Hostname: page-component-78c5997874-j824f Total loading time: 0 Render date: 2024-11-02T20:19:11.577Z Has data issue: false hasContentIssue false

Anglicismes dans la presse écrite: le bilinguisme de milieu peut-il expliquer l'anglicisation ?

Published online by Cambridge University Press:  19 April 2017

CÉCILE PLANCHON*
Affiliation:
Université d'Ottawa
*
Adresse pour correspondance: e-mail: [email protected]

Résumé

Les Canadiens francophones sont naturellement exposés à un environnement bilingue constant. L'influence de la langue officielle dominante – l'anglais – sur leur langue maternelle ne peut être ignorée. Vu la politique linguistique proactive actuellement en place dans la province de Québec, on peut s'attendre à ce que la presse écrite francophone soit très attentive à la protection de la langue qu'elle utilise. Cependant, plusieurs études (Théoret, 1991; Martel et al., 2001; Chaput, 2009) ont montré que la presse n’échappait pas au phénomène d'anglicisation tant les traces laissées par les contacts entre les deux cultures étaient visibles à l’écrit dans l'utilisation de termes anglais ou anglicisés. Se basant sur deux visions s'opposant sur le sujet, cet article se propose d’étudier si le contexte culturel et linguistique des lectorats a une influence sur le degré d'anglicisation de la presse écrite canadienne francophone. La première hypothèse admet que plus une communauté est exposée à l'anglais de façon répétée, plus la fréquence d'utilisation d'emprunts à l'anglais dans les journaux est élevée ; la deuxième se base sur le principe de survie de la langue qui veut que lorsqu'il y a insécurité linguistique, la protection du lexique est beaucoup plus importante. Basée sur un corpus composé d'une année entière de publications de trois quotidiens destinés à trois communautés francophones québécoises et outaouaise, cette étude analyse la fréquence d'utilisation de plus de 500 « anglicismes », plus précisément des emprunts lexicaux intégraux et hybrides. Les résultats obtenus semblent confirmer la deuxième hypothèse, vu que la région la plus bilingue des trois communautés affiche les chiffres les plus bas.

