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Effets de la Prorogation Internationale de Juridiction en Matière Patrimoniale

Published online by Cambridge University Press:  21 May 2009

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Au fur et à mesure du développement des relations internationales sur le plan du droit, la prorogation internationale de juridiction en matière patrimoniale prend une importance sans cesse croissante. Nous entendons par prorogation internationale de juridiction le retrait de la compétence aux tribunaux d'un pays et le transfert de cette compétence aux tribunaux d'un autre pays. Ce procédé se voit accorder une place de plus en plus importante dans les conventions entre Etats, il se prête particulièrement au rôle de trait d'union dans les relations internationales. Les deux jubilaires auxquels cette plaquette est consacrée l'ont encore souligné récemment.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © T.M.C. Asser Press 1962

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References

1. Cf. pour des conventions récentes: Art. 4, § 1 (c) de la Convention entre la Belgique et la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord pour l'exécution réciproque des jugements en matière civile et commerciale du 2 mai 1934; Art. 3, § 1, 2° de la Convention entre la République fédérale d'Allemagne et le Royaume de Belgique concernant la reconnaissance et l'exécution réciproque, en matière civile ou commerciale, des décisions judiciaires, sentences arbitrales et actes authentiques du 30 juin 1958; Art. IV, § 1 (a) (iii) of the Convention between the Federal Republic of Germany and the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland for the reciprocal recognition and enforcement of judgments in civil and commerical matters of 14th July 1960; Art. 2, Nr. 2 de la Convention entre l'Allemagne et l'Italie pour la reconnaissance et l'exécution des jugements judiciaires en matière civile et commerciale du 9 mars 1936; Art. 4, § 1 (c) de la Convention entre la France et la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord pour l'exécution réciproque des jugements en matière civile et commerciale du 18 janvier 1934; Art. 2 de la Convention sur la compétence du for contractuel en cas de vente à caractère international d'objets mobiliers corporels du 15 avril 1958.

2. Prof. Kollewijn dans son ouvrage American-Dutch Private International Law, p. 20.Google Scholar Prof. Offerhaus en sa qualité de président de la IXe session de la Conférence de Droit International Privé de La Haye, à l'occasion de laquelle fut débattue l'idée d'une convention internationale concernant le for contractuel.

3. Arnold, Die Gerichtsstandsvereinbarung im internationalen Rechtsverkehr, , Auβenwirtschaftsdienst des Betriebs-Beraters, 1958, p. 238Google Scholarsq.; Haas, , Die prorogatio fori. Ihre Funktion als Zuständigkeitsgrund in den geltenden Vollstreckungsverträgen der Schweiz (1943)Google Scholar; Jellinek, , Die zweiseitigen Staatsverträge über Anerkennung ausländischer Zivilurteile (1953), p. 164Google Scholarsq.; Kallmann, , Anerkennung und Vollstreckung ausländischer Zivilurteile und gerichtlicher Vergleiche (1946), p, 77Google Scholarsq.; Neuhaus, Internationales Zivilprozeßrecht und internationales Privatrecht dans Rabels Zeitschrift 1955, p. 201Google Scholarsq.; Neuner, , Internationale Zuständigkeit (1929)Google Scholar; Pagenstecher: Gerichtsbarkeit und internationale Zuständigkeit als selbständige Prozeßvoraussetzungen, zugleich ein Beitrag zur Lehre von der internationalen Prorogation, Zeitschrift für ausländisches und internationales Privatrecht, 1937, p. 337Google Scholarsq., 380 sq.; Riad, , La valeur internationale des jugements en droit comparé (1955), p. 66, 102Google Scholar; Riezler, , Internationales Zivilprozeβrecht (1949), p. 306cq.Google Scholar

4. Rosenberg, , Lehrbuch des Deutschen Zivilprozeβrechts, ge éd., 1961, § 36 n. I, 1Google Scholar; Riezler, : Internationales Zivilprozeβrecht, p. 307Google Scholarsq.; Stein-Jonas-Schönke-Pohle, , Kommentar zur Zivilprozeβordnung, 18e éd. § 38Google Scholar, N IV; Wieczorek, , Kommentar zur Zivilprozeβordnung, § 38, N.A. IV.Google Scholar

