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Published online by Cambridge University Press: 13 May 2014
“Les mentalités, une histoire ambiguë,” tel est le titre d'un article de Jacques Le Goff (1974), qui constituera le point de départ d'une réflexion sur la profondeur et la dimension historiques des sources qui peuvent faire déceler des attitudes et des mentalités, à travers des témoignages, récits autobiographiques, ou encore des interviews. Si la perception d'un changement de mentalites ou d'attitudes profondes peut paraître “ambiguë”--parce que faiblement perceptible--, certains faits cependant traduisent des signes de changement dans la mentalité d'un groupe social, voire d'une société globalement soumise à une contrainte externe, comme par exemple lors de la colonisation au XXe siècle en Afrique noire.
Aujourd'hui, nous nous intéressons à l'histoire du dedans, à l'histoire vécue par les acteurs eux-mêmes. En confrontant ces diverses historiographies, arriverons-nous à mieux comprendre ce que doit être l'Histoire par rapport à ce que l'on nous apprend à l'école (Ferro 1981/1983), à ce que l'on ressent en temps qu'historien et à ce qui est réellement vécu (Feltz 1987)? Peut-être que la perception du fait colonial par ceux qui l'ont vécu du de-dans permettra de mieux cerner les effets de ce temps de l'histoire, la recherche de techniques quant à la collecte des sources est certes utile, elle l'est moins quand on cherche à déceler une dialectique irréversible à travers certaines données conjecturelles (Verhaegen 1986; Cannel/ Kahn 1974).