Type
Articles
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 2017 

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

BIBLIOGRAPHIE

Adler, M. K. (1977). Collective and Individual Bilingualism: A Sociolinguistic Study. Hamburg: Buske Verlag.Google Scholar
Baker, C. (2011). Foundations of Bilingual Education and Bilingualism (5th edition). Bristol: Multilingual Matters.Google Scholar
Bamberger, C. (2012). Femmes et médias: une image partiale et partielle. Paris: Editions L'Harmattan.Google Scholar
Bernard, M. (2006). Les anglicismes dans le sport et le phénomène de l'emprunt sémantique. Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain, 32.1: 181194.Google Scholar
Bogaards, P. (2008). On ne parle pas franglais: la langue française face à l'anglais. Bruxelles: De Boeck Supérieur.Google Scholar
Bouchard, C. (1989). Une obsession nationale: l'anglicisme. Recherches Sociographiques, 30.1: 6790.Google Scholar
Bouchard, C. (1999). On n'emprunte qu'aux riches: la valeur sociolinguistique et symbolique des emprunts. Anjou: Les Editions Fides.Google Scholar
Bouchard, C. (2002). La langue et le nombril: une histoire sociolinguistique du Québec. Anjou: Les Editions Fides.Google Scholar
Cajolet-Laganière, H., Martel, P. et Théoret, M. (2000). Des emprunts à l'anglais différents des deux côtés de l'Atlantique. In: Simoni-Aurembou, M-R (ed.). Français du Canada—français de France: Actes du cinquième Colloque international de Bellême, 5. Tübingen: Niemeyer, pp. 207215.CrossRefGoogle Scholar
Cardinal, P., Melançon, C., Hébert, C. et Laviolette-Chartrand, M. P. (2009). Le vocabulAIDE: influences de l'anglais, vraies et prétendues, et usages en transition. Ottawa: University of Ottawa Press.Google Scholar
Castonguay, C. et Marion, J. (1974). L'Anglicisation du Canada. Bulletin de l'Association des Démographes du Québec, 3.1: 1940.Google Scholar
Castonguay, C. (1979). Exogamie et anglicisation chez les minorités canadiennes-françaises. Canadian Review of Sociology/Revue Canadienne de Sociologie, 16.1: 2131.Google Scholar
Castonguay, C. (1997). Évolution de l'assimilation linguistique au Québec et au Canada entre 1971 et 1991. Recherches Sociographiques, 38.3: 469490.Google Scholar
Castonguay, C. (2002a). Assimilation linguistique et remplacement des générations francophones et anglophones au Québec et au Canada. Recherches Sociographiques, 43.1: 149182.Google Scholar
Castonguay, C. (2002b). Le contexte démographique franco-ontarien, 1971–1996. Revue du Nouvel-Ontario, 27: 342.Google Scholar
Castonguay, C. (2005). Vitalité du français et concentration des francophones: un bilan 1971–2001. Francophonies d'Amérique, 20: 1524.Google Scholar
Chaput, L. (2009) La variation stylistique en tant que procédé discursif dans les blogues journalistiques. In : Burger, M., Jacquin, J. et Micheli, R. (dir.), Les médias et le politique. Actes du colloque « Le français parlé dans les médias » – Lausanne, 1–4 septembre 2009. Lausanne: Centre de Linguistique et des Sciences du Langage.Google Scholar
Charland, G. (2001). Étude sociolinguistique et quantitative d'un échantillon de français parlé dans les Bois-Francs. Thèse de doctorat, Université de Sherbrooke.Google Scholar
Colpron, G. (1970). Divers déplacements de sens dans les anglicismes sémantiques. Meta: Journal des Traducteurs / Meta: Translators' Journal, 15.1: 3639.Google Scholar
Corbeil, J. C. (1976). Origine historique de la situation linguistique québécoise. Langue Française, 31 : 619.Google Scholar
Corbeil, J. C. (1994). L'emprunt comme indice de la concurrence linguistique. In : Martel, P. et al. (dir.), Actes du Colloque sur les anglicismes et leur traitement lexicographique: communications, discussions et synthèses. Gouvernement du Québec: Office de la Langue Française, pp. 1523.Google Scholar
Courbon, B. et Paquet-Gauthier, M. (2014). Faux amis / vrais ennemis: réutilisations de la notion d'anglicisme dans le discours métalinguistique au Québec. Le Discours et la Langue, 6.1: 143173.Google Scholar
Cummins, J. (1984). Bilingualism and Special Education: Issues in Assessment and Pedagogy. Clevedon: Multilingual Matters.Google Scholar
Darbelnet, J. (1965). Le bilinguisme et les anglicismes. Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme.Google Scholar
Darbelnet, J. (1983). La norme lexicale et l'anglicisme au Québec. In : Bédard, E. et Maurais, J. (dir.), La norme linguistique. Paris / Québec: CLF, pp. 603624.Google Scholar
Darbelnet, J. (1986). Reflections on the typology of linguistic borrowing and bilingual situations. Multilingua, 5.4: 199204.CrossRefGoogle Scholar
