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Rome et Rhodes au tournant du IIIe s. av. J.-C. d'après une inscription inédite de Rhodes1

Published online by Cambridge University Press:  24 September 2012

Vassa Kontorini
Affiliation:
Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Athènes

Extract

L'inscription que nous publions ici a été trouvée en 1976 en surface dans un terrain de la ville médiévale non loin du grand port antique (le port de commerce); elle est entrée alors dans la collection épigraphique du musée. Bien que les conditions de la découverte, n'excluent pas que la pierre vienne d'ailleurs, il n'est peut-être pas inutile de présenter brièvement la topographie du lieu de trouvaille. Dans le terrain en question ainsi que dans les deux terrains contigus à l'Ouest on a mis au jour, notamment, des restes de murs particulièrement épais appartenant à un grand bâtiment, public de toute évidence, qui a connu plusieurs phases de constructions. Le terrain situé le plus à l'Ouest a également livré des restes d'un autre édifice d'importance comparable. Il faut ajouter que dans la parcelle centrale on dégage actuellement un bâtiment rectangulaire dont l'orientation (NO–SE) ne s'inscrit pas, chose rare, dans le plan hippodaméen de la ville (N–S ou E–O). Mais l'importance de cet endroit pour la topographie de la ville antique en général a déjà été signalée: en mettant en rapport les deux grands bâtiments du terrain ouest avec le port commercial antique ‘on est amené à penser que nous sommes probablement dans la région de l'agora antique’.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Vassa Kontorini 1983. Exclusive Licence to Publish: The Society for the Promotion of Roman Studies

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References

2 Terrain Asprakis, AD, Chr. 31 (1976) (à paraître). Il est situé près de l'extrémité est de la rue antique P 10 (la dix-huitieme rue direction E–O en commençant du Nord: v. le plan hippodaméen publié par Konstantinopoulos, G., Archaeology 21 (1968), 116)Google Scholar.

3 De l'Est à l'Ouest: terrains Maravélia (fouilles en cours) et M. Hassapoglou, AD, Chr. 25 (1970), 507–11.

4 E. Zervoudaki, AD, Chr. (loc. cit.) 510.

5 Il convient de rappeler que grâce aux contributions de Chr. Blinkenberg, de J. Benediktsson. de M. Segre, de L. Morricone, de G. Pugliese-Carratelli et de V. R. Grace, l'épigraphie de l'île dispose maintenant de listes de magistrats éponymes et de sculpteurs bien datées; ce qui permet d'utiliser avec moins de reticences a Rhodes qu‘áilleurs le critère ‘style de l'écriture’, dont le maniement n'est pas sans risques.

6 V. Clara Rhodos II, 200–1, n° 32; cf. I. Lindos, 51, n° 10. I. Lindos, 60, 70, 86, 97, 102, 105, 132, 134. ASAA 1949–51, Tituli Camirenses (avec des photos supplémentaires: ASAA 1952–54, Tituli Camirenses. Supplemcntum et aussi Clara Rhodos VI–VII), 13, 16–17, 23–4. 38, 91a, 92, 107, 158. ASAA (loc. cit.), Supplemento epigrafico rodio, 1, 51a, 58.

7 V. Kontorini, BCH 99 (1975), 99–103.

8 A comparer avec I. Lindos, 70, 72, 75, 77, 86.

9 Comme I. Lindos, 102 ou ASAA 1949–51, Tituli Camirenses, 18.

10 V., à quelques exceptions près, I. Lindos, 146, 151, 155, 157, 162; ASAA (loc. cit.), 46, 50.

11 I. Lindos, passim.

12 cf. I. Lindos, 158, 160, 164, 167, 172, 189.

