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Au moment où s'écroulait l'Empire, Albert Richard n'avait pas encore vingt-cinq ans, mais il était déjà un internationaliste connu, en relations épistolaires avec Varlin, Eugène Dupont, Emile Aubry, André Bastelica, James Guillaume, Sentiñon et Bakounine. Délégué aux congrès de l'A.I.T. à Bruxelles (1868) et Bâle (1869), il avait joué un rôle important dans le développement de la section lyonnaise de l'Internationale. L'aisance de sa parole, la correction de son style avaient contribué à le mettre en vedette et peut-être est-ce là l'une des raisons des poursuites qui sont engagées contre lui en mai 1870. C'était pourtant la période où son rôle personnel – compte tenu de la naissance, en mars 1870, d'une Fédération ouvrière lyonnaise – commençait à décroître. Ce déclassé avait fait d'assez bonnes études chez les Frères des Ecoles Chrétiennes et à la Martinière; soucieux de se démarquer du monde ouvrier dont il est issu, il revendique hautement la qualité de publiciste et n'est pas encore débarrassé de l'inconstance de la jeunesse: des projets romantiques d'émigration aventureuse en Argentine qu'il nourrit avec son ami Bastelica en témoignent. Il porte à Proudhon une vive admiration, subit superficiellement l'influence des idées marxistes transmises par Dupont (certaines formulations, certains raisonnements contenus dans les lettres de ce dernier se retrouvent dans les articles et les discours du jeune leader lyonnais), il montre enfin, à l'égard des «coteries politiques» républicaines libérates ou radicales, une hostilité sans nuances et prône régulièrement l'abstention lors des consultations électorates de 1869–70.
- Type
- «Diaspora» et Retour: II Retour
- Information
- Copyright
- Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1972
References
page 396 note 1 Cf. document I en annexe et la réponse d'Andrieux à Richard, publiée par Rougerie, J., «La première Internationale à Lyon (1865–1870)», in: Annali del Istituto Giangiacomo Feltrinelli, t. IV (1961), p. 193.Google Scholar
page 397 note 1 Archives Municipales de Lyon, I2 56, lettre n° 355 du 9 août 1897.
page 399 note 1 Lettre datée du 20 février publiée dans le journal 1égitimiste lyonnais La Décentralisation le 2 mars 1871. On y lit: «En ce qui me concerne personnellement, je ne vois aucun inconvénient à ce que l'on conserve l'ordre social actuel. Si les ouvriers se trouvent heureux et libres […] je n'ai pas le droit de chercher à imposer aux gens la justice sociale puisqu'elle leur déplaît tant. […] Si l'exploitation de mes idées trouble sans profit la sécurité publique, je suis tout prêt a les refouler en moi.»
page 399 note 2 Il s'agit du congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, le 25 septembre 1868, d'où Bakounine et ses amis (dont A. Richard) se retirent avec fracas.
page 405 note 1 Il s'agit de Gambetta.
page 406 note 1 Dès le mois d'août 1889, Richard était entré en contact avec Millevoye, cf. Arch. Mun. de Lyon, I2 56b, pièce 308.
page 406 note 2 Le 8 septembre 1870, salle de la Rotonde, une réunion populaire désigne une délégation chargée de se rendre à Paris pour stimuler le gouvernement de la Défense nationale et exposer les revendications des révolutionnaires lyonnais. Elle est composée d'Albert Richard, de Jaclard et de Louis Andrieux, le futur préfet de police de Paris.
page 407 note 1 Sans doute Gabriel Farjat, leader du P.O.F., à Lyon. Son frère Adrien animait le parti blanquiste.