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Sur la chronologie de la vie et des oeuvres d'Eunape de Sardes
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2013
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En divers passages de ses Vies des philosophes et des sophistes, Eunape de Sardes livre des indications autobiographiques qui ont permis à certains historiens de dater plusieurs événements de sa vie. Dans sa seizième année (63.24–25=485B; 79.14–15=493B), Eunape fut envoyé par sa famille à Athènes pour étudier la rhétorique. A son arrivée, il fut enrôlé parmi les disciples du sophiste Prohérésius (64.8–65.14=485–6B; 79.15–16=493B). Le maître était alors, ainsi qu'il l'apprit lui-même à Eunape, dans sa quatre-vingt-septième année (63.25–64.1=485B). ‘Après une cinquième année’ (79.17=493B), Eunape ‘avait envie d'aller en Égypte’ (ἠπείγετο…εἰς τὴν Αἲγυπτον), sans doute pour poursuivre ses études, ‘mais ses parents en le rappelant en Lydie l'en empêchèrent’ (οἱ δὲ πατέρες καλοῦντες ἐπὶ Λυδίας ἐξεβιάσαντο); en fait, ‘une chaire de sophiste lui était proposée’ (κἀκείνῳ μὲν σοϕιστκὴ προὔκειτο) (79.17–20=493B). Prohérésius mourut quelques jours plus tard (79.20–21=493B).
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- Copyright © The Society for the Promotion of Hellenic Studies 1980
References
1 Toutes les références au texte d'Eunape sont faites à la page et à la ligne de l'édition G. Giangrande (Rome 1956); elles sont suivies de la page de la seconde édition de Boissonade (Paris 1849), rappelée dans les marges de l'édition de Mme W. C. Wright (Loeb 1952).
2 Grég. Naz., Or. iv 6Google Scholar dit que la loi fut promulguée au début du règne de Julien. En tous cas, une constitution datée du 17 juin 362 (Cod. Theod. xiii 3.5) fait connaître en partie le dispositif de cette loi. Voir Julien, Epist. lxi B, 72.6–25Google Scholar Bidez.
3 Jones, A. H. M., Martindale, J. B. & Morris, J., The Prosopography of the later Roman Empire i (Cambridge 1971) 296Google Scholar. On trouve déjà, à une année près, la même datation chez Schmid, W., ‘Eunapios’, RE vii. 1 (1907) 1121–7Google Scholar; Wright (n. 1), introduction à son édition, 319; Momigliano, A., ‘Eunapius’, OCD 2 (1972) 416Google Scholar; Opelt, I., ‘Eunapios’, Reallex.für Ant. u. Christ, vi (1966) 928–36Google Scholar.
4 On pourrait également dater l'arrivée ďEunape cinq années avant la mort de Prohérésius, mais les dates que fournissent les encyclopédies pour cet événement (367 ou 368) sont elles-mêmes déduites de la date ďarrivée ďEunape à Athènes. Voir Muratori, L. A., Anecdota graeca (Padoue 1709) 2Google Scholar; Ensslin, W., ‘Proairesios’, RE xxii. 1 (1957) 30–2Google Scholar; Wright (n. 1) 330.
5 Dans l'Introduction de sa Chronique (FHG iv [1868] fr. 1), Eunape s'engage à rapporter les événements dans le cadre de chaque règne impérial sans les dater de façon plus précise selon l'année et le mois. Voir ‘Les intellectuels païens dans l'Empire chrétien selon Eunape de Sardes’ (Rapport de conférence), Ann. ÉPHÉ 1977/8 (Ve section) lxxxvi [1979] 297–303.
6 Lib., Epist. 728Google Scholar.
7 Lib. Or. xviii 160.
8 Petit, P., Les Étudiants de Libanius. Un professeur de faculté au Bas Empire (Paris 1957) 77–9Google Scholar. Les traductions des deux passages précédemment cités de Libanios sont empruntées à cet ouvrage (78).
