Published online by Cambridge University Press: 05 February 2009
Engeance pacifique, les spécialistes du Nouveau Testament et des origines chrétiennes sont souvent irrités par le grand retentissement que connaissent des théories tapageuses présentées au public par des personnes plus ou moins qualifiées. Nous avons quelque peine à admettre que des travaux aussi contestables monopolisent l'attention d'un grand nombre de lecteurs et leur dissimulent les recherches scientifiques sérieuses dont les auteurs ne visent ni au scandale ni à un succès facile. Toutefois, il est relativement aisé de traiter ces phénomènes déplaisants par l'indifférence ou, le cas échéant, par l'ironie.
page 448 note 1 F. C. Baur, né au Würtemberg, y fit toutes ses études et toute sa carrière. Professeur à Tübingen de 1826 à sa mort en 1860, il ne reçut jamais aucun appel officiel pour enseigner ailleurs. Ses disciples furent tous des Souabes formés à Tübingen, à l'exception d'Albrecht Ritschl, Adolf Hilgenfeld et Gustav Volkmar, qui ne s'agrégèrent à l'Ecole que tardivement, partiellement et temporairement. Cf. Harris, Horton, The Tübingen School (Oxford, 1975), passim.Google Scholar
page 448 note 2 L'Ecole n'est vraiment constituée que vers 1841–42, avec la publication des premiers travaux des élèves de Baur et le lancement de la revue par E. Zeller. A partir de 1850, la désintégration s'amorce, du fait de la multiplication des divergences entre Baur et plusieurs de ses disciples. Ibid. pp. 181–248.
page 448 note 3 Lancés par Eduard Zeller en 1842, les Theologische Jahrbücher disparurent en 1857, en dépit des efforts faits par F. C. Baur pour poursuivre leur publication.
page 448 note 4 Cf. Harris, Horton, op. cit. pp. 249–50.Google Scholar On ajoutera par exemple à cette longue énumération la constatation qu'au milieu du XXe. siècle on interprétait encore l'apôtre Paul en termes antitubinguiens (Munck, Johannes, Paulus und die Heilsgeschichte, Aarhus-Copenhague, 1954)Google Scholar ou tubinguiens (Schoeps, Hans-Joachim, Paulus. Die Theologie des Apostels im Lichte der jüdischen Religions-geschichte, Tübingen, 1969).Google Scholar
page 448 note 5 Les séances quotidiennes à l'auberge qui rassemblaient de 1841 à 1847 E. Zeller, A. Schwegler, K. Chr. Planck, et quelques-uns de leurs amis des autres Facultés ont été évoquées par E. Zeller, dans la notice biographique sur Schwegler qu'il écrivit pour le t. III de la Römische Geschichte de celui-ci (Zeller, E., Vorträge und Abhandlungen, t. II, Leipzig, 1865, pp. 329 ss.).Google Scholar Ce groupe lança en 1843 les Jahrbücher der Gegenwart, dont A. Schwegler fut le rédacteur en chef et qui commentèrent avec beaucoup d'audace l'actualité politique, littéraire et artistique, au grand dam des autorités politiques et ecclésiastiques du Würtemberg.
page 449 note 1 Le départ d'E. Zeller pour Berne en 1847, coïncidant avec l'orientation d'A. Schwegler vers l'histoire ancienne et l'histoire de la philosophie, marqua un premier recul de l'école. Les querelles entre F. C. Chr. Baur, d'une part, A. Ritschl et A. Hilgenfeld de l'autre amorcèrent dès 1850 un processus de désintégration que le départ de K. Chr. Planck pour Ulm en 1854 mena presque à son terme. Cf. Harris, Horton, op. cit. passim et, pour l'agonie de l'école, pp. 238–48.Google Scholar
page 449 note 2 Renan, E., Souvenirs d'enfance et de jeunesse (Paris, 1883)Google Scholar, dans Œuvres complètes de Ernest Renan, t. 11 (Paris, 1948), 864–5 et 887.Google Scholar
page 450 note 1 ‘Hegel a du bon, mais il faut savoir le prendre. Il faut se borner à une infusion; c'est un thé excellent, mais on n'en doit pas mâcher les feuilles…Il y a chez Hegel un peu de Raymond Lulle, je veux dire cette fausse idée qu'on peut suppléer à l'étude directe des réalités par des manivelles, par des procédés généraux. De là une sorte de lassitude qui se manifesta très vite chez les chefs et les adeptes de cette école…’ (Renan, E., O.C., 11, 1144–5Google Scholar). ‘Hegel, dont j'admire la hauteur d'esprit, mais avec qui j'ai peu de points communs’ (ibid. vii, p. 32).
