Hostname: page-component-78c5997874-fbnjt Total loading time: 0 Render date: 2024-11-20T01:31:00.706Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le mouvement ouvrier en France pendant les années 1852—1864 d'après les rapports politiques des procureurs généraux. Documents inédits

Published online by Cambridge University Press:  18 December 2008

Get access

Extract

From the reports of the Solicitor-Generals on the “moral and political conditions”, extracts are being published, which throw a light on the reawakening of the labour movement during the first years of Napoleon the Third's reign.

After a short period of great confusion a sense of solidarity grows up among the working classes in almost every part of the country, but particularly in the growing industrial centres, resulting from the contrast between labour and capital, which feeling often manifests itself in the formation of some or other organization. The working classes rise in opposition against the employers and the State-institutions, in so far as they act as employers, without however constituting a political opposition against the régime itself. Napoleon's general policy, and above all his foreign policy, is often even approved of by the lower classes. The manifestations of this awakening solidarity among the working classes are various: able management of the imperial charitable institutions, coalitions, hunger demonstrations, strikes etc. In times of economic prosperity such practices are little observed, but they become more general in times of economic depression.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Internationaal Instituut voor Sociale Geschiedenis 1938

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 231 note 1) Gilardin, alors procureur géenéral à la Cour d'Appel de Lyon, dans un discours prononcé le 21 avril 1852. II continue en désignant de facon fort juste les „instruments de sauvetage” du sauveur: „Un seul homme a tout changé avec l'armée qui lui a été fidéle et le suffrage national qui lui a répondu. Singulier don d'election de la Providence en faveur d'une race”.

page 232 note 1) Proudhon, , Manuel du Spéculateur à la Bourse, Paris 1870, p. 173.CrossRefGoogle Scholar

page 232 note 2) Duchêne, :, G., L'Empire Industriel, Paris 1869, p. 12.Google Scholar

page 232 note 3) Rien de plus caracteéistique que les plaintes souvent répétées des procureurs généraux, concernant le personnel des chemins de fer, qui, d'aprés eux, n'est pas recruté avec assez de soin, et qui est physiquement trop fort. (Cf. p. ex. les rapports de Paris de 1853 et 1856 et de Metz du 10 mars 1859). Les jeunes compagnies de cheinins de fer en pleine prospérité n'avaient pas le temps de recruter leur personnel avec soin, mais elles avaient tout intérêt à le recruter rapidement et parmi les hommes robustes.

page 232 note 4) Héligon, , Le mouvement ouvrier de 1848 a 1870, Paris 1880, p. 6.Google Scholar

page 233 note 1) Suivant les indications des délégués à l'exposition de Londres de 1862 (Citées par Dolléans, Histoire du Mouvement Ouvrier, 1830—1871. Tome Ier, Paris 1936, p. 261), le prix des subsistancesa avaient augmenté sous le régne de Napoléon III de 50%, les salaires seulement de 10 %. Cf. les chiffres détaillés également chez A. Thomas, Le Second Empire, dans l'Histoire Socialiste 1789 a 1900, éditée sous la direction de Jaurès, p. 175 et ss.Google Scholar

page 233 note 2) Rendue plus aiguë encore par une autre conséquence de la politique économique de l'empire: On avait dû donner la liberté aux professions de la boulangerie et de la boucherie qui auparavant, en prévision de disettes, se trouvaient assujetties à des régies étroites.

page 233 note 3) Leneveux, , Les Gréves, Paris 1865, donne p. 14 une énumération des raisons du refus collectif de travail à l'époque: „Telle maison est mise à l'interdit, parce qu'elle emploie les trés rares ouvriers qui n'appartiennent pas aû compagnonnage du meéier; là parce qu'elles demandent des apprentis ou qu'elle en a un nombre supérieur à celui que désire la corporation, là encore parce qu'une grille et une cloche ne permettent qu'à de certaines heures l'entrée et la sortie des ouvriers; ici encore parce qu'on emploie telle ou telle machine; là enfin parce que le contre-maître ne plaît pas a la majorité”. Cf. également plus loin, p. 258 note 1.Google Scholar

page 234 note 1) Cf. particulièrement les rapports de Lyon, de Poitiers et de Toulouse.

page 234 note 2) Cf. p. ex. le rapport du procureur général de Nîmes du 26 Janvier 1856.

page 234 note 3) Et ceci pas seulement lors de la guerre en Italie ou la situation fut un peu spéciale. Cf. plus loin, p. 252 note 1.

page 235 note 1) Ce danger était menaçant dès 1856. Pour L'éviter, on renonça à ce moment-là, à la reéforme du régime douanier. Cf. les rapports du procureur géneéal de Douai de 1856.

