Published online by Cambridge University Press: 18 December 2008
La Belgique de 1871 était le pays le plus industrialisé du continent. En 1830 la bourgeoisie, alliée aux catholiques, avait réussi à imposer au pays un régime parlementaire, qui, limitant à l'extrême le pouvoir du souverain, assurait l'exercice effectif de l'autorité à une faible minorité de bourgeois aisés et de grands propriétaires. Depuis ce moment, l'industrie s'était encore développée, augmentant la puissance de la bourgeoisie capitaliste qui avait gouverné le pays presque sans interruption de 1848 à 1870. Au moment où nous parlons ici, les divergences internes au sein de cette bourgeoisie avaient permis aux conservateurs catholiques de se hisser au pouvoir, où ils resteront jusqu'en 1878.
page 253 note 1 Les archives de la police des étrangers conservées aux Archives Générales du Royaume à Bruxelles (A.R.A.B., Vr. Pol., suivi du numéro du dossier, et de la date) et de la Police de la ville de Bruxelles (St.B.Mt., suivi du n° du carton et de la date) seront prochainement publiées par H. Wouters. Les années 1865 à 1880 formeront le n° 60 des Cahiers du Centre Interuniversitaire d'Histoire Contemporaine. Il ne nous a pas été possible de renvoyer aux pages de cette édition, mais comme les documents y sont publiés chronologiquement, et comme nous donnons chaque fois la date du document que nous employons, il nous semble assez commode de les retrouver dans l'édition en cours de publication.
Nous ne nous sommes pas attachée à fournir tous les renseignements sur toutes les personnes: nous renvoyons au Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français, Deuxième partie: 1864–1871, sous la direction de J. Maitron (D.B.M.O.F.). D'autre part nous signalons ici une fois pour toutes les passages qui ont trait aux personnages dans: Lissagaray, P.-O., Histoire de la Commune de 1871, Paris 1896, Proscription et proscrits en Belgique: pp. 459–461Google Scholar; Bertrand, L., Histoire de la Démocratie et du Socialisme en Belgique depuis 1830, Paris-Bruxelles 1907, t. II, pp. 46–50Google Scholar surtout; Bertrand, L., Souvenirs d'un meneur socialiste, Bruxelles 1927, t. I, pp. 85–88Google Scholar surtout; Sartorius, F. et De Paepe, J.-L., «Les Communards en exil à Bruxelles. Etat de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les Faubourgs. 1871–1880», in: Cahiers Bruxellois, t. XV, (1970), n° 1–2Google Scholar, a paru en février 1971, Cette étude comprend cinq notices biographiques: Okolowicz, Eugène Faillet, Victor Sallard, Narcisse Puissant et Alfred Forest. Elle est intéressante par le ch. III, Index de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, qui est la transcription, sous forme de tableau, de renseignements extraits des archives de la Sûreté Publique. Cette liste comprend environ 1260 noms. Signalons encore Weerdt, D. De et Oukhow, C., La Commune de Paris dans le livre et l'image, Bruxelles 1971Google Scholar, catalogue de l'exposition organisée à la Bibliothèque Royale Albert Ier à Bruxelles, pour commémorer le centenaire de la Commune. Je n'ai pu prendre connaissance de l'article de D. De Weerdt, «Les proscrits de la Commune en Belgique. Répercussions sur le mouvement ouvrier», in: Socialisme (Bruxelles), n° 103 (janvier 1971), pp. 66–72.
page 254 note 1 Après avoir essayé d'empêcher le Congrès de la Première Internationale, qui se tint à Bruxelles en 1868, le gouvernement libéral s'est adonné à cœur joie à la répression lors des grèves d'avril 1869 à Seraing. Le Conseil fédéral beige fut arrêté; cinq membres, dont Hins, secrétaire du Conseil, furent détenus pendant un mois. Il n'y eut pas de poursuites, la prévention n'étant pas assez prouvée.
