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Résumés

Published online by Cambridge University Press:  01 August 2010

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Résumés
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Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 2010

Marcelo Badaró Mattos. Expériences en commun: esclavage et “liberté” dans le processus de formation de la classe ouvrière de Rio de Janeiro (1850–1910).

Dans cet article, l’auteur part de la recherche sur le processus de formation de la classe ouvrière à Rio de Janeiro dans la période allant de la fin du dix-neuvième siècle aux premières années du vingtième siècle. Il étudie les expériences analogues significatives de travailleurs soumis à l’esclavage et de travailleurs “libres” dans le processus de formation de la classe ouvrière, et tente de démontrer que l’histoire de ce processus au Brésil a commencé alors que l’esclavage existait encore, et que par une expérience identique du travail et de la vie à Rio de Janeiro, comme dans d’autres villes brésiliennes où l’esclavage était répandu au dix-neuvième siècle, les travailleurs esclaves et les travailleurs “libres” ont partagé des formes d’organisation et de lutte, fondant des valeurs et attentes communes qui ont eu une importance décisive dans des période ultérieures de formation de classes.

Chris Leonards et Nico Randeraad. Experts transnationaux dans la réforme sociale, 1840–1880.

Qui était à la pointe de la réforme sociale en Europe entre 1840 et 1880, et comment ces gens étaient-ils en rapport ? Dans cet article, nous proposons une méthode pour localiser une communauté transnationale d’experts qui a joué un rôle dans la réforme sociale, et nous nous concentrons sur les moyens par lesquels ces experts se sont transmis leurs connaissances et les ont diffusées par-delà les frontières. Après un exposé des concepts de la réforme sociale, de la transnationalisation et du transfert, nous montrons comment nous avons créé une base de données sur les participants à des congrès sur la réforme sociale pendant la période 1840–1880, et nous expliquons comment nous avons extrait un groupe d’experts central de cette base de données. Cette “élite des congrès” est le centre l’intérêt de la seconde partie de l’article, dans laquelle nous discutons ses voyages, ses participations à des congrès, ses publications, sa correspondance et son affiliation à des organisations scientifiques et professionnelles. Nous soutenons que les membres individuels de notre élite, s’appuyant sur le prestige de leurs contacts internationaux, ont suscité des débats réformateurs dans leur propre pays. Nous concluons en incitant à poursuivre la recherche sur l’influence que l’élite transnationale a été capable d’exercer sur des réformes sociales concrètes dans différents cadres nationaux, afin d’évaluer dans quelle mesure elle peut être considérée comme une “communauté épistémique en voie de formation”.

Sandra Swart. “Le monde que les chevaux ont créé”: une étude de cas sud-africaine de l’inclusion d’animaux dans l’écriture de l’histoire sociale.

Dans cet article, l’auteur étudie de nouveaux moyens d’écrire l’histoire qui s’attache à la vie d’animaux. Elle présente la manière dont l’histoire sociale peut s’enrichir en incluant l’histoire dans une perspective animale et parallèlement, comment les outils fournis par l’histoire sociale révèlent l’historicité d’animaux. L’étude de cas est tirée de l’histoire l’Afrique du Sud et l’attention se porte sur les chevaux. Premièrement, l’auteur montre que les chevaux ont changé l’histoire humaine tant au macro-niveau que dans la petite arène intime du corporel, suivant l’exhortation de Febvre à une histoire sensorielle. Deuxièmement, l’auteur examine l’intérêt pérenne de l’histoire sociale pour l’action des éléments et la compréhension d’expériences socioculturelles dans la perspective de ceux qui les ont réellement vécues – en l’occurrence, dans une perspective équestre. Troisièmement, l’auteur pose la question de savoir comment une histoire sociale qui prend les animaux au sérieux pourrait être écrite et apporter une dimension rafraîchissante à notre compréhension, à l’appui d’exemples issus de l’événement le plus analysé dans l’historiographie sud-africaine, la Guerre des Boers (1899–1902).

Leo Lucassen. Le meilleur des mondes: la gauche, l’ingénierie sociale et l’eugénique dans l’Europe du vingtième siècle.

Dans cet article, l’auteur compare des théories et politiques sociales de sociaux-démocrates et d’autres représentants du spectre politique de gauche dans six pays européens pour expliquer pourquoi, dans certains pays comme la Suède, la Norvège, et la Suisse, des groupes sociaux faibles sont devenus la cible d’une politique eugénique négative et illibérale, particulièrement de l’isolation et de la stérilisation, alors que dans d’autres pays, les politiciens et théoriciens de gauche ont été beaucoup moins radicaux. Une caractéristique frappante qui s’en dégage est la différence entre une forme de socialisme communitarienne-organique et une forme de socialisme de classe. À l’instar de Zygmunt Bauman, Michel Foucault et James C. Scott, l’auteur distingue une première variante de citoyenneté qui est conditionnelle et uniquement destinée à ceux qui ont l’attitude sociale appropriée. L’eugénique coïncidait parfaitement avec cette opinion, puisqu’elle proposait un diagnostic en même temps qu’un remède. D’éminents représentants de cette approche ont été les Webb au Royaume-Uni et les Mydral en Suède. Mais cette approche organique-médicale était moins vraisemblable dans une variante du socialisme plus dépendante des classes et inscrite dans une société civile puissante. Tant que les sociaux-démocrates et d’autres politiciens de gauche ont considéré que des problèmes sociaux, comme l’inégalité et la pauvreté, étaient principalement causés par un système capitaliste injuste, il y eut peu de motifs d’une solution eugénique.