9 Ibid. 79; voir aussi le tableau de la page 71.
10 Schmid: ‘16 Jahre alt im 361/362’. Wright situe la naissance ďEunape en 346 et l'arrivée à Athènes en 362 (c'est du moins ce qu'il faut conclure du fait qu'elle date le retour ďEunape à Sardes et la mort de Prohérésius en 367); Eunape n'était donc pas dans sa seizième année, mais avait déjà 16 ans accomplis. Opelt: ‘16 jährig’. PLRE: ‘aged 16 in 361/362’. Walden, J. W. H., The Universities of Ancient Greece (Londres 1912) 293Google Scholar n. 1: ‘Eunapius was sixteen’.
11 Ainsi Porphyre dit que lors de son arrivée à Rome en la dixième année du règne de Gallien, Plotin avait environ 59 ans (Vita Plot. 4.7–8); à la fin du même chapitre, évoquant le même événement, il affirme que lorsqu'il a rencontré Plotin pour la première fois, ce dernier était dans sa cinquante-neuvième année (4.67–8). Pour ďautres exemples, voir Carter, J. M., ‘Eighteen years old?’, BICS xiv (1967) 51–7Google Scholar et les témoignages que nous avons présentés dans notre contribution ‘Le Système chronologique de la Vie de Plotin par Porphyrey’, à paraître dans un ouvrage collectif qui comprendra un index complet du vocabulaire de la Vita Plotini.
12 Jérôme, Chronique année 363Google Scholar; 242.24—243.1 Helm.
13 Cod. Theod. xiii 3.6.
14 Ceci ressort ďun certain nombre de détails dans le récit. En arrivant à Athènes, Eunape est ‘associé au groupe des élèves’ de Prohérésius (79.16=493B). Le capitaine du navire athénien sur lequel Eunape avait traversé était un ami de Prohérésius et il profita ďune arrivée nocturne au Pirée pour amener tout son monde directement chez le sophiste, avant que les élèves des autres maîtres aient pu les racoler. En arrivant chez Prohérésius, les nouveaux venus sont accueillis par des parents du maître (65.3=485B) et par la ‘jeunesse’ de l'école (νεότησ 65.9=486B). Comme Eunape est souffrant à son arrivée, Prohérésius demande à ses élèves les meilleurs et les plus musclés (66.10–11=486B) de veiller à ce que son initiation se fasse en douceur.
15 Si Prohérésius avait repris son enseignement dès la mort de Julien et si Eunape était arrivé dès septembre 363, ce dernier n'aurait sans doute pas trouvé ďaussi nombreux condisciples.
16 Nous traduisons <ἐν> τόπῳ ďaprès la conjecture de Giangrande.
17 Contrairement à Jérôme qui présente Prohérésius comme un chrétien, Eunape ne prend pas à son compte cette opinion concernant le christianisme de Prohérésius. Nous montrerons ailleurs qu'on aurait tort de récuser trop rapidement son témoignage. Voir pour l'instant le rapport de conférence signalé plus haut (n. 5) 301–3.
18 Au fr. 28, Eunape distingue entre les événements anciens qui ont précédé son époque et pour lesquels il lui a fallu s'en remettre aux ouvrages de ses prédécesseurs, ainsi qu'aux traditions non écrites, et les événements contemporains à propos desquels il s'engage à respecter la vérité. Ce fragment est apparemment tiré de la section consacrée à Jovien. Eunape ferait donc commencer sa conscience historique avec le règne de Jovien.
19 ‘Quintum Kalendas Iulias’ Amm. Marc, xxv 5.1.
20 Id. xxvi 1.7.
21 Id. xxvi 4.3.
22 L'époque à laquelle pense Eunape est ďailleurs assez circonscrite dans le temps, car Maxime fut bientôt réhabilité grâce aux bons soins de Cléarque, Proconsul ďAsie (voir PLRE s.v. ‘Clearchus I’). Or, ce dernier détint ces fonctions en 366/7.