page 254 note 2 Dhondt, J. et Oukhow, C., «La Première Internationale en Belgique», in: La Première Internationale. L'institution. L'implantation. Le rayonnement, Paris 1968, pp. 151–165.Google Scholar
page 255 note 1 sans, Lettre date, écrite peu de temps après la chute de la Commune, I.M.L., Archives Centrales du Parti, Moscou, F 205–1, 773.Google Scholar Autre témoignage: Witte, Paul De, De Geschiedenis van «Vooruit» en de Gentsche Socialistische Werkers-beweging sedert 1870, Gand 1898, pp. 7–20.Google Scholar
page 255 note 2 «Les Solidaires» se sont constitués en juillet 1857, sous la direction de Brismée, après une divergence au sein de «L'Affranchissement», qui a été créé par Pellering, Coulon et Brismée en 1854, sous l'influence des proscrits du 2 décembre. C'est la première société pour enterrements civils en Belgique. Les «Cosmopolitains» se constituent le 13 janvier 1875, également après une divergence au sein de «L'Affranchissement».
page 255 note 3 Ministère des Affaires étrangères, Kl B 186, ministre de la Défense au ministre des Affaires étrangères, 20 mars 1871.
page 255 note 4 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles, 13 mars 1871.Google Scholar
page 255 note 5 D'Anethan, ministre des Affaires étrangères, séance de la Chambre des Représentants du 25 mai 1871: «Ce ne sont pas, d'après nous, des réfugiés politiques, nous ne devons pas les considérer comme tels.» Annales Parlementaires, session 1870–1871, p. 1254.
page 256 note 1 Par circulaire de l'administrateur de la Sûreté Publique, Berden, aux gouverneurs de province, datée du 3 mai 1871.
page 256 note 2 Ce sont «les mesures spéciales de surveillance et de contrôle auxquelles donne lieu la présence d'étrangers en Belgique», d'application en toutes circonstances (Pandectes beiges, t. XXXVIII, col. 640–644). Elles sont rappelées à la mémoire des autorités communales, mais leur application normale n'est pas possible, puisque la formalité du passeport est rétablie; aucune autre pièce d'identité n'est valable pour les Français se rendant en Belgique.
page 256 note 3 D'Anethan, ministre des Affaires étrangères, en réponse à l'interpellation Couvreur, Chambre des Représentants 18 juillet 1871, explique la nécessité des visa par un agent belge accrédité à l'étranger (à Versailles, pour la France), de la façon suivante. La Commune a usurpé le pouvoir en France; elle aussi a délivré des passeports. Le visa permet de distinguer entre passeports délivrés par Versailles et ceux délivrés par la Commune. «De cette manière l'entrée de la Belgique n'était permise qu'à ceux qui s'étaient mis en règle conformément aux prescriptions protectrices du gouvernement.» Annales Parlementaires, Session 1870–1871, pp. 1729–1732.Google Scholar
page 256 note 4 Bertrand, L., Histoire de la Démocratie …, t. II, p. 45Google Scholar; Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles, 12 mai 1871.
page 256 note 5 Parce que membre du Comité de la Ligue républicaine des droits de Paris.
page 256 note 6 La liste est alphabétique; elle donne le nom, parfois le prénom, et toujours la fonction ou l'appartenance à un groupement. Les autorités belges étaient très bien informées. Malgré la demande de «surveillance la plus minutieuse au sujet des étrangers qui sont arrivés en votre ville depuis le 5 mai courant, ou qui y arriveront ultérieurement», Tridon, arrivé en juin 1871, Thirifocq, arrivé en août 1871 par exemple, ne sont pas inquiétés; Vaillant, Clément ou Vallès ont pu séjourner plus tard en Belgique sans être inquiétés.
page 257 note 1 A.R.A.B., Vr. Pol., 99.442, Administrateur de la Sûreté Publique à la police de Verviers et d'Anvers, 24 août 1871.
page 257 note 2 Freymond, J., La Première Internationale. Recueil de documents, Genève 1962, t. IIGoogle Scholar, Conférence de Londres, séance du 22 septembre 1871, p. 226.Google Scholar «Marx ne donnerait pas un grand développement au sujet [de la] Belg[ique], mais il dit que l'Amérique et l'Angleterre la considèrent comme [ayant] un gouvernement idéal.»