5. Arrêt du 22 février 1894, Juristische Wochenschrift (J.W.) 1894 p. 138Google Scholar = Clunet 1899, p. 397; arrêt du 23 mars 1922 dans Warneyer: Die Rechtsprechung des Reichsgerichts, 1922Google Scholar, Nr. 60; arrêt du 16 mai 1926, JW 1926Google Scholar, p. 13361; arrêt du g juin 1936, JW 1936Google Scholar, p. 31858; arrêt du 16 février 1939, Entscheidungen des Reichsgerichts in Zivilsachen (RGZ) vol. 159, p. 254sq.Google Scholar

6. Arrêt du 30 janvier 1961, Neue Juristische Wochenschrift 1961, p. 1061Google Scholar et dans Auβenwirtschaftsdienst des Betriebs-Beraters 1961, p. 103 avec note de Maier.Google Scholar

7. Cette circonstance a été invoquée à juste titre par le Reichsgericht dans sa décision du 16 mai 1926 (JW 1926Google Scholar, p. 13361). Si l'exécution est appelée à intervenir principalement à l'étranger, la deuxième circonstance, celle de la non-possibilité de reconnaître la décision étrangère, ne joue plus.

8. Il se pourrait que la reconnaissance dût être refusée p. ex. parce que la réciprocité ne serait pas assurée (§ 328, al. 1, no. 5 du Code de procédure civile allemand).

9. Cf. infra n. 50.

10. Cf. Riezler, , op. cité, n. 3, p. 308.Google Scholar

11. Dicey, , Conflict of Laws, 7e éd., p. 1085Google Scholar; Graupner, Contractual stipulations conferring exclusive jurisdiction upon foreign courts in the law of England and Scotland, dans (1943) 59 Law Quarterly Review, 227Google Scholarsq.; Webb au sujet de l'affaire The Fehrmarn dans (1958) 7Google ScholarThe International and Comparative Law Quarterly, 599sq.Google Scholar

12. Les cas: The Athenee (1922), 11Google Scholar Lloyd's List Reports, 6; Racecourse Betting Control Board v. Secretary of Air (1944), 1Google Scholar All E.R. 60, 65; The Fehmarn (1958) 1Google Scholar All England Reports, 333.

13. Toutefois une demande «to set aside the writ for want of jurisdiction», telle qu'elle fut présentée en première instance par la défenderesse dans l'affaire The Fehmarn – (1957) 2Google Scholar All England Reports, 707 – n'est pas possible. Cela tient, comme en droit néerlandais (cf. infra n. 67)Google Scholar à l'effet de la chose jugée: un «dismissal of action» excluerait une nouvelle demande sur le fond (cf. The Annual Practice 1961Google Scholar, order 27 rule 1 note Effect of order to dismiss), alors qu'il n'en est pas ainsi en cas de stay of proceedings. On applique cette forme procédurale parce que la question de la compétence internationale est une question purement procédurale qui ne Justine qu'une quasi absolutio ab instantia.

14. Ainsi Lord Denning écrivit au sujet de l'affaire The Fehmarn:

“Such a stipulation is a matter to which the courts of this country will pay much regard and to which they will normally give effect, but it is subject to the overriding principle that no one by his private stipulation can oust these courts of their jurisdiction in a matter that properly belongs to them.”

15. Dans l'affaire The Fehmam le connaissement contenait la clause suivante:

“All claims and disputes arising under and in connexion with the bill of lading shall be judged in the U.S.S.R.”

16. Le connaissement, dans l'affaire The Fehmarn, contenait à ce sujet la clause suivante:

“All questions and disputes not mentioned in this bill of lading shall be determined according to the Merchant Shipping Code of the U.S.S.R.”

17. La décision intervenue dans l'affaire The Fehmarn a été critiquée par Webb, op. cit. (N. 11). Cet auteur propose de ne plus employer désormais la proper court theory mais d'appliquer le principe suivant:

“Where parties to a contract have agreed to submit disputes arising thereunder to the courts of a particular country, an English court will hold them to their bargain, even if it could itself have exercised non-assumed jurisdiction over the defendant in the matter, unless the circumstances are such that it would refuse to recognise or allow enforcement of a judgment for money which that foreign court might make.”

Cette proposition de Webb correspond au principe appliqué par les tribunaux allemands (cf. N. 9).

18. Lord Justice Hodson dans l'affaire The Fehmarn, op. cité (N. 12), p. 336.Google Scholar

19. Cf. à ce sujet Dicey, , Conflict of Laws, p. 307Google Scholarsq. (Rule 26Google Scholar, Exception 12).Google Scholar

20. Cf. Sperl, , Lehrbuch der Bürgerlichen Rechtspflege, I, p. 142.Google Scholar

21. Décision du 11 mai 1960, Österreichische Juristenzeitung, 1960, p. 439.Google Scholar

22. Cf. la décision de principe de l'Oberster Gerichtshof en date du 14 janvier 1953 dans Amtliche Sammlung der Entscheidungen des Obersten Gerichtshofes (SZ), vol. XXVI, No. 13.