23 Nilsson, M. P., Die hellenistische Schule (München 1955) 34–42Google Scholar.
24 Sauf dans des contextes affectifs particuliers (la paternité spirituelle du maître à l'égard de ses élèves; l'amour de l'amant pour le jeune homme aimé), on n'appelait pas un jeune de quinze ans et plus, ayant atteint la puberté, un enfant. Il est donc impensable que le ‘passage’ évoqué par Eunape ait pu se situer à dix-huit ans comme pourrait le suggérer l'institution de l'éphébie athénienne et comme le comprend Ridley, R. T., ‘Eunapius and Zosimus’, Helikon ix/x (1969/1970) 575Google Scholar: ‘Eunapius tells us that he was an ephebe in c. 364 (VS 478) and therefore born c. 345/6’
25 IG v. 1 (1913) 1186 (première partie du Ier siècle avant J.C.).
26 Ll. 7 et 11.
27 Ll. 1, 7 et 21.
28 L. 3: τὸν σοφίαν ἀσκοῦντᾳ καὶ εἰς κα[λὰ] π[αίγνι]α Μο[υσῶν]
29 Ll. 7–10. Le mot σοφία apparaît déjà à la ligne 3 (citée n. 28), mais 21–2 invitent peut-être à donner à ce mot un sens moins précis que celui que suppose Tod, (JHS lxxvii [1957] 140)Google Scholar: ἐτῶν θνῄσκῳ δεκ[απέντε]τῆς ἀρετῆς ἐλθὼν τῆ[ς ] μεγάλης ἐπ ᾄκρ[ον]
30 La PLRE, s.v. ‘Eunapius 2’, confondant l'initiation aux mystères ďEleusis dont parle Eunape dans un autre passage (45.8–10=475B) avec cette initiation philosophique survenue dans la vingtième année ďEunape, situe l'initiation à Éleusis en 365/6, quand Eunape avait ‘vingt ans’.
31 Il faut mettre une virgule après ἐλπαιδεύσασ, car Eunape était νέος à son retour ďAthènes, lorsqu'il retrouva Chrysanthe, et non lorsqu'il étudiait avec lui avant son départ (comme le suggère la ponctuation de Giangrande et comme le comprend Wright); il a reçu sa première formation de Chrysanthe quand il était seulement ‘enfant’ (18.10=461B; 90.22=500B).
32 Un contemporain ďEunape, Végèce, Epit. Rei Mil. iv 39Google Scholar; 155.15–157.11 Lang, restreint la ‘secura navigatio’ ‘a die VI. Kal. Iunias (post ortum Pleiadum) usque in diem VIII, decimum Kal. Octobres (in Arcturi ortum)’; il fait commencer l'‘incerta navigatio’ le 10 mars (periculose maria temptantur) et la fait se prolonger ‘usque in tertium idus Novembres’. ‘Ex die igitur tertio idus Novembres usque in diem sextum idus Martias maria claudentur.’
33 Ce terminus post quem nous est fourni par les allusions à l'invasion de la Grèce par Alaric, mais Eunape ne présente par ces événements comme récents et entre temps il avait eu le temps ďécrire et de publier certaines sections de sa Chronique où il parlait déjà de cette invasion.
34 Voir Photius, Bibi. cod. lxxvii, cité aussi par Giangrande xxxix. Ce texte est traduit plus loin, p. 68Google Scholar.
35 En général, ce qui caractérise la Chronique par rapport aux Vies, c'est qu'elle donne des mêmes événements un récit plus détaillé (ἀκριβέστερον 22.19=464B; 41.16=473B; 47.5=476B; 66.17=486B; 88.7=498B). Mais cette plus grande précision reste limitée par le point de vue propre de la Chronique qui s'intéresse à l'histoire générale (τὸ κοινόν 59.2=482B; Chron.fr. 1=Exc. de sent. 1;72.13–14 Boissevain à propos de la Chronique universelle de Dexippe: ὄσα πρός τὸ κοινὸν ἀπάντων ἀνθρώπων ἀξιόλογα plus loin, dans le même fragment, 74.18, Eunapc écrit: διατεταμένως ἐνῆγον μή σιωπᾶν τὰ κοινὰ τῶν ἐργων) et non aux destinées individuelles (τὸ καθ ἔκαστον 59.2=482B; 82.26–83.1=495B). Rien ďétonnant dès lors qu'il faille chercher dans les Vies et non dans la Chronique le récit ἀκριβέστερον de la vie ďun Prohérésius (66.17=486B).
36 Il importe de bien distinguer le problème des périodes historiques rédigées et non rédigées de celui de la datation des différentes parties de la Chronique.
37 Ainsi que l'a suggéré Chalmers, W. R., ‘The vέα ἔκδοσις of Eunapius' Histories’, CQ xlvii (1953) 169Google Scholar qui néglige le passage sur jamblique. Voir plus loin pp. 69–70.
