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La Chine

Du mythe de reference au modele d'action

Published online by Cambridge University Press:  18 December 2008

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«Quel que soit donc son destin à Paris, elle fera le tour du monde», écrivait Marx à propos de la Commune. Parmi les nombreuses confirmations que les événements du siècle écoulé ont donné à cette prédiction, quoi de plus étonnant que la persistance des références à la Commune au cours de la Révolution chinoise? Comment l'image de la Commune parisienne, insurrection urbaine et ouvrière, s'est-elle imposée à un mouvement révolutionnaire qui à partir de 1927 n'a cessé de chercher ses appuis dans les campagnes, qui en 1949 a triomphé en lançant des armées de paysans à l'assaut des centres urbains et qui en 1965, transposant à l'échelle mondiale la stratégie maoïste de l'encerclement des villes à partir de bases rurales rouges, appelait les pays des continents sous-développés – Asie, Afrique, Amérique latine – à renverser la domination des nations industrialisées?

Type
Echos: II Images Nationales
Copyright
Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1972

References

page 512 note 1 Marx, K., La Guerre civile en France, Editions Sociales, Paris 1968, p. 212Google Scholar, Premier essai de rédaction.

page 512 note 2 Piao, Lin, «Vive la victoire de la guerre populaire révolutionnaire», in: Jen-min jih-pao (Le Quotidien du Peuple), 3 sept. 1965.Google Scholar

page 514 note 1 Cf. Huston, J. C., «Review of political conditions in the Canton consular district during 1927», p. 29.Google Scholarauteur, Et du même «Review of political conditions in the Canton consular district during November 1927», pp. 45.Google Scholar

Nous remercions ici très vivement M. Viénet qui a eu l'extrême obligeance de nous communiquer les photocopies de documents qu'il a rapportées de l'Université de Stanford. Parmi ces documents, les rapports du consul américain Huston, ainsi que le recueil d'articles publiés par le P.C.C. en 1930 sous le titre Kuang-chou kung-she (La Commune de Canton). Ce sont-là des sources fondamentales. M. Viénet prépare actuellement une thèse sur la Commune de Canton, et a poursuivi un important travail d'interviews auprès de personnalités refugiées à Hong Kong et qui avaient pris part à la Commune. Dans le souci de préserver l'originalité de son travail, nous n'utilisons pas ici la teneur des interviews dont il a eu également l'obligeance de nous communiquer le texte.

page 515 note 1 Cf. Isaacs, H., The Tragedy of the Chinese Revolution, 2e éd. revue, Stanford 1962, p. 282.Google Scholar Isaacs fait état de témoignages qu'il aurait recueillis à Moscou auprès d'émigrés chinois appartenant à la fraction de gauche du Kuomintang. Il cite aussi de nombreuses sources de tendances trotskystes, à commencer par Trotsky lui-même: Trotsky, , Problems of the Chinese Revolution, pp. 291292Google Scholar; Serge, V., De Lénine à Staline, Paris 1937, p. 31Google Scholar; Serge, V., Russia, twenty years after, New-York 1937, p. 160Google Scholar; Souvarine, B., Staline, Paris 1935, p. 434.Google Scholar On peut aussi noter le témoignage de Margarete Buber-Neumann, épouse de Heinz Neumann, communiste allemand qui fut le principal représentant du Comintern à Canton pendant l'insurrection. Dans son ouvrage Von Potsdam nach, Moskau, Stuttgart 1957, pp. 178–193, Margarete Buber-Neumann affirme que son mari avait reçu de Staline l'ordre de préparer et déclencher l'insurrection de Canton. Mais comme sur de nombreux points – par exemple le rôle de Lominadzé – l'ouvrage est entaché d'inexactitude, ce témoignage ne constitue pas une pièce à conviction. Sur une critique des diverses sources concernant le rôle de Moscou dans le déclenchement de l'insurrection cantonaise, cf. Tso-liang, Hsiao, «Chinese Communism and the Canton Soviet», in: The China Quarterly, n° 30 (avril-juin 1967).Google Scholar

