 228–37Google Scholar; Hemmerdinger, B., ‘L'auteur de l'édition euthalienne’, dans Akten d. Intern. Byzantin. Kongresses, München 1958 (Munich, 1960), pp. 227–31Google Scholar; Idem, ‘Euthaliana’, J.T.S. N. S. xi (1960)Google Scholar, Idem, ‘Les chiffres attiques du Parisinus gr. 223 des épîtres pauliniennes’, Rev. Et. Gr. LXXVI (1963), 204 S.Google Scholar Le premier travail à accomplir en ce domaine serait un nouveau ‘Zacagni’ qui tiendrait compte non seulement de toute la documentation grecque, mais aussi latine, syriaque, arménienne, géorgienne, gotique et arabe.
page 135 note 1 Lietzmanns, Texte du N.T. (p. 125Google Scholar, n. I) fournira la bibliographie et un essai de liste des manuscrits italiotes du N.T. Les recherches actuelles pourraient bénéficier, pour les manuscrits du N.T., des indications fournies par Gregory qu'elles confirment à peu près toujours jusqu' à présent—généralement sans le savoir. A la suite de E. A. Lowe, Frede situe en Italie du Sud, avec des arguments très sérieux, l'origine de D (06) ( op. cit. p. 134, n. 3 [17–23]).
page 135 note 2 Cf. surtout Martin, J. P. P., ‘Quatre manuscrits importants du N.T. auxquels on peut ajouter un cinquième’, Rev. Sc. Ecclés. LIV (1886), 5–33Google Scholar; Lake, K., ‘Some Members of Ferrar Group…’, J.T.S. 1 (1900), 117–20Google Scholar; et, tout récemment, Geerlings, J., The Lectionary Text of Family 13 according to Cod. Vat. gr. 1217 (Gregory 547) (S. & D. 18) (Salt Lake City, 1959)Google Scholar (cf. Duplacy, J., ‘Bulletin…I’, Rech. Sc. Rel. LI [1963], 457 s.Google Scholar): le premier lectionnaire ‘césaréen’ signalé, à moins que ne se confirme le caractère ‘césaréen’ de l 253—originaire lui aussi d'Italie du Sud—envisagé par Botte, B., ‘Un témoin du texte césaréen du quatrième évangile: l 253’, dans Mélanges bibliques rédigés en l'honneur de André Robert (Tray. de l'Institut Cathol. de Paris, 4) (Paris, 1957), pp. 466–9.Google Scholar
page 136 note 1 Si Gregory a raison de penser que l 597 et l 598 ont été copiés sur un ou des modèles à l'usage de Constantinople (Textkritik…, p. 470), nous aurions une indication sur le cheminement de ce type de texte. D'autre part, comme le groupe Ia8 comprend au moins quatre manuscrits (307, 453, 610, 1678) qui ont I'κθεσις κεφαλαίω‘césaréen’ des Actes.
page 136 note 2 Irigoin, J., ‘L'onciale grecque de type copte’, Jahrbuch d. österr. byzant. Gesellschaft, viii (1959), 29–51.Google Scholar
page 136 note 3 Dans toute la mesure du possible, il faudrait aussi tenir compte, plus largement que n'a pu le faire Hedley, des citations grecques et coptes. D'autre part, des manuscrits coptes nouveaux sont maintenant à notre disposition, en particulier pour S. Jean—une étude de R. Kasser consacrée aux versions coptes de cet évangile est actuellement sous presse.
page 136 note 4 Soit, sauf erreur, 26 lectionnaires, auxquels s'ajoutent 16 minuscules—sans compter une demidouzaine de manuscrits que le même Gregory appelle ‘sinaïtiques’. Sur les manuscrits qui sont ou pourraient être d'origine égyptienne: Duplacy, J., ‘Bulletin de critique textuelle du N.T. II’ (Rech. Sc. Rel. LIII [1965], 257–84), 266 s.Google Scholar —la liste proposée est encore incomplète; il y aurait lieu d'ajouter, en particulier, des papyrus ou des manuscrits de parchemin qui font partie de collections de papyrus—pour le cas où ils pourraient être d'origine égyptienne.
page 136 note 5 Politis, L., ‘Eine Schreiberschule im Kloster τν ‘Οδηγν’, Byz. Z. LI (1958), 17–36, 261–87.Google Scholar
page 137 note 1 En effet, à très peu d'exceptions près, les manuscrits originaires de ce scriptorium ont un texte (évangélique) de type Kr.
page 137 note 2 Hunger, H., Studien zur griech. Paläographie (Biblos-Schriften, Bd. 5) (Vienne, 1954), pp. 22–32.Google Scholar
page 137 note 3 son, Dans travail ‘Pour une étude des centres de copie byzantins’ (Scriptorium, xii [1958], 208–27Google Scholar et xiii [1959], 177–209). Autres articles signalés par Irigoin, ‘Les mss. grecs…’ (p. 131, n. 3), pp. 64 S.; cf. Hemmerdinger, B., ‘Les réglures des manuscrits du scribe Ephrem’, Byz. Z. LVI (1963), 24.Google Scholar
page 137 note 4 Bibliogr. dans Irigoin, ‘Les mss. grecs…’ (p. 131, n. 3), pp. 63 s.
