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L'archéologie du de re Publica (2, 2, 4–37, 63): Cicéron Entre Polybe et Platon*

Published online by Cambridge University Press:  24 September 2012

J.-L. Ferrary
Affiliation:
Université de Paris IV

Extract

Les deux premiers livres du De re publica de Cicéron traitent de la meilleure forme de gouvernement. Protagoniste du dialogue, Scipion Émilien fait d'abord un exposé théorique sur les trois constitutions simples, leurs déviations, leur instabilité profonde, et indique à plusieurs reprises qu'aucune d'entre elles, pas même la monarchiquc qu'il place au-dessus des deux autres, ne saurait égaler celle qui unit les principes monarchique, aristocratique et démocratique en une constitution mixte et tempérée. C'est ce qu'il se propose de confirmer dans le second livre, en prenant cette fois l'exemple de la cité romaine, et en montrant comment les Anciens ont su mettre progressivement en place cette forme idéale de gouvernement, pendant les trois premiers siècles de l'histoire de la ville. De cette ‘archéologie romaine’, le palimpseste de la Bibliothèque Vaticane publié en 1822 par A. Mai nous a conservé de très importants fragments, qui permettent d'en reconstituer les grandes lignes. Le but de la présente étude n'est pas tant d'apporter une nouvelle contribution à la Quellenforschung du De re publica que de préciser, en les confrontant avec celles de deux auteurs qui figurent incontestablement au nombre des sources du dialogue, les conceptions de la constitution mixte et du rôle de l'homme politique qui se trouvent exprimées dans l'archéologie du livre 2.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © J.-L. Ferrary 1984. Exclusive Licence to Publish: The Society for the Promotion of Roman Studies

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References

1 Nous utilisons par commodité le terme d'archéologie, bien qu'il ne se trouve ni bien sûr chez Cicéron, ni même dans le livre 6 de Polybe ou le livre 3 des Lois de Platon. Pour le texte du De re publica, nous adoptons la numérotation des chapitres et des paragraphes de la 7ème édition de K. Ziegler (1969).

2 Non. 526, 10 ( = Cic., rep. 2, 53). Ce fragment ne doit pas être corrigé, et doit être inséré entre 43 et 44 (A. Grilli, PP 13 (1958), 131–4).

3 ‘Liber populus’, 55 et 56; ‘liberatus a regibus’, 57.

4 Toutes les mesures attribuées à Valerius, et non pas seulement l'abaissement des faisceaux devant le peuple, sont donc essentiellement symboliques; le caractère royal de l'imperium consulaire ne subit de leur fait aucun amoindrissement réel.

5 On comparera 56 (concernant les années 509–495): ‘omnia summa cum auctoritate a principibus cedente populo tenebantur’, et 61 (concernant les années 493–52): ‘cum summa esset auctoritas in senatu, populo patiente atque parente’.

6 L'étendue de la lacune interrompant 63 (environ 56 lignes, 2 pages de l'édition Teubner) ne permet guère d'y inclure que la fin du récit de la chute des décemvirs, l'exposé des mesures qui scellèrent la réconciliation nationale, et quelques réflexions conclusives. La publication des fastes en 304 par l'édile Cn. Flavius (Att. 6, 1, 8) avait dû être mentionnée par Cicéron dans une partie précédente de l'archéologie (Heck, E., Die Bezeugung von Ciceros Schrift De re publica (1966), 23Google Scholar), et la dictature de Cincinnatus en 439 (Serv., ad G. 3, 125), quand Sp. Maelius accusé d'adfectatio regni fut tué par Servilius Ahala, devait l'être dans les réflexions sur la tyrannie qui suivaient l'évocation du règne de Tarquin, entre 49 et 50 (Heck, 224), ou plus vraisemblablement au début du livre 6, dans un développement qui dénonçait le rôle des démagogues (2b–d), contenait d'autres exemples historiques (2a), et s'achevait sur l'éloge du meurtre de Ti. Gracchus par Scipio Nasica (8).

7 Niebuhr, B. G, Römische Geschichte I 2, 1827Google Scholar; Taeger, F., Die Archäologie des Polybios (1922)Google Scholar.

