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Article contents
Henry Dunant, Mme de Gasparin and “A Memory of Solferino”
Published online by Cambridge University Press: 13 January 2010
Extract
The Centenary of Solferino brought to light a number of historical and private documents which had for ages lain forgotten in disused files.
Numerous National Red Cross. Societies drew on this source to give a particularly authentic aspect to their reviews and publications and to the various celebrations which coincided with the commemoration of the Centenary. The International Review, either in the form of commentaries and articles or by illustrations, has also shown its readers a number of documents which seemed to it to hold some interest.
- Type
- Research Article
- Information
- International Review of the Red Cross (1961 - 1997) , Volume 2 , Issue 21 , December 1962 , pp. 631 - 638
- Copyright
- Copyright © International Committee of the Red Cross 1962
References
page 631 note 1 These documents can be found in the Bibliothèque publique et universitaire of Geneva.
page 632 note 1 Translated from the original French text which reads as follows:
“Avant tout Monsieur, je vous serre la main, vous êtes un courageux, un brave jeune homme, Dieu vous bénira. II vous gardera.
Voici ce que je viens de faire, à peine votre lettre reçue. Je l'ai extraite, en supprimant des détails trop poignants qu'on n'aurait pas laissé passer en France; et avec quelques mots de moi, j'ai envoyé un extrait à I'Illustration, pour la France, et au Journal de Genève pour la Suisse. Et maintenant que le Seigneur en fasse ce qu'Il jugera bon. II me répugnait extrêmement de reprendre l'initiative pour une nouvelle souscription; mais en face de telles misères, périssent les convenances personnelles; il n'y a plus rien à écouter que ce cri de douleur, plus rien à faire que d'y répondre.
L'Illustration voudra-t-elle inserer cet appel? A Genève nous tendraton la main? Dieu le sait, Dieu fera tout pour le mieux.
En attendant, hâtez-vous de former ce comité à Brescia ou à Castiglione, ou ailleurs à qui I'Illustration puisse envoyer les dons en argent et en nature, si l'affaire prend en France.
Dès que cela sera fait, et il y faut la plus grande promptitude, donnezmoi les adresses que je transmettrai immédiatement à M. Paulin, directeur de l'Illustration.
Pour Genève, mêmes indications. Dites-moi à qui il faut envoyer l'argent les caisses de cigares, de chemises, etc., si nous en avons et de suite, je transmettrai ces noms à M. Ader (Adert) du Journal de Genève.
Ecrivez-moi lequel vous préférez des dons en nature ou des dons en argent?
S'il vous faut des bandes, des chemises?
Si l'on peut vous envoyer des cigares et du tabac, et comment ce tabac doit être, en feuilles ou en poudre?
Je ne vous ai pas nommé, — vous êtes un compatriote, il le fallait pour Genève; mais pas une syllabe de plus.
II y a longtemps que nous prions ardemment pour les mourants et les blessés…
… Recevez nos meilleurs sentiments de mon mari et de moi. Bien à la hâte.
Ctesse de Gasparin
ce 4 juillet (je n'ai recu votre lettre que ce matin)
Valleyres près Orbe, canton de Vaud, Suisse.
page 634 note 1 Je reçois, Monsieur, votre seconde lettre. Voici un premier résultat. Ma lettre à M. Adert (directeur du Journal de Genève) lui est arrivée au moment où M. Adrien Naville, au nom d'un comité formé à la hâte pour envoyer quatre jeunes gens évangéliser les blessés dans des hôpitaux, venait lui demander d'annoncer une souscription en faveur de cette œuvre.
M. Adert a montré ma lettre. Alors M. Naville de m'écrire pour me demander la fusion de nos pensées et de nos efforts. J'y ai consenti de grand cœur, en insistant seulement sur un point très important selon nous.
1) ne pas faire de l'ofnciel, ne pas aller s'échouer dans les grands hôpitaux des grandes villes où l'on aurait peur de nous, mais courir aux avant-postes, là où vous êtes, là où tout homme de charité, d'énergie et de bon secours, aura les quatre pieds blancs.
2) ajouter en abondance les dons en nature, matériels aux consolations spirituelles.
3) se mettre en rapport direct avec vous.
4) vous rembourser les mille francs avancés.
J'espère qu'on tiendra compte de ces prières.
Si comme je le pense vous êtes d'accord avec nous, si vous pensez que la place de nos jeunes gens est aux avant-postes, là où sont les plus impérieux besoins, écrivez-le fortement à M. Adrien Naville.
Et veuillez me dire aussi à qui je devrai adresser des dons en nature si l'on m'en remet, dans quelle voie les faire aller, — que vaudrait-il le mieux envoyer! — Je m'en r´fère du reste à la première réponse adressée poste restante à Milan. Si vous le pouvez faites-la venir et répondez-moi a votre tour.
Je vous assure que le cœur me brûle; je vis beaucoup plus là-bas qu'ici; et pourtant ici, Dieu nous a donné, dans ce moment surtout, des devoirs de premier ordre. Au moins nos prières, nos plumes, nos efforts sont avec vous.
Je joins ici une instruction manuscrite du docteur Monod contre le choléra. II me semble que cela doit s'adapter à la dissenterie (sic), montrez-la si vous voulez à un médecin — mais je la crois excellente. Vous me la rendrez une fois.
Adieu, Monsieur, que toutes les bénédictions du Seigneur reposent sur vous.
Ctesse de Gasparin
ce 8 juillet Valleyres près Orbe, canton de Vaud, Suisse
page 634 note 2 Editor of the Journal de Geneve.
page 636 note 1 Monsieur,
Je n'ai pas de peine à vous dire que tout est entièrement oublié. J'attendais impatiemment de pouvoir le faire, bien certaine qu'il y avait là quelque chose comme un cauchemar. II a pesé lourdement sur mon cœur, il a pesé sur le vôtre; entre chrétiens, cela ne peut durer. Enfin, je le répète, cette page est déchirée de mes souvenirs et il ne me reste que la pensée de votre dévouement et de la confiance que vous avez eue en mon man et en moi.
Dieu veuille maintenant bénir les hommes pieux qui s'appliquent à cette œuvre.
Adieu Monsieur, croyez à mes sentiments bien fraternels et recevez l'assurance de ma cordiale estime.
(s.) Comtesse de Gasparin
Valleyres, ce 21 juillet 1859.
page 637 note 1 Je suis bien reconnaissante, Monsieur, de votre bel envoi. Reçu ce matin, j'avais dévoré votre livre avant le soir. II est extrêmement remarquable. La pensée, vivante, et le sentiment si simple et si vrai, créent leur forme qui sort toute brûlante de cette fournaise de douleurs où vous avez passé. Bien souvent les larmes jaillissent des yeux, et le cœur reste constamment serré, mais il y a de beaux rayons de soleil; ce dévouement que Dieu crée partout au moment du besoin resplendit, et vient éclairer d'une sereine lumière les pages les plus sombres du livre. Merci encore, Monsieur, et croyez que vous avez dans notre maison des lecteurs vraiment sympathiques.
Recevez, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.
(s.) Comtesse de Gasparin
Le Rivage, ce 13 décembre 1862.
page 638 note 1 Letter to Miss Adèle Couriard.