38 II peut sembler surprenant que pour ces deux événements (succession de Constantin et massacre de la famille de Julien), Eunape renvoie aux livres de sa Chronique consacrés à Julien, puisque ce dernier n'a été nommé César que plusieurs années plus tard. Il ne faut cependant pas oublier qu'Eunape n'avait consacré qu'un livre à la période allant de Claude II (268–70) à la proclamation de Julien comme César (355). Il avait pu par conséquent signaler très rapidement des événements qu'il pensait exposer en détail dans sa vie de Julien. Un rappel des antécédents familiaux de Julien et de l'éviction de sa famille de la succession impériale constituait un prologue nécessaire au récit de sa carrière politique. A la fin de son histoire du règne de Valentinien, Ammien Marcellin (xxx 7.1 ss.) consacre de même un bref épilogue à la biographie de l'empereur en remontant à ses origines familiales et à son enfance. Le fr. 14.1 (=Exc. de sent, II; 78.12–20 Boissevain) ďEunape, tiré vraisemblablement du second livre de la Chronique, explique de même qu'il est nécessaire, dans les livres consacrés à Julien, de rappeler les machinations ourdies par Constance contre son César, même si elles ont déjà été mentionnées dans les chapitres consacrés à cet empereur. Ce fragment nous montre donc qu'il y avait bien dans le premier livre une section consacrée à Constance ἐν τοῖς κατὰ Κωνστάντιον et que des événements qui y étaient mentionnés pouvaient être repris dans les livres suivants du point de vue de la biographie deJulien, principal héros de la Chronique (voir n. 55). Il n'y a donc aucune raison de penser avec Chalmers (n. 37) 169 que ce fragment ne se trouvait que dans la seconde édition de la Chronique et qu'il n'y avait aucune section dédiée au règne de Constance dans la première édition.
39 Cette date de 368 n'est qu'approximative; elle résulte de la mention voisine (xxvii 9.8) de la préfecture urbaine de Prétextatus qui occupa cette fonction en 367/8. En fait, le cadre chronologique du livre xxvii ďAmmien est très peu ferme, l'historien survolant successivement les événements de Gaule (xxvii 1.1), d'Italie (3.1), de Thrace (4.1), de Bretagne (8.1), ďAfrique (9.1), ďIsaurie (9.6), de Rome (9.8), de Gaule (10.1), de Rome (11.1), de Perse (12.1), sans parler des excursus. En xxviii 1.1, il revient encore une fois à Rome, à propos ďévénements datés de 366. D'après les Fastes de PLRE, le précédent Vicarius Asiae (Ausone) est devenu Préfet du Prétoire ďOrient en 367 et le suivant, Euserius, exécuté vers 371/2, venait à l'époque de sa condamnation de tenir ces fonctions paulo ante (Amm. Marc, xxix 1.9).
40 La PLRE s.v. ‘Musonius 2’ considère que les deux parties du fr. 45 (Suda et Exe. de sent.) se réfèrent aux mêmes circonstances de la vie de Musonius et s'étonne par conséquent qu'Eunape situe sous Jovien une fonction qu'Ammien permet de dater de 368. De fait, la succession connue des Vicarii Asiae ne laisse pas de place pour Musonius sous Jovien. Mais le passage de la Suda fait sans doute allusion à une étape plus ancienne de la carrière de Musonius, avant qu'il ne devienne Vicarius Asiae.
41 Il est même possible qu'Eunape ait déjà parlé de Musonius dans ses livres sur Julien: on sait par Himérius (Or. xxxix) qu'il fut Vicarius de Macédoine en 362.
42 Ce passage qui n'est pas signalé dans le fr. 25 consacré à Prohérésius est négligé par tous ceux qui à la suite de Müller (FHG) font achever la partie publiée de la Chronique avec les événements de 395/6, ainsi que par T. D. Barnes, ‘The Epitome de Caesaribus and its sources’ (compte rendu de Schlumberger, J., Die Epitome de Caesaribus [München 1974]Google Scholar), CPh lxxi (1976) 266, qui propose de faire arrêter l'ouvrage aux événements de 378 (mort de Valens à Andrinople).