page 257 note 3 Bertrand, L., Histoire de la Démocratie …, t. II, pp. 45–47;Google ScholarIsacker, K. Van, De Internationale te Antwerpen, Antwerpen 1964, pp. 90–93.Google Scholar Hugo, indigné par l'attitude des autorités belges, avait publié dans L'Indépendance Beige du 26 mai une lettre, offrant asile aux réfugiés français chez lui, à Bruxelles, 4, place des Barricades. Dans la nuit du 27 au 28 mai, une bande de jeunes gens du monde attaque la maison. L'affaire fit beaucoup de bruit, le fils du ministre de la Justice étant présent à la manifestation. Victor Hugo fut expulsé de Belgique le 30 mai 1871, par arrêté royal.
page 257 note 4 Le 4 décembre 1874, interpellation de Defuisseaux à la Chambre; Anspach attaque l'attitude de la Sûreté Publique. (Annales Parlementaires, Chambre des Représentants, Session 1874–1875, 4 décembre 1874, pp. 125–138.) Jourde fut expulsé en 1877 (v. plus loin). Encore en 1886, le 21 avril, un arrêt d'expulsion est signé portant sur Tabaraud, dit Montégut.
page 258 note 1 Le peintre Narcisse Puissant prend une part active aux réunions de l'A.I.T. beige et des «Solidaires» (A.R.A.B., Vr. Pol. 245.451, 1er juin et 7 juin 1873; St. B. Mt., 5, 7 juin et 9 juin 1873). Mais il n'ose pas signer le programme socialiste que I'A.I.T. élabore. Voir à son sujet la biographie succincte dans F. Sartorius et J.-L. De Paepe, «Les Communards en exil», art. cité, p. 38.
page 258 note 2 Ernest Vaughan, futur administrateur de L'Intransigeant, de L'Aurore et de La Victoire. Membre de 1'Internationale et leader de la section rouennaise en mars 1871. Condamné à deux ans de prison par contumace. Arrivé en Belgique le 30 septembre 1871. Son nom ne figure pas sur la liste des personnes auxquelles l'entrée en Belgique est interdite. A.R.A.B., Vr. Pol., 244.270.
page 258 note 3 Lettre de Vaughan à Louis Bertrand, (Paris) 14 juillet 1927, Institut Emile Vandervelde, Bruxelles, Correspondance n° 429. La lettre est publiée par Abs, R., Institut Emile Vandervelde. Bibliothèque, Catalogue, Bruxelles 1969, pp. 4–6.Google Scholar
page 258 note 4 Sellier, Casimir, Charles: né à Paris le 28 mars 1841. Professeur de français; capitaine sous la Commune. Etait employé à la Bibliothèque Royale de Bruxelles. Fonde L'Economie Sociale de ses propres deniers. Décédé le 28 août 1877 à Bruxelles. De Paepe à Malon, 17 août 1876, Institut Français d'Histoire Sociale (I.F.H.S.), fonds Eugène Fournière, n° 20: cette correspondance a été partiellement publiée: «Lettres de César De Paepe à Benoît Malon (1876–1890)», in: La Revue Socialiste, Syndicaliste et Coopérative, XXIX (1913), t. LVII–LVIII; L. Bertrand, Souvenirs, t. I, p. 130; F. Sartorius et J.-L. De Paepe, «Les Communards en exi;l», ch. III, sous ce nom.
page 258 note 5 Cavalier, Georges, dit «Pipe-en-Bois»: D.B.M.O.F., t. V, pp. 29–30.Google Scholar
page 258 note 6 A.R.A.B., Vr. Pol., 281.298, juillet 1877.
page 258 note 7 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 428; Londres, 2 août 1873, 20 août 1873.
page 259 note 1 Ministère des Affaires étrangères, 119 II, Beiges condamnés en France pour participation à la Bruhat, Commune. J., Dautry, J. et Tersen, E., La Commune de 1871, Paris 1960, p. 354, n. 3Google Scholar: «Parmi les étrangers arrêtés, le contingent le plus nombreux (737) fut d'ailleurs fourni par les Beiges.» De là à conclure qu'une légion belge soit partie pour secourir la Commune, il y a une distance. Comme en 1848, il y avait certainement assez d'ouvriers belges à Paris pour fournir ce nombre de prisonniers. Il nous semble peu probable qu'un contingent belge ait quitté Bruxelles vers la mi-mai 1871 (Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, 12 mai 1871). En janvier 1871 déjà, Brismée mentionne son gendre Hins à la tête de 5000 à 6000 Belges (Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis, Amsterdam, section allemande, notes de H. Stein). Il n'est toutefois pas à exclure que de petits groupes, ou des individus, soient partis pour défendre la Commune, soit comme mercenaires (Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles le 11 mai 1871), soit pour défendre leurs idées.