13 C'est ce qui ressort de la conjonction τε après le nom des Romains.

14 Nous reviendrons sur ce point ci-dessous (p. 28).

15 Ce qui arrive en règie générale; par exemple: I. Magnesia, 86, les théores d'une cite pergaménienne— son nom n'est pas conservé — qui accepte la panegyrie d'Artémis Leucophryène, 11. 15–18, [---τ]ήν τε θυσίαν ἐπιτελέσωσιν καὶ τὰ ἄλλα [τ]ὰ νομιζ[όμε]να [ἐπὶ σωτηοίαι τοῦ τε] βασιλέως Εὐμένου Σωτῆρος καὶ Εὐερ̣γέ̣του καὶ βασιλίσσης Στρατονίκ[ηγ καὶ τῶ]ν [ἀδελφῶν τοῦ] β[ασι]λέως καὶ τῶν φίλων καὶ τῶν δυνάμεων [κ]αὶ [τῶ]ν [σ]υμμάχ[ω]ν [τοῦ] δήμ[ου ἡμῶν κ]αὶ τοῦ Μ[αγ]νή[τω]ν. Cf. loc. cit., 73 b, ll. 15–16: . Dans Syll. 3, 694, à l'occasion de l'érection des stèles portant le traité d'une cite (Elaia ? Pergame ?) avec Rome et d'autres documents relatifs, cette cité accomplira des cérémonies, Il. 44–7, . Herzog, R.-Klaffenbach, G., Asylieurkunden aus Kos, Abh. Ak. Berlin, Kl. Spr., 1952, I, 23, 13Google Scholar c, décret des Géléens (du Phintias) par lequel ils acceptent l'asylie d'Asclépieion de Cos, Il. 33–7: (restitution appuyée par la mention du temple d'Asclépios a Géla, v. p. 24). Parmi les exceptions à cette règie on peut évoquer les cas suivants: I. Magnesia, 46, décret παρὰ ᾽Επιδαμνίων qui ont accepté la panégyrie d'Artémis Leucophryène, Il. 37–9: ; traité entre Milet et Héraclée du Latmos, Delphinion, 150, 11. 24–5: .

16 On se rappelera l'inscription I. Magnesia, 86, mentionnée à la n. précédente, mais aussi certains décrets éphébiques: IG, II21011 (106–105 av. J.-C), ll. 68–9: ; cf. ll. 77–8. V. également 1039, ll. 3–7 et passim.

17 N. Beiträge II, 1912, 17–18.

18 Rev. Phil. 1937, 338 et 342–3. Cf. Bull. ép. 1980, 197.

19 V. le décret inédit de Mytilène, gravé stoichédon et daté de la basse époque classique, AD, Chr. 29 (1973–1974), 865.

20 Koenen, L., Eine agon. Inschr. aus Ägypt. und frühptolem. Königsfeste, Beitr. Kl. Philol. 56 (1977), 4Google Scholar; v. aussi 23.

21 Ainsi, dans le décret d'Ithaque, I. Magnesia, 36, 11. 3–5: . Loc. cit. 46, , l. 5: ; cf. aussi le traité d'isopolitie entre Pergame et Temnos, , Alt. Pergamon VIII 1, 5Google Scholar; Staatsverträge III 555, l. 5, et ll. 9–11: .

22 La longueur des lignes du texte ne pouvant pas être fixée, nous nous contentons de ignaler ces diverses formules plausibles sans pouvoir ni trancher en faveur de l'une ou de l'autre, ni proposer de compléments éventuels à ces formules, comme, par exemple, I. Magnesia, 36, ll. 12–13: .

23 Sur le chiffre v. ci-dessous (p. 29).

24 On pourrait aussi avoir le verbe à l'imparfait ou au futur ou en participe futur avec l'article.

25 Lehmann, G. A., Untersuchungen zur hist. Glaubwürdigkeit des Polybios (1967), 58 avec la n. 24Google Scholar; cf. Klaffenbach, G., Der röm.-ätol. Bündnisvertrag vom Jahre 212 v. Chr., Sitzungsber. Ak. Berlin, Kl. Spr., Lit. und Kunst, 1954, I, 20–1Google Scholar.

26 Revue et républiée avec la copie de Cnide par Hassall, M., Crawford, M. et Reynolds, J., ‘Rome and the eastern provinces at the end of the second cent. B.C.‘, JRS 64 (1974), 203Google Scholar.

