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The Partition of Africa
I L'impérialisme Colonial de la fin du XIXe Siècle: Mythe ou Réalité
Published online by Cambridge University Press: 22 January 2009
Abstract
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- Copyright © Cambridge University Press 1962
References
1 Robinson, Ronald et Gallagher, John, avec la collaboration d'Alice Denny, Africa and the Victorians. The Official Mind of Imperialism. Londres, Macmillan, 1961. Pp. xii–492.Google Scholar
2 Citons un exemple assez frappant. Aux environs de 1880, écrivent MM. Robinson et Gallagher, le commerce, dana la région des bouches du Congo, était dominé par des firmes britanniques (cf. p. 33: “British commercial pre-eminence”; p. 168: “Trade in the delta of the Congo was dominated by British firms”). Le seul texte cité à l'appui de cette affirmation est un memorandum du Quai d'Orsay, de 1884, sur “La question du Congo”: il montre, suivant MM. Robinson et Gallagher, que lea Anglais avaient six maisons de commerce dans la région, alors que les Français n'en avaient que deux, et les Hollandais, les Belges, les Portugais et les Espagnols une chacun (p. 33 et n.3). Cela eat juste, mais le memorandum du Quai d'Orsay se garde bien de confondre le nombre et l'importance relative des firmes. En fait, tous ceux qui ont décrit et analysé le commerce du Baa-Congo, vers les années 1880–5, sont unanimes à accorder le premier rang, dana le volume des affaires, à la maison hollandaise; les maisons anglaises, même si on les groupe, se situaient loin derrière les Hollandais et même, semble-t-il, étaient dépassées par lea Francais. Chose piquante, un des trés nombreux textes qui donnent ces indications, se trouve précisément dana le volume des archives du Quai d'Orsay auquel MM. Robinson et Gallagher se réfèrent (Mémoires ci Documents, Afrique, vol 89, f. 150; note de Dutreuil de Rhins de février 1884).Google Scholar
3 ‘The reckless scramble for Africa and Oceania which has been started” (Morning Post, cité dans The Globe, 12 janvier 1885). L'Afrique, bien entendu, frappait plus que l'Océanie; ceux qui s'occupent d'elle évoquent, dés le début, le “scramble for Africa”. L'expression semble avoir été popularisée par un article du Times paru sous ce titre le 15 septembre 1884.Google Scholar
4 Compte rendu de l'Observer, 27 août 1961.Google Scholar
5 Discours de 1891, cite dans Cecil, Lady G., Life of Robert, Marquis of Salisbury, t. iv (Londres, 1932), 310.Google Scholar
6 United States Senate. Report n° 393, 48th Congress, 1st Session (Washington, 1884), 48.Google Scholar
7 Bruxelles, Archives de l'ancien ministère des Colonies. Fonds des Affaires indigènes.Google Scholar
8 Les texte les plus révélateurs à ce sujet sont ceux qui ont été publiés récemment dans Maurice, A., Stanley. Leitres inédites (Bruxelles, 1955;Google Scholar éd. anglaise: H. M. Stanley. Unpublished letters, Londres, s.d.)Google Scholar et dans Luwel, M., Otto Lindner, 1852–1945. Een weinig bekend medewerker van Leopold II in Afrika (Bruxelles, 1959).Google Scholar Commentaires dans nos deux études, “Quelques observations sur la correspondance de Stanley”(Zaïre, t. tx, 1955) et “Un collaborateur de Léopold II: Otto Lindner” (Zaïre, t. XIII, 1959).