page 259 note 2 St. B. Mt., 5, 31 octobre 1874, 15 novembre 1874.
page 259 note 3 A.R.A.B., Vr. Pol. 277.775, 27 février 1877; 270.427, 15 mars 1877; 281.298, 15 mars 1877; 244.270, 17 mars 1877; 219.767, 18 mars 1877; 219.767, 21 mars 1877; St. B. Mt., 2, 24 mars 1877; A.R.A.B., Vr. Pol., 244.270, 25 avril 1877; 244.270, 21 mai 1879.
page 259 note 4 Sartorius, F. et Paepe, J.-L. De, «Notes biographiques sur les proscrits de la Commune réfugiés dans les provinces wallonnes de Belgique, 1871–1880», in: La Vie Wallonne, t. XLIV, pp. 130–142.Google Scholar
page 260 note 1 St. B. Mt., 1, 26 mai 1871, le commissaire de police en chef de Bruxelles au procureur du roi.
page 260 note 2 A.R.A.B., Vr. Pol., 173.737, 11 avril 1871; St. B. Mt., 1, 9 mai 1871; A.R.A.B., Vr. Pol., 97.465, 14 juin 1871. Il s'agit du Français Vuilmet et d'un ami de Mulders, rédacteur du Peuple Belge.
page 260 note 3 Paul Burani, fondateur-secrétaire de la Fédération artistique, est à Bruxelles au début de mai 1871. Dans une lettre adressée au journal bruxellois La Chronique, il explique son séjour à Bruxelles par des raisons de famille. (La Chronique, 5 mai 1871).
page 260 note 4 St. B. Mt., 2, 3 avril 1871; 1, 8 mai 1871; A.R.A.B., Vr. Pol., 152.466, 11 mai 1871; 114. 986, 17 mai 1871.
page 260 note 5 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles, 12 mai 1871.
page 260 note 6 Bourgin, G., «Une Entente franco-allemande», in: International Review of Social History, I (1956), pp. 41–53CrossRefGoogle Scholar; télégramme de Londres, 15 août 1871, Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 428, Londres, 17 août 1872.
page 260 note 7 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, 6 et 19 août 1871.Google Scholar
page 260 note 8 A.R.A.B., Vr. Pol., AD 76, 20 août 1871.
page 260 note 9 Bertrand, L., Histoire de la Démocratie …, t. II, p. 50.Google Scholar
page 260 note 10 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, 8 avril 1872.Google Scholar
page 261 note 1 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, 3 août 1871; B/a 428, 6 août 1872 et 28 octobre 1873.Google Scholar
page 261 note 2 Bertrand, L., Histoire de la Démocratie …, t. II, p. 51.Google Scholar De Paepe mentionne, dans une lettre du 8 décembre 1878 à Malon, un réfugié français sans emploi qui se chargera d'aller relancer les récalcitrants au renouvellement de l'abonnement au Socialisme Progressif (I.F.H.S., fonds Fournière, n° 48).
page 261 note 3 Qui, en Belgique, devient bibliothécaire des «Libre-Penseurs d'Ixelles». Vervaeck, S., «Brieven van socialistische militanten uit vrijdenkersverenigingen aan Agathon De Potter», in: Socialistische Standpunten, 1970, n° 5, lettre de L. Van Peteghem à A. De Potter, Bruxelles 7 mai 1875.Google Scholar
page 261 note 4 Eugène Faillet: membre de l'A.I.T.; administrateur général des contributions directes sous la Commune. Voir: D.B.M.O.F., t. VI, pp. 10–13, et Sartorius, F. et Paepe, J.-L. De, «Les Communards en exil», pp. 33–35.Google Scholar
page 262 note 1 Sellier écrit dans son propre journal, L'Economie sociale, et dans Le Mirabeau, organe de l'A.I.T. francophone de Belgique; Vaughan collabore à la Gazette de Hollande et au Moniteur de l'Industrie Belge, Aubry écrit dans L'Internationale; Tabaraud et encore Vaughan sont rédacteurs de La Bombe; Poteau est chargé des illustrations de cet hebdomadaire satirique. Le duo Tabaraud-Vaughan collabore aussi au Mot pour rire.