page 515 note 2 Sur l'attitude de Chang T'ai-lei on dispose du témoignage de Li Ang. Li Ang (alias Chu Ch'i-hua, 1907–1945) fut un des premiers militants du P.C.C., auquel il adhéra de sa création en 1921 jusqu'en 1929. Il participa, aux côtés de Chang, à la préparation de l'insurrection. Son témoignage cependant est tardif: il date de l'epoque où, emprisonné par les militaristes du Kuomintang (de 1941 à 1945), Li Ang se consacre à des travaux historiques et rédige Hung-se wu-t'ai (La Scène rouge). Bien que Li Ang ait cessé toute collaboration avec le groupe trotskyste chinois en 1937, il restera jusqu'à sa mort considéré comme un trotskyste par le P.C.C.

page 515 note 3 Heinz Neumann fut considéré pendant longtemps comme 1'auteur du pamphlet L'insurrection armée, publié sous le pseudonyme de A. Neuberg, à Paris en 1931. La préface de la réédition de cet ouvrage (Maspero, Paris 1970), attribue la paternité du livre à un groupe de spécialistes du Comintern réfugiés à Moscou. Si on retient cette version des faits, le chapitre de L'insurrection armée consacré au soulèvement de Canton perd sa valeur de témoignage oculaire.

page 515 note 4 D'après le témoignage du consul Huston, on relève parmi les victimes soviétiques les noms de Hassis, Antonoff, Mackinoff, Gogol, Tzeigeloff, Kornivaloff, Zawichi, Kroval, Lyboff et Tzeplitzsky.

page 517 note 1 Cf. la terminologie des articles de Huang Ping, Teng Chung-hsia, Yeh Ting…, publiés dans le recueil Kuang-chou kung-she, op. cit.

page 517 note 2 Il est vrai que la responsabilité des incendies, généralement imputée aux émeutiers, revient aussi aux tirs des canonnières chinoises et étrangères ancrées dans la Rivière des perles.

page 519 note 1 Chung-kuo kung-jen, n° 3, 1er Janvier 1929. M. Alain Roux nous a communiqué les notes manuscrites qu'il avait prises en lisant ce document: qu'il reçoive ici l'expression de nos plus vifs remerciements.

page 520 note 1 upsurge, Socialist in China's countryside, Foreign Languages Press, Pékin 1956, p. 159Google Scholar (cité ici d'après Schram, S., «The Party in Chinese Communist ideology», in: The China Quarterly, n° 38 (avril-juin 1969).CrossRefGoogle Scholar

page 520 note 2 Ibid., pp. 206–207.

page 521 note 1 Tse-tung, Mao, Selected Works, Foreign Languages Press, Pékin 1961, t. IV, p. 363Google Scholar, rapport au 2ème plenum du C.C. du P.C.C., 5 mars 1949.

page 522 note 1 Pour une critique des interprétations réductrices (réduction économique et réduction «tienanménologique») de la Révolution culturelle, cf. L. Bianco, «La page blanche», in: Politique, mai et juin 1970.

page 523 note 1 Cf. Scalapino, R. S., The Chinese anarchist movement, Berkeley 1961.Google Scholar

page 523 note 2 Cf. Meisner, M., «Leninism and Maoism: Some populist perspectives on Marxism-Leninism in China», in: The China Quarterly, n° 45 (janvier-mars 1971).CrossRefGoogle Scholar C'est de cet article que sont extraites les citations de Li Ta-chao.

page 523 note 3 Cf. Schram, S., The political thought of Mao Tse-tung, New-York 1969, p. 163.Google Scholar

page 524 note 1 Tse-toung, Mao, Œuvres choisies, Editions Sociales, Paris 1955, t. I, p. 24.Google Scholar

page 525 note 1 Vive la victoire de la dictature du prolétariat – en commémoration du cente-naire de la Commune de Paris, Editions en Langues étrangères, Pékin 1971.

