Rien n'est plus réconfortant à notre époque troublée et dans ce monde, où la paix a tant de peine à se rétablir, que de contempler l'activité de la Croix-Rouge et des institutions qui lui sont apparentées.

Loin de se reposer du travail épuisant fourni pendant la guerre, elles redoublent de zèle pour panser les blessures de tout ordre qui en sont la suite immédiate. Qu'il s'agisse des anciens pays belligérants ou des neutres, la plupart des Croix-Rouges sont en-gagées dans des entreprises diverses et fécondes; les régions dévastees et ruinées de l'Europe centrale et occidentale en sont le théâtre principal; mais, grâce aux efforts du Comité international de la Croix-Rouge, que vient puissamment encourager et soutenir la Société des Nations, l'action s'étend à travers la Russie et par delà les mers jusqu'aux frontières extrêmes de l'Orient pour y aller chercher les prisonniers de guerre survivants et les ramener dans leurs foyers.

La première idée de centraliser, au Comité international de la Croix-Rouge, les questions relatives à la rééducation professionnelle des mutilés de guerre est partie du professeur Hector Levi, de Florence, conseiller de l'œuvre nationale italienne des invalides de la guerre, qui, dans une lettre adressée au Comité international, le 22 avril 1917, lui proposait de chercher à organiser à Genéve, pour ce but, une exposition d'appareils de prothèses.

La question des p.g. r. 1. a soulevé de nombreuses manifestations divergentes, tant en paroles que par écrit. C'est pourquoi je me permets, en qualité de délégué neutre, de consacrer une partie spéciale du présent rapport à cette catégorie de p. g.

Mlle Elsa Brandstroem, infirmière de la Croix-Rouge suédoise, membre de la mission suédo-danoise envoyée en Sibérie, a séjourné de 1915 à 1920 dans ce pays. En 1918 le Comité des Croix-Rouges, présidé en Russie par M. Edouard Frick, délégué général du Comité international, recevait de loin en loin de ses nouvelles, mais il savait qu'elle se trouvait à Omsk. M. Montandon, délégué du Comité international de la Croix-Rouge à Vladivostock, l'a rencontrée de même dans cette ville en 1919. Mlle Brandstroem est enfin revenue en Europe au début du mois de juillet dernier, elle a bien voulu écrire à bord du bateau qui la ramenait de Russie les notes suivantes, qui constituent un des plus poignants appels que l'on ait fait entendre en faveur des malheureux prisonniers de Sibérie. Elle est arrivée le 10 juillet à Stettin, où elle a été reçue par les autorités et la Croix-Rouge allemande et saluée par le colonel Hirzel, au nom du Comité international.