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Cléophas (Lc 24,18) : un indice de la créativité littéraire et théologique de Luc ?
Published online by Cambridge University Press: 15 December 2020
Abstract
Building on the works of Richard Bauckham and Tal Ilan, this paper argues that the name Cleophas in Luke 24.18 (Gk Κλεοπᾶς) and Clopas (Gk Κλωπᾶς) in John 19.25 points to the same historical person, the father of a key leader of the Jerusalem church at the end of the first century. By making anew this assumption we have a possible access to Luke's redactional and theological work in the Emmaus narrative. Even if the whole passage is governed by Luke's literary skills and theological interests, it does have traditional support in the legitimation story that Jesus had indeed appeared to Cleophas. Luke's choice of that name is doubly smart: it highlights the respect the Pauline churches have for the Judean churches in the spirit of Rom 9–11 and establishes the legitimacy of his own sophisticated narrative through a known Judean Christian.
French abstract:
S'appuyant notamment sur les travaux de Richard Bauckham et Tal Ilan, cet article défend la thèse selon laquelle le nom Cléophas en Lc 24,18 (gr. Κλεοπᾶς) ainsi que Clophas (gr. Κλωπᾶς) en Jn 19,25 font référence à la même personne, le père d'un chef de la communauté de Jérusalem à la fin du 1er siècle. Faire cette hypothèse à nouveaux frais nous permet un accès au travail rédactionnel et théologique de Luc dans le récit d'Emmaüs. Même si l'ensemble du passage témoigne abondamment des talents littéraires et des intérêts théologiques de Luc, il dispose ainsi d'un appui dans un récit traditionnel narrant l'apparition de Jésus à ce Cléophas. Le choix par Luc de ce nom est doublement astucieux : il lui permet d'honorer le respect que les églises pauliniennes doivent avoir pour les églises de Judée dans l'esprit de Rm 9–11 et établit la légitimité propre de sa construction littéraire et théologique en l'adossant au nom d'un judéo-chrétien respecté et connu.
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- Copyright © The Author(s), 2020. Published by Cambridge University Press
References
1 La bibliographie sur le récit d'Emmaüs est immense. Je citerai plus avant les grands commentaires consultés ainsi que les monographies consacrées au passage.
2 Selon l'une des étapes de l'hypothèse que je développe pour expliquer la présence du terme ‘apôtre’ appliqué à Paul et Barnabé en Ac 14,4.14 : cf. Rastoin, M., Paul, « ‘apôtre’ dans les Actes (Ac 14,4.14) et l'ambition ecclésiologique de Luc », RB 126 (2019) 264–76Google Scholar. Selon J. Dupont, « Les disciples d'Emmaüs » (BETL 70 ; Leuven : Leuven UP, 1985) 1153–81, qui ne traite pas de la question, cette hypothèse avait été faite par Bowen, C., « The Emmaus Disciples and the Purposes of Luke », BW 35 (1910) 234–45Google Scholar.
3 Traduction liturgique francophone. L'article ne dépend pas d'un choix de traduction spécifique.
4 Meier, J. P., A Marginal Jew: Rethinking the Historical Jesus, vol. v: Probing the Authenticity of the Parables (New Haven/London : Yale UP, 2016) 226Google Scholar (souligné par moi). Il écrivait peu avant : « The parable of the Good Samaritan … is thoroughly Lucan on every imaginable level” (207).
5 Cf. le bel article de Sellew, P., « Interior Monologue as a Narrative Device in the Parables of Luke », JBL 111 (1992) 239–53Google Scholar.
6 Cf. Rastoin, M., « Le génie littéraire et théologique de Luc en Lc 15,11–32 éclairé par le parallèle avec Mt 21,28–32 », NTS 60 (2014) 1–19CrossRefGoogle Scholar.
7 Cette technique se reproduit pour le récit d'Emmaüs riche en allusions bibliques et hellénistiques. Sur ce dernier point, voir par exemple le récent Reece, S., « ‘Aesop’, ‘Q’ and ‘Luke’ », NTS 62 (2016) 357–77CrossRefGoogle Scholar. Denaux, A., « Luke's Story of Jesus’ Resurrection (Lk 23,54–24,53)», Studies in the Gospel of Luke : Structure, Language and Theology (Tilburger Theologische Studien 4 ; Berlin: LIT Verlag, 2010) 275–306Google Scholar, le dit bien dans sa conclusion : « By means of his narrative, he tries to transmit this tradition to a Hellenistic audience in order to show them the certainty of the teaching they have received (Lk 1,4). He takes into account their background and sensitivities, in using literary devices and patterns well known in the Greco-Roman world. »
8 C'est encore la position de Fitzmyer, J. A., The Gospel according to Luke 10–24 (AB 28A ; New York: Doubleday, 1985) 184Google Scholar : « The evangelist has derived it from his source ‘L’ ». Il poursuit avec ce qui me paraît un magnifique understatement: « Luke's redactional pen has left at times some distinctive traces » (souligné par moi) !
