Published online by Cambridge University Press: 18 December 2008
Décembre 1872. Depuis sept mois, la loi Dufaure a mis l'Internationale en dehors du droit commun. Les informateurs de la police, soucieux de prouver la réalité de la grande conjuration contre l'ordre, surveillent méticuleusement toutes les organisations populaires. L'un d'eux rapporte la discussion qui s'est tenue au Cercle Fraternel de Pierre Scize, dans le faubourg lyonnais de Vaise: «Voici ce que l'on aurait dû faire et l'on [sic] aurait pas perdu», déclare l'ouvrier coopérateur Terrasse, ancien trésorier, en 1867, d'un groupe de 1'Internationale: «il aurait fallu que les grandes villes se lèvent pour protester et dire à Versailles de laisser administrer Paris seul, et s'il s'administre bien, vous serez dissous [sic]. Si l'Assemblée avait vu toutes les villes se lever pour défendre Paris, elle se serait vue obligée de céder à la Commune.»
page 151 note 1 Archives Départementales du Rhône (A.D.R.), Cercles républicains et socia-listes, 4 M 826/2.
page 151 note 2 A.D.R., Congrès ouvriers 10 M, octobre 1887.
page 152 note 1 La Guerre civile en France, Editions Sociales, Paris 1953, pp. 267–268.
page 152 note 2 Enquête parlementaire sur 1'insurrection du 18 mars, p. 62. L'édition ici utilisée est celle en un volume, Editions Législatives Wittersheim, 1872.
page 152 note 3 Hauser, H., L'Huillier, F. e.a., Du libéralisme à L'impérialisme [Peuples et Civilisations, XVII], Paris 1952, p. 201.Google Scholar
page 153 note 1 Le Courrier de Lyon, 21 juillet 1870.
page 153 note 2 Le Salut Public, 25 juillet 1870.
page 154 note 1 Annales (E.S.C.). -IX (1954), p. 107.
page 154 note 2 Jéloubovskaïa, E. A., La chute du Second Empire et la naissance de la Troisième République, Moscou 1959.Google Scholar
page 154 note 3 Enquête parlementaire sur les actes du Gouvernement de la Défense Nationale, p. 504.
page 154 note 4 Ibid., p. 502.
page 155 note 1 Ibid., p. 506.
page 155 note 2 Ibid., p. 549, déposition Thourel.
page 155 note 3 Enquête sur l'insurrection du 18 mars, p. 35, Rapport Delpit.
page 155 note 4 Enquête sur les actes du Gouvernement …, p. 127.
page 156 note 1 Dans le premier essai de rédaction de La Guerre civile en France, Marx note que «La Commune avait été proclamée à Lyon, puis à Marseille, Toulouse, etc., après Sedan. Gambetta fit de son mieux pour la réprimer» (La Guerre civile en France, op. cit., p. 206) et, dans sa lettre du 19 octobre 1870 au professeur Beesly il décrit ainsi la situation à Lyon: «Sous la pression de la section de 1'Internationale, la République a été proclamée avant que Paris ait pris cette mesure. Un gouvernement révolutionnaire a été immédiatement établi: La Commune, composée partiellement d'ouvriers appartenant à 1'Internationale, partiellement de républicains radicaux de la classe moyenne. Les octrois ont été immédiatement abolis, et à juste titre. Les intrigants bonapartistes et cléricaux furent intimidés. Des mesures énergiques furent prises pour armer toute la population. La classe moyenne a commencé sinon ráeellement à sympathiser avec le nouvel ordre de choses, du moins à le subir tranquillement. L'action de Lyon a eu immédiatement du retentissement à Marseille et à Toulouse, où les sections de l'nter-nationale sont fortes.raquo;
page 156 note 2 Rapport Delpit, loc. cit., p. 34.
page 156 note 3 Ibid.
page 156 note 4 E. A. Jéloubovskaïa, op. cit., pp. 527–528.
page 157 note 1 Enquête sur les actes du Gouvernement …, p. 219.
page 157 note 2 La formule se trouve dans la déclaration des Comités républicains des départe-ments du Midi réunis le 18 septembre 1870 à Marseille.
page 157 note 3 Voir ce programme en annexe I.
page 157 note 4 Sur ces événements de Brest, cf. J. Maitron et G. M. Thomas, «L'nternationale et la Commune à Bresté, in: Le Mouvement Social, n° 41 (oct.-déc. 1962).
page 159 note 1 Voir le programme de la Ligue du Sud-Ouest en annexe II.
page 159 note 2 La Commune de 1871, sous la direction de Bruhat, J., Dautry, J. et Tersen, E., Editions Sociales 1960Google Scholar, cf. le chapitre rédigée par J. Bouvier, p. 302.
page 159 note 3 Benoît, J., Confessions d'un prolétaire, Editions Sociales 1968, p. 277.Google Scholar
page 160 note 1 La Commune de 1871, p. 299.