page 450 note 2 Sans même s'arrêter à ses écrits sur la philosophie de l'histoire et sur la morale sociale, ni à ses Drames philosophiques de 1888 (O.C., 111, 369–607), on relève dans son œuvre les Dialogues et fragments philosophiques de 1876 (O.C., 1, 545–714) et un Examen de conscience philosophique de 1888 (O.C., 11, 1162–82), ainsi que des études sur la pensée d'Averroès (sa thèse de 1852: O.C., 111, 9–365), de Spinoza (O.C., VII, 1024–44), de Leibniz (viii, 1145–7), de Voltaire (O.C., viii, 1148–53), de Victor Cousin (O.C., 11, 55–85 et 1109–12), de Ludwig Feuerbach (O.C., VII, 286–95) et de Henri-Frédéric Amiel (O.C., 11, 1140–61).
page 450 note 3 Cf. une lettre de l'été 1845 (O.C., 11, 915) et une évocation un peu nostalgique de 1854, où il associe à Kant Fichte et Herder (O.C., VII, 257). Par la suite, Kant est rarement mentionné (cf. O.C., 11, 13).
page 450 note 4 C'est de sa mère que Renan avait reçu ‘un goût invincible de la Révolution’ (O.C., 11, 115), qui se traduira d'abord par une adhésion enthousiaste aux idéaux de 1789. ‘Pour savoir d'où viendra la religion de l'avenir, il faut toujours regarder du côté de Liberté, égalité, fraternité’ écrit-il au début de 1849 dans L'avenir de la science (O.C., 111, 1094). Au début de 1851 encore, il n'avait pas renoncé à ces idées (O.C., 11, 16–17).
page 450 note 5 Dès janvier 1852, E. Renan écrit à son ami Bersot que la démocratie et le suffrage universel sont désormais bien suspects à ses yeux, puisqu'ils ont conduit au césarisme (O.C., x, 116). En mai de la même année, il se déclare résigné à prêter serment au régime dès qu'on le lui demandera (ibid. pp. 123–4). Il restera sur la réserve vis-à-vis du Second Empire jusque vers 1860, mais ne retrouvera jamais sa ferveur républicaine d'antan (cf. O.C., 1, 12–13, son jugement très sévère de 1868 sur la société sortie de la Révolution française; et O.C., 11, 310–15, les pages résignées de 1878 par lesquelles il accueille la consolidation de la IIIe. République). On trouvera toute la documentation sur cet aspect de Dans, Renan, Strauss, Gaston, La politique de Renan (Paris, 1909).Google Scholar
page 451 note 1 Cf. ce passage de L'avenir de la science: ‘La politique a fourni tout ce qu'elle pouvait fournir…le rôle principal va de plus en plus, ce me semble, passer aux hommes de la pensée’ (O.C., 111, 1088–9). En 1871, Renan écrira: ‘La grande œuvre s'accomplira par la science, non par la démocratie’ (O.C., 1, 610).
page 451 note 2 Lettre à Charles Daremberg du 4 mars 1850 (O.C., x, 78).
page 451 note 3 Cf. les réflexions inspirées à Renan par l'Exposition de 1855 (O.C., 11, 18–21, 239–51) ou ses remarques désabuseés de 1858 sur la ‘décadence morale’ qui accompagne le ‘progrès matériel’ (ibid. pp. 36–9).
page 451 note 4 Déjà très prudent au sujet du socialisme dans L'avenir de la science (O.C., iii, 1018–30), Renan adopte dans ses lettres de février-mars 1850 un ton très méfiant envers ce mouvement: ‘Bien que sur quelques points je me rapproche un peu des tendances socialistes plutôt que des doctrines elles-mêmes, je ne comprends pas comment on peut accepter ainsi un nom de secte, surtout quand sous ce même nom s'abritent des tentatives coupables et folles’ (O.C., x, 59;60; cf. aussi pp. 77–8 et 88). En 1871, on en est aux formules suivantes: ‘La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre. Une nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au socialisme, à la guerre du riche et du pauvre’ (O.C., 1, 390). En 1878, Renan est plus serein: ‘Quant au socialisme, c'est le fait d'une minorité imperceptible, dont il faut réprimer les attentats quand ils se produisent, mais dont le véritable remède est la liberté. Combien nous en avons été malades en 1848! Eh bien! Ce mal a chez nous à peu près disparu’ (O.C., x, 770).
page 451 note 5 On trouvera les pièces de ce dossier dans les O.C.: le texte de la leçon d'ouverture du 21 février 1862 sur De la part des peuples sémitiques dans l'histoire de la civilisation est au t. 11, pp. 319–35; celui du mémoire justificatif adressé par E. Renan à ses collègues du Collège de France figure au t. 1, pp. 143–72, et comporte un récit détaillé de toute l'affaire; les lettres de Renan relatives à sa nomination et à sa suspension se trouvent au t. x, pp. 327–9, 332–4, 336–7, 340–51, 354–5.
page 451 note 6 La Vie de Jésus parut le 24 juin 1863 chez l'éditeur Michel Lévy à Paris.
