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Quelques Cas Complexes De Dérivation En Cambodgien

Published online by Cambridge University Press:  15 March 2011

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I. Beaucoup d'auteurs ont consacré une grande partie de leurs recherches au sujet vaste et riche qu'est la dérivation dans les langues mon-khmères. Le champ d'investigations le plus important est évidemment celui du mon et du khmer, du fait de la quantité de textes préservés jusqu'à l'heure actuelle. Les chercheurs sont arrivés à des résultats remarquables, dont l'aboutissement est l'établissement de tableaux des différentes catégories d'affixes (préfixes et infixes) et leurs fonctions grammaticales. A partir de là il ne semble plus difficile de reconstituer les families de mots. On traite les dérivés par un procédé quasi-mathématique: on “soustrait” les affixes des mots considérés et on peut retrouver assez aisément les racines qui, dans la plupart des cas, sont communes à beaucoup de langues mon-khmères.

Type
Articles
Copyright
Copyright © The Royal Asiatic Society 1969

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References

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2 Jacob, Judith M., “Prefixation and infixation in Old Mon, Old Khmer and Modern Khmer”, in Linguistic Comparison in S.E. Asia and the Pacific, 1963, 6270.Google Scholar

3 cf. dau “aller” > caus. *pdau (= faire aller, inciter) > khm. mod. praṭau [pr∂dav] “donner des conseils, poser des devinettes”.

4 Cœdès, G., Inscriptions du Cambodge, 8 vols., 19371966 (abréviation IC).Google Scholar

5 Lewitz, S., “Recherches sur le vocabulaire cambodgien: III. Mots khmers considérés à tort comme d'origine siamoise”, JA, 1967, 285304.Google Scholar

6 En dépit du grand nombre d'emprunts faits au khmer, les Siamois ne sont pas toujours parvenus à “sentir” la valeur des affixes khmers. Ex.: vay et āṃnvay “donner, offrir”; toen et tāṃnoen “aller, marcher”.

7 Nous tenons à exprimer notre gratitude envers Mr. H. L. Shorto qui nous a encouragée et aidée par ses critiques et ses suggestions dans cette étude comparative.

8 Bacanānukram, chpǎp Rājapaṇḍityasthān, Bangkok, 1950.

9 Vacanānukram Khmaer (Dictionnaire Cambodgien), Phnom-Penh, Institut Bouddhique, 2 vol., éditions de 1938, 1952, 1958, 1962.

10 Dans le Cambodge d'autrefois comme celui d'aujourd'hui, le lexème damnap est souvent employé comme toponyme.

11 cf. notre étude “La dérivation en cambodgien moderne”, op. cité.

12 cf. Srê, ndöp “couvrir, cacher”; Biat, n'd*ǒp “couvert, caché”; Bahnar, ko'dâp, ko'do'p “obstruer la lumière …, abriter du vent, barrer la route”.

13 La consonne h note I'aspiration qui se produit à l'intérieur d'un groupe de consonnes, dont la première est une occlusive, cette aspiration n'ayant aucune valeur phonologique.

14 cf. Bahnar po'tap “entourer d'une barrière, faire un enclos”.

15 Rāmakerti, édition de l'lnstitut Bouddhique, Phnom-penh, 1959–1962, f. 1–10 et 75–80.

16 Sm. rājāśabd et khm. rājasabd “vocabulaire réservé à la classe princière”.

17 cf. Shorto, A dictionary of modern spoken Mon: tòp 1 “fence, stockade, bamboo trellis used for fencing and balustrading, stockaded camp”, tòp 2 “arm of service, military group, formation or unit”; Halliday, A Mon–English dictionary: tòlp keneh “a hedge, fence, enclosure”, tòp tòp “to enclose with a fence”, tòp panān “an army, a division of an army”, tòp yē “defences, fortifications”.

18 Au moment de l'édition des textes, respectivement 1937 et 1952, M. Cœdès n'était pas certain du sens du mot gvar.

19 cf.:

20 Evolution sémantique fréquente en khmer: dessiner > écrire > faire un dessin/faire up calcul/rédiger un règlement. cf. sk. lekha “trait” > khm.mod. lekh “chiffre, calcul”.

21 Il serait intéressant de noter également le mot khpūn [khbom] qui désigne “un radeau” (= assemblage de morceaux de bois, train de bois). La finale [-n] pourrait etre une réalisation dialectale, influencée ou non par le thai, de la consonne finale -r de khpūr.

22 Même évolution sémantique pour deux autres racines verbales: 1. cāp′ “saisir, entreprendre” > dérivé cpāp′ “entreprise littéraire”, en particulier “traité de morale”, d'oū “loi, règie, règlement, droit, etc.” 2. trā “noter par écrit” > dérivé tamrā “traité, manuel” (a passé en thai).

23 cf. le français la capitate au lieu de la ville capitate; les frites au lieu des pommes de terre frites.

24 cf. notre discussion dans “La toponymie khmère”, BEFEO, LIII, 2, 1967, 375–451.

25 Toy en vx.khm. est une particule locative: “à, sur, du côté de, le long de”.

26 Lilit Yvan bāy 1 …, Bangkok, Krom Sīlapākorn, 1966.

27 Samudraghoṣ gāṃ chare(d), Bangkok, Sīlapākorn, 1960.

28 L'infixe /n/ peut avoir exceptionnellement la valeur d'un agent. Ex.: vx.khm. vāk “porter” > vnāk ṅār “le chargé des corvées”, khm.moy. et mod. sam “convenir à” > snaṃ “la favorite, la concubine”, khm.moy. et mod. suṃ “envelopper” > snuṃ “celui qui est chargé d'envelopper les cadavres des rois, par suite des obsèques royales”.

29 cf. proe “ordonner” > pamroe “servir”, phgāp′ “servir, plaire à, se rendre favori” > pangāp′ “commander”.

30 cf. Stieng, bendai “rempart d'un village”.

31 Le Cpāp′ Trineti est le “Traité de politique” à l'usage des princes. Le préfixe trl- s'explique par le fait que les conseils donnés aux princes s'énoncent par des triades de propositions.

32 cf. Mnong gar, rwaang brii “inspection de la forêt”.

33 Nous nous trouvons probablement en présence d'un fait de symbolisme phonétique attesté dans beaucoup de langues. D'après Mr H. L. Shorto, l'idée de “cercle, tour” est exprimée dans les langues monkhmères par des monosyllabes dont l'initiale est w- et dont la voyelle est sujette à des variations telles que i/i∂/e/ε/εa/a/o/u∂/u. Dans ces conditions, on doit noter également le vx.khm. viṅ “retourner” > khm.mod. viñ, particule marquant le retour, le renouvellement.

34 Cœdès, G., Recueil des inscriptions du Siam: Première partie, Inscriptions de Sukhodaya, Bangkok, 1924.Google Scholar