page 160 note 2 Le Creusot 3.400 non pour 1.600 oui, Narbonne 1.917 non pour 1.494 oui, Toulouse 12.742 non pour 8.951 oui, Marseille 59.882 non pour 39.531 oui, Lyon 35.769 non pour 12.294 oui, Saint-Etienne 13.827 non pour 4.958 oui. Ces chiffres sont d'autant plus significatifs que le plébiscite du 8 mai 1870 visait à rallier les libéraux, les républicains modérés effrayés par la poussée gréviste et révolutionnaire de l'anné 1869, manoeuvre qui, dans l'ensemble, a réussi.
page 161 note 1 Cf. en annexe III et IV quelques exemples des programmes de ces communes éphémères.
page 161 note 2 Sur les événements marseillais, cf. Olivesi, A., La Commune de 1871 à Marseille et ses origines, Editions Rivière, Paris 1950.Google Scholar
page 161 note 3 Enquête sur l'insurrection du 18 mars, p. 68, Rapport Massy.
page 161 note 4 Ibid., p. 62.
page 161 note 5 La carte ci-jointe – sans doute incomplète — permet de se faire une idée de la localisation de ces incidents.
page 163 note 1 C'est ce que montre le dossier 4 M 62 (Réunions publiques et secrètes depuis le 8 avril 1871) aux Archives Départementales du Rhône et ce qu'indique Louis Andrieux, alors procureur de la République à Lyon, , in: La Commune à Lyon, Librairie Académique Perrin et Cie., Paris 1906, p. 253.Google Scholar
page 163 note 2 Ce jugement trouve sa confirmation dans deux études récentes, non encore publiées: J.-P. Donné, Une société en crise – La Commune à Lyon, D.E.S., Faculté de Lyon 1966, et Julian Archer, La première Internationale et le mouvement révolutionnaire lyonnais 1864–1871, Université du Wisconsin 1970.Google Scholar
page 164 note 1 Sur cette Ligue, cf. Lefèvre, A., Histoire de la Ligue d'Union Républicaine des Droits de Paris, Charpentier, Paris 1881.Google Scholar
page 164 note 2 Cf. document V en annexe.
page 164 note 3 J. Archer insiste, à juste titre, dans son ouvrage, sur la façon dont l'événement national s'inscrit dans la réalité lyonnaise et souligne le poids considérable de la tradition des luttes urbaines, mais la réflexion vaut d'évidence pour toutes les villes de province.
page 164 note 4 Le Dix-Huit Brumaire de Bonaparte, Louis, Editions Sociales 1969, pp. 67–68.Google Scholar
page 165 note 1 La Guerre civile en France, p. 40.
page 165 note 2 Le procureur général de Lyon au Garde des Sceaux, 16 avril 1869, Archives Nationales, BB30 389.
page 165 note 3 Aynard, E., Le suffrage commercial et la situation politique à Lyon, Lyon 1869, p. 31.Google Scholar
page 165 note 4 Enquête sur l'insurrection du 18 mars, p. 62, Rapport vicomte de Meaux.
page 166 note 1 Ibid., pp. 73–74, Rapport Ducarre.
page 166 note 2 Duveau, G., La vie ouvrière en France sous le Second Empire, p. 56.Google Scholar
page 166 note 3 A Bordeaux, note par exemple Girault, J., dans La Commune et Bordeaux, Editions Sociales 1971Google Scholar, «les milieux dirigeants se partagent les sièges électifs et ne s'affrontent que sur le plan de la gestiono» cependant, ce même auteur rapporte les appréciations du procureur général de Bordeaux (13 Janvier 1869, A.N., BB30 389) à la veille des àlections générates. Elles nous apparaissent, quant à la disposition d'esprit des partisans du régime, plus optimistes: «Les amis du gouvernement semblent comprendre qu'il ne peut pas tout faire lui-mâme et que le meilleur appoint des candidatures officielles, c'est l'intervention directe des citoyens eux-mêmes et la concentration de leurs efforts pour assurer le succès des candidats entourés de leur sympathie» I1 est vrai que le procureur reste prudent: «semblent comprendre», écrit-il à propos de ce réveil politique. On pourrait en tous cas s'interroger sur la différence d'attitude des classes dominantes à Bordeaux et à Lyon. Dans la première ville, la faiblesse du mouve-ment ouvrier, démocratique et populaire permet encore à la bourgeoisie con-servatrice de nourrir un optimisme actif, tandis que, dans la seconde, tout espoir de succès s'avérant vain, celle-ci est portée à la passivité.
page 167 note 1 Rapports au commissaire central, Bourse, 25 mai 1869, Archives Municipales de Lyon, I1 139.
page 167 note 2 Ibid., 12 juin 1869.
page 167 note 3 J.-P. Donné, op. cit.
page 167 note 4 E. A. Jéloubovskaïa, op. cit., pp. 635 et 638.
page 168 note 1 Rubel, M., «Deux interviews de Marx sur la Commune», in: Le Mouvement Social, n° 38 (janvier-mars 1962), p. 9.Google Scholar Entre la situation parisienne et celle qui est réalisée en ce domaine dans les grands centres provinciaux, il ne semble pas y avoir de substantielles différences.