page 525 note 2 Tse-tung, Mao, «Opposons-nous à l'intellectualisme» (1930)Google Scholar, cité dans Rue, J., Mao tse-tung in opposition 1927–1935, Stanford 1966, p. 310.Google Scholar

page 525 note 3 Schwartz, B., «The reign of virtue: Some broad perspectives on leader and party in the Cultural Revolution», in: The China Quarterly, n° 35 (juillet-sept. 1968).CrossRefGoogle Scholar

page 525 note 4 Moore, B., Social Origins of dictatorship and democracy, Boston 1966.Google Scholar

page 526 note 1 Pendant la campagne d'éducation socialiste (1962–1965) qui précède la Révolution culturelle un certain nombre de figures héroïques (la plupart sont des soldats) sont données en exemple. La plus célèbre est celle de Lei Feng.

page 526 note 2 Tse-tung, Mao, «Présentation d'une coopérative», 15 avril 1958Google Scholar, cité dans Esmein, J., La Révolution culturelle chinoise, Paris 1970, p. 28.Google Scholar

page 527 note 1 Citations du Président Tse-toung, Mao, Editions en Langues étrangéres, Pekin 1966, p. 3.Google Scholar

page 527 note 2 Cite par S. Schram, art. cit.

page 527 note 3 C'est le nom que par dérision leurs adversaires donnaient aux jeunes «retours de Moscou».

page 528 note 1 Il s'agit de la première affiche de critique en gros caractères (ta-tzu-pao) placardée par un groupe d'étudiants de l'Université de Pékin, ayant à leur tête Nieh Yuan-tzu, le 25 mai 1966. Cette affiche fut donnée en exemple au pays et ses auteurs furent par la suite considérés comme les initiateurs de la Révolution culturelle.

page 528 note 2 Editorial commun du Jen-min jih-pao et du Hung-ch'i (Le Drapeau Rouge), 1er janvier 1967.

page 529 note 1 Cité dans Esmein, J., La Révolution culturelle chinoise, p. 154.Google Scholar

page 529 note 2 Cf. l'éditorial du Hung-ch'i, cité dans Close, A., «Tarnished ideals», in: Far Eastern Economic Review, 23 février 1967, p. 275.Google Scholar

page 529 note 3 Cf. la directive du 9 décembre sur l'introduction de la Révolution culturelle dans les usines et les mines.

page 530 note 1 Sur la création de ces communes, cf. Jones, P. H. M., «Vive la Commune», in: Far Eastern Economic Review, 16 février 1967Google Scholar, et A. Close, «Tarnished ideals», ibid., 23 février 1967.

page 531 note 1 Thèse reprise par Daubier, J., Histoire de la Révolution culturelle proléta-rienne en Chine, Paris 1970, p. 137Google Scholar, et par Esmein, J., La Révolution culturelle chinoise, p. 197.Google Scholar

page 532 note 1 Cf. «City in turmoil», in: Far Eastern Economic Review, 23 février 1967.

page 532 note 2 Cf. A. Close, «Tarnished ideals», art. cit.

page 532 note 3 Hunter, Neale, «Port in a storm», in: Far Eastern Economic Review, 22 juin 1967, p. 663.Google Scholar

page 533 note 1 Ancien secrétaire du Comité municipal du P.C.C. de Shanghai, membre du Groupe dirigeant de la Révolution culturelle du C.C.

page 533 note 2 J. Esmein, op. cit., p. 159.

page 533 note 3 Intellectuel shanghaien dont l'article retentissant contre Wu Han (qui parut en novembre 1965 et passe pour avoir été inspiré par Mao lui-même) marqua les débuts de la Révolution culturelle dans les milieux littéraires. Il appartient aussi au Groupe dirigeant de la Révolution culturelle du C.C.

page 533 note 4 The China Quarterly, n° 30 (avril-juin 1967), p. 220, Quarterly chronicle and documentation.

page 534 note 1 Cf. Anderson, Evelyn, «Shanghai: The masses unleashed», in: Problems of Communism, janvier-février 1968, pp. 1222.Google Scholar

page 534 note 2 Bridgam, P., «Mao's Cultural Revolution: The struggle to seize power», in: The China Quarterly, n° 41 (janvier-mars 1970), p. 3.Google Scholar

page 534 note 3 Cf. l'éditorial du Hung-ch'i, 10 mars 1967.

page 534 note 4 The China Quarterly, n° 30 (avril-juin 1967), p. 221, Quarterly chronicle and documentation.

page 535 note 1 Cité dans J. Esmein, op. cit., p. 167.