page 235 note 2) Cf. les paroles propheétiques de Proudhon, en 1852: „Je défie tout pouvoir qui ne sera pas révolutionnaire… de faire cesser cette division des partis et des classes… Vous pouvez quelque temps vous soutenir sur l'antagonisme des partis, comme la Ianterne du Panthéon sur les arcs-boutants du Dôme. Mais cet équilibre qui fit toute la stabilité de Louis-Philippe est précaire. Qu'un instant, à la premère occasion, les partis cessent de se contrebuter, les classes de se menacer, et le pouvoir tombe.” La Rêvolution Sociale démontrée par le Coup d'état du 2 décembre, Paris 1870, p. 159.

page 235 note 3) Voilà probablement la raison pour laquelle on ne trouve dans les rapports aucune trace des délégations ouvrières à l'exposition de Londres, et seulement de rares commentaires, plutôt hostiles, sur I'activité du prince Napoléon, Cf. p. ex. le rapport de Nancy, du 5 avril 1862.

page 235 note 4) Dans sa lettre-programme, publée le 15 Janvier 1860 au Moniteur.

page 235 note 5) Marx avait tort quand il disait (Le dix-huit Brumaire de Louis-Bonaparte, traduction Fertin, Paris 1888, p. 115): „Bonaparte jette la confusion dans toute l'économie bourgeoise… II engendre I'anarchie au nom même de l' ordre.' Les prévisions de Proudhon dans la „Révolution Sociale etc.” étaient beaucoup plus justes.Google Scholar

page 235 note 6) Leneveux, , op. cit. p. 25.Google Scholar

page 236 note 1) Tchernoff, , Le Parti Républicain au Coup d'état et sous le Second Empire, Paris 1906, p. VII.Google Scholar

page 236 note 2) Thomas, , op. cit., p. 182.Google Scholar

page 236 note 3) La terreur des premiers mois aprés le coup d'état avait amené un certain engourdissement qui pourtant ne survécut pas à l'année 1852. Cf. plus loin p. 247 note 1

page 236 note 4) Thomas, , op. cit., p. 182.Google Scholar

page 236 note 5) Thomas, , op. cit., p. 182, regrettait qu'au moment où il composait son livre (1906), I'etat de la science ne permettait pas d'étudier suffisamment les origines et le développement de ce mouvement nouveau. Nous croyons qu'aujourd'hui, une telle étude approfondie d'histoire sociale sera possible, surtout à l'aide des documents maintenant accessibles des Archives Nationales. On y trouve entre autres, dans le fond versé par le ministère de la justice, à côté des rapports politiques des procureurs généraux, les dossiers aussi complets qu'inédits, concernant les greèes, les coalitions, les arbitrages, la propagande clandestine, etc. etc.Google Scholar

page 237 note 1) Op. cit.

page 237 note 2) Dans, Lavisse, Histoire de la France Contemporaine, tome 6, p. 269.Google Scholar

page 237 note 3) L'Esprit public 7agrave; Lyon et dans le département du Rhône. (18511852), La Révolution de 1848, 19e année, Paris 19221923, p. 351, 353, 359.CrossRefGoogle Scholar

page 237 note 4) Op. cit.

page 238 note 1) A partir de l'établissement de l'Empire, les Cours d'Appel furent dénommées Cours Impériales.

page 239 note 1) Cf. (aussi pour la suite) la note précédente.

page 240 note 1) Des plaintes analogues également le 27 Janvier 1854. La situation à Aries et à Tarascon est décrite comme étant la même qu'à Marseille.

page 240 note 2) Avant l'annexion de Nice par la France le Var servait de limite entre la France et 1'talie. II s'agissait done de légers troubles sur la frontière.

page 243 note 1) Cette explication avait été donnée comme officielle par Le Moniteur: „La dépense d'un grand bal retombe comme une pluie d'or sur toutes les industries”. (Cité d'aprés Thomas, op. cit., p. 74).Google Scholar

page 245 note 1) Les élections locales sont très souvent peu favorables aux candidats du gouvernement. Les mêmes plaintes, p. ex. à Lyon le 12 aoû 1852, à Orléans le 8 aoû, à Poitiers le 26 October 1860. Cf. surtout plus loin, le rapport de Rouen du 6 novembre 1852. Albiot, , Les Campagnes Electorates, 1851—69, Paris 1869, explique ces résultats, p. 134: „,Les élections municipales donnent une impression vraie de l'esprit public. Ici il ne s'agit plus d'inconnus à élire, mais d'amis, de connaissances, de parents… II est d'ailleurs très difficile de faire d'une question de clocher une question politique, d'appeler le spectre rouge dans la salle où s'opère un vote communal.”Google Scholar

page 245 note 2) Plaintes analogues lors des élections de 1857, venant d'un peu partout: p. ex. de la part du procureur général de Bourges le 8 juillet 1857, de Colmar le 10 juillet 1857: „Le scrutin de Mulhouse a surtout reproduit des noms qui rappellent nos plus mauvais jours de révolution et de guerre civile.”