page 452 note 1 Lettre à Michel Amari du 3 mars 1863 (O.C., x, 372). Renan ajoute: ‘Cela me sourit médiocrement, j'aurais mieux aimé mon paisible et libre enseignement. Mais ce n'est pas ma faute si je n'ai pu le fonder. D'ailleurs, mon élection, si elle avait lieu, aurait un sens dont je me féliciterais hautement, et pour amener une telle manifestation, je serais prêt à bien des sacrifices. Ce ne sont là que des possibilités, je joue en ce moment une partie fort serrée, dont je ne vois pas bien l'issue.’ En fait, Renan fut bel et bien destitué, mais la révocation n'eut lieu qu'en juin 1864, longtemps après les élections (cf. O.C., 1, 173–80).
page 452 note 2 O.C., x, 374.
page 452 note 3 Ce rôle se réduisit en fait à des relations de plus en plus étroites avec le prince Napoléon, cousin de l'empereur et porte-parole de l'opposition libérale, puis à une candidature malheureuse aux élections législatives de 1869. (Cf. deux de ses discours électoraux dans O.C., VIII, 1154–76.)
page 452 note 4 Albert Schweitzer a bien décrit l'immensité du succès et la violence des réactions dans le chap. 13 de sa Geschichte der Leben-Jesu-Forschung, pp. 214–18 et 635–9 de l'édition du Siebenstern-Taschenbuch-Verlag (Munich-Hambourg, 1966).
page 452 note 5 Le tome Ier de son Histoire générale et système comparé des langues sémitiques avait paru à Paris en 1855 et connu deux rééditions successives (Paris, 1858 et 1863), mais le t. 11 de ce gros ouvrage ne fut jamais publié. En 1860, après son Job de 1858, E. Renan donna Le Cantique des Cantiques traduit de l'hébreu, étude sur le plan, l'âge et le caractère du poème; en 1874, sa Mission de Phénicie; en 1882, L'Ecclésiaste traduit de l'hébreu, étude sur l'âge et le caractère du livre. En outre, quelques articles de Renan concernent les langues sémitiques.
page 452 note 6 Outre les sept volumes de son Histoire des origines du christianisme (Paris, 1863–1883)Google Scholar et les cinq volumes de son Histoire du peuple d'Israël (Paris, 1887–93)Google Scholar, Renan a publié de nombreuses études dans divers domaines relevant de l'histoire des religions. La plupart ont été réimprimées dans ses Etudes d'histoire religieuse (Paris, 1857)Google Scholar, où il étudie des questions relatives à Israël, aux religions de l'Antiquité, à l'Islam et à divers aspects de l'histoire du christianisme du Ier. au XIXe. siècles, dans ses Nouvelles études d'histoire religieuse (Paris, 1884)Google Scholar, où il aborde des thèmes plus divers encore, puisqu'on y trouve deux importants articles sur le bouddhisme et deux textes méthodologiques intéressants, et dans ses Discours et conférences (Paris, 1887).Google Scholar
page 453 note 1 Introduit dès 1847 par l'helléniste Emile Egger au Journal de l'Instruction publique, où il écrivit pendant plusieurs années, collaborateur occasionnel de la Liberté de penser en 1848–50, E. Renan fut en 1852 présenté à la Revue des Deux Mondes par l'historien Augustin Thierry (O.C., 11, 307) et en 1853 au Journal des Débats par J. Reinaud, conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque impériale, dont il était le collaborateur, et U. Silvestre de Sacy, directeur du journal (O.C., 11, 1023 ss). Il écrivit dans ces périodiques d'un libéralisme prudent d'abondantes études critiques sur des sujets très divers: philosophie, problèmes religieux, histoire littéraire, orientalisme, etc. En 1878, E. Renan commente ainsi ces publications: ‘Ce fut surtout à partir de 1852 que…je cédai au goût du temps pour ce genre d'études critiques qui interdit les longues démonstrations, mais n'exclut pas une certaine philosophie générale. C'était le temps où MM. Laboulaye, de Sacy, Taine, Rigault, Prévost-Paradol donnaient une vie nouvelle à l'article Variétés et transportaient à la troisième page l'intérêt que la première, consacrée à la politique, ne pouvait plus avoir. Nous essayions de sauver au moins la liberté intellectuelle, religieuse, littéraire, si fortement compromise, et peut-être fûmesnous assez heureux pour y contribuer dans une certaine mesure’ (O.C., 11, 307–8). Les vingt-trois articles de la Revue des Deux Mondes et les cinquante-cinq du Journal des Débats réimprimés dans les Œuvres complètes y représentent quelque 1500 pages, soit environ 15% de l'ensemble, correspondance exceptée. Pour la période 1852–60, ces chroniques sont particulièrement nombreuses et constituent près de la moitié du volume des publications d'E. Renan. On n'est donc pas surpris d'apprendre qu'en 1860 Edmond Scherer reprochait à Renan son ‘dilettantisme’ (O.C., x, 254–6) et que, dès 1859, Jules Taschereau, administrateur de la Bibliothèque impériale depuis un an, l'accusait de faire son service avec tant de négligence qu'il alla en 1860 jusqu'à demander sa révocation (O.C., x, 243–8, 263, 266–9). Le métier de journaliste est difficilement compatible avec une carrière de savant et un poste de bibliothécaire, même pour le travailleur acharné qu'était Renan!
