Published online by Cambridge University Press: 07 August 2014
Les fouilles d'Y. Calvet, membre de la mission française à Larsa dirigée par J.-L. Huot, ont mis en évidence entre 1987 et 1989 trois grandes maisons d'un quartier situé dans la partie nord-est du tell, occupé au début du 2e millénaire avant J.-C. Bien que seule la poursuite des fouilles puisse le vérifier, il s'agit d'un quartier qui se différencie des quartiers contemporains d'Ur, de Nippur, de Sippar, de Tell Halawa et de Tell Harmal. L'une des trois maisons fouillées confirme le caractère exceptionnel de ce quartier, en offrant des aspects qui la distinguent de toutes les autres demeures fouillées, non seulement sur ce site, mais également ailleurs. Ces particularités partent du plan et de l'organisation de la maison; l'analyse volumétrique a déjà fait l'objet d'une étude détaillée.
1 Huot, J.-L., «Les travaux français à Tell el 'Oueili et Larsa. Un bilan provisoire», Akkadica 73, 1991, p. 1–32 Google Scholar; Huot, J.-L. et al ii, «La structure urbaine de Larsa, une approche provisoire», Huot, dans J.-L. (éd), Larsa, travaux de 1985, Paris, 1989, p. 19–52 Google Scholar.
2 Le tissu urbain de ce quartier de Larsa est discontinu et les maisons ne présentent généralement pas de murs mitoyens.
3 Sur les questions de volume voir l'article d' Calvet, Y., «Bâtiments paléo-babyloniens à Larsa», Huot, dans J.-L. (éd), Larsa travaux de 1987 et 1989, BAH, Paris, 2003, p. 143–297 Google Scholar.
4 Calvet, Y., «Les grandes résidences paléo-babyloniennes de Larsa», Gasche, dans H. (éd), Cinquante-deux réflexions sur le Proche-Orient Ancien offertes en hommage à Léon De Meyer, MHEO 2, Leuven, p. 224–5Google Scholar; Id., «Maisons privées paléo-babyloniennes à Larsa. Remarques d'architecture», dans K. R. Veenhof (éd), Houses and Households in Ancient Mesopotamia, RAI 40, Leiden, 1996, p. 203–7; Id., dans J.-L. Huot (éd), Larsa travaux de 1987 et 1989, p. 143–297.
5 Charpin, D., «Découvertes épigraphiques à Larsa», NABU 1989/118 Google Scholar; Id., «Maisons et maisonnées en Babylonie ancienne de Sippar à Ur. Remarques sur les grandes demeures des notables paléo-babyloniens», dans K. R. Veenhof (éd), Houses and Households in Ancient Mesopotamia, RAI 40, Leiden, p. 221–8.
6 Cf. Calvet, Y., dans Cinquante-deux réflexions, p. 224 Google Scholar et Id., RAI 40, p. 203.
7 Au cours de l'analyse, on préfère parler d'espace central (pour la définition, voir Margueron, J., Recherches sur les palais mésopotamiens à l'âge du Bronze, BAH 107, Paris Google Scholar; Id., «Remarques sur l'organisation de l'espace architectural en Mésopotamie», L'archéologie de l'Iraq du début de l'époque néolithique à 333 avant notre ère. Perspectives et limites de l'interprétation anthropologique des documents, Paris, 1978, surtout p. 157–9) plutôt que de “cour” afin de ne pas donner comme fait assuré l'absence d'une couverture.
8 Calvet, Y., dans Cinquante-deux réflexions, p. 224–5Google Scholar et Id., RAI 40, p. 205.
9 Le rapport des dimensions de la pièce n. 21 est effectivement de 0,4, tandis qu'il est de 0,6 pour la pièce n. 5.
10 Calvet, Y., dans Cinquante-deux réflexions, note 15 p. 225 Google Scholar et Id., RAI 40, p. 205.
11 Calvet, Y., dans Cinquante-deux réflexions, p. 224 Google Scholar.
12 Margueron, J., «Larsa, rapport préliminaire sur la quatrième campagne», Syria XLVII, 1970, p. 262–72Google Scholar; Id., «Larsa, rapport préliminaire sur la cinquième campagne», Syria XLVIII, 1971, p. 283–4. Voir aussi l'analyse du même fouilleur, Recherches, p. 381–9.
13 Pour faciliter la lecture, la numérotation des salles du palais sera ici donnée en italiques, pour la distinguer de celle de la maison.
14 Respectivement dans le palais n. 4, 5, 6, 7 et 8 et dans la maison n. 1, 2, 3, 14 et 10.
15 La n. 26 en possède une quatrième sur le côté sud-est. Mais cela est tout à fait conforme à la plus grande complexité et aux plus nombreuses exigences du palais.
16 Voir la restitution de J. Margueron, Recherches, Fig. 261–2.
17 La taille relative des deux bâtiments suffit à expliquer ces différences de rapport. Les pièces de la maison disposées en enfilade devaient en effet garder une certaine largeur pour demeurer aisément accessibles.
18 D. Charpin, RAI 40, p. 223.
19 Calvet, Y., dans Cinquante-deux réflexions, p. 224 Google Scholar.
20 Battini, L., L'espace domestique en Mésopotamie de la IIIe dynastie d'Ur à l'époque paléo-babylonienne, BAR S 767, Oxford, 1999, p. 185–96, p. 357–9Google Scholar.