27 Sans article! Cf. le commentaire de G. Colin, loc. cit. 41.

28 ῾γπάρξει (IG XII 1, 9, cf. GDI 3760) ou ὑπαρξεῖ ‘futurum doricum’ (GDI IV 3, p. 613, même texte: grammaire par O. Hoffmann)?

29 Isocr. II, 16: . IG II2 141, ll. 2–4: . IG IX I2, 1, 173, ll. 9–14: , I. Magnesia, 39, l. 15 et ll. 20–4: . Loc. cit. 97 (décrét de Téos pour un citoyen de Magnésie), 11. 18–24: . Syll. 3, 591, décret de Lampsaque en l'honneur d'Hégésias pour ses ambassades à Marseille et à Rome, ll. 32–6: . OGI 222, ll. 18–20: .

30 A une exception prés, 1. 3, mais qui ne change rien.

31 Pour le problème de la datation de l'ambassade v. Holleaux, M., Rome, la Grèce et les monarchies hellénistiques au IIIe s. av. J.-C. (273–205) (1935), 293–7Google Scholar. Cf. la mise au point des différentes opinions chez Briscoe, J., A Commentary on Livy books XXXI–XXXIII (1973)Google Scholar, ad XXXI 29, 4 et chez Dahlheim, W., Struktur und Entisicklung des röm. Völkerrechts im dritten und zzveiten Jahrh. v. Chr., Vestigia 8 (1968), 238Google Scholar, n. 13.

32 Tite-Live (P) XXXI 29, 4; cf. (A) XXX 26, 5. Appien, Maced. 4, 2.

33 Les Achéens aussi, mais cette question n'a rien a voir avec notre texte.

34 Il s'est d'abord servi d'Amynandros, roi des Athamanes (Tite-Live XXXI 28, 3); la seconde fois, devant l'assemblée panaitolique de 199, son légat, L. Furius Purpurio, a été appuyé par les ambassadeurs athéniens (Tite-Live XXXI 29–31).

35 Au printemps (avril): c'est la date établie par Holleaux, M., Rome, la Grèce…, 50, n. 2 et 293Google Scholar, n. I, suivi par plusieurs savants: McDonald, A. H.Walbank, F. W., ‘The Origins of the Second Maced. War’, JRS 27 (1937), 189Google Scholar avec la n. 60 et R. Werner, ‘Das Problem des Imperialisms und die röm. Ostpolitik im 2. Jh. v. Chr.’, ANRW I I (1972), 543 avec la n. 141. Suivant Tite-Live XXXI 2, 3 certains savants ont placé le départ de l'ambassade en 201: Balsdon, J. P. V. D., ‘Rome and Macedon, 205–200 B.c.’, JRS 44 (1954), 38Google Scholar et J. Briscoe, loc. cit. (n. 31) 44; cf. P. Pédech, REG 75 (1962), 229 et 230.

36 Pol. XVI 27, 4.

37 Pol. XVI 34.

38 Pol. XVI 35.

39 V. F. W. Walbank, ‘Roman declaration of war,’ Cl. Ph. 1949, 19.

40 Pol. XVI 25, 4.

41 (A) XXXI 8, 1–4; 9, 5–10; 14, 1.

42 XVIII 38, 4–9. Tite-Live (P) XXXIII 13, 7–12. Sur cette double question: (a) le traité de 212 (211) était-il en vigueur en 206 ou non? (b) s'il était en vigueur, donnait-il raison aux révindications etoliennes de 197 ou à la thèse de Flamininus? v. la mise au point de Will, E., Histoire politique du monde hellénistique (323–30 av. J.-C.) II 2 (1982), 163Google Scholar.

43 On peut cependant se demander si les ambassadeurs romains ont en réalité employe l'expression de la 1. 3 ou si elle n'exprime que l'interprétation de leur phrase par les Rhodiens.

44 Tite-Live (A) XXXI 2, 1. Appien, Maced. 4, 2.

45 E. Gruen a récemment montré que le sens grec de πίστις a été compatible avec les valeurs romaines: Greek πίστις and Roman fides’, Athenaeum 60 (1982), 5068Google Scholar.