page 453 note 2 ‘Le Concordat est le grand ennemi’, écrit-il en mars 1869 à un correspondant (O.C., x, 494–5). En 1878, dans une lettre adressée à une personnalité marseillaise en vue des élections sénatoriales, il affirme: ‘La séparation de l'Eglise et de l'Etat est…le but indiqué pour l'avenir. Il y faut tendre, comme à toutes choses, doucement et sans secousses. On n'en est pas si loin que l'on pense’ (O.C., x, 776). En 1880, il se distance de la politique d'application stricte du Concordat, aboutissant à l'interdiction de nombreuses congrégations en parlant de ‘nous autres libéraux, qui sommes pour une séparation doucement accomplie entre l'Eglise et l'Etat (O.C., x, 830). En 1884, il consacre dans la préface de ses Nouvelles études d'histoire religieuse un long développement (O.C., VII, 711–13) à l'abandon du Concordat, qui lui paraît ‘logique’, mais prématuré tant qu'une loi sur les associations n'aura pas été votée.
page 453 note 3 ‘Da kam Renan, regte die öffentliche Meinung auf, knüpfte alles, was Kritik und religiöse Aufklärung hieß, an seinen Namen und diskreditierte es. Durch die unzeitige und allzuglatte Popularisierung der Gedanken der kritischen Schule machte er ihre stille Arbeit zunichte’ (Schweitzer, Albert, op. cit. p. 216).Google Scholar
page 454 note 1 Après Die Geschichte der heiligen Schriften Neuen Testaments d'Edouard Reuss (1842), qui connut de nombreuses rééditions et apparut à beaucoup comme le chef-d'œuvre de la critique nontubinguienne, le maître strasbourgeois se décida à imiter ses collègues historiens, dogmaticiens et philosophes qui depuis quelques années commençaient à publier en français et donna en 1852 une Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique, qui connut un grand succès (2e. éd., 1859) et fut suivie de plusieurs études plus limitées. Dès 1850, son jeune disciple Timothée Colani lançait avec Edmond Scherer la Revue de théologie et de philosophie chrétiennes, dont la carrière dura jusqu'à 1869 et qui exerça une influence considérable sur le public français. En 1864, il soutint et publia une thèse sur Jésus-Christ et les croyances messianiques de son temps qui fit grand bruit. En 1870, ce fut le tour d'Auguste Sabatier, avec sa remarquable thèse sur L'apôtre Paul, esquisse d'une histoire de sa pensée. C'est T. Colani qui donna dans sa Revue un Examen de la Vie de Jésus de M. Renan qu'il publia à part en 1864 et où il exprimait la déception des Strasbourgeois à la lecture de cet ouvrage. Sur les rapports entre Renan et les Strasbourgeois, on lira Pommier, Jean, Renan et Strasbourg (Strasbourg, 1926).Google Scholar
page 454 note 2 Félix Sartiaux a bien noté: ‘Sauf Renan, dont il s'est nourri, il n'a lu aucun grand philosophe: ni Platon, ni Aristote, Descartes, Pascal, Spinoza, Leibniz ou Kant; de Voltaire il a lu l'Essai sur les Mœurs pour la première fois en 1920, à l'âge de soixante-trois ans’ (Poulat, Emile, Alfred Loisy, sa vie, son œuvre, par Albert Houtin et Félix Sartiaux, manuscrit annoté et publié…, Paris, 1960, p. 193).Google Scholar Les lectures théologiques de Loisy pendant ses années de séminaire (1874–8) furent minces, en dehors de la Somme théologique de St Thomas (Loisy, Alfred, Choses passées, Paris, 1913, pp. 20 ss.Google Scholar; cf. aussi Poulat, E., op. cit. p. 17Google Scholar). Loisy écrivait d'ailleurs de lui-même: ‘L'auteur ne se connaît pas d'inclination particulière pour les questions d'ordre purement spéculatif’ (Y a-t-il deux sources de la morale et de la religion?, Paris, 1933, p. 1Google Scholar). Maurice Blondel et Friedrich von Hügel ont dénoncé avec raison la faiblesse philosophique de la pensée de Loisy, dont ils avaient pourtant été proches.
page 454 note 3 Quand Alfred Loisy fut excommunié, le 7 mars 1908, il était toujours prêtre, bien qu'il eût cessé de célébrer sa messe quotidienne depuis près de dix-huit mois (Loisy, A., Mémoires pour servir à l'histoire religieuse de notre temps, 3 vols., Paris, 1930–31, 11, 493).Google Scholar
page 455 note 1 A. Houtin a réuni en quatre pages les principaux textes des années 1908 à 1913 par lesquels Loisy prend ses distances vis-à-vis du modernisme (Poulat, E., op. cit. pp. 174–7).Google Scholar
page 455 note 2 On sait que son livre sur l'Evangile et l'Eglise (Paris, 1902Google Scholar) est une vigoureuse réfutation du Wesen des Christentums de A. Harnack et que Loisy ne le renia jamais.