9 Cf. Bovon, F., Luke 3 (Hermeneia ; Minneapolis: Fortress, 2012) 369Google Scholar (souligné par moi). Il ajoute : « Like many before me, among others Joachim Wanke, Gerd Petzke, Jean-Marie Guillaume and Joseph A. Fitzmyer, I think that Luke takes over and adapts a traditional story. » Je considère pour ma part que le mot ‘story’ est ici excessif et que Luc a bien élaboré le récit tel qu'il est mais, qu'en revanche, il n'a pas inventé le motif, ou la tradition, que Jésus serait apparu à un membre de la communauté de Jérusalem appelé Cléophas ou Clopas.
10 F. Bovon résume bien l'opinion de la majorité des commentateurs récents lorsqu'il écrit que : « In its vocabulary, syntax, style and content, the Emmaus episode represents the work of the evangelist » (F. Bovon, Luke 3, 368). De son côté, Myllykoski, M., « On the Way to Emmaus (Luke 24:13–35): Narrative and Ideological Aspects of Fiction », Lux Humana, Lux Aeterna (éd. A. Mustakallio ; Helsinki ; Finnish Exegetical Society, 2005) 92–115Google Scholar écrit : « The whole account is a Lukan creation on the basis of some familiar narrative elements and there is no independent tradition behind vv. 13–35 » (97).
11 Il serait fastidieux de donner une bibliographie complète de ces articles qui mettent en valeur la structure (chiasmes, progression narrative, etc.), les échos intertextuels et, plus largement, la façon dont Luc organise le processus de la reconnaissance (ἀναγνώρισις). Relevons que quelques monographies ont été consacrées à la péricope mais qui n'entrent pas dans ma démarche : Wanke, J., Die Emmauserzählung : eine Redaktionsgeschichtliche Untersuchung zu Lk 24,13–35 (EThSt 31 ; Leipzig : St. Benno-Verlag, 1973)Google Scholar, lequel écrit : « Die Gleichsetzung des Kleopas mit dem Klopas in Joh 19,25 (nach Hegesipp) muss eine Vermutung bleiben » (124); Dillon, R. J., From Eye-Witnesses to Ministers of the Word : Tradition and Composition in Luke 24, (AB 82 ; Rome: Biblical Institute Press, 1978)Google Scholar, qui se contente d'observer que « the one traveler's name given at v. 18 … is likely a datum of the original tradition (along with the Emmaus locality) » (84); Guillaume, J.-M., Luc interprète des anciennes traditions sur la résurrection de Jésus (EtB ; Paris: Gabalda, 1979)Google Scholar, va dans le même sens : « Quant aux quelques hapax legomena que voici, ils semblent bien relever de l'information première reçue par Luc : – Κλεόπας (24,18) – ᾿Εμμαοῦς (24,13) – σταδίους ἑξήκοντα (24,13)” (73) ; S. Van Tilborg et Counet, P. Chatelion, Jesus’ Appearances and Disappearances in Luke 24 (Biblical Interpretation Series 45 ; Leiden: Brill, 2000)Google Scholar.
12 Cf. R. Burnet, « Pourquoi écrire sous le nom d'un autre ? Hypothèses sur le phénomène de la pseudépigraphie néotestamentaire », ETR 88 (2013) 475–95. Cf. aussi A. Graham Brock, « What's in a Name : The Competition for Authority in Early Christian Texts », SBL Seminar Papers (Atlanta : Scholars Press, 1998) 106–24, qui écrit à juste titre que: « The usage of the name of a particular disciple or apostle operated as a useful tool of persuasion in the polemics, apologetics and self-description of early Christian groups » (106). Il ajoute que: « The selection of the primary figures and their substitution in translations or versions reveals more than arbitrary character choices but rather provides clues for the politics of the texts. »
13 Cf. C. K. Rothschild, « ἐτυμολογία, Dramatis Personae and the Lukan Invention of an Early Christian Prosopography », The Rise and Expansion of Christianity in the First Three Centuries of the Common Era (éd. C. K. Rothschild et J. Schröter : WUNT 310 ; Tübingen : Mohr Siebeck, 2013) 279–98.
