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Les débuts de la guerre d'Algérie: Dé l'absence d'une doctrine aux premières solutions spécifiques, mai 1945 - août 1956

Published online by Cambridge University Press:  22 April 2010

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A la suite des dernières grandes opérations dirigées par le général Challe, fin 1959, on peut considérer que l'armée française gagne la guerre d'Algérie sur le terrain. Les barrages aux frontières prouvent leur efficacité. Faute de soutien logistique extérieur, les derniers groupes armés importants de l'Armée de libération nationale sont détruits ou réduits à l'impuissance à l'intérieur des départements algériens. Aussi bien en ville que dans le bled, si l'on excepte quelques actions sporadiques, la souveraineté de la puissance coloniale n'est plus menacée. Mais ce succès reste sans lendemain. Les relents d'une guerre civile franco-française et la réalité des règlements de compte algéro-algériens rendent cette victoire inutile. Celle-ci est d'ailleurs emportée par le flot d'une quadruple défaite, politique, diplomatique, économique et morale, dont les mécanismes, bien connus, sortent du cadre de cette étude.

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Articles
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Copyright © Research Institute for History, Leiden University 1996

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References

Notes

1 Sur cet épisode moins connu que les précédents, Meynier, voir Gilbert, L'Algérie révélée (Paris 1981)Google Scholar.

2 Jauffret, Jean-Charles ed., La guerre d'Algérie par les documents I: L'Avertissement, 1943–1946 (Paris 1990) 27180Google Scholar.

3 A propos de cette derniere estimation, voir Jauffret, L'Avertissement, 405–410. Ce chiffre ne concerne ni les disparus ni les blesses dont le nombre est pour l'instant impossible à établir. A noter que des ouvrages récents publiés en France ce montrent plus optimistes que nous en reprenant d'anciennes évaluations officielles. Entre autres, citons Fremeaux, Jacques, La France et l'Islam depuis 1789 (Paris 1991).Google Scholar Celui-ci estime à au moins 1.500 morts les victimes musulmanes dans le Constantinois en mai 1945. On est done très loin des affabulations politiciennes du F. L. N. (45.000 morts, puis 80.000 morts) ou des visions apocalyptiques du F. I. S.

4 Jauffret, , L'Avertissement, 499Google Scholar.

5 Ibidem, 306–309 et dossier photographique.

6 Jean-Charles Jauffret, conférence prononcée le 9 février 1991 devant la Commission française d'histoire militaire, Paris, Ecole supérieure de guerre, comme introduction à la publication attendue de La guerre d'Algérie par les documents II, Mars 1946 - décembre 1954: Des occasions manquées à I'insurrection.

7 L'Algérie en guerre (Alger s.d.) 101.

8 Forme plurielle de fellegh (‘coupeur de route’), employée exclusivement au singulier par les autorités françaises, cette appellation, en 1954, est réservée aux combattants tunisiens. Ce n'est que progressivement qu'elle est adoptée pour les Algériens. Signes du mépris et de la sous-estimation de L'adversaire, ceux-ci sont brocardés par les termes de bandits (à distinguer des bandits d'honneur traditionnels de Aurès ou de la Kabylie), de terroristes, et plus fréquemmen t de rebelles ou de H. L. L. (hors-la-loi). On ne leur reconnaît pas le titre de combattant ou djounoud (peu usité avant 1955) selon la définition de L'Armée de libération nationale. Quant aux moussebilines, c'est-à-dire les sympathisants nationalistes n'ayant pas pris le maquis, donnant asile aux combattants et servant d'agents de liaison et de renseignement, leur existence n'est pas soupconnee par les forces de L'ordre au debut de la guerre d'Algérie propremen t dite.

9 Témoignage recueilli le 27 septembre 1990, à Saint-Goustan, dans le Morbihan.

10 Histoire du 18e régiment de parachutistes en Afrique du Nord, Tunisie-Algérie de 1952 à 1961 (s.p. 1989), tirage résérve aux anciens.de cette unité. Ecrit sur un ton mesuré, cet ouvrage confldentiel établi sur des archives privées, de nombreux témoignages et le journal des marches et opérations du régiment, est un document clef pour comprendre la guerr e d'Algérie en 1954–1955.

11 Directeur de la sécurité générate en Algérie de mars 1953 à la fin mai 1955, Vaujour, Jean livre un témoignage lucide, De la révolte à la révolution: Aux premiersjours de la guerre d'Algérie (Paris 1985). A propos de L'operation Véronique voir p. 371Google Scholar.

12 Jauffret, , L'Avertissement, 311Google Scholar.

13 Courrière, Yves, La guerre d'Algérie II: he temps des léopards (Paris 1964) 154Google Scholar.

14 Stephan, , Histoire du 18e régiment de parachutistes, 23Google Scholar.

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16 Spillmann, Général, Souvenirs d'un colonialiste (Paris 1968)Google Scholar.

17 Montagnon, Pierre, La guerre d'Algérie: génèse et engrenage d'une tragédie, ler novembre 1954–3 juillet 1962 (Paris 1987) 145Google Scholar.

18 Créé en 1941, ce corps de gendarmerie auxiliaire est fort de 12.000 gardes mobiles indigènes répartis e n milices. II forme des pelotons de 30 homines chacun destinés a la protection des centres dépourvus d'unités régulières. Le corps des douaïrs est dissous le 31 août 1945. Cf. Jauffret, , L'Avertissement, 151, 154, 423Google Scholar.