page 455 note 3 Mieux que tous les propos tenus par A. Loisy, l'affaire de sa candidature à deux évêchés est révélatrice à cet égard. Elle domine toute l'activité de Loisy pendant l'année 1902 et apporte la preuve qu'il espérait encore jouer un rôle important dans une réforme du catholicisme. C'est seulement après la mise à l'Index de plusieurs de ses livres (décembre 1903) et les brimades ecclésiastiques que cette condamnation lui valut que Loisy se détacha intérieurement du catholicisme (cf. ses Mémoires, 11, 386–401, passim), tout en continuant à se dire catholique (cf. son interview du 3 août 1904 à La Presse, dans Poulat, E., op. cit. pp. 130–1Google Scholar). On peut lire à propos de cette période cruciale de sa vie: Mémoires, 91–420, passim, et Poulat, E., op. cit. pp. 101–3.Google Scholar
page 455 note 4 On ne peut que souscrire à ce jugement d'A. Houtin relatif à l'attitude de Loisy en 1907: ‘Manifestement, M. Loisy cherchait alors à compromettre sa situation ecclésiastique’ (Poulat, E., op. cit. p. 143Google Scholar). Loisy voulait laisser à Rome la responsabilité de la rupture.
page 455 note 5 Dans son Jésus et la tradition évangélique (Paris, 1910Google Scholar), dont une large part avait, il est vrai, déjà paru sous une forme assez semblable dans son gros ouvrage sur Les évangiles synoptiques (2 vols., Ceffonds, 1907–8).
page 456 note 1 A. Loisy ne lut le livre de Reitzenstein, R., Die hellenistischen Mysterien religionen (Leipzig, 1910)Google Scholar, qu'avec quelque retard et non sans réticences. Mais il fut tout de suite conquis. (Cf. son compterendu de cet ouvrage dans sa Revue d'histoire et de littérature religieuses, 1911, pp. 585–9Google Scholar) et s'appropria sans façon la théorie qui faisait du christianisme une religion à mystère comparable à celles de la civilisation hellénistique (cf. son article ‘The Christian Mystery’, dans The Hibbert Journal, oct. 1911, pp. 45–64Google Scholar). Dès 1913, il commença dans sa Revue la publication d'une ample étude sur ‘Les mystères païens et le mystère chrétien’, dont il fit ensuite un volume sous le même titre (Paris, 1919; 2e. éd. 1930). Le Kyrios Christos de W. Bousset (Göttingen, 1913)Google Scholar exerça aussi sur ses études une influence considérable (cf. son compte-rendu de la Revue d'histoire et de littérature religieuses, 1914, pp. 385–401).Google Scholar
page 456 note 2 Elu au Collège de France en 1909 contre plusieurs autres candidats, dont Marcel Mauss, neveu et proche disciple d'Emile Durkheim, Loisy fut accusé par ce dernier de l'avoir attaqué dans sa leçon d'ouverture, ce qui n'était pas exact, mais donne une idée du fossé qui séparait alors les deux hommes (Poulat, E., op. cit. p. 170Google Scholar). Mais en 1913, Loisy consacra un long article au livre de Durkheim sur Les formes élémentaires de la vie religieuse, paru à Paris en 1912 (‘Sociologie et religion’, dans RHLR, 1913, pp. 45–76)Google Scholar, et tint désormais le plus grand compte de la sociologie durkheimienne dans ses travaux. Il écrit au début de 1917 que son concept de ‘devoir social’ ressemble à celui ‘de nos sociologues et je ne prétends pas que Durkheim ne m'ait pas aidé à le concevoir’ (Mémoires, 111, 333).
page 456 note 3 Loisy et Bergson étaient en relations personnelles assez étroites au moins depuis que le second avait voté pour le premier lors de l'élection au Collège de France. A. Loisy se déclarait grand admirateur de L'évolution créatrice (Mémoires, 111, 366–7), mais manifesta des réserves à l'égard de l'ouvrage sur Les deux sources de la morale et de la religion publié par Bergson en 1932 (Loisy, A., Y a-t-il deux sources de la religion et de la morale?, Paris, 1933, 2e. éd. 1934).Google Scholar
page 456 note 4 Guerre et religion (Paris, 1915Google Scholar; 2e. éd. augmentée la même année). – La religion (Paris, 1917; 2e. éd. 1924). –Google ScholarLa paix des nations et la religion de l'avenir (Paris, 1919).Google Scholar – De la discipline intellectuelle (Paris, 1919).Google Scholar – La morale humaine (Paris, 1923; 2e. éd. 1928).Google Scholar – L'Eglise et la France (Paris, 1925).Google Scholar – Religion et humanité (Paris, 1926).Google Scholar – La crise morale du temps présent et l'éducation humaine (Paris, 1937)Google Scholar, etc. Au total, près de deux mille pages! (Poulat, E., op. cit. p. 247).Google Scholar
page 456 note 5 Préface de la 5e. édition de l'Evangile et l'Eglise (Paris, 1930), p. 5.Google Scholar
page 456 note 6 A. Houtin a rassemblé quelques textes de Loisy sur cette question, tous datés de 1919 (Poulat, E., op. cit. pp. 184–5Google Scholar). Dans ses Mémoires (iii, 374), Loisy sera plus réservé, en raison des échecs subis par la Société des Nations après sa création.