23. Sperl, , op. cité (N. 20), p. 135, 142.Google Scholar

24. Cf. supra, N 9.

25. Sperl, , op. cité (N 20), p. 142.Google Scholar

26. 174 F. ad. 556, 1949.

27. 224 F. 2d 806, 1955.

28. Ce raisonnement se rapproche de celui invoqué dans la doctrine du forum non conveniens (cf. à ce sujet Cheatham-Goodrich-Griswold-Reese: Conflict of Laws, 56 éd., p. 214).Google Scholar

29. Clunet 1957, p. 712, 714.Google Scholar

30. Restatement Second, Conflict of Laws, § 117Google Scholar a, Tent. Draft No. 4, 1957.Google Scholar

31. Nadelmann, United States Participation in the Hague Conference Work on Private International Law, dans the American Journal of Comparative Law, vol. 9, p. 364sq. (1960).Google Scholar

32. Op. cité (n. 31), p. 365.Google Scholar

33. Op. cité (n. 29), p. 714/715.Google Scholar

34. 358 U.S. 809, 1958; le writ of certiorari avait été accordé par la Cour Suprême précisément eu égard à la décision susmentionnée de la Court of Appeals, Second Circuit – 224 F. ad 806–, en vue de provoquer une décision unitaire.

35. 359 U.S. 180, 1959.

36. Mais cf. aussi le dissenting vote du juge Harlan dans 359 U.S. 184.

37. Cette circonstance a contribué à amener la National Conference of Commissioners on Uniform State Laws à renoncer à une proposition concrète de disposition à faire figurer dans un Uniform Act, Handbook of the National Conference of Commissioners on Uniform State Laws (1959) 194196Google Scholar (cf. à ce sujet Nadelmann, , op. cité, n. 31, p. 365sq.).Google Scholar

38. Cf. Prashker, , New York Practice, 56.Google Scholar éd., § 76, 1.

39. 255 N.Y., 348; 174 N.E. 706, 1931.

40. Une prorogation est encore possible ultérieurement si le défendeur se soumet à la compétence du tribunal by the service of general appearance (cf. Prashker, , op. cité, § 76Google Scholar, 1 et § 237 du Civil Practice Act of the State of New York).

41. Francescakis, Compétence étrangère et jugement étranger, Revue critique de droit international privé 1953, p. 1sq., 30.Google Scholar

42. Clunet 1930 p. 362Google Scholar avec note approbative de Perroud.

43. Arrêt du 19 janvier 1931, Clunet 1931, p. 1039 avec note approbative de Perroud.Google Scholar

44. La Cour d'appel d'Aix s'est prononcée dans le même sens à l'occasion d'une affaire où le demandeur français, dans un litige avec une entreprise anglaise, invoquait à l'encontre de la prorogation l'article 14 du Code civil (arrêt du 3 novembre 1930, Clunet 1931, p. 1029Google Scholar avec note approbative de Perroud); cf. aussi la décision du Tribunal de la grande instance de la Seine (56 Ch.) du 12 juin 1961 dans la Revue critique de droit international privé 1961, p. 708.Google Scholar

45. Sirey, Recueil 1931. 1. 43.Google Scholar

46. A l'époque de la conclusion du contrat (29 janvier 1925) la clause compro-missoire était encore inconnue; elle ne fut admise que par la loi du 31 décembre 1925.

47. Sirey, Recueil 1931. 1. 41.Google Scholar

48. Cf. également Batiffol et Francescakis, , «Compétence internationale» dans Dalloz, Répertoire de procédure civile, n. 27.Google Scholar

49. Cf. l'arrêt de la Cour de cassation du 27 février 1935, Recueil Hebdomadaire 1935, p. 251.Google Scholar

50. Selon l'arrêt de la Cour de cassation du 19 janvier 1931 (Clumet 1931, p. 1039)Google Scholar il appartient au demandeur d'en apporter la preuve.