page 262 note 2 Il serait trop long de donner toutes les dates. On les trouve généralement dans la série St. B. Mt., 5, de 1873 à 1880.
page 262 note 3 L'action en faveur des déportés en Nouvelle-Calédonie a démarré à Verviers (Le Mirabeau, 3 janvier 1875). Exceptionnellement, l'A.I.T. à Bruxelles et la «Chambre du Travail» (le groupe des jeunes, ayant Louis Bertrand comme secrétaire) se laissent l'initiative. Aucun des deux groupes ne fit quelque chose (St. B. Mt., 5, 18 octobre 1874). Ce furent finalement les réfugiés français à Bruxelles qui s'occupèrent de l'action, sous la présidence du docteur Frappaz, réfugié du coup d'Etat de 1851. (St. B. Mt., 5, 4 octobre 1874, 12 octobre 1874, 1er mars 1875).
page 262 note 4 St. B. Mt., 5, 19 et 27 août 1876; Bertrand, L., Souvenirs d'un meneur socialiste, t. I, pp. 128–130.Google Scholar
page 262 note 5 Il est également probable que certaines organisations changèrent de nom au moment où elles furent constituées définitivement, ayant alors titre, statuts et règlement. Exemple: le «Club français de la Mutualite» ou «La Mutualité» peuvent très bien constituer le «Prêt Mutuel» dans sa première forme.
page 263 note 1 Ce sont de toute façon les deux sociétés citées le plus souvent par Bertrand.
page 263 note 2 «Société fraternelle» (française): St. B. Mt., 5, 1er février 1874, 23 mars 1874; 13, 18 novembre 1874; 5, 17 janvier 1876. Elle serait composée uniquement de bourgeois.
page 263 note 3 St. B. Mt., 16, 29 mai 1874. Sellier en faisait partie.
page 263 note 4 St. B. Mt., 2: treize mentions du 31 décembre 1874 au 3 juin 1875; 2: cinq mentions du 21 juin 1875 au 5 août 1875; 11, 26 novembre 1876; 5, le 30 novembre 1876; 2, le 21 janvier 1878. Les réunions avaient lieu «A la Bourse», bimensuellement; Taillade et Sellier en sont les animateurs. Une cotisation mensuelle est perçue.
page 263 note 5 Très probablement d'inspiration blanquiste. Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles, 20 juin 1873; St. B. Mt., 5, 23 juin 1873; Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 427, Bruxelles, 19 juillet 1873; St. B. Mt., 5, 30 juillet 1873 et 27 août 1873. Cavalier préside la séance du 23 juin 1873, Sellier est présent à celle du 30 juillet 1873. Il y aurait plus de 100 affiliés, dont peu assistent aux séances, qui se tiennent le plus souvent «A l'Eperonnier». Fin juin 1873, le mouvement d'entre-aide et le mouvement politique sont séparés. Dans la séance du 27 août 1873, le club est dissous. Sellier preside. Il attribue les causes de la dissolution à l'absentéisme, et au désaccord entre les membres. L'encaisse est partagée entre les membres. L. Bertrand, Souvenirs d'un meneur socialiste, t. I, pp. 116–177, nous donne une description d'un de ces groupes blanquistes.
page 263 note 6 Ces deux sociétés sont de loin les plus actives à Bruxelles. La Voix de l'Ouvrier, I, n° 34, 22 décembre 1878, publie une annonce de la «Société française l'Egalité»: siège social au «Cygne», le local de l'A.I.T., et des «Solidaires». Elle fonctionne tous les samedis de 9 à 11 h. du soir. Elle est fondée «dans le but de prevoyance contre la maladie, le chômage et de solidarité, est composée exclusivement de citoyens et citoyennes victimes de la défaite du prolétariat français. Ses assemblées générales mensuelles se tiennent salle du Cygne, tous les derniers mercredis du mois [sic].» Quant à la «Société du Prêt mutuel et de la Solidarité», nous en trouvons trace dès le 6 août 1873 (St. B. Mt., 5). Elle lance des souscriptions en faveur des expulsés. Conditions d'admission: St. B. Mt., 11 octobre 1873. De Paepe écrit une partie d'une lettre à Malon sur un billet d'ordonnance de la société (lettre du 25 décembre 1877, I.F.H.S., fonds Fournière, n° 30). C'est encore La Voix de l'Ouvrier, numéro du 3 août 1879, qui annonce la fusion des deux sociétés et donne les précisions que nous citons.
