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L'arrivée des «Bourbaki» aux Verrières: L'internement de la Première Armée française en Suisse le 1er février 1871

Published online by Cambridge University Press:  19 April 2010

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«L'Armée est prête, il ne lui manque pas un bouton de guêtre» avait declaré le maréchal Lebœuf, ministre de la Guerre de Napoléon III, lors du vote des crédits nécessaires à la mobilisation.

On a rarement fait preuve d'un tel aveuglement: médiocrement équipée, mal entraînee et, surtout, dramatiquement mal commandée, l'armée française allait subir défaite sur défaite. Dès les premiers affrontements, en août 1870, elle doit abandonner l'Alsace et la Lorraine, à l'exception de quelques places fortes — Strasbourg, Sélestat, Neuf-Brisach, Metz et Belfort — qui sont assiégées. Le 2 septembre, Napoléon III capitule à Sedan avec 80 000 hommes, entraînant dans sa chute le Second Empire, tandis que les Prussiens marchent sur Paris.

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Review Article
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References

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2 Idem, pp. 209–216.

3 Secretan, Colonel Édouard, L'Armée de l'Est (20 décembre 1870 -1er février 1871), 2e éd., Neuchâtel, Attinger Frères Éditeurs, 1894, pp. 26–48Google Scholar

4 Idem, pp. 154–315.

5 Idem, pp. 345–498.

6 Idem, pp. 549–550; Documents diplomatiques suisses (1848–1945), vol. 2, Berne, 1985, p. 497; Clerq, De, Recueil des Traités de la France vol. X, p. 421Google Scholar; Parry, C. (ed.), The Consolidated Treaty Series vol. 142, pp. 475476.Google Scholar

7 Davall, Major E., Les troupes françaises internees en Suisse à la fin de la guerre franco-allemande en 1871, Rapport rédigépar ordre du Département militaire fédéral sur les documentsofficiels déposés dans ses archives, Berne, 1873, pp. 4244.Google Scholar

8 Secretan, , op. cit., p. 553.Google Scholar Au debut de la campagne, à fin décembre 1870, les effectifs de l'armée de l'Est étaient évalués entre 120 000 et 140 000 hommes.

9 Davall, , op. cit., pp. 5051, 61–62 et 83–87Google Scholar; Secretan, , op. cit., p. 575.Google Scholar

10 Secretan, , op. cit., p. 579.Google Scholar Au départ de Besançon, le 25 Janvier, l'armée de l'Est avait laissé derriére elle 8 à 10 000 blessés et malades qui avaient été hébergés dans les hôpitaux et les ambulances improvisées de la ville (idem, p. 474). Le major Davall (op. cit., p. 290) relève que 17 897 internés ont été soignés dans les hôpitaux et les ambulances organisées; toutefois, ce nombre ne comprend pas tous ceux qui ont reçu des soins durant les premiers jours de l'internement et qu'il n'a pas été possible de recenser, vu l'urgence des besoins auxquels le personnel médical devait répondre.

11 Documents diplomatiques suisses, vol. 2, pp. 498‐526; Davall, , op. cit., pp. 215‐218Google Scholar; Secretan, , op. cit., pp. 576‐578.Google Scholar

12 Davall, , op. cit., p. 263Google Scholar; Secretan, , op. cit., pp. 578‐579.Google Scholar

13 Davall, , op. cit., pp. 263 et 291‐297Google Scholar; Secretan, , op. cit., p. 579.Google Scholar

14 Davall, , op. cit., pp. 304‐311Google Scholar; Secretan, , op. cit., p. 579.Google Scholar

15 D'autres divergences relatives au droit de la neutralité étaient apparues au début de la guerre, lorsque la Prusse avait demandé à pouvoir utiliser les chemins de fer beiges et luxembourgeois pour évacuer les blessés résultant des combats de Metz et de Sedan. Voir Conférence internationale de la Paix, La Haye, 18 mai-29 juillet 1899, Nouvelle édition, Ministère des Affaires étrangères, La Haye, 1907, 3e partie, pp. 87‐88.Google Scholar

16 Actes de la Conférence réunie à Bruxelles, du 27 juillet au 27 août 1874, pour régler les lois et coutumes de la guerre, Martens, De (éd.), Nouveau Recueil général de Traités, 2e série, tome IV, pp. 26‐27Google Scholar, 90, 162‐168, 182‐189, 195‐197 et 225‐226.