14 Il est significatif que D. R. MacDonald, « The Ending of Luke and the Ending of the Odyssey », For a Later Generation: The Transformation of Tradition in Israel, Early Judaism and Early Christianity (éd. R. A. Argall et al. ; Harrisburg : Trinity Press International, 2000) 161–8, pense avoir trouvé une référence littéraire grecque derrière ces noms. Pour lui, Κλεόπας renvoie à la nourrice d'Ulysse, Euryclée, dont le nom est basé sur la même racine (Εὐρύκλεια), de même que le nom du village renvoie à l'autre fidèle serviteur d'Ulysse, Εὔμαιος (168). Si nous n'avions pas confirmation de l'existence d'un chrétien nommé Cléophas, la suggestion serait séduisante. Après tout, ici comme ailleurs, Luc peut avoir concilié l'utile (la référence à l'apôtre Cléophas) à l'agréable (l'allusion subtile à Homère) …
15 Bauckham, R., Jude and the Relatives of Jesus in the Early Church (Edinburgh: T&T Clark, 1990)Google Scholar.
16 Bauckham, R., Jesus and the Eyewitnesses: The Gospels as Eyewitness Testimony (Grand Rapids : Eerdmans) 2006Google Scholar.
17 Position ancienne : cf. A. Plummer, A Critical and Exegetical Commentary on the Gospel according to St. Luke (ICC ; T&T Clark, 1908 [1896]) 553 : « The name is not to be identified with Κλωπᾶς (Joh xix.25) which is Aramaic … The mention of the name is a mark of reality » ; plus récemment : J. Green, The Gospel of Luke (NICNT; Grand Rapids : Eerdmans, 1997), qui écrit: « Cleopas is mentioned only here in the NT » (845 n. 20) ; D. L. Bock, Luke 9:51–24:53 (Grand Rapids : Baker, 1996) : « Κλεόπας is not related to the Κλωπᾶς … (with Plummer 1896: 553; Klostermann 1929: 235 and Fitzmyer 1985: 1563; against Marshall 1978: 894; Grundmann 1963: 443 and BDF §125.2 » (1911) ; L. T. Johnson, The Gospel of Luke (Sacra Pagina 3 ; Collegeville : Liturgical Press, 1991) : « This is the only mention of a disciple by this name in the NT. Like the names of Simon of Cyrene's sons Rufus and Alexander in Mark 15:21, such details can be regarded as a sign of a reliable tradition or inventive storytelling » (343 ; souligné par moi). Pour J. Nolland, Luke 18:35–24:53 (WBC 35c ; Dallas : Word, 1993), « one cannot rule out the highlighting of Cleopas because he had some particular importance for those who shaped and repeated the account (an importance no longer evident to Luke, for whom the name only enhances the value of this testimony to the resurrection » (1202), ce qui fait que la valeur du nom est simplement lié au passé et n'a pas de valeur autre que d'effet de véridicité pour Luc ; Fitzmyer, The Gospel according to Luke 10–24, 1563 : « It really has nothing to do with it. »
18 M.-J. Lagrange, L'Evangile selon St Luc (Paris : Gabalda) écrit: « Κλεόπας est l'abrégé de Κλεόπατρος, nom parfaitement grec mais le personnage n’était pas Grec et en tout cas ce nom de Κλεόπας a dû être prononcé קלופא (palmyrénien) qui, en grec, est Κλωπᾶς (Jo. xix.25). Cependant, il n'y a pas de raison positive d'identifier ces deux personnages » (1948). Il lève donc l'obstacle de la différence orthographique mais ne pense pas pouvoir aller plus loin. Marshall, I. H., The Gospel of Luke (NIGTC; Grand Rapids: Eerdmans, 1978)Google Scholar : « Κλεόπας is an abbreviated form of Κλεόπατρος and was probably used as an equivalent to the Semitic form Κλωπᾶς ; the latter name occurs as the husband of a Mary who was present at the crucifixion (Jo. 19:25) … If these persons are to be identified (Grundmann, 443; contra Klostermann, 235), we have an account of a resurrection appearance to the father of Simeon, the later head of the Jerusalem church. In any case, it likely that the person was known to Luke's readers » (894 ; souligné par moi). Plus récemment, J. Gnilka, Johannesevangelium (Würzburg: Echter, 1983) se contente d'un point d'interrogation et ne répond pas à sa question : « Ist der Jesusjünger Kleopas (Lk 2418) derselbe wie der hier erwähnte Klopas ? » (145).