9 Expression qu'il emploie dès la première lettre qu'il adresse au ministre des Affaires étrangères, le 20 aoüt 1882 (Paris, Arch. du minist. des A. E., Mémoires et Documents. Afrique (que nous abrégerons désormais: A.E.M.D. Afrique), vol. 59, f. 65–6).Google Scholar
10 Memo de Wylde du 20 janvier 1876 (F.O. 84/1447). Cf. Thomson, R. S., Fondation de l'Etat Indépendant du Congo (Bruxelles, 1933), 63;Google ScholarCrowe, S. E., The Berlin West African Conference, 1884–1885 (Londres, 1942), 203;Google ScholarAnstey, R. T., “British trade and policy in Vest Central Africa between 1816 and the early 1880's”, Transactions of the Historical Society of Ghana, t. iii, 1957, 67.Google Scholar
11 Note de Lambermont du 14 Septembre 1882; Bruxelles, Arch. du ministère des Aff. étrangères. Afrique — Association Internationale du Congo, vol. I, pièce 31.Google Scholar
12 Léopold II à Lesseps, 18 septembre 1882 (original à Bruxelles, Bibliothequè Royale, Cabinet des Mss., II 7023; copie dans A.E.M.D. Afrique, vol. 59). Cf. dans le même sens la lettre du Roi à Beyens, ministre de Belgique à Paris, du octobre 1882 (Bruxelles, Arch. du minist. des Aff. étr., Papiers Lambermont, nos 165 et 175).Google Scholar
13 Cf. Jauréguiberry a Freycinet, 27 juin et 19 juillet 1882 (A.E.M.D. Afrique, vol. 59). “ Je suis disposé ”, écrit-il le 19 juillet, “à ne provoquer aucune explication directe de la part de M. de Brazza au sujet des négociations dont li a pu être l'instigateur s. L'attitude du ministre, on le notera, sexplique certainement en grande partie par le fait qu'à ce moment, ii imagine encore que Brazza a agi pour le compte et sur les instructions de l'Association Internationale Africaine. Toujours est-il que pendant plus de deux mois, ensuite, il ne fait plus rien. Le directeur des Affaires politiques du Quai d'Orsay, en septembre, observe que le ministre de la Marine “paraît chercher à se réfugier dana (l') abstention” (note de septembre 1882, ibid.). Le 26 septembre seulement, Jauréguiberry reprend la plume pour passer toute l'affaire, en bloc, à son collégue des Affaires étrangères: la ratification du traité Brazza-Makoko offrirait des avantages, écrit-il, mais comme cue a des incidences diplomatiques, il convient qu'elle soit traitée par les Affaires étrangères (Jauréguiberry à Duclerc, 26 septembre 1882, ibid). Rien ne permet de suivre MM. Robinson et Gallagher, on le notera, lorsqu'ils écriventque Duclerc, enproposant la ratification, “over-rode the protests of the Marine” (p. 570); le dossier ne contient rien de tel.
14 Lesseps à Léopold II, 32 octobre 1882 (minute à Bruxelles, Bibliothèque Royale, Cabinet des Mss., II 7023; copie dans A.E.M.D. Afrique, vol. 59; publié d'après l'original des archives royales dans Daye, P., Léopold II (Paris, 1934), 186–7). Duclerc lui-même annonce sa résolution à Jauréguiberry dans une Iettre du 10 octobre (A.E.M.D. Afrique, vol. 59).Google Scholar
15 Textes et indices variés: la Républiquefrançaise du 2 octobre mentionne le “ résumé fort bien fait de M. de Brazza” sur lequel elle Se fonde; des analogies textuelles étroites, révélant une source commune, se remarquent entre différents articles de journaux (cf. par exemple le Temps, 30 septembre, le Français, 4 octobre, et la Défense, 7 octobre 1882), etc.Google Scholar
16 Temps, 30 Septembre 1882.Google Scholar
17 Id., 4 octobre 1882. Plunkett, premier secrétaire de l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris, écrit le 6 octobre: “The question has been much discussed in the Paris press during the last ten days, and in each case, the Government has been strongly recommended to follow up a plan which promises so much advantage to French colonial trade”(Plunkett à Granville, 6 octobre 1882; F.O. 84/1802).Google Scholar
