On retrouve mention de la transfusion sanguine dès l'origine de la médecine. La tradition rapporte, en effet, qu'Esculape utilisait le sang veineux à des fins thérapeutiques. Pythagore, et plus tard Ovide, relatent les résultats miraculeux de la pratique transfusionnelle. La coutume primitive, encore pratiquée en Europe il y a moins de cinq siècles, est par ailleurs connue, qui consistait à boire le sang d'un adversaire pour en acquérir les vertus.
Ainsi considéré à travers les âges comme principe de vitalité et de santé, le sang et sa transfusion firent l'objet de recherches dont nous savons, avec plus de précision à partir du XVIe siècle, qu'elles donnèrent des résultats fort peu concluants. Il fallut attendre l'année 1900 pour que Landsteiner fît la découverte, déjà pressentie trente ans auparavant par Landois et Muller, de l'incompatibilité de certains types de sang et de l'existence de groupes sanguins, expliquant du même coup l'alternance de succès et d'échecs des anciens auteurs.