8 Pöschl, V., Römischer Stoat und griechisches Staatsdenken bet Cicero (1936), 4795Google Scholar.

9 Fritz, K. von, The Theory of the Mixed Constitution in Antiquity (1954), 137–43 et 419–21Google Scholar.

10 Notamment l'article publié en collaboration avec C. O. Brink, ‘The Construction of the 6th Book of Polybius’, CQ 48 (1954), 97–122, et les pages consacrées au livre 6 dans A Historical Commentary on Polybius I (1957)Google Scholar, et dans Polybius (1972).

11 On ne peut guere comparer que Pol. 6, 11 a, 7 et Cic. 2, 20, 35. Il y a d'évidentes similitudes (en particulier le thème de la culture de Tarquin, absent de Liv. 1, 34 et Dion. 3, 48, mais qui se trouve aussi chez Diod. 8, 31, dont la source immédiate n'est vraisemblablement pas Polybe comme le croyait Taeger); la caractérisation de Tarquin présente cependant d'un texte à l'autre d'assez notables différences, signalées d'ailleurs par Taeger (op. cit. (n. 7), 56–8).

12 La date de 450 est fournie par Pol. 6, 11, 1: . L'édition Büttner-Wobst du livre 6 (1889) dépendait encore de l'édition Heyse des excerpta de sententiis (1846), qui indiquait Καί devant et supposait done un nombre inconnu d'années X + 30 à partir de 480. Le texte que nous citons, et qui met fin à bien des controverses inutiles, est celui qu'a donné Boissevain d'après une nouvelle collation du Vat. gr. 73 (1906), et que R. Weil a adopté dans son édition du livre 6 (1977).

13 Niebuhr, , Römische Geschichte III (1832), 264Google Scholar; Mommsen, Th., Römische Forschungen II (1879), 221–90Google Scholar; Ed. Meyer, ‘Untersuchungen über Diodors römische Geschichte’, Rh. Mus. 37 (1882), 610–27; Geschichte des Altertums V (1902), 139Google Scholar. L'antériorité par rapport à Pison repose sur un argument dont la fragilité a été montrée par A. Klotz, ‘Diodors römische Annalen’, Rh. Mus. 86 (1937), 220–1.

14 F. Altheim, ‘Diodors römische Annalen’, Rh. Mus. 93 (1950), 267–86; Gelzer, M., Gnomon 1956, 84Google Scholar = Kleine Schrijten III (1964), 196Google Scholar.

15 Le texte des manuscrits est le suivant (12, 25, 3): . L'idée ne peut être ‘quodsi forte dissensio inter tribunos oriatur, non impediri hoc illos, quominus interea temporis magistratu fungerentur’ (Wesseling, 1746, encore suivi par M. Casevitz, 1972), et Madvig a proposé la correction et l'interprétation qui s'imposaient (Adversaria critica I (1871), 491Google Scholar): ‘ridicule interpretantur de continuando magistratu, in qua re nulla erat consensus dissensusue uis; de nominatiuo () soloeco tacent. Scribendum est : non impediri, quod agatur et propositum sit, quin ratum sit’.

16 Badian, E., ‘Tiberius Gracchus and the Beginning of the Roman Revolution’, ANRW I, 1, 497501Google Scholar.

17 Selon Madvig, ‘male intellexit Diodorus quod legerat, in dissensu plus ualere intercessorem, ratam esse intercessionem’. Meyer (Rh. Mus. 37, 619–20) suppose également ‘eine falsche Uebersetzung der Vorlage durch Diodor’, et pour lui faire dire néanmoins que ‘soll das Verbot dem Gebot vorangehn’, il propose de comprendre = intercedentem. Mommsen enfin, tout en adoptant la correction de Madvig, supprime hardiment la négation μἡ: ‘so soll gelten die Verhinderung des im Rede stehenden Beschlusses’ (Staatsr. II, 13(1887), 280 n. 2). L'étude de Badian citée supra a montré que cette théorie du primat de l'intercession n'allait aucunement de soi. Nous proposons de nous en tenir à la correction minime de Madvig, et d'admettre que la source de Diodore formulait un principe d'inspiration popularis: ‘si dissentiant tribuni plebis, quod in medio sit non intercedi quominus ratum sit’.