46 Sur ce passage v. les commentaires de J. et L. Robert, Bull. ép. 1969, 498.

47 A. H. McDonald–F. W. Walbank, loc. cit. (n. 35) 192–7; F. W. Walbank, loc. cit. (n. 39) 15–19; W. Dahlheim, loc. cit. (n. 31) 174–9.

48 Nous croyons, en effet, que la mention détaillé du temple de Zeus Capitolin a bien sa raison d'être: elle voulait souligner l'importance et le rôle de ce sanctuaire dans la politique extérieure de Rome.

49 Nous empruntons cette expression à Holleaux, M., Etudes d'épigraphie et d'histoire grecques, v (1968), 346Google Scholar.

50 V. l'exposé de W. Dahlheim, loc. cit. (n. 31) 255–6 que le nouveau document paraît étayer.

51 V. otamment M. Holleaux, Etudes, V, 16–19 et Petzold, K.-E., Die Eröffnung des 2. römischmaked. Krieges (1940), 81Google Scholar.

52 Walbank, V. F. W., Philip V of Macedon (1967), 312–13Google Scholar; cf. les remarques de J. P. V. D. Balsdon, loc. cit. (n. 35) 36.

53 Pol. XVI 26, 9. Tite-Live (P) XXXI 15, 8. V. F. W. Walbank, Commentary on Polybius, ad loc. cit.

54 Avec un esprit doux!

55 Cela ne veut pas dire qu'en grec le mot πίστις ne peut pas, selon les cas, désigner aussi la soumission; v. les exemples réunis et commentés par E. Gruen, loc. cit. (n. 45) 64–5.

56 F. W. Walbank, loc. cit. (n. 52) 312. R. Werner, loc. cit. (n. 35) 542 avec le n. 139. J. Briscoe, loc. cit. (n. 31) 44.

57 (A) XXXI 1, 10.

58 Sur le schéma livien v. J. P. V. D. Balsdon, loc. cit. (n. 35) 35–7; cf. cependant la discussion de J. Briscoe, loc. cit. (n. 35) 42–5.

59 V. la n. 52. Selon J. Briscoe. loc. cit., 44, W. V. Harris, War and imperialism in republican Rome 327–70 B.C. (1979), 217, n. 2, entre autres, la mission menée par Céphisodoros peut probablement être identifiée avec la ‘deuxieme’ ambassade athénienne de Tite-Live (A) XXXI 5, 5–7; cf. F. W. Walbank, loc. cit. (n. 53) ad XVIII 10, 11.

60 M. Holleaux, Rome, la Grèce…, 265. Id., Etudes, V, 9–28. F. W. Walbank, Philip V, 311–12. L'analyse de J. Briscoe, loc. cit. (n. 31) 43, plaide aussi en ce sens.

61 Pol. XXI 4–5. Tite-Live XXXVII 6–8.

62 Pol. XXI 25–32. Tite-Live XXXVIII 1–11; 28, 5–11; 29.

63 Mais on comprend difficilement, comme dans l'hypothèse ‘athénienne’, pourquoi leur nom ne figure pas à la place convenable.

64 XXI 25, 10–11; 26–31.

65 XXI 25, 10; cf. 29, 9; 30, 8.

66 Pol. XXX 5, 6.

67 Mais v. surtout Rome, la Grèce…, passim; sur l'emendatio v. pp. 38–44.

68 Cités par H. H. Schmitt (cf. la n. suivante), 4 avec les n. 4–5. V. les correction s differentes proposées par G. De Sanctis, Riv. Fil. 1935, 72–3 et par E. Manni, Par. Pass. II (1956), 190.

69 Rom und Rhodos, München. Beitr. zur Papyrusf. und ant. Rechtsgeschichte 40, 1–49.

70 V. les différentes opinions citées par D. Musti, ‘Polibio negli studi dell'ultimo ventennio (1950–1970)’, ANRW 12 (1972), 1133–4 et par F. W. Walbank, loc. cit. (n. 53) ad XXX 5, 6.

71 Inutile de reprendre ici la question réglée depuis L. E. Matthaei et A. Heuss sur amicus, amicus et socius, socius et foederatus.