18 Le Président de la Société au ministre des Affaires étrangères, octobre 1882; A.E.M.D. Afrique, vol. 59.Google Scholar
19 Le Voltaire, Ier octobre 1882.Google Scholar
20 Le Parlement, 3 octobre 1882.Google Scholar
21 23 novembre 1882.Google Scholar
22 République française, 2 octobre 1882. Le Constitutionnel, non moins lyrique, pane des “immenses richesses encore inexploitées de cette contrée, destinées à un prodigieux développement”. On trouve au Congo “une terre vierge, grasse, vigoureuse et féconde… c'est beau comme I'Inde”(7 octobre).Google Scholar
23 The Times, 30 novembre 1882.Google Scholar
24 Makoko, expliquait Stanley, n'avait certainement pas eu l'intention de céder son territoire; Brazza se faisait donc de grandes illusions s'il imaginait que le chef noir consentirait à cet abandon. On disait que le drapeau français flottait au Stanley Pool; mais pour les Africains, un drapeau n'était qu'un morceau d'étoffe, dont ils appréciaient uniquement la valeur marchande, etc. — Les réactions du public français, lorsqu'il entendait qualifier le drapeau tricolore de morceau de tissu, s'imaginent sans peine (voir par exemple Jules Claretie dans le Temps du 6 octobre 1882).Google Scholar
25 Constitutionnel, 7 octobre 1882. Grace à la “merveilleuse conquête” de Brazza, disait encore le Constitutionnel, la France retrouvera “quelque chose de son lustre obscurci et de sa grandeur entamée”.Google Scholar
26 Temps, 35 octobre 1882.Google Scholar
27 “Es gait em Werk des grossen Patriotismus. Frankreich will sich für die Verdrängung vom Nil durch die Engländer, durch Verdrängung der Belgier und Portugiesen von der Nordseite des Congogebietes schadlos machen” (Kölnische Zeitung, 22 novembre 1882)— Quelques autres notations: “Il est visible que la France cherche, dans l'affaire du Congo, sa revanche de l'affaire égyptienne” (Journal de Bruxelles, 7 octobre 1882). “A Paris, on est furieux; il faut une double revanche, contre les Allemands et contre les succès des Anglais en Egypte. On veut s'étendre de tous les côtés. Tunis ne suffit plus, il faut prendre le Niger, le Congo en Afrique. …” (Léopold II à la Reine Victoria, 1 octobre 1882; Letters of Queen Victoria, 2e série, t. us, éd. G. E. Buckle (Londres, 1928), 349–50). “Jealousy of England was the great cause of this French popular movement and of the ratification of those ridiculous treaties (=les conventions de Brazza)” (Sir John Kirk á Clement Hill, 18 février 1883; F.O. 84/1803).Google Scholar
28 Cf. supra n. 12. Voir de méme un memorandum sur les activités de son Association que Léopold II fait distribuer en Angleterre au début d'octobre 1882. Les stations fondées au Congo, explique-t-il, “are small free communities”. “In planting them in the midst of the native states, the Association expects to promote the welfare and strengthen the independence of these states and thinks this is the best that can be done both in the interest of civilization as also in the interest of commerce in general” (memorandum déposé au F.O. par le baron Solvyns, ministre de Belgique à Londres, le 5 octobre 1882, F.O. 84/1802; il s'agit là très certainement du “petit mémoire” que le Roi envoie également à Gladstone et à Granville le 12 octobre; voir ses lettres de cette date à Granville et à Gladstone dans P.R.O. 30/29/156; autre exemplaire du memorandum à Bruxelles, Archives Gènèrales du Rovaume, Papiers Banning, n° 222).Google Scholar
