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L'Espagne, la Commune et l'Internationale

Published online by Cambridge University Press:  18 December 2008

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Les événements qui se produisirent en France lors du printemps de 1871 eurent une triple répercussion sur la situation en Espagne. Ils constituèrent en premier lieu la pierre de touche des tensions existant entre les groupes politiques dressés contre la Reine Isabelle II en 1868. Ils encouragèrent ensuite une réaction de plus en plus violente des groupes sociaux au pouvoir contre les organisations ouvrières de l'A.I.T. surtout, qu'on assimilait purement et simplement aux Communards, Ils constituèrent enfin, du fait même de cette réaction d'une part, par le truchement des émigrations provoquées par les persécutions déclenchées contre l'Internationale et son idéologic d'autre part, l'un des facteurs essentiels de la propagation de cette idéologie. C'est à l'étude détaillée de cette triple répercussion de la Commune sur la situation espagnole aux environs de 1870 que nous allons procéder.

Type
Dimensions Internationales de l'Evenement
Copyright
Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1972

References

page 224 note 1 L'article 19 de la Constitution de 1869 stipule très opportunément que «Toute association dont l'objet ou les moyens compromettraient la sécurité de I'Etat pourra êltre dissoute par la voie d'une loi.»

page 226 note 1 Les personnes arrêtées étaient André Michel, journaliste, Royannez, ancien directeur de L'Emancipation de Toulouse, et Nodot, commerçant établi à Barcelone depuis cinq ans.

page 226 note 2 Il écrivait le 23 mars: «Ce que veut Paris, ce sont des garanties, des armes et une organisation, avoir l'assurance que l'Assemblée n'excédera pas ses pouvoirs, qu'il ne pourra jamais être attenté à l'existence de la République et aux libertés du peuple…» («Lo que quiere París»). Il proclamait le 26, pour souligner le caractcre légal des événements, que «le sort de la liberté, l'avenir de la République et l'honneur de la France étaient totalement dissociés des hommes funestes de Versailles…» («Paríe y la Asamblea de Versalles»)

page 229 note 1 On relève déjà dans les numéros des 29 et 30 mai du Diario de Barcelona des informations sur des arrestations diverses d'émigrés français.

page 231 note 1 «Le Congrès a entendu avec satisfaction les protestations énergiques faites par le Gouvernement contre les attentats horribles commis par la Commune de Paris. Il s'associe au sentiment d'indígnation qu'éveille dans toutes les consciences la conduite des criminels qui ont violé les lois de l'humanité.» Signé: Luis Peñuelas, Fernando León, Gaspar Núñez de Arce, Antonio Palau, Angel Mansí, A. Merelles, Cándido Martínez.

page 233 note 1 Il convient de souligner que tant l'intervention parlementaire de Pí y Margallque celle, et plus encore, de García López, ont immédiatement provoqué l'envoi de messages d'adhésion de la part d'un grand nombre de clubs et comites républicains de toute l'Espagne. La Igualdad les publia à partir du 31 mai.

page 233 note 2 Je cite d'après une photocopie en ma possession de ce document extrêmement rare.

page 234 note 1 Oriol Vergés Mundó, La Primera Internacional en las Cortes de 1871, Publications de la Chaire d'Histoire de l'Espagne, Faculté des Lettres de 1'Université de Barcelone, 1964.

page 234 note 2 Cf. parmi les documents annexes à l'ouvrage cité les discours de Salmerón et Castelar.

page 235 note 1 Op. cit., p. 87.

page 235 note 2 Organizatión social de las secciones obreras de la Federatión Regional Españo-la, adoptada por el Congreso Obrero de Barcelona en junio de 1870, reformada por la Conferencia regional de Valencia celebrada en septiembre de 1871, y recomendada por el Congreso de Zaragoza, celebrado en abril de 1872, 2e éd., Valence 1872, pp. 51–54.

page 236 note 1 A.I.T., Actas de los Consejos y Comisión Federal de la Región Espanola (1870– 1874) [Colección de documentos para el estudio de los movimientos obreros en España en la época contemporánea], Barcelone 1970, t. I, p. 63.

page 236 note 2 «A une action commune pour contrecarrer les travaux de l'Internationale.» Cf. Annexe II de l'article de Carole Witzig.

page 236 note 3 Cf. l'étude «Acotaciones documentales para el estudio de la Internacional en España» que j'ai publiée in: Actas de los Consejos y Comisión Federal de la Región Española (1870–1874), t. I (Introduction).

page 237 note 1 L'arrivée en Espagne de Paul Lafargue eut en effet lieu en août 1871. Lafargue ne se trouvait pas à Paris, mais à Bordeaux. Personnalité de premier plan au sein de l'lnternationale – il était, comme on sait, gendre de Marx –, il a su se mettre soigneusement à l'abri de l'autre côté de la frontière lorsque les persécutions contre la Commune et ses complices commencèrent en France. Il se trouvait déjà à Madrid en décembre et s'y efforça, avec les rédacteurs de La Emancipación, d'organiser un noyau internationaliste suivant les orientations du Conseil de Londres.

page 237 note 2 Cf. en ce qui concerne la propagation de I'lnternationale en Amérique par les réfugiés espagnols, mon étude déjà citée, pp. 54–58.

page 237 note 3 Les événements d'Alcoy ont été provoqués par un mouvement de grève contre lequel le maire, Albors, avait essayé de réagir par la force. Les masses prirent la Mairie d'assaut. Albors fut assassiné et traîné dans les rues. La ville se trouva pendant un certain temps au pouvoir des éléments populaires rattachés à I'lnternationale.

page 238 note 1 La Defensa de la Sociedad publia son premier numéro le premier avril 1872. Son titre complet était: La Defensa de la Sociedad, Revista de los intereses permanentes y fundamentals contra las doctrinas y tendencias de la International, ajena por completo a todo partido político. Religión, familia, patria, trabajo y propiedad. Parmi ses collaborateurs figurait la majeure partie des hommes marquants du libéralisme, Cánovas, Moret, les représentants du traditionalisme légitimiste Aparisi y Guijarro, Nocedal et les «ultra-catholiques» dont Alejandro Pidal. Le journal de l'Internationale El Condenado signala sa publication dans un article débordant d'ironie.

page 239 note 1 La lettre reproduite est copiée à la main dans le Registre du Conseil Fédéral d'Espagne (Bibliothèque Arús, Barcelone). Je l'ai déjà publiée dans ma présentation du livre de José Termes, El movimiento obrero en España, Barcelone 1965.