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Sur le blocus continental

Published online by Cambridge University Press:  22 September 2017

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Il manque des ouvrages d'ensemble sur l'histoire du Blocus Continental en France… et en Angleterre. Les pages que lui a consacrées M. Georges Lefebvre dans son Napoléon (« Peuples et Civilisations », t. XIV, 1935) constituent, en attendant, une excellente mise au point. On ne peut s'empêcher de s'y reporter après la lecture du volume que M. Bertrand de Jouvenel, intitule : Napoléon et l'Economie dirigée. Le Blocus Continental et où il a étudié non seulement la politique économique de Napoléon (en s'arrêtant toutefois au mois — décisif il est vrai — de juillet 1810), mais encore à celle du Consulat — surtout aux environs de la paix d'Amiens : avant et après — et même du Directoire et de la Convention. C'est un récit parfois un peu touffu, vu la complexité des questions en jeu et des intérêts en présence, en même temps et surtout qu'un recueil documentaire grâce aux matériaux empruntés aux A. N. et généralement cités avec une ampleur très, suffisante et, partant fort suggestive.

Type
Questions de Faits et de Méthode
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1944

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References

page 107 note 1. Bruxelles et Paris, Editions de la Toison d'Or, 1942 ; in-8°, XII-422 p.

page 107 note 2. Voir, dé même, un autre rapport de l'an IX (p. 124 : « Pour lui, la grande richesse française est essentiellement constituée par la possession de colonies à sucre et par l'activité qu'elles assurent à nos ports… Il ne conçoit pas du tout que la France puisse s'enrichir par l'exportation en Europe de produits fabriqués. » Dans un premier chapitrai consacré à l'économie française à la veille de la Révoïuiïori, est souligné le contraste du faible roulage terrestre et de l'activité des ports maritimes, grâce au commerce du Levant et du Nord, et surtout du trafic « triangulaire » des Iles.

page 109 note 1. M. de Jouvenel nuance d'ailleurs la divergence des intérêts industriels : filature, tissage et industrie des toiles peintes. On s'étonnera de l'absence de références alsaciennes ; une seule, -sauf erreur (p. 207). Voir, entre autres, Robert Lévy, Histoire économique de l'industrie cotonnière en Alsace (1912).

page 109 note 2. Signalons également l'influence de Montgaillard, « apologiste fervent du système des côtes » réalisé après Austerlitz, selon qui « le maître du continent doit être le maître du commerce » (p. 185). A peine connue la victoire d'léna, Montgaillard poussa l'Empereur à la conquête de la Russie, nécessaire pour fermer au commerce britannique des portes encore plus importantes que les villes hanséatiques (p. 249). Un index des noms propres (au moins de personnes) aurait rendu bien des services.

page 109 note 3. L'article Ier du fameux décret : « Les Iles Britanniques sont déclarées en état de blocus » est proprement un non-sens, écrit justement notre auteur, le blocus étant l'état d'un territoire dont on est à même d'interdire l'approche. Ce n'est certes pas le cas. Mais l'article, du point de vue psychologique, frappe juste : l'Angleterre nous bloque, nous la bloquons aussi. Bref, « l'Empereur a voulu couronner son système de côtes d'un manifeste idéologique… Le Décret de Berlin est une improvisation personnelle d© Napoléon. Ses prescriptions concrètes, importent moins que le ton » ! (p. 241-243).

page 110 note 1. M. de Jouvenel n'en souligne pas seulement les importantes conséquences commerciale. « C'est la première f'ois, écrit-il, qu'une puissance du vieux continuant, ayant à choisir entre la sécurité de la métropole et celle des colonies, choisit les colonies. C'est la première fois qu'une’ dynastie européenne fait sa capitale outre-mer » (p. 301).

page 110 note 2. Sur l'entreprise statistique, voir p. 118 et 216, n. 1. Le travail de documentation serait resté « en panne ». Mais, d'une part, si le travail n'a pas toujours abouti à un « recueil imprimé, il peut avoir été préparé et ses matériaux se retrouver dans les archives départementales. Ainsi celui de Beugnot dans la Seine-Inférieure qui, dans la pensée de Lucien et Chaptal, « devait servir de modèle à tous les autres » (E. Dejean, Un préfet du Consulat, 1907). D'autre part, les difficultés furent grandes : voir, par exemple, une lettre de Félix Desportes, préfet du Haut-Rhin (27 juin 1812). La première, c'est que son département est composé d'une partie de la cid. Alsace, de quelques communes de la Lorraine du côté de Sainte-Marie, de la petite république de Mulhouse, des principautés de Porrentruy et “de Montbéliard ». Ces deux premières parties de ce tout composé d'éléments divers avaient le centre de leur administration à Strasbourg et à Nancy en sorte qu'il n'existe dans les archives de la Préfecture presque aucuns renseignements statistiques antérieurs à la Révolution sur cette portion considérable du département. Au moment de la réunion des trois autres parties, leurs anciennes administrations naturellement ennemies du nouvel ordre de choses n'avaient rien négligé pour soustraire au gouvernement français tout ce qui aurait pu l'éclairer sur les véritables ressources de ces pays. De là naît une première difficulté et presque insurmontable, celle d'établir des bases de comparaison entre les deux époques de 178*» et de l'an IX, etc… (Archives Nationales, F20 245). M. de Jouvenel fait également allusion au recensement de l'industrie cotonnière ordonné par Champagny (p. 202). Mais, son ouvrage s'arrêtant aux décrets de 1810, il n'a pas eu à utiliser cette abondante documentation, pas plus qu'il n'a étudié la crise économique de 1811.

page 111 note 1. Cette, importation «tes grains, a remarqué M. Lefebvre, demeure enveloppée d'obscurité (ouvr. cité, p. 350).

page 111 note 2. Un décret du 5 août suivant autorisera les navires américains à entrer dans nos ports.