29 “Memorial of the Directors of the Manchester Chamber of Commerce” 13 novembre 1882, F.O. 84/1802. Ce “memorial” avait été adopté à l'incitation de James Hutton, qui était en relations étroites avec Léopold II (cf. Bruxelles, Arch. de l'ancien minist. des Colonies. Fonds I.R.C.B. Correspondance Léopold II-Strauch, lettre de Strauch au Roi du 20 novembre 1882, avec en annexe copie de lettre de Hutton à Brazza du 16 novembre).Google Scholar
30 Newbury, C. W., The Western Slave Coast and its Rulers, Oxford, 1961, 105–108.Google Scholar
31 A.E.M.D. Afrique, vol. 78.Google Scholar
32 A.E.M.D. Afrique, vol. 86. Minute à la section Outre-Mer des Archives Nationales (abrégé: S.O.M.-A.N.), Afrique, vi, d. — Extraits de cette lettre cités dans Newbury, C. W., “The development of French policy on the Lower and Upper Niger, 1880–98” (Journal of Modern History, t. XXXT, mars 1959), 20, et dans Robinson et Gallagher, 166.Google Scholar
33 La baie de Banoko est située à peu près à l'extrême sud de l'actuelle côte du Cameroun.Google Scholar
34 Aujourd'hui basse Sanaga, au sud de l'estuaire du Cameroun.Google Scholar
35 S.O.M.-A.N., Gabon, 1, 16 c (minute). Ces instructions, nous l'avons dit, ne furent pas communiquées au Quai d'Orsay; plus tard, lorsqu'un commandant de la marine de guerre française tenta de les exécuter, le ministère des Affaires étrangères apprit la chose par la correspondance de l'agence Havas (cf. Challemel-Lacour, ministre des A.E., à Brun, ministre de la Marine et des Colonies, 29 mai 1883; S.O.M.-A.N., Afrique, VI, 34d). Nous avons analysé ailleurs un cas parallèle: le Quai d'Orsay, en 1893, laissé dans l'ignorance d'une initiative capitale prise par le sous-secrétaire d'Etat aux Colonies dans la politique du Nil (Stengers, J., “Aux origines de Fachoda. L'expédition Monteil”, Revue Beige de Philologie et d'Histoire, t. xxxvi, 1958, 448–9).Google Scholar
36 Au sujet desquelles on peut voir le livre de Masson, P., Marseille et Ia colonisation française (2e éd., Paris, 1912), trop peu connu, nous paraît-il, des historiens anglo-saxons.Google Scholar
37 Un indice intéressant, cependant, et qui est même sans doute important: les minutes des textes des 25 et 30 janvier, citées ci-dessus (notes 32 et 35), sont de Ia main de Louis Vignon, qui faisait partie, au ministère de la Marine et des Colonies, du cabinet du directeur des Colonies. Vignon, qui allait se faire connaître dans Ia suite par de solides publications dans le domaine colonial, était le beau-fils de Maurice Rouvier, qui se l'attacha d'ailleurs à un moment donné comme chef de son propre cabinet (cf. Grand Dictionnaire universel Larousse, t. XVII, 2° supplement, sub v° Vignon, Noémi). Or avec Rouvier, nous touchons a un homme eta un milieu intéressants. Rouvier était élu de Marseille, il avail des relations avec les maisons de commerce marseillaises, dont on le voit défendre les intérêts, et au cours de son bref passage par le ministère du Commerce (auquel avaient été rattachées les Colonies) dans le cabinet de Gambetta — de novembre 1882 àjanvier 1882 –, il s'était montré partisan energique d'une politique d'extension de la France en Afrique occidentale (Hargreaves, J. D., “Towards a history of the partition” Journal of African History, t. i, 1960, 105). Il est presque certain que l'influence personnelle de Louis Vignon et, à travers lui, du milieu Rouvier, a dû jouer en janvier 1883.Google Scholar