43 T. D. Barnes (n. 42) 266 nie cependant que ces deux dernières références concernent des événements aussi tardifs. Dans un cas, Eunape renverrait à un récit consacré aux comportements inadmissibles des moines chrétiens et non à la destruction du Sérapéion. Dans l'autre cas, pour l'invasion ďAlaric, il renverrait à un livre futur de la Chronique et non à un récit déjà publié. Selon nous, si le passage (39.20–21=472B) parle effectivement des moines chrétiens, ce sont ceux qui furent introduits dans les anciens sanctuaires païens détruits par les hommes de Théophile, ces moines que l'on installa aussi à Canope après la destruction du temple où vivait Antonin, le fils de Sosipatra. C'est de ces moines qui alors (τότε) exerçaient un pouvoir tyrannique que parlait la Chronique. Le contexte historique est donc la destruction des temples ďAlexandrie. L'autre passage qui évoque les malheurs survenus après l'accession à Éleusis ďun Hiérophante indigne, prêtre des mystères de Mithra, les met directement en rapport avec l'invasion de la Grèce par Alaric. De ces malheurs, écrit Eunape, certains ont été racontés, ďautres le seront si la Divinité le permet (τὰ μὲν ἐν τοῖσ διεξοδικοῖς τῆς ἰστορίας εἰρηται τὰ δὲ ἐὰν ἐπιτρέπῃ τὸ Θεῖον λελέξεται 46.3–4=476B). Ces deux textes montrent clairement que la Chronique signalait déjà des événements datés de 392 et de 395/6. Barnes ne minimise la portée de ces passages que parce qu'il veut ramener la composition de la Chronique vers les années 378.
44 Eunape renvoie à la Chronique pour la réalisation des deux aspects de la prophétie de Maxime: la condamnation de tous ceux qui avaient eu connaissance de l'oracle et la mort sans sépulture de Valens (καὶ ταῦτα ἔσχεν οὔτως καὶ ἐν τοῖς δειξοδικοῖς ἀκριβέστερον γέγραπται 55.5–6=480B).
45 La fin du règne de Jovien constitue le terme du livre iii de Zosime (iv 1.1: τὰ μὲν οὖν ἄχρι τῆς Γοβιανοῦ τελευτὴς μεθ᾿ὀν Οὐαλεντινιανὸς ἠρέθη τῶν Ρωμαϊκῶν προεοτάναι πραγμάτων ἐν τῇ πρὸ ταύτης ἀνείληπται βίβλῳ) et du livre xxv ďAmmien. Ce dernier avait même, un temps, décidé d'arrêter là son récit (‘…convenerat iam referre a notioribus pedem, ut…pericula declinentur a veritati saepe contigua…’xxvi 1.1). Cf. Thompson, E. A., The Historical Work of Ammiamis Marcellinus (Cambridge 1947) 87Google Scholar.
46 Grég. Naz. Epitaph, v; Pat. Gr. xxxviii (1858) 13; 1ére édition par Muratori (n. 4) 1. Il faut bien distinguer dans les huit vers consécutifs de l'édition deux épitaphes formant chacune une unité littéraire.
47 Henry traduit: ‘dans l'un (des exemplaires), chacune des deux (éditions) était à part; dans l'autre, elles étaient combinées’.
48 Photius Bibl. cod. lxxvii; trad. R. Henry, modifiée en certains endroits.
49 Excerpta Historica iussu Imp. Constantini Porphyrogeniti confecta, ed. Boissevain, U.Ph., de Boor, C., Büttner-Wobst, Th. (Berlin 1903–1910)Google Scholar. Les fragments ďEunape conservés dans le De Sententiis (iv éd. Boissevain [Berlin 1906]) portent comme titre: ἐκ τῆς ἰστορίας Εὐναπίου Σαρδιονοῦ τῆς μετὰ Δέξιππον νέας ἐκδόσεωσ (71.1–2).