page 264 note 1 The General Council of the First International. Minutes, 1871–1872, Minutes of Council meetings: on 06 4th, 06 11th, pp. 215–216, 218.Google Scholar
page 264 note 2 Proscrit du coup d'Etat du 2 décembre 1851. Est un des Français à Bruxelles qui accueillent les réfugiés; assiste très souvent aux réunions de divers groupes.
page 264 note 3 Cord'homme, Jacques, Henri: né à Rouen, 17 novembre 1824; négociant. Conseiller Général (Rouen 1870–1871). Condamné à 2 ans de prison. Publiciste sous la Commune. Oncle de Guy de Maupassant. F. Sartorius, J.-L. De Paepe, «Les Communards en exil», ch. III, sous ce nom.
page 264 note 4 D.B.M.O.F., t. V, pp. 213–214.
page 264 note 5 St. B. Mt., 5, 26 octobre 1873.
page 264 note 6 L. Bertrand, Souvenirs …, t. I, pp. 90–91.
page 264 note 7 St. B. Mt., 5, 8 août 1873.
page 264 note 8 A.R.A.B., Vr. Pol., 249.432, 14 octobre 1873.
page 265 note 1 St. B. Mt., 5, 28 mars 1880.
page 265 note 2 St. B. Mt., 5, 15 juin 1879. Verschueren est dénoncé lors d'une séance du «Prêt Mutuel» par Verrijcken. Et que penser d'un personnage comme Van den Abeele? Dhondt, J., «Un militant gantois de la Première Internationale», in: Contributions à l'histoire économique et sociale, t. II (1963), p. 111.Google Scholar
page 265 note 3 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 428, 18 mai et 13 juin 1872.Google Scholar
page 265 note 4 Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 428, 16 juillet 1872.
page 265 note 5 St. B. Mt., 5, 15 février 1875.
page 265 note 6 D.B.M.O.F., t. V, p. 227; F. Sartorius et J.-L. De Paepe, «Les Communards en exil», ch. III, sous le nom de Beauchery. De Paepe à Malon, 19 janvier 1878, I.F.H.S., fonds Fournière, n° 33: «Ci-joint encore: une demande d'abonnement de M. Beauchery [au Socialisme Progressif]; je pense que tu feras bien d'admettre son désir, bien que je le trouve aussi baroque que l'homme lui-même; il a voulu évidemment se soumettre à la grande loi du chiffre 4, qu'il a découverte, et ne payer son abonnement annuel qu'en 4 fois! […] Laissons-lui cette inocente manie. Cet home est monomane, mais, au fond, point méchant, je pense. [sic]»
page 265 note 7 St. B. Mt., 5, 27 août et 4 septembre 1876.
page 265 note 8 De Paepe à Malon, 17 août 1876, I.F.H.S., fonds Fournière, n° 20: « … Quant aux calomnies que l'on peut avoir débitées contre vous, je ne me souviens pas qu'on en ait dites beaucoup; et dans tous les cas, croyez bien que je suis au-dessus, bien au-dessus des mille et un petits cancans qui sont en circulation dans la proscription française tantôt contre Pierre, tantôt contre Jacques.» Lissagaray, P.-O., Histoire de la Commune de 1871, p. 462.Google Scholar Archives de la Préfecture de Police, Paris, B/a 428: «L'accord n'existe pas, ni entre les hommes, ni entre les idées» (10 août 1873); «chacune des villes comprend plusieurs groupes de 5 à 6 réfugiés, ayant chacun leur intrigue» (18 août 1873).
page 266 note 1 St. B. Mt., 5, 15 mars 1879. L'on sait l'avantage que la police française a tiré des suspicions dans les proscriptions.
page 266 note 2 Joughin, J. T., The Paris Commune in French Politics 1871–1880, Baltimore 1955.Google Scholar
page 266 note 3 D.B.M.O.F., t. IV, pp. 147–150.