page 246 note 1) Cette appréciation est générate (et sûrement juste) pour presque tous les ressorts, p. ex. celui de Besançon, dans le rapport du 9 avril 1859, celui de Paris au mois d'avril 1859.

page 247 note 1) Cette observation se retrouve dans beaucoup de ressorts pour l'année 1825; p. ex. le rapport de Douai du 10 mai 1852, de Grenoble du 15 novembre 1852, de Limoges du 5 février 1852, de Paris du 19 juillet 1852, de Riom du 3 juin 1852.

page 247 note 2) Les abstentions furent tellement nombreuses dans toute la France que dans beaucoup de villes les candidats ne pouvaient être élus par insuffisance de vote. Cf., Albiot, op. cit., p. 137.Google Scholar

page 248 note 1) Le „contre-coup” de la révolution espagnole est également ressenti par le procureur général de Rouen dans son rapport du ler septembre 1854 et par celui de Toulouse dans son rapport du 16 août 1854.

page 248 note 2) L'„activité des fonctionnaires” aux élections consistait surtout dans l'arrestation de toutes les personnes suspectes de velléités républicaines. Pour des exemples de cette „activité” cf. Tchernoff, La Politique de Napoléon III au début de son règne, La Révolution Françise. Tome 50, p. 131/143 et surtout Albiot, op. cit., p. 19 ff. — Le ministre de l'intérieur dit dans sa circulaire adressée aux présets le 19 juin 1857: „ll ne suffit pas que le suffrage universel soit libre, il faut aussi qu'il soit éclairé.”Google Scholar

page 252 note 1) Pareillement le procureur général de Lyon le 10 juillet 1859, celui d'Orléans le ler juillet 1859, celui de Toulouse le 4 avril 1862 et tous les rapports politiques hebdotmadaires que les procureurs généraux furent tenus à faire pendant l'absence de l'empereur de mai jusqu'à juillet 1859 (Archives Nationales BB 30. 369).

page 253 note 1) Des extraits de ce rapport ont été publiés par Thomas op. cit.

page 253 note 2) Par décret du général de Castellane du 29 décembre 1851, il était arrêté qu' „aucun café ne pourra être ouvert à l'avenir sans la permission de l'autorité administrative”, parce que „la multiplicité des cafés… est une cause de désordre…, que dans les campagnes surtout ces établissements sont devenus en grand nombre des lieux de réunion et d'affiliation pour les sociétés secrètes”. (Cité d'aprés Vergez-Tricom, , op. cit., p. 356).Google Scholar

page 253 note 3) Les mêmes plaintes le 12 août 1852. Cette discipline républicaine aux élections, observée sur divers points (cf. p. ex plus haut le rapport de Limoges du 28 juin 1857) est de la part des ouvriers d'autant plus remarquable qu'à Lyon, comme partout, les comités qui donnaient les mots d'ordre étaient exclusivement composés de bourgeois et ne désignaient comme candidats que des bourgeois. Cf., Tschernoff. Les candidatures ouvrières sous le Second Empire. Revue Socialiste. Tome 43, p. 161/167.Google Scholar

page 254 note 1) Des extraits de ce raport ont été publiés par Thomas op. cit.

page 254 note 2) Appréciation faite dans pluseurs ressorts, p. ex. à Douai le 14 juillet 1852.

page 256 note 1) Des extraits de ce rapport ont été publiés par Thomas op. cit.

page 257 note 1) Des extraits de ce rapport ont été publiés par Thomas op. cit.

page 257 note 2) Cette lettre, jointe au rapport précédent, est sûrement inspirée par le procureur général qui y chercha un appui pour sa campagne con tre les sociétés de secours mutuel.

page 258 note 1) Un mouvement semblable qui provoqua même une gréve se produisit en 1859 parmi les ouvriers chapeliers de Lyon. Cf., Dolléans op. cit, p. 259 et plus loin le rapport du 27 décembre 1859.Google Scholar

page 259 note 1) De même le 8 février 1854.