18 Les tribuns sont qualifiés de , l'accent étant mis sur leur maior potestas sans tenir compte de la hiérarchie officielle des magistratures. Cf. les remarques Catalano, de P. (‘La divisione del potere a Roma’, Studi G. Grosso VI (1974), 678–9Google Scholar) sur l'inspiration opposée des libri de potestatibus de M. Junius Gracchanus et des libri magistratuum de C. Sempronius Tuditanus.

19 Etant admis le principe d'une composition unitaire du livre 6 avant 146.

20 Timpe, D., ‘Le Origini di Catone e la storiografia latina’, Mem. Ace. Patavina 1971, 20–2Google Scholar; ‘Fabius Pictor und die Anfänge der römischen Historiographie’, ANRW I, 2, 938–40.

21 En ce sens Kierdorf, W., ‘Catos Origines und die Anfänge der römischen Geschichtsschreibung’, Chiron 10 (1980), 212–13Google Scholar; cf. cependant les conclusions très prudentes d'Astin, A.E., Cato the Censor (1978), 212–19Google Scholar.

22 cf. la mise en garde sur ce point d'Astin, op. cit., 225–7.

23 Rawson, E., ‘Cicero the Historian and Cicero the Antiquarian’, JRS 62 (1972), 36Google Scholar.

21 Pol. 6, 5, 4–9, 9, cf. Cic., rep. 1, 65 et 68.

25 Ces textes nous paraissent exclure aussi bien l'interprétation proposée par Taeger d'une espèce d'anacyclosis à l'intérieur de la constitution mixte, que l'opposition radicale supposée par Pöschl entre anacyclosis et mise en place d'une constitution mixte. Cf. F. Walbank, CQ 1954, 120–1; Comm. 1, 650 et 664, ainsi que les remarques de P. Pédech sur la durée impartie aux différents régimes dans la théorie de l'anacyclosis en fonction de l'exemple romain (La Méthode historique de Polybe (1964), 314).

26 V. Pöschl, Römischer Staat, 88 et 95 n. 94; F. Walbank, CQ 1954, 114; Comm. 1, 660; Polybius, 150.

27 Dion. 2, 14. E. Gabba, ‘Studi su Dionigi di Alicarnasso I’, Athen. 38 (1960), 175–223. L'inspiration syllanienne de ce chapitre de Denys en nous paraît pas avoir été véritablement remise en cause par Balsdon, J. P. V. D., ‘Dionysius on Romulus: a Political Pamphlet?’, JRS 61 (1971), 1827Google Scholar.

28 L'insistance avec laquelle Cicéron souligne que ‘tamen excellit regium nomen’ (43 et 50) n'a pas son équivalent chez Denys; et si la gérousia lycurguéenne posséde chez Cicéron summam consilii (50), Denys va plus loin en écrivant que Le rapprochement qui s'impose néanmoins entre Cicéron et Denys se trouve déjà chez Bux, E., Das Probuleuma bei Dionys von Halikarnass (1915), 7683Google Scholar.

29 Walbank, F., Polybius, 149Google Scholar.

30 Taeger, op. cit. (n. 7), 84–5 et 143.

31 Liv. 3, 9–31 et Dion. 10, 1–52. Quant à Diodore, il est muet sur ces années de l'histoire romaine, et nous ignorons done quelle était la tradition suivie par sa source.

32 Varr., L.L. 5, 81: ‘tribuni plebei, quod ex tribunis militum primum tribuni plebei facti qui plebem defenderent, in secessione Crustumerina.’ Mazzarino, S., ‘Note sul tribunato della plebe nella storiografia romana’, Helikon 1971/1972, 110–19Google Scholar ( = Index (1972), 181–5).

33 cf. notamment Nippel, W., Mischverfassungstheorie und Verfassungsrealität in Antike und früher Neuzeit (1980), 154–6Google Scholar.