Delisle, J. (1988). Les anglicismes insidieux. In :Pergnier, M. et Seleskovitch, D. (dir.), Le français en contact avec l'anglais. Collection Linguistique, 1: 147158.Google Scholar
Deroy, L. (1956). L'emprunt linguistique. Paris: Belles Lettres.Google Scholar
Deshaies, D. (1984). Le statut du français au Québec. Actes du congrès langue et société au Québec, tome II. Éditeur Officiel du Québec, pp. 93–97.Google Scholar
De Villers, M. É. (2001). Analyse linguistique d'un titre de presse: Illustration d'une norme. In : Raymond, D. et Lafrance, A., (dir.), Norme et médias. Québec: Les publications du Québec. Terminogramme, 97–98 : 2145.Google Scholar
Fishman, J. A. (1968). Sociolinguistic perspective on the study of bilingualism. Linguistics, 6.39: 2149.Google Scholar
Gadet, F. et Varro, G. (2006). Le “scandale” du bilinguisme. Paris: Maison des Sciences de l'Homme.Google Scholar
Guilbert, L. (1975). La créativité lexicale. Paris: Larousse.Google Scholar
Hagège, C. (2006). Combat pour le français au nom de la diversité des langues. Paris: Odile Jacob.Google Scholar
Hamers, J. F., et Blanc, M. (2000). Bilinguality and Bilingualism. Cambridge: Cambridge University Press.Google Scholar
Haspelmath, M. (2009). Lexical borrowing: Concepts and issues. Loanwords in the World's Languages: A Comparative Handbook. Berlin: De Gruyter, pp. 3554.Google Scholar
Haugen, E. (1956). Bilingualism in the Americas: a bibliography and research guide. American Dialect Society, 26: 6983.Google Scholar
Hubé, N. (2007). Le fait divers à la Une: politisation des informations et énonciation d'un discours pour un lectorat situé. Les Cahiers du Journalisme, 17: 106118.Google Scholar
Humbley, J. (1974a). L'influence anglo-saxonne dans la presse française. Thèse de doctorat, Université Paris 3.Google Scholar
Humbley, J. (1974b). Vers une typologie de l'emprunt linguistique. Cahiers de Lexicologie, 25: 4670.Google Scholar
Humbley, J. (1990). L'intégration de l'anglicisme contemporain: étude comparative des emprunts lexicaux faits à l'anglais depuis 1945 en français, en allemand et en danois, reflétés dans les dictionnaires. Thèse de doctorat, Université Paris 13.Google Scholar
Klein, J. R., Lienart, N., et Ostyn, S. (1997). L'anglicisme et la presse: Enquête et analyse à travers quatre quotidiens français et belges. Revue de Linguistique Romane, 61.243–44: 337360.Google Scholar
Kovács, E. (2008). On the integration of Anglicisms into present-day German. Eger Journal of English Studies, VIII: 7592.Google Scholar
Kremnitz, G. (1981). Du « bilinguisme » au « conflit linguistique » cheminement de termes et de concepts. Langages, 61: 6374.Google Scholar
Lamontagne, L. (1996). La conception de l'anglicisme dans les sources métalinguistiques québécoises de 1800 à 1930. Publication B-205, Québec: CIRAL.Google Scholar
Landry, J. (1973). Les anglicismes dans la région de Memramcook et de Moncton. Université de Moncton, Département de français.Google Scholar
Lavoie, T. (1994). L'apparition des anglicismes dans le métier traditionnel du forgeron au Saguenay-Lac-St-Jean. Dialangue, 5: 5963.Google Scholar
Lavoie, T. (1995). Le français québécois. In : Gauthier, P. et Lavoie, T. (dir.), Français de France et français du Canada. Les parlers de l'Ouest de la France, du Québec et de l'Acadie. Lyon: Centre d'Etudes Linguistiques Jacques Goudet, pp. 345398.Google Scholar
Loubier, C. (2011). De l'usage de l'emprunt linguistique. Québec: Office Québécois de la Langue Française.Google Scholar
Mackey, W. F. (1976). Bilinguisme et contact des langues. Paris: Editions Klincksieck.Google Scholar
Maguire, T. (1841). Manuel des difficultés les plus communes de la langue française, adapté au jeune âge: et suivi d'un recueil de locutions vicieuses. Québec: Fréchette.Google Scholar
Maheu, R. (1978). Les transferts linguistiques au Québec entre 1975 et 1977. Cahiers Québécois de Démographie, 7.3: 109131.Google Scholar
Mareschal, G. (1989). Étude typologique et comparative de l'anglicisation et des anglicismes dans quatre aires de la francophonie. Thèse de doctorat, Université de Laval.Google Scholar
Mareschal, G. (1992). L'influence comparée de l'anglais sur le français dans différentes aires géographiques francophones. Journal of the Canadian Association of Applied Linguistics, 14.2: 107120.Google Scholar
Mareschal, G. (1994). Étude typologique et comparative de l'anglicisation et des anglicismes dans quatre aires de la francophonie. Actes du colloque sur les anglicismes et leur traitement lexicographique, Québec: Gouvernement du Québec, pp. 2537.Google Scholar
