La destruction de l'unité et de l'intégrité de la famille, élément naturel et fondamental de la société, selon l'article 16, alinéa 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, est l'une des conséquences les plus tragiques des conflits armés. De même, en temps de paix, la menace à l'unité et à l'intégrité de la famille est l'une des formes puissantes et inhumaines de pression que les Gouvernements exercent sur les individus pour enrégimenter leurs peuples. Il est salutaire de rappeler, à cet égard, que l'un des objectifs du droit international est de donner effet, par des restrictions appropriées et une surveillance internationale adéquate sur la souveraineté interne des Etats, au principe selon lequel la protection de la personnalité humaine et des droits fondamentaux de l'homme est le but ultime de toute législation, nationale et internationale. Le droit international n'est pas créé au profit des Etats, mais en dernière analyse au bénéfice des individus qui composent les sociétés politiques. Encore que l'on puisse trouver dans Grotius un tel axiome fondamental quant à l'objet du droit international, sa reconnaissance pratique s'est faite lentement et, même aujourd'hui, n'est que partielle. Le droit international des conflits armés a traité les individus avec sévérité en exposant ceux qui en violent les règles à la juridiction pénale des Etats, au plan universel, et en exposant ceux qui ont été reconnus coupables au risque d'exécution ou de peines sévères.