50 Cette explication, proposée par Niebuhr, B. G.Corp. Script. Hist. Byz. i (Bonn 1829)Google Scholar xix, Müller, C.FHG iv (1868)8bGoogle Scholar, Dindorf, L.H.Gr.Min. i (Leipzig 1870)Google Scholar lxxxviii, développée par de Boer, C., ‘Die νéα ἔκδοσις des Eunapios’, RhM xlvii (1892) 321–3Google Scholar, est refusée par Lundström, V.Prolegomena in Eunapii Vitas Philosophorum et Sophistarum (Upsala/Leipzig 1897)Google Scholar. Lundström croit retrouver un vestige de cette seconde édition eunapienne (laquelle se serait étendue aux Vies également) dans la soi-disant recensio lacapeniana de la Vie de Libanius. Sur cette question, voir en dernier lieu: Giangrande, G. ‘On the “Recensio Lacapeniana” of Eunapius’ Sophistarum', Vitae, BRL xxxvi (1953–1954) 386–94Google Scholar.
51 Art. cité (n. 37) 165–70.
52 Le fr. 14.1 (voir n. 38) qui distingue une section consacrée à Constance et une autre à Julien ne prouverait pas le contraire, selon Chalmers (n. 37) 169, car il est emprunté aux extraits byzantins (Exe. de sent. 11), tirés, comme nous l'avons vu, de la seconde édition. Mais la présence ďun passage dans la seconde édition n'implique pas nécessairement son absence dans la première.
53 39.20–1=472B; 46.2–3=476B; 55.5–6=480B; 79.1–2=493B.
54 Voir n. 36.
55 Cf. Chron.fr. 1 (=Exc. de sent 1; 74.21–24 Boissevain): καὶ πάντα γε ἐς τὸν ᾿Ιουλιανὸν ἀναφέρειν ἐδόκει ὄς ἐβασίλευσε μὲν ἐφ᾿ ἠμῶν τὸ δὲ ἀνθρώπινον αὐτὸν ὤσπερ τινὰ θεὸν προσεκύνουν ἄπαντεσ Fr. 8(=Exc. de sent. 5; 76.14–18 Boissevain): τὰ μὲν οὖν ἀπὸ τῆς Δεξίππου συγγραφῆς ἐς τοῦς ᾿Ιουλιανοῦ καθήκοντα <καιροὺσ> (ou <χρόνους >ὡς ἐνῆν μάλιστα διὰ τῶν ἀναγκαίων ἐπι τρέχουσιν ἰκανῶς ἐν τοῖς ἔμπροσθεν δεδήλωται φέρεται δὲ ἐντεῦθεν ὀ λόγος ἐφ ὄνπερ ἐφέρετο ἐξ ἀρχῆς καὶ ἀναγκάζει γε τοῖς ἔργοις ἐνδιατρίβειν . . . Voir aussi l'opinion de Photius Bibi. cod. lxxvii: ἐξαίρει δὲ τοὺς δυσσεβεισ (sc. βασιλέας καὶ τῶν ἄλλων πλέον ᾿Ιουλιανὸν τὸν παραβάτην καὶ σχεδόν τι τὸ τῆς ἱστορίας αὐτῷ εἰς τὸ ἐκείνου ἐγκώμιον συντεθὲν ἐξεπονήθη
56 Cette priorité du cadre chronologique sur la division par règnes explique sans doute qu'Eunape ne renvoie à une section bien définie que pour Julien, auquel était consacrée une division importante de la Chronique. Pour la suite de la Chronique, et déjà pour Constantin, il emploie des modes de référence plus vagues: ἐν τοῖς περὶ ἐκείνου ἐν τοῖς κατ᾿ ἐκεῖνον etc.
57 Qu'est-ce qui a poussé Eunape à interrompre son grand travail pour rédiger ses Vies? Étant donnée la finalité morale et religieuse de son projet historiographique, finalité avouée tant dans la préface de sa Chronique (fr.l=Exc. de sent, 1; 73.10–14 Boissevain: εἰ γάρ ἔσχατος ὄρος τῶν περὶ τὴν ἰστορίαν καλῶν τὸ πολλῶν καὶ ἀπείρων πραγμάτων ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ καὶ διὰ βραχείας ἀναγνώσεωσ πεῖραν λαβεῖν καὶ γενέσθαι γέροντας ἔτι νέους ὄντας δι ἐπιστήμην τῶν προγεγονότων ὤστε τίνα μὲν φευκτέον τίνα δὲ αἰρετέον εἰδέναι κτλ que dans l'Introduction des Vies (5.2–3=455B;. . . παραδοῦναι τοῖς μετᾶ ταῦτα ἠ βουλομένοις ἀκούειν ἠ δυναμένοις ἀκολουθεῖν πρὸς τὸ κάλλιστον), peut-être Eunape aura-t-il estimé que le cadre chronologique et la perspective universelle de la Chronique ne mettaient pas assez directement en valeur les grandes personnalités païennes dont il entendait offrir la vertu à l'imitation et à l'admiration des générations nouvelles. Les Vies pouvaient raconter τὴν συνεχῆ καὶ περιγεγραμμένην εἰς ἀκρίβειαν ἰστορίαν τινὰ . . . τοῦ φιλοσόφου καὶ ῥητορικοῦ βίου τῶν ἀρίστων ἀνδρῶν (4.12–14=454B), sans s'astreindre à respecter la succession des règnes dans lesquels s'étaient inscrits les événements principaux de leur vie.