19 Cf. par exemple Klein, H., Das Lukasevangelium (KEK 1.3 ; Göttingen : Vandenhoeck & Ruprecht, 2006)Google Scholar, qui écrit : « Der Name [Kleopas] kommt noch in Joh 19,25 vor » (729). La note 33 précise : « Hier begegnet die semitische Form Κλωπᾶς von einer anderen Wurzel her. Zu dieser selten bezeugten Namensform, Vgl. Fitzmyer Lk 2, 1563; Frenschkowski 236 » et il conclut: « Der Mann dürfte in Urchristentum bekannt gewesen sein » (729). Cf. aussi W. Eckey, Das Lukas-Evangelium (Neukirchen-Vluyn : Neukirchener Verlag, 2006) : « Kleopas ist die Kurzform des griechischen Namen Κλεόπατρος und wahrscheinlich für den semitischen Namen Klopas (Κλωπᾶς) eingetreten … Ein Sohn des Klopas und Vetter Jesu namens Symeon hat nach Hegesipp ‚auch den Herrn gesehen und gehört’ (Hist. Ecc. iii.32.4) », 977 (souligné par moi).
20 Cf. par exemple Moloney, F. J., The Gospel of John (Sacra Pagina 4 ; Collegeville: Liturgical Press, 1998) 507Google Scholar; Beasley-Murray, G., John (WBC 36; Nashville: Nelson, 1999) 348Google Scholar ; Michaels, J. Ramsay, The Gospel of John (NICNT; Grand Rapids: Eerdmans, 2010) 953Google Scholar. Celui-ci insiste cependant sur le fait que ces noms mentionnés au pied de la croix étaient significatifs et importants.
21 Cf. Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses: « Ilan considers the Cleopas of Luke 24:18, the Clopas of John 19:25 and the Clopas of Eusebius, Hist. eccl. 3.11 to be three different individuals, but in my view they are the same person » (87). Ilan est en réalité un peu plus prudente, je trouve.
22 Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses, 47. Selon moi, dire qu'il s'agit de la même personne n'implique pas nécessairement de tenir qu'il est effectivement le cousin direct de Jésus. Ce qui compte, c'est que durant le 1er siècle certains leaders chrétiens ont tenu en partie leur légitimité de leur lien familial avec Jésus. Mais ils devaient aussi, comme Pierre ou Paul, pouvoir dire avoir bénéficié d'une apparition illuminante et légitimatrice.
23 Bauckham, Jesus and the Eyewitnesses, 47 (souligné par moi). Au fond, cela aboutit à rejoindre la vieille position selon laquelle ce récit ferait partie du Sondergut Lukas, ce qui me paraît peu vraisemblable.
24 Elle prend même cet exemple de graphie alternative dans son introduction générale : « In the case of the name Κλεόπας the version Κλωπᾶς replaces the diphthong εο with ω » (T. Ilan, Lexicon of Jewish Names in Late Antiquity, vol. i: Palestine 330 bce–200 ce 200 (TSAJ 91 : Tübingen : Mohr Siebeck, 2002) 22).
25 Cf. Ilan, Lexicon of Jewish Names in Late Antiquity, i.291. En fait, Eusèbe est un peu plus subtil : il reste d'abord dans le vague en disant que ce personnage est « mentionné dans le livre de l’évangile » (Eusèbe de Césarée, Hist. eccl., Livres i–iv (SC 31 ; Paris : Cerf, 1952) 118 (iii.11.2)) mais, plus loin, il dit « Siméon fut de ceux qui ont vu et entendu le Seigneur, à preuve la longueur de la durée de sa vie, et la mention que fait le livre des Evangiles de Marie, femme de Clopas, dont il fut le fils » (144 (iii.32.4)). Il redonne l'information en iv.22.4 : « Après que Jacques le Juste … le fils de son oncle, Siméon, fils de Clopas fut établi évêque » (200). On peut noter au passage que Κλεόβιος est également un chef chrétien mais hétérodoxe selon Eusèbe (Hist. eccl. iv.22.5). Il est d'ailleurs tout à fait possible que cette graphie désigne le même Cleophas/Clopas mais vu par certains comme un hérétique judéo-chrétien et qu'Eusèbe ne s'en soit pas rendu compte.