page 266 note 4 Sartorius, F. et Paepe, J.-L. De, «Les Communards en exil», ch. I, pp. 49–52;Google Scholar Planche III: photo de Henri Prodhomme, alias colonel Henry.
page 266 note 5 Bertrand, L., Souvenirs …, t. I, pp. 196–198.Google Scholar
page 266 note 6 Il est à remarquer que c'est à Verviers, à Liège et à Bruxelles que les tendances anarchisantes dans le mouvement ouvrier belge sont restées le plus longtemps les plus fortes.
page 267 note 1 Les Cahiers du Travail, 2e année, n° 1, août 1871, publient déjà le résultat de la première séance. Comme ce numéro est le dernier conservé (la bibliothèque de l'Institut de Marxisme-Léninisme à Moscou possède la seule collection en original de cette publication mensuelle), nous n'en savons pas plus.
page 267 note 2 Dès le 18 mars 1872 s'organisent des banquets anniversaires dans tous les centres du mouvement ouvrier en Belgique. Exemple d'un poème: P. Chauliac, «Litanie van de Petrolie» (La litanie du pétrole) partiellement cité dans: Laar, A. Van, Geschiedenis van de arbeidersbeweging te Antwerpen en omliggende, Antwerpen 1926, p. 20.Google Scholar Le poème date de 1874. Encore à Anvers, une des plus anciennes fanfares socialistes du pays, «De Vredekring», fondée en 1881, voulait d'abord s'intituler «Les Communardss (D. De Weerdt et C. Oukhow, La Commune de Paris dans le livre et l'image, p. 64). Paul Verbauwen, militant de l'A.I.T. à Gand, publie en 1877 une brochure au sujet de la Commune (D. De Weerdt et C. Oukhow, op cit., n° 306). Anseele fait sa première conférence au sujet de la Commune en 1878 à Gand. Vandervelde fait, en 1895 à Marcinelle, un discours maintes fois cité, peut-être parce que paru sous forme de brochure (Vandervelde, E., Vive la Commune, discours prononcé à la Maison communale de Marcinelle, le 21 avril, Le Peuple, Bruxelles (1895).Google Scholar Quand Hins, à l'époque de la Commune secrétaire général du Conseil Fédéral belge de l'A.I.T., meurt en 1923, plus personne ne se souvient de lui. Le journal social démocrate flamand Vooruit publie une très courte nécrologie et souligne fortement que Hins a combattu pour la Commune de Paris. Et c'est ce fait fortement souligné, le seul par lequel on se souvienne de Hins, qui n'est pas exact! (Vooruit, 23 février 1923.)
page 267 note 3 Par exemple: T. Marbaix, Les Communards parisiens et les Socialistes belges, Binche-Bruxelles 1898; Souvenirs religieux et anecdotiques de la Commune, racontés pour la plupart par des témoins oculaires et recueillis par l'auteur des «Complaintes célèbres», Tournai 1895; R. P. Idelfonse Alazart, Biographie et mémoires du frère Martin-Fouquet, religieux convers de la Congrégation du Sacré-Cœur dit de Picpus. Souvenirs du Siège et de la Commune de Paris, Annales du Sacré-Cœur, Braine-le-Comte 1913.
page 267 note 4 Voici les opinions de L. Bertrand au sujet de l'influence des réfugiés sur le mouvement ouvrier. Histoire de la coopération en Belgique, Bruxelles 1902, t. I, p. 423Google Scholar: «Ce qui vint encore détourner les ouvriers du travail d'organisation et d'éducation, non seulement en Belgique mais dans la plupart des pays d'Europe, ce fut la présence des réfugiés de la Commune. Ceux-ci, pour la plupart, et c'est très compréhensible, n'ayant aucune attache dans le pays qu'ils venaient habiter à titre provisoire, ne s'occupaient que des événements de France et dans les groupes où ils se trouvaient et où on les écoutait avec respect, il était beaucoup plus question de revanche que de propagande et de travail d'organisation.» Histoire de la Démocratie… (1907), t. II, pp. 52–53Google Scholar: «Cette influence, pour le dire d'un mot, a été bienfaisante. Elle a, sans aucun doute, développé l'esprit de solidarité parmi les ouvriers belges et les a, par là même, rendus meilleurs. […] Pour ce qui concerne les idées et l'esprit d'organisation, je pense que les proscrits français de 1871 ne nous ont pas appris grand'chose.» Souvenirs d'un meneur socialiste (1927): l'auteur ne parle plus de l'influence des proscrits français sur le mouvement ouvrier belge.