page 457 note 1 Le radicalisme, parti dominant de la IIIe. République, se réclamait volontiers de la doctrine énoncée par Léon Bourgeois (1851–1927) dans son Essai d'une philosophie de la solidarité (Paris, 1902)Google Scholar, puis de celle du philosophe Alain (1868–1951), en particulier dans ses ‘Propos’ de la Dépêche de Rouen, puis de la Nouvelle revue française (1908–19), et dans ses Eléments d'une doctrine radicale (Paris, 1925).Google Scholar
page 457 note 2 Pour nous en tenir aux livres concernant le Nouveau Testament et l'histoire des origines chrétiennes, citons l'Histoire du canon du Nouveau Testament (Paris, 1891)Google Scholar; Les Evangiles synoptiques, traduction et commentaire (2 vols.: Ière éd.Amiens, , 1893–6; 2e. éd. Ceffonds, , 1907–8)Google Scholar; les Etudes Evangéliques (Paris, 1902)Google Scholar; Le quatrième Evangile (Paris, 1903)Google Scholar, qui portent encore la marque des prudences que Loisy s'imposait avant les condamnations qui lui furent infligées en 1903 et 1908. Avec Jésus et la tradition Evangélique (Paris, 1910Google Scholar) et l'Evangile selon Marc (Paris, 1912)Google Scholar, la critique se fait plus hardie, mais aussi plus péremptoire, sans trop tomber dans l'arbitraire. – L'épître aux Galates (Paris, 1916)Google Scholar et Les mystères païens et le mystère chrétien (Paris, 1919)Google Scholar donnent de Paul et du christianisme hellénistique une interprétation immodérément mystérique. Avec les Actes des apôtres (Paris, 1920)Google Scholar et Le quatrième Evangile, les épîtres dites de Jean (Paris, 1921Google Scholar; reprend en partie le livre de 1903), le dépeçage littéraire se fait excessif et l'ironie pesante. – Les livres du Nouveau Testament (Paris, 1922)Google Scholar, L'Apocalypse de Jean (Paris, 1923)Google Scholar, L'Evangile selon Luc (Paris, 1924)Google Scholar et Les Actes des Apôtres, avec introduction et notes (Paris, 1925)Google Scholar témoignent des mêmes tendances, mais y ajoutent un enthousiasme débridé pour la recherche d'un style rythmé dans les écrits du Nouveau Testament. Le résultat est fort peu convaincant et Loisy lui-même renoncera assez vite à ce type d'analyse littéraire. – Dans La naissance du christianisme (Paris, 1933)Google Scholar, Le mandéisme et les origines chrétiennes (Paris, 1934)Google Scholar, Remarques sur la littérature épistolaire du Nouveau Testament (Paris, 1935)Google Scholar et Les origines du Nouveau Testament (Paris, 1936)Google Scholar, Loisy propose une synthèse historique et littéraire caractérisée par la dissection systématiquement malveillante de toute la littérature chrétienne primitive et par une reconstruction des événements inspirée par des théories affirmées et jamais démontrées. Il abuse de son autorité pour dire un peu n'importe quoi. - Quant à Histoire et mythe à propos de Jésus-Christ (Paris, 1938)Google Scholar, et Autres mythes à propos de la religion (Paris, 1938)Google Scholar, ce sont des réfutations des thèses des ‘mythologues’ qui attestent qu'il lui restait, à côté de beaucoup de mauvaise humeur, un bon sens paysan réfractaire à la fantaisie pure. On se prend à regretter que cette humble vertu n'ait pas pris plus tôt chez Loisy la place qui lui revenait. car l'œuvre immense de ce grand érudit est gâchée par un penchant fâcheux pour les thèses excessives.
page 458 note 1 Levie, Jean, La Bible, parole humaine et Parole de Dieu (Paris-Louvain, 1958), p. 53.Google Scholar
page 458 note 2 Fondateur de l'Ecole biblique de Jérusalem en 1890 et de la Revue biblique en 1892, le P. Marie-Joseph Lagrange (1855–1938) ne publia guère que des travaux relatifs à l'Ancien Testament jusque vers 1910 (cf. en particulier ses Juges et ses Etudes sur les religions sémitiques, qui constituèrent les deux premiers volumes de la célèbre collection des ‘Etudes bibliques’, en 1903). Son Evangile selon saint Marc (Paris, 1911)Google Scholar, suivi de L'épître aux Romains (1916), de L'épître aux Galates (1918), de l'Evangile selon saint Luc (1921), de L'Evangile selon saint Matthieu (1913) et de L'Evangile selon saint Jean (1925), tandis que Jacquier, E. s'attaquait aux Actes des apôtres (1926)Google Scholar et Chaîne, J. à L'épître de saint Jacques (1927)Google Scholar, marque un tournant décisif dans la contribution catholique française aux études sur le Nouveau Testament. Le tir de barrage contre Loisy (cf. l'avant-propos de L'Evangile selon saint Marc, pp. i-v, où il est constamment question de Loisy) prenait la forme la plus constructive et préparait l'avenir d'une façon inespérée en pleine répression anti-moderniste.