34 2, 28, 50: ‘imperti etiam populo potestatis aliquid, non satiaris eum libertate sed incenderis cupiditate libertatis.’ Cf. deux formules de Scipion dans le livre 1: ‘uix particeps libertatis potest esse multitudo cum omni consilio communi ac potestate careat’ (43); la constitution idéale exige qu'il y ait ‘quasdam res seruatas iudicio uoluntatique multitudinis’ (69). La libertas ne se réduit done pas à la prouocatio ou à l'auxilium tribunitien, et le suffragium en est aussi, dès l'origine, indissociable (cf. 25, 31, etc.).

35 Plebs n'est employée que 4 fois par Cicéron, et toujours dans des contextes plus sociaux que proprement politiques (16, 58, 59 et 63). Face à populus, on trouve essentiellement trois termes: senatus, patres et principes, les deux derniers s'identifiant pratiquement au premier (cf. 14, 23, 56). On ne trouve que 2 fois nobilis(simus) (56 et 62) et optimates/optimus quisque (15 et 23), ce qui est d'autant plus remarquable que dans le livre 1 optimates apparaissait plus souvent encore que principes pour désigner les détenteurs d'un pouvoir aristocratique.

36 Paananen, U., Sallust's Politico-social Terminology, Ann. Ac. Sc. Fennicae 175 (1972)Google Scholar.

37 ‘Si magistratus in populi Romani esse potestate debent…’ (de or. 2, 167, d'après le Pro Norbano d'Antoine: cf., sur l'inspiration de ce discours, notre étude sur ‘Les Origines de la loi de majesté à Rome’, CRAI 1983, 556–71). ‘In auctoritate senatus’: Mommsen, Staatsr. III, 1034 n. 2.

38 Mêm e conception déjà dans rhet. Her. 4, 47: ‘senatus est officium consilio ciuitatem iuuare, magistratus est officium opera et diligentia consequi senatus uoluntatem, populi est officium res optumas et homines idoneos maxime suis sententiis diligere et probare’.

39 Sest. 137: ‘(senatus) auctoritate uti magistratus et quasi ministros grauis consilii esse uoluerunt (maiores)’.

40 Pöschl, V., Römischer Staat, 1723Google Scholar, et déjà Henkel, H., Studien zur Geschichte der griechischen Lehre vom Staat (1872), III n. 22.Google Scholar

41 Cette philia ne diffère guère de homonoia (cf. 4, 759b; Alc. ma. 126c). Assurée dans une monarchie par l'octroi d'une part de liberté (694a, 697c) et dans une démocratie par l'obéissance aux lois et aux magistrats (698b–c, 699c), elle dépend en tous les cas d'une ‘juste proportion de sujétion et de liberté’ (694c, 698a–c).

42 La caractérisation platonicienne de l'éphorat comme (692a) doit être interprétée en fonction d'un texte immédiatement antérieur (690–c), où le tirage au sort est justifié comme expression de la volonté divine. L'interprétation de cette formule dans un sens démocratique pouvait toutefois se réclamer d'autres passages des Lois (6, 756e, 759b), et semble déjà connue d'Aristote (Pol. 2, 6, 1265b 33 sq.). Cf. Morrow, G. R., Plato's Cretan City (1960), 540–2Google Scholar.

43 Théopompe: Cic., rep. 2, 58 et leg. 3, 16; Arist., Pol. 5, 11, 1313a 25sq.; cosmes et éphores: Cic., rep. 2, 58; Arist., Pol. 2, 10, 1272a 5sq. (mais aussi Ephore, Fr. Gr. Hist. 70 F 119); Sparte et Carthage: Cic., rep. 2, 42; Arist., Pol. 2, 11, 1272b 24sq. et 4, 7, 1293b 7sq. (mais aussi Isocr., Nic. 24). On trouve également chez Arist. (2, 9, 1271a 20sq.) une critique de la monarchie héréditaire spartiate qui n'apparaît pas chez Platon mais se trouve développée chez Cic. (rep. 2, 24).

44 et (693d); et (693e); et (698b).