Martel, P., Cajolet-Laganière, H., et Langlois, M. F. (2001). Les textes journalistiques québécois sont-ils « envahis » par les emprunts critiqués à l'anglais ? Terminogramme, 97–98, Norme et médias, pp. 4771. Office Québécois de la Langue Française.Google Scholar
Meney, L. (1994). Pour une typologie des anglicismes en français du Canada. The French Review, 67.6: 930943.Google Scholar
Molinari, C. (2008). Anglais et français au Québec: d'une relation conflictuelle à une interaction pacifique ? Ela, 149.1: 93106.Google Scholar
Nadasdi, T. (1991). Divergence sémantique des anglicismes au Québec. Revue Québécoise de Linguistique Théorique et Appliquée, 10.3: 173187.Google Scholar
Onysko, A. (2007). Anglicisms in German: Borrowing, Lexical Productivity, and Written Codeswitching. Berlin: Walter de Gruyter.Google Scholar
Paquet-Gauthier, M. (2015). Sens influencés de l'anglais en français au Québec: perception et intégration. Thèse de doctorat, Université Laval.Google Scholar
Pergnier, M. (1981). Théorie linguistique et théorie de la traduction. Meta: Journal des Traducteurs / Meta: Translators' Journal, 26.3: 255262.Google Scholar
Picone, M. D. (1996). Anglicisms, Neologisms and Dynamic French. Amsterdam: John Benjamins.Google Scholar
Poplack, Shana. (1989). Statut de langue et accommodation langagière le long d'une frontière linguistique. Le français parlé hors Québec. Québec: Les Presses de l'Université Laval, pp. 127151.Google Scholar
Privat, M. (1997). Quelques anglicismes québécois gastronomiques: Des bines, des pinotes et du pâté chinois. Revista de filología de la Universidad de La Laguna, 14: 175182.Google Scholar
Rey, A. (1970). La lexicologie; lectures. Paris: Klincksieck.Google Scholar
Rey-Debove, J. (1987). Incidences des emprunts lexicaux à l'anglais sur la morphologie française. Cahiers de Lexicologie, 51: 257265.Google Scholar
Ringoot, R. et Rochard, Y. (2005). Proximité éditoriale: normes et usages des genres journalistiques. Mots. Les langages du politique, 77: 7390.Google Scholar
Rioux, M. (1969). La question du Québec. Paris: Seghers.Google Scholar
Rodriguez, L. (1993). Régionalismes et anglicismes: la dualité linguistique franco-manitobaine et ses implications en 1992. Francophonies d'Amérique, 3: 3947.Google Scholar
Sablayrolles, J. F. (1996). Néologismes: Une typologie des typologies. Cahier du CIEL, pp. 11–48.Google Scholar
Spence, N. C. (1987). Faux amis and faux anglicisms: problems of classification and definition. Forum for Modern Language Studies, 23.2: 169183.Google Scholar
Tardivel, J. P. (1880). L'Anglicisme: voilà l'ennemi. Imprimerie du “Canadien”.Google Scholar
Théoret, M. (1991). La situation des anglicismes au Québec. In: Actes du colloque sur les anglicismes et leur traitement lexicographique. Communications, discussions et synthèses. Magog du 24 au 27 Septembre, pp. 79–92.Google Scholar
Thomas, A. (2013). L'anglicisation du vocabulaire dans le Nord-Est ontarien francophone. Revue de l'Université de Moncton, 44.2: 137165.Google Scholar
Verreault, C. et Lavoie, T. (2000). Les anglicismes lexicaux dans les parlers ruraux de l'Est du Canada: aspects géolinguistiques et historiques. In : Français du Canada—français de France: Actes du cinquième Colloque international de Bellême, 5: 165206.Google Scholar
Walter, H. (1988). Typologie des emprunts lexicaux: les anglicismes à l'époque de la Révolution. Cahiers du Centre Interdisciplinaire des Sciences du Langage (ClSL), 7: 6979.Google Scholar
Walter, H. (1994). Pour une enquête sur la vitalité des emprunts lexicaux en portugais. La Linguistique, 30. 1: 5977.Google Scholar
Walter, H. (1997). L'aventure des mots français venus d'ailleurs. Paris: Laffont.Google Scholar
Weinreich, U. (1953). Languages in Contact. Findings and Problems. New York: Publications of the Linguistic Circle of New York.Google Scholar

DICTIONNAIRES DE RÉFÉRENCE

Cajolet-Laganière, H. et Martel, P. (dirs). (2012). Usito. Québec: Les Éditions Delisme Inc., accessible à l'adresse www.usito.com.Google Scholar
De Villers, M. É. (2009). Multi dictionnaire de la langue française: orthographie, grammaire, difficultés, conjugaison, syntaxe, anglicismes, typographie, québécismes, abréviations, correspondance. Montréal: Québec Amérique.Google Scholar
Dictionnaire universel françois et latin, dit de Trévoux (1704). Volume 1. Trévoux : Ganeau.Google Scholar
Höfler, M. (1982). Dictionnaire des anglicismes. Paris: Larousse.Google Scholar
Rey-Debove, J., et Rey, A. (1993). Le nouveau petit Robert: dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris: Le Robert.Google Scholar