17 Articles 57 à 60 du Règlement annexé à la Convention concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre, du 29 juillet 1899, Conférence Internationale de la Paix, La Haye, 18 mai-29 juillet 1899, première partie, pp. 30‐31, 46‐47, 54‐55 et annexes, pp. 27–28; troisième partie, pp. 22, 37‐38, 46‐47, 85‐88 et 146.

18 Convention V de La Haye du 18 octobre 1907.

19 Deuxième Conférence Internationale de la Paix, La Haye, 15 juin -18 octobre 1907, Actes et documents, Ministère des Affaires étrangères, La Haye, 1907, tome I, pp. 125, 136–150, 345–346 et 640; tome III, pp. 33–40, 51–62, 134, 179–185, 241, 246 et 257–267.

20 Deuxième Conférence internationale de la Paix, La Haye, 15 juin- 18 octobre 1907, Actes et documents, tome I, p. 640; Manuel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Treizième édition, Comité international de la Croix-Rouge et Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, 1994, pp. 322–323.

21 Bonjour, Edgar, Histoire de la neutralité suisse Traduction de Charles Oser, Neuchâtel, La Baconnière, 1970, tome VI, pp. 4195Google Scholar; Lasserre, André, Frontières et camps, Le refuge en Suisse de 1933 à 1945, Lausanne, Éditions Payot, 1995, pp. 150158.Google Scholar

22 Secretan, , op. cit., p. 557.Google Scholar

23 Il n'existe malheureusement pas, à notre connaissance, de rapport de synthèse rendant compte de l'ensemble des activités de la Croix-Rouge suisse lors de l'accueil de l'armée de l'Est. En revanche, le rapport de la section neuchâteloise qui, en raisonde la géographie, fut la première à venir en aide aux internés, décrit les activitété déployées de façon spontanée lors du passage des troupes, puis de façon plus organisée durant les semaines qui ont suivi: organisation de cuisines permettant de dormer des repas chauds aux soldats de passage; ouverture d'infirmeries afin de prodiguer des soins aux blessés et aux malades en attendant leur évacuation vers des hôpitaux; hébergement d'innombrables soldats malades ou valides dans des édifices publics ou des maisons particulières; distribution de vivres, d'habits, de fourrage et de bois de chauffage, etc. Société suisse de Secours aux Militaires blessés, Section neuchâteloise, Rapport général, 1er juillet 1871, Neuchâtel, Imprimerie de James Attinger, 1871.

24 Meyer, André und Horat, Heinz, Bourbaki, Episoden und Erlebnisse aus der Internierungszeit der Bourbaki-Armee 1871, Bern, Édition Erpf, 1981.Google Scholar

25 Idem, pp. 15–16. Le panorama était un mode d'expression artistique qui connut un grand succès durant la seconde moitié du XIXe siècle. Il s'agissait d'un bâtiment circulaire en forme de rotonde, dont toute la paroi intérieure était couverte par une toile peinte circulaire représentant un paysage ou un événement historique exceptionnel; la peinture devait dormer l'illusion de la profondeur; le plafond et le sol étaient également décorés de telle façon que le visiteur, qui pénétrait dans le panorama par un couloir souterrain et un escalier en spirale dormant accès à une plate-forme surélevée située au centre de la rotonde, se sentait soudainement transporté au milieu du paysage ou de l'événement représenté. De nombreuses villes d'Europe occidentale ont eu leur panorama et les sociétés qui les exploitaient faisaient circuler les toiles d'une ville à l'autre. Ce mode d'expression a ensuite été supplant? par le cinéma, qu'il préfigurait. Quelques rotondes ont subsisté et ont été transformées en théâtres, notamment la Rotonde des Champs-Élysées à Paris. A notre connaissance, le seul panorama qui ait été préservé et qui ait été exposé de façon continue depuis sa création est le panorama des Verrières, expose à Lucerne. D'après le tmoignage des contemporains, c'était aussi le plus beau.

26 Idem, p. 53. Dès 1872, Édouard Castres s'était fait connaître en exposant au Salon «L'ambulance dans la neige». Son tableau — l'une des premières représentations picturales d'une ambulance de la Croix-Rouge — avait été honoré d'une médaille d'or et salué par la critique.

27 Journal de Genève, 28 septembre 1881.

28 Kämpfen-Klapproth, Brigit, Das Bourbaki-Panorama von Èdouard Castres, 2e édition, Lucerne, Éditions de la Ville de Lucerne, 1983, pp. 3947.Google Scholar