page 458 note 3 On sait que Maurice Goguel (1880–1955), très attiré par la théologie systématique (cf. sa thèse de doctorat en théologie sur Wilhelm Herrmann et le problème religieux actuel, Paris, 1905)Google Scholar, s'orienta à partir de 1908 vers les questions d'introduction au Nouveau Testament (L'Evangile de Marc dans ses rapports avec ceux de Matthieu et de Luc, Paris, 1909Google Scholar; Les sources du récit johannique de la Passion, Paris, 1910Google Scholar; Le texte et les éditions du Nouveau Testament grec, Paris, 1920Google Scholar; Introduction au Nouveau Testament, 4 tomes en 5 vols., Paris, 1922–6Google Scholar) et d'histoire du christianisme primitif (Les chrétiens et l'Empire romain à l'époque du Nouveau Testament, Paris, 1908Google Scholar; L'Eucharistie des origines à Justin Martyr, Paris, 1910Google Scholar; Jésus de Nazareth, mythe ou histoire?, Paris, 1925Google Scholar; Au seuil de l'Evangile: Jean-Baptiste, Paris, 1928Google Scholar; La vie de Jésus, Paris, 1932Google Scholar; etc.). Les raisons de cette orientation sont multiples, mais son insatisfaction face aux à-peu-près de la critique des Evangiles chez Loisy y a contribué (cf. sa critique des Evangiles synoptiques dans la Revue de l'histoire des religions, 58, 1908, 422)Google Scholar, tandis que la conception loisyenne du développement du christianisme primitif lui paraissait peu compatible avec les textes (cf. par exemple ses critiques relatives aux Actes des apôtres de Loisy dans R.H.R. 84, 1921, 300–4Google Scholar, et dans Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 1, 1921, 446–63).Google Scholar
page 458 note 4 Stahl, Robert, Le document 70 (Strasbourg-Paris, 1923).Google Scholar – Couchoud, Paul-Louis, Le mystère de Jésus (Paris, 1924)Google Scholar; Jésus le dieu fait homme (Paris, 1937).Google Scholar – Dujardin, Edouard, L'histoire ancienne du Dieu Jésus, 4 vols. (Paris, 1927–45)Google Scholar, qui toutefois ne présente pas une thèse intégralement mythologique. – Alfaric, Prosper, La plus ancienne vie de Jésus, l'Evangile selon Marc (Paris, 1929)Google Scholar; Pour comprendre la vie de Jésus, examen critique de l'Evangile selon Marc (Paris, 1930).Google Scholar – A ces auteurs on pourrait en ajouter quelques autres, comme Albert Bayet et Moutier-Roussel.
page 459 note 1 Pour un historique des théories de la non-historicité de Jésus depuis la fin du XVIIIe. siècle, on se reportera par exemple à Goguel, Maurice, Jésus, 2e. éd. (Paris, 1950), pp. 39–45.Google Scholar On notera que Hermann Raschke, auteur d'un curieux essai ‘mythologique’ sur l'Evangile de Marc (Die Werkstatt des Markusevangelisten, Iéna, 1924)Google Scholar, présenta une communication au Congrès d'histoire du christianisme organisé par Couchoud en 1927 pour le 70e. anniversaire de Loisy (Actes, 1, Paris–Amsterdam, 1928, 188–201)Google Scholar, que R. Stahl traduisit en 1926 en français Die Christusmythe d'Arthur Drews (d'après la réédition allemande de 1924 de cet ouvrage paru en 1909–11) et que G. A. van den Bergh van Eysinga, historien de l'école radicale hollandaise (Die holländische radikale Kritik des Neuen Testaments, Iéna, 1912)Google Scholar collabora à plusieurs reprises à la collection ‘Christianisme’, publiée sous la direction de Couchoud.