38 Le télégramme invitait Mattei à “négocier des traités favorables à notre influence et à notre commerce avec les chefs et les rois indigènes de la rive gauche du Niger et de la Bénoué” Il précisait: “Sur le Niger, depuis ses bouches jusqu'à son confluent avec la Bénoué, votre unique préoccupation en traitant avec les chefs des populations qui occupent la rive gauche du fleuve et les branches orientales de son delta, devra être d'assurer aux trafiquants francais une route indépendante des postes de douanes que la situation prépondérante acquise dès aujourdl'squo;hui aux intéréts. anglais sur la rive droite amènera sans doute les autorités britanniques du Bénin à créer, à plus ou moms bréve échéance, dans la direction de Brass River. Sur la Bénoué, nous pourrons nous assurer des avantages plus étendus, en établissant des rapports á la fois politiques et commerciaux avec les chefs de l'Akoto, du Mitschi et du Wukari”(télégramme du 6 mars 1883 dans A.E.M.D. Afrique, vol. 86).Google Scholar
39 A.E.M.D. Afrique, vol. 78, passim;Google ScholarNewbury, C. W., Western Slave Coast, op. cit. 112–13.Google Scholar
40 Traité du 19 avril 1883 dans A.E.M.D. Afrique, vol. 86, f° 99–100; publ. dans M. et de Clercq, J., Recueil des traités de la France, t. xiv (Paris, 1886), 309.Google Scholar
41 Rapport de Godin, commandant du Voltigeur, à Bories, commandant en chef de la division navale des Côtes occidentales d'Afrique, 30 avril 1883; S.O.M.-A.N., Gabon, III, 5. Rapport de Bones, de mai 1883, au ministre de la Marine, ibid. et, en copie, dans A.E.M.D. Afrique, vol. 86. Les traités renouvelés avec les chefs de Banoko sont signalés dans de Clercq, Recueil, op. cit., t. xv, 697–8. Sur les négociations de Godin avec leo chefs de Bonny, voir aussi le rapport du lieutenant Festing, du navire anglais le Pioneer, du 18 avril 1883 (dans le Confidential Print n° 4825, Correspondence respecting affairs in the Oil River Districts … and the question of British protectorate, Part 11, December 1882 to June 1883, 20–1; P.R.O. 30/29/269).
42 Mattei à Bareste, vice-consul de France à Freetown, II août 1883, transmis par Bareste dans dépéche du 8 septembre 1883 (Paris, Arch. du minist. des A.E., Correspondance politique des consuls, Angleterre, vol. 70 (=consulat de Freetown, année 1883), et S.O.M.-A.N., Afrique, VI, 34 d); Mattei, Commandant, Bas-Niger, Bénoué, Dahomey (Grenoble, 1890), 56–7;Google ScholarNewbury, C. W., “Development of French policy”, art. cité, 21;Google ScholarFlint, J. E., Sir George Goldie and the making of Nigeria (Londres, 1960), 52.Google Scholar M. Newbury considère qu'en soumettant un tel traité aux chefs de Brass, Mattei dépassait “la lettre et l'esprit” de ses instructions. Nous serions plus prudents. En effet, en dehors des instructions figurant dans le télégramme du 6 mars 1883, que nous avons cite, Mattei, qui éait revenu en France au printemps de 1883 (cf. son livre, op. cit. 55–6), reçut certainement des instructions orales, que nous ne connaissons pas. En tout cas, ii ne nous parait pas, contrairement à ce que pense M. Newbury, que le projet de traité ait provoqué au Quai d'Orsay le moindre froncement de sourcils. Le Quai d'Orsay et le ministère de la Marine, apprenant l'échec de Mattei auprés des chefs de Brass, s'accordérent simplemcnt à juger que les négociations avec ces chefs auraient sans doute plus de chances d'aboutir si l'on renonçait aux clauses de protectorat. On télégraphia donc à Mattei de “ménager les défiances que vous paraissez rencontrer, en n'insistant pas sur l'insertion dans la convention projetée d'une clause portant reconnaissance expresse de la suzeraineté de la France”. Aucun reproche ne lui était adressé (cf. sur tout ceci Challemel-Lacour à Peyron, ministre de la Marine, 5 octobre 1883, S.O.M.-A.N., Afrique, Vi, 34 d; Félix Faure, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, au miniStre des A.E., 21 novembre 1883, A, E.M.D. Afrique, vol. 86; télégramme à Bareste, avec instructions pour Mattei, du 22 novembre 1883, Arch. du minist. des A.E., Corresp. pol. des consuls, Angleterre, vol. 70).
