Il est presque impossible d'indiquer la date exacte à laquelle l'histoire de l'«Ange de la Crimée», Florence Nightingale, fut pour la première fois révélée au Japon, mais étant donné qu'un récit intitulé « Miss Nightingale et le petit chien » figure dans un manuel officiel de morale en usage dans les écoles primaires vers le milieu de l'ère de Meiji (1868–1911), on peut dire avec certitude qu'elle était connue dès cette époque. L'histoire d'un chien de berger, blessé à la jambe par un méchant garçon et laissé sans soins, ainsi que celle d'une jolie jeune fille, Florence, qui s'occupa avec sollicitude du pauvre animal, fut apprise aux garçons et fillettes japonais par ce manuel. Elle eut une grande influence sur leur cœur et contribua à développer leur sens philanthropique. De plus, la vie de cette jolie fille, Florence, qui devint une infirmière, s'engageant volontairement pour servir au front pendant la guerre de Crimée; se dévouant pour soigner de nombreux officiers et soldats à l'hôpital militaire de Scutari; luttant contre toutes sortes de difficultés et qui, lorsque la guerre de Crimée prit fin par la victoire des alliés, fut grandement appréciée et remerciée par toute la population d'Angleterre, impressionna vivement la population japonaise pendant l'ère de Meiji, alors que la position sociale des infirmières était si peu considérée et que le travail infirmier manquait encore de consistance.