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L'Entretien d'Origène avec Héraclide1

Published online by Cambridge University Press:  25 March 2011

Dom Bernard Capelle
Affiliation:
Abbot of Mont César, Louvain

Extract

C'est en pleine guerre,—en août 1941—que fut trouvé à Toura, aux environs du Caire, l'intéressant document que j'ai l'honneur de présenter ici. C'est même la guerre qui en a provoqué la découverte. L'armée anglaise faisait aménager d'anciennes carrières de pierre pour y abriter des munitions. En l'une d'elles on découvrit, déposée dans un coin, sans aucune protection, une assez forte liasse de papyrus anciens. Comme il fallait s'y attendre, les ouvriers cherchèrent aussitôt les moyens de vendre à leur profit la trouvaille inespérée, mais le gouvernement égyptien, assez tôt alerté, finit par en récupérer la majeure partie, qui figure maintenant au musée du Caire. M. Octave Guéraud et M. Jean Scherer firent un premier inventaire du trésor. Après la guerre, M. Guéraud en a donné un signalement détaillé.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 1951

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References

page 143 note 2 Il a été publié en 1949 au Caire dans la collection de Textes et documents de la ‘Société Fouad I de papyrologie’, par M. Jean Scherer, sous le titre: Entretien d'Origène avec Héraclide et les évêques ses collègues, sur le Père, le Fils et l'âme (200 pages in 4° et IV planches).

page 143 note 3 Il se peut que ce dépôt assez singulier soit en relation avec le fait que le monastère de St. Arsène était installé à Toura. Le professeur L. Th. Lefort me communique les notes qu'il avait prises au cours d'explorations en Egypte, en 1939. ‘Le 2 avril 1939 après-midi, en compagnie du P. Simon et de M. Stricker, en route pour les carrières de Toura, à la recherche du monastère de St. Arsène. On arrive, non sans peine, au sommet de la falaise; au bord du plateau: deux fortins, qu'on a voulu identifier avec le monastère. Impossible. Au sud du fortin no 2, à une bonne centaine de mètres, nous trouvons des mines considérables de murs en pierre, voûtes, grotte aménagée en chapelle, avec inscriptions coptes dans les niches, etc. Ce que nous connaissons correspond manifestement à la description du monastère de St. Arsène, faite, par Abu Salih’. Ce site, remarque Mgr Lefort, est à peu près juste au-dessus des carrières souterraines où les papyrus auraient été trouvés. Il y a grande chance que les papyrus aient été retirés du monastère et déposés, à une date inconnue—ancienne ou récente—dans les souterrains.

page 143 note 4 Revue d'Histoire des Religions (1946), 85–108.

page 144 note 1 Op. cit., 52.

page 145 note 1 Les indices ont été relevés avec soin par M. Scherer (54–55) qui opine (p. 56) avec prudence: ‘dans la province d'Arabie, vers 245’.

page 145 note 2 M. Scherer n'ose conclure absolument malgré les indications concordantes qu'il a relevées, à cause d'un passage du commentaire sur S. Jean, écrit avant 232, dont la pcnsée est proche de celle de l'Entretien. Mais on verra plus bas qu'il témoigne, dans le commentaire, d'une timidité qui a disparu de l'Entretien.

page 145 note 3 Il n'eût pas laissé telle quelle la véhémente diatribe sur le sens littéral.

page 145 note 4 Cf. Eusebe, Hist. eccl. vi. 23, 2.

page 145 note 5 C'est ce qui me fait hésiter à admettre, pour expliquer 26, §§13–24, l'hypothèse de deux rédactions dûes à deux sténographes différents (op. cit., 47–8). On se représente très bien Origène commençant sa phrase, puis se reprenant et se complétant.

page 145 note 6 Op. cit., 49.

page 145 note 7 Op. cit., 118.

page 146 note 1 ‘Origène dit: Tu ne sembles pas avoir répondu à ma question. Explique-toi mieux, car peut-être n'ai-je pas bien compris’ (Scherer, 123).

page 146 note 2 Les textes sont cités par Scherer, 124, note 6.

page 147 note 1 In Johannem ii. 2 (Preuschen, p. 54, 16–55, 8).

page 147 note 2 Sa psychologie doctrinale est très justement appréciée par Scherer, 61–3.

page 148 note 1 Les deux textes sont cités conjointement dans le Contra Celsum, vi. 47 (Koetschau, ii. p. 119, 9). Cf. C. Cels., ii. 9 (i. p. 136, 33); De orat., xxvi. 3 (Koetschau, p. 361, 1–3); In Jo., xxxii. 25 (Preuschen, p. 470, 21); In Mt., xiv. 7 (Klostermann, p. 290, 30).

page 148 note 2 Les deux textes se trouvent réunis, cette fois encore, dans le Contra Celsum, ii. 9 (p. 135, 17–19).

page 148 note 3 viii. 12 (Koetschau i. p. 229, 21–230, 4).

page 149 note 1 ii. 9 (p. 135, 29).

page 149 note 2 Cf. Migne, P. G., xi. col. 809.

page 149 note 3 Phoen. 129.

page 150 note 1 M. Scherer a adopté la leçon γενσθω introduite par le correcteur. Le rapprochement avec γνεται du début de la phrase me parait déconseiller cette correction inutile. Le fait constaté vaut ici une injonction, sans qu'elle doive être expressément affirmée.

page 150 note 2 Theologische Literatur zeitung 1950, 504–6.