43 Mattei à Challemel-Lacour, 5 novembre 1883; S.O.M.-A.N., Afrique, VI, 34 d.Google Scholar
44 Holt à Granville, II décembre 1882; Confidential Print n° 4825 cité plus haut, 12.Google Scholar
45 Lister, sous-secrétaire adjoint au Foreign Office, à Herbert, sous-secrétaire au Colonial Office, 22 mai 1883; ibid. 15–17.
46 Memorandum d'Anderson du 11 juin 1883; ibid. 41.
47 Flint, J. E., Goldie, 52 et sv.Google Scholar
48 Léopold II à Frère-Orban, 29 octobre 1882; Bruxelles, Archives Générales du Royaume, Papiers Frère-Orban, n° 56.Google Scholar
49 Ferry à Courcel, Ier décembre 1884, cité dans de Courcel, G., L'influence de la Conférence de Berlin de 1885 sur le droit colonial international (Paris, 1935), 95.Google Scholar
50 Guyot, Yves, Lettres sur la politique coloniale (Paris, 1885), 10.Google Scholar
51 Discours de Caprivi au Reichstag, 12 mai 1890; Schuithess' Europäischer Geschichts-kalender, 1890, 73.Google Scholar
52 Discours du 28 juillet 1885Google Scholar, Ferry, dans Jules, Discours et opinions, t. v (Paris 1897), 218,Google Scholar et dans Delavignette, R. et Ch. Julien, A., Les constructeurs de la France d'Outre-Mer (Paris, 1946), 298.Google Scholar
53 Manifeste du Comité, reproduit dans Brunschwig, H., Mythes et réalités de l'impérialisme colonial français, 1871–1914 (Paris, 1960), 117.Google Scholar
54 Ferry, Jules, Le Tonkin et la mere-patrie (4° éd., Paris, 1890), 37.Google Scholar
55 Hutton décrit à Lister les efforts de “powerful firms such as Régis, Fabre, etc” qui veulent “get the Government to take possession of places where they have factories, and their object is to make all other trading impossible” (memorandum de Lister du 15 octobre 1883; F.O. 84/1807).Google Scholar
56 Cf. notamment Hewett à Granville, 14 janvier 1882 (dans Confidential Print n° 4824, Correspondence respecting affairs in the Oil River Districts, Part I, 20; P.R.O. 30/29/269) et 7 juin 1883 (Confidential Print n° 4825, déjà cité, 42);Google ScholarDike, K.O., Trade and politics in the Niger Delta, 1830–1885 (Oxford, 1956), 215–16.Google Scholar On trouve la même préoccupation — celle d'établir un “direkt (en) Verkehr der Europäer mit den Negern im Innern” — dans le memorandumde laChambre de Commerce de Hambourg du 6 juillet 1883 qui recommande l'occupation par l'Allemagne d'une partie de la côte africaine en face de Fernando Po (dans Das Staatsarchiv, t. 43, 1885, 236–7; cf. Jaeck, H. P., “Die deutsche Annexion” dans Kamerun unter deutsclzer Kolonialherrschaft, publ. sous la dir. de H. Stoecker (Berlin, 1960), 57).Google Scholar
57 Gladstone à la Reine Victoria, 23 janvier 1885; Letters of Queen Victoria, op. cit. 2° série, III, 593–4.Google Scholar
58 L'explosion de chauvinisme en Italie, en 1911, est décrite en termes remarquables par Camille Barrère. Les nationalistes, explique-t-il, “demandent leur part de curée”: ce sera l'expédition de Tripolitaine (Barrère à de Selves, 20 juillet 1911; Documents dipomatiques francais, 1871–1914, 2e série, t. xiv (Paris, 1955), 90–3).Google Scholar
59 Toast de Henri Martin, lors de la réception de Brazza à la Société historique, dans le Temps, 2 novembre 1882.Google Scholar
60 Ampthill à Granville, 28 juin et 2 août 1884 ( “Letters from the Berlin Embassy, 1871–4, 1880–5”, publ. p. Knaplund, P., dans Annual Report of the American Historical Association for the year 1942, vol. iii (Washington, 1944), 337 et 339); Temps, 7 octobre 1884; Indépendance belge, 9 octobre 1884; The Globe, II décembre 1884.Google Scholar