45 cf. (pace Morrow, op. cit. (n. 42), 539) Th. Cole, ‘The Sources and Composition of Polybius VI’, Historia 1964, 472; G. Aalders, J. D., Die Theorie der gemischten Verfassung im Altertum (1968), 94–6Google Scholar; W. Nippel, op. cit. (n. 33), 129.

46 (694a) — (692a ); (698b) — (694a).

47 ‘quod est ex his quae prima dixi moderatum et permixtum tribus (1, 45); ‘id quod erit aequatum et temperatum ex tribus primis rerum publicarum modis’ (1, 69); ‘ex tribus generibus illis… confusa modice’ (2, 41); ‘quod e tribus primis esset modice temperatum’ (2, 65, cf. leg. 3, 17: ‘modica et sapiens temperatio’); a contrario: ‘ita mixta… ut temperata nullo fuerint modo’ (2, 42).

48 J. Michelfeit, ‘Der König und sein Gegenbild in Ciceros Staat’, Philol. 108 (1964), 262–86. Cette étude nous paraît importante, même si nous ne pouvons en accepter la thèse principale (qu'en 2, 51 huic désigne le roi, et non pas le tyran comme on l'admet généralement).

49 Il ne faut pas bien sûr exagérer les contradictions entre les livres 1 et 2. La dégénérescence de la monarchie en tyrannie faisait déjà l'objet d'allusions dans le livre 1 (58, 62 et 65); le danger de révolution démocratique en 509 n'est pas nié dans le livre 2 (53); surtout, ainsi que l'a souligné K. Büchner (Stud. z. röm. Literatur II (1962), 70 et 85–6), l'éloge de la monarchie dans le livre 1 déjà n'est pas dépourvu d'ambiguïtés.

50 Pöschl, V., Römischer Staat, 28–9Google Scholar.

51 Il n'y avait eu précédemment que quelques allusions à cet idéal du rector (notamment 1, 45), dont le nom même apparaît pour la première fois en 2, 51 (K. Büchner, op. cit. (n. 49), 124–8).

52 L. Perelli, ‘Natura e ratio nel II libro del De re publica ciceroniano’, RFIC 100 (1972), 295–311, et ‘Note sul tribunato della plebe nella riflessione ciceroniana’, QS 5 (1979), 285–303; Girardet, K. M., ‘Ciceros Urteil über die Entstehung des Tribunates als Institution der römischen Verfassung’, Bonner Festgabe J. Straub (1977), 179200Google Scholar.

53 L. Perelli (1972), 303–7. ‘Defuit fortasse ratio’ est ensuite expliqué par ‘fuerat fortasse aliqua ratio…; quo tum consilio praetermisso…’

54 L. Perelli (1972), 298–303, et déjà Pöschl, V., Römischer Staat, 95–9Google Scholar. Cette interprétation repose en particulier sur 2, 30 (‘si progredientem rem publicam atque in optimum statum naturali quodam itinere et cursu uenientem uideris’), dont le caractère métaphorique n'a pas été reconnu (cf. Girardet, 182–3 et OLD, s.v. quidam, 3).

55 Girardet, 182 et n. 14; 187–91.

56 cf. 1, 45 et surtout 2, 45 (‘hic ille iam uertetur orbis, cuius naturalem motum atque circuitum a primo discite adgnoscere: id enim est caput ciuilis prudentiae…, uidere itinera flexusque rerum publicarum, ut cum sciatis quo quaeque res inclinet retinere aut ante possitis occurrere’).

57 Girardet, 187–9.

58 Girardet, 194–6.

59 Perelli (1972), 301 et 308; (1979), 288 et 294. Contra Girardet, 193–6 et 199.

60 Airsi, tandis que Scipion reconnaissait l'erreur initiale commise en 494 pa r les principes, Marcus, dans la disputatio du De legibus où il se fait contre Quintus l'avocat du tribunat, ne veut-il voir que la façon dont les maiores surent reprendre le contrôle de la situation (Leg. 3, 24).