26 Theobald, M., Studien zum Corpus Iohanneum (WUNT 267 ; Tübingen: Mohr Siebeck, 2010) 240Google Scholar.
27 W. Grundmann, Das Evangelium nach Lukas (THNT 3 ; Berlin : Evangelische Verlagsanstalt, 1971 [1961]) 443.
28 A. Schlatter, Das Evangelium des Lukas: aus seinen Quellen erklärt (Stuttgart : Calwer, 1931) 454. Dans le même sens s'exprime Riesner, R., « Die Rückkehr der Augenzeugen: Eine neue Entwicklung in der Evangelien-Forschung”, ThBeitr 38 (2007) 337–352Google Scholar : « Lukas hat in seinem Evangelium neben der Aufnahme von kleineren schriftlichen Sammlungen und einzelnen mündlichen Überlieferungen drei große Traditionsströme zusammengefügt. Seine mit Markus gemeinsame Überlieferung weist auf Petrus als Urtradenten zurück. Die Sonderüberlieferung wurde in Kreisen des konservativen palästinischen Judenchristentums weitergegeben, die in Jakobus und anderen Herrenverwandten ihre führenden Gestalten sahen. Die so genannte Q-Überlieferung lässt sich am besten mit den ‚Hellenisten‘ … verbinden » (350 ; souligné par moi). Je ne pense pas que ‘L’ puisse être sérieusement rattachée dans son entier à des sources judéennes mais le raisonnement vaut pour la figure de Cléophas.
29 Dire cela ne signifie en rien (tout comme pour Lc 15) nier les évidentes allusions à l'Ancien Testament. Cf. par exemple U. Borse, « Der Evangelist als Verfasser der Emmauserzählung », SNTU (1987) 35–67, qui relève les échos de Genèse, Juges et Tobie dans le récit. Luc pianote sur les deux claviers.
30 Cf. parmi d'autres, Anderson, P. N., The Riddles of the Fourth Gospel (Minneapolis: Fortress, 2011)CrossRefGoogle Scholar et Schleritt, F., Der vorjohanneische Passionsbericht: eine historisch-kritische und theologisch Untersuchung zu Joh 2,13–22; 11,47–14,31 und 18,1–20,29 (BZNW 154; Berlin/New York : de Gruyter, 2007)CrossRefGoogle Scholar.
31 Cf. Rastoin, M., « Pierre réconcilierait-il Luc et Jean ? », NRT 134 (2012) 353–68Google Scholar, qui fait le point sur les travaux antérieurs sur la question.
32 T. Ilan, Lexicon of Jewish Names in Late Antiquity, vol. iii : Palestine 200–650 (TSAJ 148° ; Tübingen : Mohr Siebeck, 2012) ne mentionne dans les siècles suivants qu'un seul Κλεόπας et il s'agit d'un converti mentionné par le Ps-Cyrille de Jérusalem (454). Bref, elle en compte 8 maximum dans la période qui nous intéresse et encore en comptant des graphies assez différentes (là où Bauckham n'en a que 5 ; il est en 68ème position du classement des noms masculins).
33 Bauckham, Jude, écrit : « Symeon was therefore leader of the Jerusalem church and probably the most important figure in Jewish Christianity for nearly forty years, perhaps even longer » (93).
34 En effet, même si le récit de Hégésippe doit être vu avec prudence, Simon/Symeon n'a clairement pu prendre les rênes à Jérusalem qu'après le martyre de Jacques ‘frère du Seigneur’ daté avec certitude, grâce à Flavius Josèphe, de 61/62. Selon Bauckham, il est possible que son martyre date quant à lui de 100/102 (selon d'autres de 107/108) alors que Tiberius Claudius Atticus était gouverneur et Trajan empereur.
35 Même si Luc conserve la péricope de Mc 3,31–5 (tout en ôtant celle, plus rude, de Mc 3,20–1) et si Jean contient une mention plutôt critique de la famille de Jésus en Jn 7,5 : « même ses frères ne croyaient pas en lui ». Mais les Douze et Pierre ne sont pas eux aussi toujours flattés avant la Passion … Et Luc parle de « Marie et ses frères » (de Jésus) dans la communauté au début des Actes (1,14b).
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