page 137 note 5 Environ 80, en ne tenant compte que de: Weitzmann, K., Die Byzant. Buchmalerei des IX. und X. Jahrhunderts (Berlin, 1935)Google Scholar; Willoughby, H. R., ‘Vagrant Folios from Family 2400’, Byzantion, xv (1940–1941), 126–32.Google Scholar
page 137 note 6 Un examen attentif des lectionnaires permettrait probablement d'allonger cette liste. Ainsi l 563 (Vat. gr. 2144), le lectionnaire ‘Albani’, dont le ménologe et une collation ont été publiés à Rome, en 1788, par S. A. Morcelli; ce manuscrit est à peu près certainement originaire de Constantinople et écrit, en tout cas, entre 784 et 806 (communication de Mlle D. Jourdan, de Paris, qui en étudie la notation musicale, extrêmement intéressante). Ces données permettent de l'identifier à l 33 de Gregory-Aland. D'après des sondages portant sur Mt. i. 1–25; xviii. 10–20; Mc i. 1–8, 35–44; xvi. 1–8 (soit, au total, 59 variations), il me semble que le texte pourrait être du type Iφr de von Soden (88% d'accords avec M [021]) ou Iπ (87% d'accords avec φ [043]), mais il faudrait une enquête plus étendue pour être plus précis et plus affirmatif.
page 138 note 1 En ne tenant compte que des seuls manuscrits décrits par Gregory dans Textkritik.… Certains de ces manuscrits sont particulièrement marquants. Ainsi le minuscule 38 écrit entre 1260 et 1269/1270 sur l'ordre de l'empereur Michel Paléologue pour être envoyé à S. Louis IX, roi de France. Ou 39, copié entre 999 et 1019, probablement au Patriarchat. Ou 437, œuvre de Michel Cérulaire en personne, alors qu'il était patriarche (1043–58).
page 138 note 2 Voir Irigoin, ‘Les mss. gem…’ (p. 131, n. 3), passim.
page 138 note 3 Cette situation provient, dans une large mesure, des cloisonnements trop marqués qui subsistent entre les diverses disciplines intéressées (paléographie, codicologie, histoire de l'art, étude des textes, etc.). On peut penser que des instruments de travail comme le Bulletin codicologique de Scriptorium amélioreront peu à peu cette situation, si se développe chez tour le souci de considérer les manuscrits sous tous les aspects de leur réalité concrète.
page 138 note 4 Cette histoire devra par ailleurs tenir compte des citations ‘byzantines’ qui, même tardives, peuvent ne pas être sans intérêt, comme l'ont montré récemment les études de Birdsall, J. N.sur celles de Photius, cf. Duplacy, Où en est… (p. 129, n. 4), pp. 43, 46 s., 51, 55 s.Google Scholar
page 139 note 1 Jamais, sauf à défaut de tout autre argument, un choix critique ne devrait être fondé sur la ‘valeur’ d'un manuscrit ou d'un type de texte, comme on le fait encore trop souvent. Les meilleurs textes peuvent présenter de mauvaises variantes et les plus mauvais textes de bonnes variantes—même le texte ‘reçu’: cf. Duplacy, J., ‘Une variante méconnue du texte reçu…’ (Lc 22, 68), dans Neutestamentliche Aufsätze. Festschrift…J. Schmid… (ed. Blinzler, J., Kuss, O., Mussner, F.; Ratisbonne, 1963), pp. 42–52Google Scholar; Metzger, B. M., Chapters in the History of N.T. Criticism (N.T. Tools and Stud. 4) (Leyde, 1963), pp. 35–9Google Scholar; Kilpatrick, G. D., ‘The Greek N.T. Text Today and the Textus Receptus’ (The N.T. in Historical and Contemporary Perspective. Essays in Memory of G. H. C. MacGregor (1965), pp. 189–207).Google Scholar
page 139 note 2 Et en tenant compte des nombreux travaux déjà consacrés au texte de maints passages du N.T. Les bibliographies courantes du N.T. permettent actuellement de le faire sans grande difficulté. Voir aussi: Duplacy, J., Où en est… (p. 129, n. 4), pp. 43 s.Google Scholar, 46 s., 48, etc.; Metzger, B. M., Annotated Bibliography of the Textual Criticism of the N.T. 1914–1939 (Stud. and Doc. 16) (Copenhague, 1955), pp. 103–15Google Scholar; Idem, Index to Periodical Literature on the Apostle Paul (N.T. Tools and Stud. 1) (Leyde, 1960), pp. 29 s., 36 s., 60 s., etc.Google Scholar