61 Nous ne croyons pas qu'on puisse parler, d'un dialogue à l'autre, d'‘involuzione reazionaria del pensiero politico di Cicerone’ (L. Perelli, QS 1979, 291). Ainsi que l'a d'ailleurs montré Schmidt, P. L. (Die Abfassungszeit von Ciccros Schrift über die Gesetze, 1969)Google Scholar, le De legibus a été conçu comme l'indispensable complément du De re publica et composé immédiatement après lui, même s'il ne put être achevé avant le proconsulat de Cilicie, et si son auteur renonça ensuite à le parfaire et à le publier quand les circonstances historiques étaient devenues tout autres.

62 Sur l'origine relativement ancienne de cette tradition, voir Ogilvie, R. M., A Commentary on Livy, Books 1–5 (1965), 497–8Google Scholar. Tout autre est la tradition représentée par Diodore (12, 25), qui ignore même la loi de prouocatione, et dont nous avons vu qu'elle est plus récente qu'on l'a souvent prétendu.

63 Caes., BC 1, 5, 1. L'hypothèse assez répandue d'une restriction du droit d'intercession se fonde sur un seul texte (Cic, II Verr. 1, 155), probablement mal interprété: cf. Lintott, A. W., ‘The quaestiones de sicariis et ueneficis and the Latin Lex Bantina’, Hermes 106 (1978), 127Google Scholar.

64 Liv., per. 89; ‘Sulla… tribunorum plebis potestatem minuit et omne ius legum ferendarum ademit’. Contra, Mommsen, Staatsr. II, 13, 312. Nous nous permettons de renvoyer sur ce point à notre étude sur la loi Antonia de Termessibus, à paraître dans la revue Athenaeum, N.s. 63 (1985), fasc. 3–4.

65 Pompée: ‘sapientis autem ciuis fuit, causam nec perniciosam et ita popularem ut non posset obsisti perniciose populari ciui non relinquere’ (leg. 3, 26); Valerius et Horatius: ‘hominum concordiae causa sapienter popularium’ (rep. 2, 54).

66 Pompée: ‘non solum ei quid esset optimum uidendum fuisse, sed etiam quid necessarium’ (leg. 3, 26). Tribunat et liberté en général: ‘id quod fieri natura rerum ipsa cogebat…’ (rep. 2, 57); ‘(ius consulare) superbius populo et uiolentius uideri necesse erat’ (leg. 3, 17); ‘aut exigendi reges non fuerunt, aut plebi re, non uerbo danda libertas’ (leg. 3, 25).

67 ‘(Libertas) tamen sic data est ut multis <institutis> praeclarissimis adduceretur (plebes) ut auctoritati principum cederet’ (leg. 3, 25, cf. rep. 2, 59); ‘ita libertatem istam largior populo ut auctoritate et ualeant et utantur boni… Libertatis species datur, auctoritas bonorum retinetur, contentionis causa tollitur’ (leg. 3, 38–9).

68 Lois 6, 756e–758a (les mots de la famille d' revenant quatre fois dans les 12 dernières lignes).

69 De même qu'inversement la constitution mixte et tempérée ne peut être renversée ‘sine magnis principum uitiis’ (1, 45, 69).

70 Morrow, G. R., ‘The Demiurge in Politics: The Timaeus and the Laws’, Proc. Amer. Philosoph. Assoc. 27 (1954), 523CrossRefGoogle Scholar; Brisson, L., Le Même et l'Autre dans la structure ontologique du Timée de Platon (1974), 50–4Google Scholar.

71 Plut., Phoc. 2, 7–9:

72 Richter, W., ‘Einige Rekonstruktions- und Quellenprobleme in Cicero De re publica’, RFIC 97 (1969), 273–95Google Scholar. La reconstruction de la fin du livre 2 proposée par Pöschl, V. (Römischer Staat, 120–7)Google Scholar, et selon laquelle la naturae imago serait l'âme de l'homme d'État avisé (67), reposait sur l'hypothèse de Ziegler, d'une lacune de deux folios seulement entre 66 et 67.

73 G. R. Morrow, ‘Necessity and Persuasion in Plato's Timaeus’, Philos. Rev. 59 (1960) (repris dans Studies in Plato's Metaphysics, ed. Allen, R. E. (1965), 437Google Scholar).