21 Woolley, L., The Old Babylonian Period, Ur Excavations VII, London, 1976, p. 119–66, Pl. 124Google Scholar.
22 Parrot, A., Tello, Paris, 1948, p. 277–8Google Scholar.
23 Gibson, McG. et al ii, Excavations at Nippur, Twelfth Season, OIC 23, Chicago, 1978, p. 54–61 et Fig. 40Google Scholar.
24 N.I Old Street, N.IV Paternoster Row.
25 Margueron, J., Recherches, p. 223–30, p. 310–23, p. 364–6, p. 376–8Google Scholar.
26 Durand, J.-M., «L'organisation de l'espace dans le palais de Mari: le témoignage des textes», Lévy, dans E. (éd.), Le système palatial en Orient, en Grèce et à Rome, Strasbourg, 1985, p. 58 Google Scholar.
27 Cette salle devrait correspondre à la pièce appelée kummum et qui est la dernière du système des trois pièces dont la première est le kisallum et la deuxième le papahum ( Durand, J.-M., Lévy, dans E. (éd), Le système palatial en Orient, note 64 à la p. 58)Google Scholar. L'idéogramme de kummum, É.NUN signifie littéralement la «pièce du prince», ce qui cadre bien avec la principale salle de réception de la maison.
28 Margueron, J., «Mari: originalité ou dépendance?», Studi Eblaiti V, 1982, p. 121–44Google Scholar.
29 Cf. Margueron, J., Recherches, en particulier p. 541–5Google Scholar.
30 Voir les palais néo-assyriens ( Turner, G., «The State Apartments of Late Assyrian Palaces», Iraq 32, 1970, p. 177–213)CrossRefGoogle Scholar.
31 Haller, A., Vorläufige Berichte über die von der Deutschen Forschungsgemeinschaft in Uruk-Warka unternommenen Ausgrabungen XVII, Berlin, 1961, p. 20–3Google Scholar; Id., Vorläufige Berichte über die von der Deutschen Forschungsgemeinschaft in Uruk-Warka unternommenen Ausgrabungen XVIII, Berlin, 1962, p. 23–9; Lenzen, H., Vorläufige Berichte über die von der Deutschen Forschungsgemeinschaft in Uruk- Warka unternommenen Ausgrabungen XXII, Berlin, 1966, p. 28–30 Google Scholar. Voir aussi les propositions Margueron, de J., Recherches, p. 407–9 et Fig. 286–7Google Scholar.
32 Frankfort, H., Lloyd, S., Jacobsen, T., The Palace of the Rulers at Tell Asmar, OIP 43, Chicago, 1940, p. 27–84 Google Scholar.
33 Woolley, C. L., «The Excavations at Ur, 1922-1923», The Antiquaries Journal III, London, 1923, p. 317–19Google Scholar; Id., «The Excavations at Ur, 1925-1926», The Antiquaries Journal VI, London, 1926, p. 382–3; Id., The Buildings of the Third Dynasty, Ur Excavations VI, London, 1974, p. 36–9 et PI. 56; Hall, H. R., A Season's Work at Ur, Al 'Ubaid, Abu Shahrain (Eridu) and Elsewhere, London, 1930, p. 158–62Google Scholar.
34 Margueron, J., Recherches, p. 162, Fig. 113Google Scholar.
35 Castel, C. et Charpin, D., «Les maisons mésopotamiennes: essai de dialogue entre archéologue et épigraphiste», Castel, dans C., al-Maqdissi, M. et Villeneuve, F. (éds), Les maisons dans la Syrie antique du Me millénaire aux débuts de l'Islam. Pratiques et représentations de l'espace domestique. Actes du colloque international, Damas 27–30 juin 1992, BAH 30, Beyrouth, 1997, p. 245 Google Scholar.
36 D. Charpin, RAI 40, p. 222. On notera tout particulièrement les similitudes entre les documents administratifs de la maison d'Asqudum à Mari (textes libellés naptan awilim, “repas de l'homme”) et les petites tablettes découvertes dans la maison B 59 de Larsa, enregistrant des dépenses pour des “repas” (naptamim). Cf. Charpin, D., NABU 1989/118 Google Scholar. Le devin Asqudum, qui avait épousé une fille du roi Yahdun-Lîm, était l'un des principaux personnages de l'État au début du règne de Zimri-Lîm et sa maison, qui correspond au “petit palais oriental”, avait auparavant abrité d'autres personnages illustres, parmi lesquels le roi Yasmah-Addu, dans les années qui suivirent son installation à Mari. Cf. Charpin, D., «Les archives du devin Asqudum dans la résidence du “Chantier A”», MARI 4, 1985, p. 453–62Google Scholar. Nous remercions ici P. Villard, qui a attiré notre attention sur ce point.
37 Comme la position par rapport aux points cardinaux. Car les palais et les temples sont presque toujours disposés de manière à avoir les coins disposés selon les points cardinaux.
38 Guinan, A., «Social Constructions and Private Designs. The House Omens of shumma alu », Veenhof, dans K. R. (éd), Houses and Households in Ancient Mesopotamia, RAI 40, Leiden, 1996, p. 66–7Google Scholar.