Le marqueur par exemple présente en français québécois des usages qui le distinguent de ceux qu'il possède actuellement en français de référence. L'article a deux objectifs.
1) Il vise d'abord à faire ressortir un certain nombre de caractéristiques sémantiques propres aux différentes acceptions de par exemple et à dégager les liens qui les unissent.
2) Il vise ensuite à mettre en relief quelques aspects relatifs à l'organisation sémantique de marqueurs à valeur pragmatique issus d'un processus de pragmaticalisation. Ainsi, les différents sens de par exemple présentent une organisation sémantique graduelle. De manière générale, ce type d'organisation s'expliquerait par la présence dans les sens lexicaux / grammaticaux de composantes qui généreraient des sens pragmatiques. Ceux-ci généreraient d'autres sens pragmatiques, de sorte qu'il en résulterait souvent une chaîne (sur cette notion, v. Heine, 1992) où un sens pragmatique initial serait lié à un sens lexical/ grammatical, mais où le sens pragmatique final n'aurait pas nécessairement de lien direct avec un sens lexical / grammatical.
L'étude fait suite à une série de travaux sur les marqueurs discursifs (sur tiens, v. Dostie et Léard, 1997; sur écoute/ regarde, v. Dostie, 1998; sur t'sais, v. Dostie et de Sève, 1999; sur dis donc et dis-moi pas, v. Dostie, 2001)