page 260 note 1) Nous ne savons pas au juste de quel ouvrage de Proudhon il s'agit. Entre 1852 et 1857 Proudhon n'avait publié que le „Manuel du Spéculateur a la Bourse” (ouvrage qui d'ailleurs avait été presque entiérement écrite par Duchêne, Desjardins, cf., Proudhon, P. J., tome I, p. 222) et „Des Réformes à opérer dans l'exploitation des Chemins de fer”. Les deux opuscules s'elevant contre le régime des monopoles et s'occupant selon 1'expression de Proudhon lui-même de la „science des interets” (lettre a Michelet du 11 avril 1855) critiquaient en effet „certains abus de la fortune”. D'autre part leur publication fut anonyme de sorte qu'il semble douteux, si le procureur général vise vraiment ces ouvrages.Google Scholar

page 261 note 1) Les rapports de Lyon qui nous semblent être les plus importants de toute la collection des rapports politiques proviennent jusqu'à 1858 de M. Devienne qui fut procureur général a Lyon entre 1852 et 1858. En 1858 il fut appelé comme premier président de la Cour Impériale à Paris où il fut nominé1 peu apres prémier président de la cour de cassation. „Ce magistrat qui est arrivé au poste le plus elevé de la magistrature francaise n'a composé aucun ouvrage. Comme homme politique (il fut é1u député en 1844, sénateur en 1865) il a toujours été essentiellement conservateur… Aprés la révolution de 1848 il avait réfusé de servir la république et donna sa démission” (Larousse, Grand Dictionnaire du XIXe siécle).

page 262 note 1) Pareillement durant la crise économique de 1854 le procureur général de Lyon le 8 février 1854, celui de Rouen le 12 Janvier 1855.

page 264 note 1) Les salaires dans le département des Vosges restaient aussi sous Napoleon III les plus bas de toute la France. Audiganne, Cf., Les Populations Ouvriéres et les Industries de la France. Paris 1860 Tome I, p. 141.Google Scholar

page 265 note 1) Jules Favre disait à la même époque du prince Napoléon: „ II est aussi républicain que moi.” (Cité d'apres Weill op. cit., p. 326).

page 267 note 1) La loi rendant obligatoire le livret pour les ouvriers avait été promulguée le 22 juin 1854. C'était d'aprés le préset de police de Paris Piétri, une des lois „impérieusement nécessaire qui n'ont pas pu aboutir sous le régime parlementaire”.

page 268 note 1) Les rapports du procureur général de la Cour d'Appel de Paris tout en donnant des détails sur l'agitation du parti républicain proprement dit sont presque complétement muets sur les réactions ouvriéres à Paris. Nous n'avons pu constater, sicela tient au fait que le Garde des Sceaux croyait inutile d'être informé de la situation à Paris où il résidait lui-même ou si le procureur général jugeait les réactions observées trop faibles pour faire l'objet d'un compte rendu. II est en effet vrai qu'à cause du régime de petite industrie dominant à Paris mème à l'epoque de Haussmann on „neretrouve point chez les ouvriers de la capitate les sentiments virulents d'opposition de classe qui ont été à toute époque depuis de début du dix-neuviéme siécle la caractéristique des ouvriers lyonnais”. (Thomas op. cit., p. 184). Cf. aussi Audiganne op. cit. Tome I, p. 292 ff.

page 269 note 1) Pareillement lors de la guerre de Crimée le procureur général du Rouen le 13 juillet 1854, celui de Toulouse le 16 août 1854.

page 271 note 1) Député dans l'Assemblée Constituante il vota avec la gauche non socialiste(I). Rentré 1860 de son exil bruxellois il se refusait à chaque activité politique et n'accepta aucune candidature lors des élections de 1863.

page 275 note 1) Le président et les vice-présidents des conseils de Prud'hommes furent d'après la loi du ler juin 1853 désignès par l'empereur lui-meme.

page 277 note 1) II s'agit probablement du boulevard Richard Lenoir à Paris.

page 277 note 2) Des sentiments analogues sont exprimés dans le rapport du procureur général de Toulouse du 13 avril 1863.

page 277 note 3) Dans la circulaire du 29 mai 1852 commentant le décret-loi du 26 mars 1852 il est dit à propos de l'interdiction aux sociétés de secours mutuel autorisées de promettre du secours en cas de chômage: „La promesse de secours de chômage est un principe de ruine et de démoralisation… elle porterait en elle le germe de toutes les gréves et l'espérance de toutes les coalitions”.

page 278 note 1) Contre cette forme d'organisation p. ex. aussi le préfet des Bouchesdu Rhône dans une circulaire du 17 juin 1852. D'aprés cette circulaire les sociétés de secours mutuel devraient „admettre les ouvriers de différents états”, car „1'organisation par métiers nécessite l'admission des membres éloignés les uns des autres sans rapport de voisinage et présente en réunissant les forces et les volontés d'un corps d'état tout entier en lui donnant une caisse commune, une dangereuse facilité aux coalitions; il suffit alors d'un mot d'ordre pour arrêter les travaux, fermer les ateliers et préparer la gréve”.