page 459 note 2 Outre quelques périodiques confidentiels du genre du Bulletin du ‘Cercle Ernest-Renan’, d'un niveau scientifique généralement bas, on relèvera seulement trois ouvrages: Marc Stéphane, La Passion de Jésus, fait d'histoire ou objet de croyance? (Paris, 1959)Google Scholar; Etienne Weill-Raynal (le vrai nom de l'auteur pseudonyme précédent), La Chronologie des Evangiles (Paris, 1968)Google Scholar; Ory, Georges, Le Christ et Jésus (Paris, 1968).Google Scholar
page 459 note 3 Paul-Louis Couchoud (1879–1959), agrégé de philosophie et docteur en médecine, était très lié au romancier Anatole France (1844–1924), patriarche de l'anticléricalisme et du socialisme dans la France du premier quart du vingtième siècle, qui préfaça son premier livre, Sages et poètes d'Asie (Paris, 1913; 2e. éd. 1920).Google Scholar Auditeur assidu de Loisy au Collège de France, il apporta à celui-ci un appui appréciable, en souscrivant en 1921 cent abonnements à la Revue d'historie et de littérature religieuses, qui n'en eut jamais trois cents (Poulat, E., op. cit. p. 174Google Scholar), et en organisant en 1927 un grand congrès international à Paris pour le soixante-dixième anniversaire du maître, qui ne lui en sut d'ailleurs aucun gré (cf. dernier chapitre des Mémoires de Loisy). Resté médecin (il dirigeait L'homme, périodique médical: Loisy, , Mémoires, 3, 562Google Scholar), Couchoud s'orienta de plus en plus après la première guerre mondiale vers une participation active au mouvement des idées, comme chroniqueur à la revue Europe, ami et mécène de plusieurs anciens prêtres jadis mêlés au mouvement moderniste et directeur-fondateur des collections ‘Christianisme’ et ‘Judaïsme’ aux éditions Rieder, puis ‘Mythes et religions’ aux Presses universitaires de France. Enfin, il se lança dans d'importants travaux personnels sur le christianisme primitif, tout en trouvant le temps de publier aussi un Benoît de Spinoza qui atteste sa culture philosophique: L'Apocalypse (Paris, 1922)Google Scholar, les deux ouvrages sur Jésus cités à la note 4 de la page 458, Premiers écrits du christianisme (Paris, 1930Google Scholar, en collaboration avec G. A. van den Bergh van Eysinga et Robert Stahl), Le Dieu Jésus (Paris, 1951)Google Scholar, sans parler de nombreux articles sur des problèmes parfois fort techniques d'introduction aux livres du Nouveau Testament dans la Revue d'histoire et de littérature religieuses, la Revue de l'histoire des religions, The Hibbert Journal, le Crozer Quarterly et le Journal of Theological Studies.
page 459 note 4 Prosper Alfaric (1876–1955), professeur d'histoire des religions à l'Université de Strasbourg de 1919 à la deuxième guerre mondiale, avait consacré ses thèses de doctorat ès-lettres à L'évolution intellectuelle de saint Augustin (Paris, 1918)Google Scholar et à une étude sur Les écritures manichéennes (2 vols. Paris, 1918–1919).Google Scholar Militant rationaliste et actif défenseur de la laïcité de l'école, il fut excommunié le 19 juillet 1933. Voyant dans le christianisme un gnosticisme assagi, il se rallia rapidement à la thèse des ‘mythologues’ et apporta sa contribution à la théorie dans ses deux livres cités à la note 4 de la page 458. Ses Origines sociales du christianisme (Paris, 1959)Google Scholar ne sont malheureusement que la publication posthume d'une œuvre inachevée. Plus intéressante est son autre publication posthume, A l'école de la raison (Paris, 1956)Google Scholar, où sont rassemblés un certain nombre de ses travaux. On lira aussi avec intérêt son autobiographie De la foi à la raison (Paris, 1953).Google Scholar
page 460 note 1 Goguel, Maurice, Jésus de Nazareth, mythe ou histoire? (Paris, 1925)Google Scholar et plusieurs articles des années 1923 à 1930 dans les périodiques Correspondance de l'Union pour la vérité, Mercure de France, Revue du christianisme social, Revue d'histoire et de philosophie religieuses, The Harvard Theological Review. – Loisy, Alfred, Histoire et mythe à propos de Jésus-Christ (Paris, 1938)Google Scholar et Autres mythes à propos de la religion (Paris, 1938)Google Scholar, à quoi on ajoutera ses articles ‘Was Jesus an historical person?’ dans The Hibbert Journal (1938), pp. 380–94Google Scholar et 509–29.
page 460 note 2 Ainsi la ‘New Quest of the Historical Jesus’ qui a tant agité la théologie allemande après 1953 (cf. Robinson, James M., Kerygma und historischer Jesus, Zürich, 1960Google Scholar), ou l'attribution à Marcion de la première édition de la collection des épîtres de Paul et de la rédaction du premier Evangile, qui serait à l'origine des trois Synoptiques (cf. la réfutation sans appel que Loisy donne de cette théorie de Couchoud dans Histoire et mythe, pp. 106–238).
page 461 note 1 Belo, Fernando, Lecture matérialiste de l'évangile de Marc. Récit, pratique, idéologie (Paris, 1974).Google Scholar Michel Clévenot, qui a fait la toilette du texte de Belo au point de vue de la langue, a tenté une présentation vulgarisante de ce gros volume de 416 pages.
page 461 note 2 Notons d'ailleurs que l'ouvrage de Belo, si imparfait soit-il, a été publié par les Editions du Cerf, qui n'impriment pas n'importe quoi, et qu'il a valu à son auteur un doctorat honoris causa de la Faculté de Théologie Protestante de Paris.