page 168 note 2 Cf. la lettre d'Eugène Dupont à Albert Richard, 6 septembre 1870, A.D.R., série R, 1er Conseil de Guerre, Dossier G. Blanc.
page 169 note 1 Cf. le travail de Gaillard, Jeanne, Communes de province, Commune de Paris 1870–1871 [Questions d'histoire], Flammarion, Paris 1971.Google Scholar
page 169 note 2 Après cette jonction, la cohabitation des éléments révolutionnaires d'obá;ediences et d'origines sociales différentes n'est pas toujours facile comme le montre l'histoire du Comité Central Républicain des vingt arrondissements de Paris de J. Dautry et Scheler, L. (Editions Sociales 1960) et les documents publiés par J. Rougerie in: Le Mouvement Social, n° 37 (oct.-déc. 1961), pp. 3–29Google Scholar, l'histoire du Comité Central de la Garde Nationale ou l'histoire du Conseil général de la Commune. Dans une coalition de cette nature ces difficultés sont normales.
page 170 note 1 Manifeste antiplébiscitaire des sections fédérées de l'Internationale et des so-ciétés ouvriéres parisiennes.
page 170 note 2 Benoît Malon à Albert Richard, 26 Janvier 1870, A.DR., I2 56 B.
page 170 note 3 Comme l'ecrivait Bastelica à Albert Richard, A.DR., même cote.
page 170 note 4 Bastelica à Albert Richard, 15 février 1870, A.DR., même cote.
page 171 note 1 J. Archer, op. cit., p. 66.
page 171 note 2 Enquête sur l'insurrection du 18 mars, p. 65, Rapport Chamaillard.
page 171 note 3 Ibid.
page 171 note 4 Bertrand, P. L., La Commune à Bordeaux, Editions du Cri du Peuple, Bordeaux 1924.Google Scholar Plus importante que cette brochure, l'étude de Jacques Girault. Celui-ci constate que l'A.I.T. qui existait à Bordeaux en 1867 semble avoir disparu. Au moment où l'Empire s'effondre le peuple «n'a pas d'organisations suscep-tibles de canaliser le profond mécontentement» et «il se trouve à la remorque des démocrates du conseil municipal qui se sont divises» en modérés et en radi-caux. A la fin d'octobre 1870, la section prend un nouveau départ, mais ses adhérents s'expriment surtout en tant qu'individus: «;Faiblesse, désorganisation due à la mobilisation de ses membres? on ne sait, mais, contrairement aux autres villes de province, cette section ne s'exprime pas en tant que telle…» Bien entendu, cette situation rend difficile 1'affirmation, face aux radicaux, de l'originalité de l'A.I.T. tout en permettant une unité fondée sur de dangereuses confusions: lors des élections municipales, note Jacques Girault, «de faibles différences existent entre le programme de l'lnternationale et celui des radicaux» Malgré ces faux pas, on doit cependant constater que l'existence de la Commune de Paris stimule l'action grandissante de la section bordelaise de l'lnternationale.
page 172 note 1 J. Girault le constate: «Mouvement ouvrier et bourgeoisie radicale sont étroitement unis, y compris à l'intérieur de la section de l'lnternationale qui apparaît encore comme la frange avancée du radicalisme.»
page 172 note 2 Rapport Chamaillard, loc. cit., p. 65.
page 173 note 1 Frenay, E., «La Commune en Roussillon», in: Le Travailleur Catalan, avril 1961.Google Scholar
page 173 note 2 Articles parus dans la Zukunft en 1877 et repris in: La Commune de Paris, Bureau d'Editions, Paris 1936, p. 42.Google Scholar
page 173 note 3 J.-P. Donné, op. cit.
page 174 note 1 Cf. l'article ci-dessous de J. Archer pour plus de détail.
page 174 note 2 En 1834 21% du total des insurgés sont des compagnons et 12% des chefs d'atelier.
page 175 note 1 En particulier, à la Guillotière, les chantiers de la Buire jouent un rôle important en avril 1871. Leur effectif varie beaucoup (entre 300 et 1500 travailleurs). lls sont flanqués d'ateliers de chaudronnerie et de mécanique qui réunissent chacun 30 à 80 ouvriers.
page 175 note 2 Je mentionne en tout cas deux ouvrages d'importance récemment parus et qui off rent déjà large matière à discussion: J. Gaillard, Communes de province, Commune de Paris 1870–1871, op. cit.; Greenberg, L. M., Sisters of Liberty, Marseille, Lyon, Paris and the reaction to a centralisated state, 1868–1871, Harvard University Press, Cambridge (Mass.) 1971.Google Scholar
page 180 note 1 Retrouvé à la fois dans la collection Descaves et le fonds Marx-Engels de 1'I.I.S.G. (S 21).
page 180 note 2 Le texte intégral en est reproduit ci-dessous en annexe II de l'article de Marc Vuilleumier.