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Langue et Politique: À Quoi Sert la Dialecte dans la Cyrénaïque Romaine?

Published online by Cambridge University Press:  03 March 2015

Catherine Dobias-Lalou*
Affiliation:
Université de Bourgogne

Extract

En Cyrénaïque, comme dans le reste des contrées de la Méditerranée orientale passées sous le contrôle romain, le grec reste la langue écrite prédominante. Des inscriptions latines y apparaissent aussi, en nombre limité; elles sont l'objet de la communication de G. Paci. On a enfin retrouvé quelques bilingues, mais c'est surtout en grec que, pour longtemps, on grave ce qui doit être porté À la connaissance du public.

Or, dira-t-on, en quelle forme de grec sont rédigées ces inscriptions? On sait que dans les siècles précédents existe un concurrence entre le dialecte local, seul présent aux VIe et Ve siècles et une forme de langue plus internationalement répandue À partir du IVe siècle, que l'on appelle du nom grec de ‘“langue” commune’, la koinè. Dans certaines régions, la koinè s'est répandue brutalement, éliminant très largement, voire complètement, le dialecte local qui a pu continuer À être parlé sans laisser de traces écrites dans l'épigraphie hellénistique ou romaine. Cette koinè, si elle est sur beaucoup de points conforme À l'usage attique, le doit probablement au prestige intellectuel d'Athènes aux Ve et IVe siècles. On a pu montrer récemment que la koinè s'était développée très tôt en Macédoine et cette découverte confirme et éclaire le lien entre l'expansion linguistique de la koinè et l'expansion politique d'Alexandre et des épigones. De langue dominante culturellement, elle est devenue langue dominante administrativement et politiquement. En Cyrénaïque, il est clair que la koinè est arrivée par l'Egypte et non directement d'Athènes, en dépit de liens anciens et assez étroits entre les deux régions.

Type
Roman Period and Late Antiquity
Copyright
Copyright © Society for Libyan Studies 1994

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References

Notes

1. Cette réflexion sur les inscriptions grecques d'époque romaine est l'occasion de rendre un double hommage a J. Reynolds, éditrice de tant de textes ici utilisés et parfaite hôtesse de ce second colloque cantobrigien sur la Cyrénaïque.

2. Brixhe, CI. et Panayotou, A., Verbum 11 (1988) 245260Google Scholar.

3. Dobias, C., Verbum 10 (1987), 2950 (Actes de la Ie rencontre internationale de dialectologie grecque, Pont-À-Mousson 1986)Google Scholar.

4. La plupart d'entre elles figurent sur les stèles funéraires anthropomorphes de la campagne publiées par Bacchielli, L. et Reynolds, J., Quad A Libia 12 (1987), 489522Google Scholar.

5. Reynolds, J., SK I, 236Google Scholar. [For a different view see T. V. Buttrey in this volume, pp. 143–4. Ed.]

6. Voir notamment Davies, A. Morpurgo, Verbum 10 (1988) 728Google Scholar.

7. SEG 20. 715Google Scholar and Gasperini, , Quad A Libia 6 (1971) no. B2, 1516Google Scholar.

8. SEG 9, 773795Google Scholar.

9. SEG 13, 620Google Scholar; 17, 825 et maintenant 26, 1843–1853.

10. Ces textes sont repris par Reynolds, J., SK I, 242247, n. 16–18Google Scholar.

11. SEG 38. 1889Google Scholar.

12. C'est l'objet de l'article de Reynolds, J., Cyrenaica, Pompey and Cn. Cornelius Lentulus Marcellinus, JRS 52 (1962) 97103Google Scholar.

13. Document n. 6 de Reynolds, J., (n. 10), repris dans SEG 20, 709Google Scholar.

14. Document n. 7 et 8 de Reynolds, J., (n. 10), d'où SEG 20, 766Google Scholar.

15. Document n. 5 de J. Reynolds, (n. 10).

16. Document n. 4 de Reynolds, J., (n. 10), d'où SEG 20, 715Google Scholar.

17. Marengo, S. M., Annali Fac. Lett. Fil. Univ. Macerata 24 (1991) 503512Google Scholar.

18. SECir 105 dont elle améliore la lecture et l'interpretation.

19. Documents n. 1 et 2 de J. Reynolds (n. 10), ce sont respectivement Syll 3750 et SEG 9, 56Google Scholar.

20. Document n. 3 de Reynolds, J. (n. 10) ou SEG 9. 160Google Scholar.

21. Laronde, A., Cyrène hellénistique, 422Google Scholar, donne une liste provisoire de dix documents publiés, que J. Reynolds doit compléter par des inédits. Il me semble que l'inscription d'El Gubba vue par Norton en 1910 et publiée par Robinson, D. M., AJA (1913), 17, 180181, n. 61, appartient a ce lotGoogle Scholar.

22. SEG 9, 250 et 251Google Scholar. Pour l'inscription grecque que croyait lire Oliverio sur la face supérieure de SEG 9. 252Google Scholar, voir les réserves de Goodchild, R., PBSR 19 (1950) 84Google Scholar.

23. Inscription B4 de Gasperini, L., ‘Le iscrizioni del Cesareo e della Basilica de Cirene’, Quad A Libia 6 (1971) 1718Google Scholar.

24. Sur l'agora SECir 55; dans la basilique SEG 17, 808Google Scholar.

25. Inscription B5 de Gasperini, ibid, c'est-À-dire SEG 17, 809Google Scholar; étant donné le caractère dialectal du document, je restitue τροϕ[ή À l'accusatif au lieu de la forme de koinè proposée par tous les commentateurs.

26. La dédicace des ‘propylées romains’, SEG 9, 190Google Scholar, qui date de ce temps, n'entre pas ici en ligne de compte puisqu'elle est métrique.

27. Publiée par Reynolds, J., JSR 49 (1959) 98100Google Scholar, d'où SEG 18, 740Google Scholar.