61 Temps, 7 octobre 1884. Le correspondant berlinois du Globe notait qu'a son sens, les promoteurs de la politique coloniale, en Allemagne, “were quite unprepared for the amount of rather too zealous enthusiasm their scheme was fated to awake in the public mind” (9 juillet 1884).Google Scholar
62 “It is a remarkable fact that Prince Bismarck, contrary to his convictions and to his will, has been driven by public opinion into the inauguration of a colonial policy he has hitherto denounced as detrimental to the concentration of German strength and power (Ampthill à Granville, 28 juin 1884; op. cit. 337).Google Scholar
63 Elle a été faite, on le sait, dans de très nombreux travaux, dont les conclusions sont d'ailleurs loin de concorder. Cf. un status quaestionis dans W. O. Aydelotte, “WoIlte Bismarck Kolonien?”, in Deutschland und Europa, publ. sous la dir. de W. Conze (=Festschrzft…H. Rothfels), Dusseldorf, 1951.Google Scholar
64 “Die ganze Kolonialgeschichte ist ja Schwindel, aber wir brauchen sie für die Wahlen”, disait-il à un de ses secrétaires d'Etat (Journal de Holstein, 19 septembre 1884 dans Die geheimen Papiere Friedrich von Holsteins, publ. p. N. Rich et M. H. Fisher, t. ii (Göttingen, 1957), 174; cf. égalementibid. 176 et 177).Google Scholar
65 Voir par exemple les propos de Granville, Chamberlain et Dilke à Herbert de Bismarck en 1884 (Die Grosse Politik der europläschen Kabinette, 1871–1914, t. iv (Berlin, 1926), 67, 84 et 104; trad. franç. dans La politique extérieure de l'Aliemagne, 1870–1914, t. iv (Paris, 1928), 58, 126 et 158).Google Scholar
66 Doc. dipl. français, op. cit., Ier série, t. XIII, 117.Google Scholar
67 The Times, décembre 1898.Google Scholar
68 En 1884, les enthousiasmes coloniaux de l'opinion allemande ne se sont encore que très peu communiqués au public anglais, qui les observe avec une curiosité plutôt étonnée. “Englishmen”, écrit The Times, “are too little enamoured of Africa to grudge Germans the privilege of seeking their fortunes on its vacant shores” (27 septembre 2884). Le ton autant que les mots sont significatifs.Google Scholar
69 Dicey, E., “Is Central Africa worth having?”, The Nineteenth Century, Septembre 1890, 496.Google Scholar
70 The Dual Mandate in British tropical Africa, 3 éd., 1926, 20.Google Scholar
71 The Times, 15 octobre 1889.Google Scholar
72 Dicey, art. cité, 489.Google Scholar
73 Id., 489–90.Google Scholar
74 Oliver, R., Sir Harry Johnston and the Scramblefor Africa (Londres, 1957), 133 et sv.;Google Scholar“Salisbury, Rhodes et Johnston”, Revue Belge de Philologie et d'Histoire, t. xxxv, 1957, 727–30.Google Scholar
75 Rhodes, à ce moment, avait en fait trente-huit ans.Google Scholar
76 Note de d'Estournelles de Constant, en annexe à la dépêche de Waddington à Ribot du zi février 1891;Google ScholarArch. du minist. des. A.E., Correspondance politique. Grande-Bretagne, vol. 858.Google Scholar
77 13 octobre 1890; Rhodes House, Oxford, Papiers Rhodes.Google Scholar
78 Léopold II à Solvyns, 17 novembre 1877, dans van Zuylen, P., L'échiquier congolais, ou le secret du Roi, Bruxelles, 1959, 43.Google Scholar
79 Bruxelles, Arch. de l'ancien minist. des Colonies. Fonds des Affaires africaines.Google Scholar
80 Thomson, R. S., Fondation de l'Etat Indépendant du Congo, op. cit. 102–3.Google Scholar
- 12
- Cited by