51. Cf. Batiffol, , Traité élémentaire de droit international privé, 36. éd., n. 697.Google Scholar

52. Sur l'évolution historique cf. Batiffol, , op. cité (n. 50), n. 698.Google Scholar

53. Revue critique de droit international privé 1949, p. 557, avec note Francescakis.Google Scholar

54. Cf. Niboyet, , Traité de droit international privé français, t. 6, n. 1825.Google Scholar

55. Cf. arrêt de la Cour de cassation, Chambre des Requêtes du 7 novembre 1904, Gazette du Palais 1905. 1. 330.

56. Article 2 du Code de procédure civile italien:

«Il ne peut être dérogé à la juridiction italienne en faveur d'une juridiction étrangère ou d'arbitres statuant à l'étranger, à moins qu'il ne s'agisse d'une cause relative à des obligations entre étrangers ou entre un étranger et un national non résidant et non domicilié dans le Royaume (25 disp. prél. c. civ.) et que la dérogation ne résulte d'un acte écrit.»

57. Arrêt de la Cour de cassation, Chambres réunies, 4 juillet 1958, N. 2404, Rivista di diritto intemazionale 1959, 344.Google Scholar

58. Affaire Ets. Mannesmann c/ Société F.I.L.P., Rivista di diritto internationale 1960, 538.Google Scholar

59. Cf. aussi arrêt de la Cour de cassation, Chambres réunies, 22 juillet 1960, N 2086, Rivista di diritto internazionale 1960, 705Google Scholar et Giurisprudenza italiana 1960, I, 1, 1338.Google Scholar

60. Monaco, , Manuale di diritto internazionale, p. 676.Google Scholar

61. Arrêt de la Cour de cassation du 24 janvier 1927, Monitore dei Tribunali 1927, 442Google Scholar et Clunet 1928, 210.Google Scholar

62. Nederlandse Jurisprudents (N.J.) 1918, p. 587sq.Google Scholar

63. N.J. 1918, p. 634sq.Google Scholar

64. Cf. à ce sujet Kollewijn, : American-Dutch Private International Law, p. 20.Google Scholar

65. N.J. 1948, No. 608.Google Scholar

66. On lit à ce propos dans la décision du Hoge Rood:

«Comme il est à attendre que le juge anglais, eu égard à l'applicabilité du droit anglais, reconnaitra la clause de non-responsabilité, la clause par laquelle ce juge sera seul compétent à juger des litiges des parties tend à conduire à un résultat contraire aux dispositions imperatives du droit néerlandais susmentionnées, et par là, d'après l'article 470, paragraphe 1, dernière phrase combiné avec l'article 517d, paragraphe 1, cette clause devient nulle, tout comme celle qui déclare applicable le droit anglais.»

Ainsi est abordé le problème de la subordination de la clause de prorogation au contrat principal; il n'a pas à être traité ici. On peut cependant se demander si l'argumentation du Hoge Rood est convaincante sur ce point.

67. Plusieurs auteurs connus ont critiqué cette pratique, ainsi Van Rossem-Cle-veringa, Burgerlijke Rechtsvordering, IIIe ed., p. 325.Google Scholar En sens con traire: Star Busmann dans une note à propos de la décision du Hoge Raad du 6 novembre 1925 dans Week-blad van het Recht, No. 11448 et dans Hoofdstukken van Burgerlijke Rechtsvordering, éd. nouvelle, 1955, p. 215Google Scholar; Van Praag dans, Rechtsgeleerd Magazijn 1920, tome 39, p. 209, 237Google Scholarsq.; Scheltema, dans Weekblad voor privaatrecht, notaris-ambt en registratie (WPNR) No. 3135, No. 3137, p. 62Google Scholar; Coops, Grondtrekken van het Nederlands Burgerlijke ProcesrechtGoogle Scholar, 7e éd. de Westerouen van Meeteren, , p. 57, N. 15.Google Scholar

68. N.J. 1916, p. 417Google Scholar, Weekblad van het Recht, No. 9933.Google Scholar Sens approbatif: Busmann, Star, Hoofdstukken van Burgerlijke Rechtsvordering, 2e éd., 1955, p. 68Google Scholar, No. 97, Van Praag, , dans Rechtsgeleerd Magazijn 1920, tome 39, p. 253Google Scholarsq.; Scheltema, , dans Weekblad voor privaatrecht, notaris-ambt en registratie No. 3137, p. 64.Google Scholar

69. Weekblad voor privaatrecht, notaris-ambt en registratie No. 2440Google Scholar et dans la note sur la décision du Hoge Raad du 5 10 1940Google Scholar, N.J. 1941, No. 312.Google Scholar

70. Van Praag, , op. cité (n. 68), p. 262Google Scholar, a suggéré au législateur de résoudre cette question.

71. Cf. à ce sujet Kallmann, , op. cité (n. 3), p. 87sq.Google Scholar