19 Vaujour, , De la révolte à la révolution, 438Google Scholar.

20 Droz, Bernard et Lever, Evelyne, Histoire de la guerre d'Algérie, 1954–1962 (Paris 1984) 70Google Scholar.

21 Paillat, Claude, La liquidation: Indochine, Maroc, Tunisie, Suez, Algérie II (Paris 1972) 154Google Scholar.

22 Montagnon, , La guerre d'Algérie, 152Google Scholar.

23 Mire, Colonel Henri Le, Histoire militaire de la guerre d'Algérie (Paris 1982) 24Google Scholar.

24 Stephan, , Histoire de 18e régiment de parachutistes, 32Google Scholar.

25 Home, Alistair, Histoire de la guerre d'Algérie (Paris 1981) 174Google Scholar.

26 Yves Courrière semble particulièrement bien informé sur cette unité à la suite de son enquéte orale importante auprès des témoins, Le temps des léopards, 225–226, 228–231.

27 Mire, Le, Histoire militaire, 52, 66. Outre la leçon indochinoise, on peut aussi évoquer L'influenceGoogle ScholarTchakhotine, de Serge, Le viol desfoules par la propagande politique (4e edition, Paris 1939),Google Scholar ouvrage que certains officiers ont lu et médité.

28 Ibidem, 38, 57–58.

29 Les premières harkas organisées datentcependant de 1957. Les chiffres que nous donnons proviennent d'une étude inedite que le général Maurice Faivre, ancien commandant des harkis de la région de L'oued Berd-Babor et spécialiste de L'histoire du recrutement, a bien voulu nous communiquer.

30 La guerre secrète en Algérie (Paris 1977) 97 et suivantesGoogle Scholar.

31 Voir note 6.

32 Jacquin, , La guerre secrète, 135Google Scholar.

33 Horne, , Histoire de la guerre d'Algérie, 115Google Scholar.

34 Jacquin, , La guerre secrète, 158Google Scholar.

35 Ibidem, 132.

36 Plus connu sous le nom de code d'Oiseau bleu, cette ténébreuse affaire concerne un maquis fictif de contre-guérilla monté en Kabylie avec la complicité des forces de l'ordre. En fait, la mystification permit aux homines de Krim Belkacem de se fournir en armes à moindres frais et d'éliminer les concurrents messalistes. A ce propos, Home, voir, Histoire de la guerre d'Algérie, 265;Google ScholarMire, Le, Histoire militaire, 8488; etGoogle ScholarCourrière, , Le temps des léopards, 222224Google Scholar.

37 En dehors de cas précis et connus comme ceux de Sorge ou des membres de I'Orchestre rouge, deux synthèses récentes montrent que contrairement a une légende unc très grande partie du renseignement en 1939–1945 est le fait d'écoutes radio et d'utilisation de machines fort complexes (Enigma, Ultra, Magic): Keegan, John, La Deuxième Guerre mondiale (Paris 1990) 473, 488491; etGoogle ScholarMasson, Philippe, Une guerre totale, 1939–1945 (Paris 1990) 349 et suivantesGoogle Scholar.

38 Commandants Guelton, Frédéric et Errera, Geneviève, ‘Transmissions et guerre subversive en Algérie’, Revue historique des armées 17/1 (1990) 7483. Article dense qui donne une nouvelle lecture du conflit Algérien en ce qui concerne son aspect technologiqueGoogle Scholar.

39 Jacquin, , La guerre secrète, 242.Google Scholar Les succès les plus nets apparaissent à partir des dernières grandes opérations déclenchées par le général Challe.

40 Guelton, et Errera, , ‘Transmissions et guerre subversive’, 77Google Scholar.

41 Mire, Le, Histoire militaire, 45Google Scholar.

42 Jauffret, , L'Avertissement, 331338Google Scholar.

43 Planchais, Jean, L'empire embrasé, 1946–1961 (Paris 1990) 234, soutient que dans les Aurès, dès novembre 1954, le napalm est employéGoogle Scholar.

44 Conférence de Patrick Facon, ‘L'emploi des helicopteres de L'armée de L'air en Algérie’, prononcée le 22 octobre 1988 devant la Commission française d'histoire militaire, Paris, Ecole supérieure de guerre.

45 Flamant, Marc, Les hélicos du djebel: Algérie, 1955–1962 (Paris 1982) 25Google Scholar.

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47 Doise, Jean et Vaïsse, Maurice, Diplomatie et outil militaire, 1871–1969: PoUUque étrangère de la France (Paris 1987) 455Google Scholar.

48 L'ouvrage définitif sur la question, Pakenham, Thomas, The boer war (Londres 1979) 461550, donne le détail des méthodes employées par KitchenerGoogle Scholar.

49 Horne, , Histoire de la guerre d'Algérie, 175Google Scholar.

50 Mire, Le, Histoire militaire, 4344Google Scholar.

51 Entre autres ouvrages, Horne, voir, Histoire de la guerre d'Algérie, 117118;Google ScholarCourrière, , Le temps des léopards, 174Google Scholar.

52 Tripier, Philippe, Autopsie de la guerre d'Algérie (Paris 1972) 174Google Scholar.

53 Montagnon, , La guerre d'Algérie, 155Google Scholar.

54 Mais en raison des pertes au combat ou par accident, et en tenant compte des absents ou des malades, chaque régiment de la réserve générale dispose tout au plus de 600 combattants, souligne Montagnon, Ibidem, 178.

55 Ibidem.

56 Horne, , Histoire de la guerre d'Algérie, 172Google Scholar.

57 Carles, Pierre, Des millions de soldats inconnus: La vie de tons lesjours dans les armees de la IVe république (Paris 1982) 181Google Scholar.