58 Voir n. 52.
59 L'Exc. de sent. 5 porte en marge: προοίμιον τοῦ Β λόγου (76.14 Boissevain). A la suite du fr. 28, Müller 26 rapporte l'opinion de Mai: ‘Hune locum consideranti vix dubium esse potest, quin Eunapius novum Historiae librum hinc exordiatur’.
60 Notons également que la Chronique qui s'arrêtait selon Photius vers 404, raconte (fr. 87=Exc. de sent. 79–80; 100.27–102.18; 102.19–22 Boissevain) des événements survenus sous l'impératrice Pulchéric (414). Le fragment suivant (fr. 88=Exc. de sent. 81; 102.23–26 Boissevain) revient à Stélichon (mort en 408). Il s'agit donc ďune nouvelle anticipation.
61 On sait qu'Olympiodore de Thèbes fut envoyé en ambassade chez les Huns vers 412. Il en rapporta des informations dont les historiens regrettent la disparition. Cf. Thompson, E. A.A History of Attila and the Huns (Oxford 1948) 8–9Google Scholar. Malheureusement l'Histoire ďOlympiodore a été publiée à une date beaucoup plus tardive et, si les dernières sections de la Chronique sont postérieures à 414 (fr. 87), on t pas la date de composition du livre ou des livres consacrés à Valens. L'ambassade mérite cependant ďêtre signalée, car elle montre qu'on pouvait à cette époque commencer à écrire sur les Huns autrement qu'en les identifiant aux Scythes Royaux ďHérodote (ainsi Zosime iv 20.3), sans doute le principal auteur ‘ancien’ dont parle Eunape. Cf. Thompson 16–17.
62 ‘Eunapius, Ammianus Marcellinus and Zosimus on Julian's Persian Expedition’, CQ x (1960) 152–60. Pour un état de la question sur les rapports entre ces trois historiens, voir F. Paschoud dans l'Introduction de son édition de Zosime (Paris 1971) xxxix–lxiii.
63 Thompson, E. A., ‘Ammianus Marcellinus’, OCD (1972) 52Google Scholar. T. D. Barnes (n. 42) 258–68. E. A. Thompson (op. cit. n. 45) 136–7 avait suggéré, contre l'opinion de L. Mendelssohn (Leipzig 1887), une utilisation possible, au moins indirecte, ďAmmien par Eunape pour l'expédition perse. C'était déjà l'opinion de Jeep et d'Opitz au siècle dernier.
64 Maenchen-Helfen, O. J., ‘The Date of Ammianus Marcellinus' Last Books’, AJP lxxvi (1955) 384–99Google Scholar; voir aussi Cameron, A., JRS lxi (1971) 259Google Scholar.
65 E. A. Thompson (n. 45) 18.
66 Syme, R., Ammianus and the Historia Augusta (Oxford 1968) 17–24Google Scholar.
67 E. A. Thompson (n. 45) 18; R. Syme (n. 66) 22.
68 Voir n. 40.
69 Art. cité (n. 37) 157.
70 T. D. Barnes (n. 42) 265 (‘Table 4’). A cette liste ďhistoriens influencés par Eunape, il conviendrait maintenant ďajouter, selon Barnes, The Sources of the Historia Augusta (Bruxelles 1978) 114–23Google Scholar et 125, l' Histoire Auguste qui dépendrait de la Chronique pour les événements pos térieurs à 270.
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