page 268 note 1 Au sujet du Parti Socialiste Belge, en 1881: «Tout en rêvant de réformes sociales et politiques fort étendues, comme le prouve son programme et en faisant fréquemment l'éloge de la commune, il [le P.S.B.] se sépare cependant des socialistes révolutionnaires.» Ministère des Affaires étrangères, Kl B, 186, mars 1881. N'oublions pas que l'agitation ouvrière en Belgique de 1886 à 1893 a commencé par la commémoration du quinzième anniversaire de la Commune a Liège, le 18 mars 1886, mettant une fois de plus les sociaux-démocrates à la remorque du mouvement populaire (R. Van Santbergen, Une bourrasque sociale, Liège 1886, publié à Liège, 1969).
page 268 note 2 Bertrand, L., Histoire de la Démocratie …, t. II, pp. 53–54.Google Scholar Parmi les autonomistes, il cite Guesde et Brousse.
page 268 note 3 Bertrand, L., Souvenirs …, t. I, p. 130Google Scholar: «Par ses conférences et par le journal de Sellier, la Chambre de Travail prit peu à peu de l'importance».
page 268 note 4 D.B.M.O.F., t. VI, pp. 48–49.
page 268 note 5 D.B.M.O.F., t. IV, pp. 225–226.
page 269 note 1 D.B.M.O.F., t. V, pp. 88–89.
page 269 note 2 Nous ne voulons nullement dire que Chauvière fut le fondateur du P.O.B. Il nous semble bien que, pendant son séjour à Bruxelles, il ait été un catalyseur des forces ouvrières de la capitale surtout. S'il n'y avait pas eu une forte influence blanquiste, les organisations neutres et socialistes ne se seraient probablement pas constituées en parti politique si tôt, ce qui, faute de preuve, reste une hypothèse. Mais Bertrand met tant de méchanceté dans ce qu'il dit au sujet de Chauvière!
page 269 note 3 Cf. supra, souscription pour les déportés à la Nouvelle-Calédonie, décembre 1874.
page 270 note 1 Bertrand, L., istoire de la Démocratie …, t. II, pp. 52–53.Google Scholar
page 270 note 2 Lissagaray, P.-O., Histoire de la Commune, p. 459.Google Scholar
page 270 note 3 Voir l'expulsion de Jourde, en 1877, après que Kistemaeckers a seulement annoncé la publication de ses mémoires.
page 270 note 4 Lissagaray ne parvient qu'à faire imprimer le premier numéro de Rouge et Noir en Belgique (1874); ses deux histoires de la Commune furent quand même publiées en Belgique (1871 et 1876). Arnould fut publié et traduit en Belgique (par l'anversois Magermans); le Volkswil de Gand, précurseur du Vooruit, publia la traduction comme feuilleton. Quant à la propagande, Lemonnyer est connu (Vuilleumier, M., «Sur quelques proscrits de la Commune», in: Le Mouvement Social, n°44 (1963), pp. 63–82).CrossRefGoogle Scholar Après les remous autour de la publication des souvenirs de Jourde, Kistemaeckers s'engage à en faire passer des exemplaires en France. Clément fait imprimer les premiers numéros de ses Questions sociales à la portée de tous à Bruxelles.
page 270 note 5 Après une grève de chapeliers, à Anderlecht, le patron décrète que: «Seront exclus à tout jamais de l'usine: […] 2°. Tous les ouvriers français qui ont fait partie de la grève, car eux moins que tous les autres ne devaient prêter la main a aucun désordre et ne pas oublier que non seulement ils sont sur un sol hospitalier, mais encore, qu'ils avaient un salaire largement rémunérateur, qui leur permettait d'y vivre honorablement.» (A.R.A.B., CRB 714, 12 octobre 1875).
page 271 note 1 Haupt, G. et Verdès, J., «De la première à la deuxième Internationale», in: Le Mouvement Social, n° 51 (1965), pp. 113–126.CrossRefGoogle Scholar