page 150 note 3 Elle se base sur le rapprochement verbal avec προσφορ. M. Scherer en a parlé bien plus sobrement dans la note qui accompagne cette phrase difficile.

page 150 note 4 Rien que pour le commentaire sur S. Jean, Preuschen en a relevé six exemples (p. 11, 8; 140, 11; 163, 10; 167, 1; 290, 32, 303, 6 de son édition).

page 150 note 5 Par exemple: Exhortation au martyre (éd. Koetschau) p. 11, 24; 16, 15. Contra Celsum i. p. 56, 12 seq.; ii. p. 286, 25–8; In Jerem. (éd. Klostermann) p. 27, 22; 28, 5; 187, 14.

page 151 note 1 Il est impossible d'affirmer ici absolument, car le scribe ne nous dit pas ce qui s'est passé tout à la fin de la séance. Cependant, au problème de la prière d'autres se sont annexés sans interruption, dont la solution par Origène va exiger un temps très long. On ne voit pas bien que les συνθκαι à prendre pour la première question aient pu être reportées si loin de l'exposé qui les avait provoquées.

page 151 note 2 Il faut rapprocher cette conclusion assez impérative, de celle que propose quelques lignes plus loin l'orateur. Il a examiné entretemps l'objection que font ‘certains’, qui voient une contradiction entre la ‘divinité substantielle’ reconnue au Christ et la résurrection d'un corps mort. Origène rencontre brièvement ces doutes, puis conclut une seconde fois, comme il l'avait fait quelques instants auparavant. Il avait dit: Εἰ δοκεῖ αὑται αἱ συνθκαι γενσθωσαν. Il déclare maintenant: Εἰ ρσκει τατα, κα τατα π διαμαρτυρας το λαο ἔσται νενομοθετημνα κα πεπηγμνα. Il parait assez clairement résulter de ce texte, qu'Origène n'y vise que ses dernières conclusions, et demande à son auditoire de les ratifier, elles aussi, (κα τατα) comme il venait de le faire pour les précédentes. Elles seront de la sorte, comme celles-là, νενομοθετημνα κα πεπηγμνα, c'est-à-dire ‘chose jugée’, non par un jugement futur, mais par l'accord même demandé au peuple et donné sur le champ. On devine les marques d'adhésion suscitées dans l'assistance par εἰ ρσκει, comme elles l'avaient été par εἰ δοκεῖ. Cela suffit à Origène, qui peut reprendre sans plus (p. 134, 9): ‘Y a-t-il autre chose au sujet de la foi? Es-tu d'accord, Maxime?’ On sent que le débat vient d'être clos et que l'orateur passe maintenant à autre chose.

page 151 note 3 Surtout 14, 6 et 15, 1–4: Οὐ χρ τῷ εὐχομνῳ προσεχεσθαι (15, 2). Sur l' ρχιερες, voir surtout 15, 4.

page 153 note 1 Voir à ce sujet quelques citations topiques dans Danielou, J., Origène, Paris 1948, 159Google Scholar.

page 153 note 2 Le P. K. Rahner a étudié avec soin, dans la Revue d'Ascétique et de Mystique (1932), 113–45, les vues d'Origène sur le sujet. Elles ne sont pas toujours concordantes.

page 153 note 3 M. Scherer cite opportunément ici (p. 73) un texte du commentaire sur Jérémie (Hom. i. 10) revendiquant pour la seule âme spirituelle la qualité d'être κατʼ εἰκνα, à l'encontre de ceux qui l'appliquaient aussi au corps, en vertu du texte de la Genèse.

page 153 note 4 Malgré l'allure si lyrique de ce développement, on remarquera le choix réfléchi des termes ‘paradis’ et ‘sein d'Abraham’ qui, dans l'eschatologie des anciens, désignent les lieux intermédiaires où l'âme repose en attendant le dernier jour. Cependant Origène se représente ce séjour provisoire comme singulièrement plus béatifiant que ne l'avait fait, peu auparavant, Hippolyte dans le De Universo.

page 153 note 5 Image fréquente chez Origène. Voir, par exemple, dans l'Exhortatio (Ch. 47: πολυθναι τν δεσμν κα ναλσαι π τν μετ σαρκς κα αἵματος κυμτων).

page 154 note 1 Exhortatio c. 47 (éd. Koetschau, p. 43, 11–18).

page 154 note 2 Voir le commentaire sur S. Jean xx. 7; Preuschen, p. 334, 25–31).

page 155 note 1 De Princip., i. 6, §§ 1–3.

page 156 note 1 Cf. par example In Jerem., xii (PG. xiii. 381): εἰ δ βολει τολμηρτερον με εἰπεῖν.

page 156 note 2 Ce point de vue n'est peut-être pas toujours assez mis en valeur. L'exégèse d'Origène n'est pas uniquement typologique, et quand il la met en rapport avec le platonisme, ce n'est pas seulement par goût philosophique: Il a cherché à dégager de l'Ecriture une doctrine cohérente.

page 156 note 3 Voir dans l' Origène du P. Danielou la lucide synthèse des vues d'Origène sur le Logos (p. 249–258). Avant lui le P. Lieske avait écrit sur ce sujet un livre capital: Die Theologie der Logosmystik des Origenes, Münster, 1938).

page 156 note 4 De Fide et Symbolo (PL. xl. c. 191). L'importance de ce court traité vient de ce qu'il n'est autre que le discours d'ouverture de concile africain de 393. C'est en évêque qu'-Augustin y exposait les points essentiels de la foi chrétienne.