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Contribution des sources françaises à la connaissance de l'actuelle Guinée-Bissau à la fin du XVIIè me siècle
Published online by Cambridge University Press: 13 May 2014
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Dans les années qui suivirent la prise de Gorée par les Français (en 1677), plusieurs dirigeants de la compagnie concessionnaire française manifestèrent un grand intérêt pour les “Rivières du Sud.” Leur intention, bien sûr, était d'y étendre les activités commerciales de leur compagnie et, si possible, de les appuyer par un établissement militaire. On sait que ce dernier projet, tenté par Brüe en 1699 dans l'île de Bolama, puis en 1700 dans l'île de Bissau, échoua finalement devant l'opposition des Portugais. De cette période, et de cette politique, sont restées deux importantes descriptions françaises des régions situé es entre la Gambie et le Corubal (c'est-à-dire actuellement en Casamance et en Guinée-Bissau):
- celle de Michel Jajolet de La Courbe, relatant un voyage effectué par l'auteur lui-même de juillet 1686 à février 1687. La Courbe sera directeur de la concession française du Sénégal de 1689 à 1693. Auparavant, il avait été envoyé en mission d'inspection par la direction parisienne de la compagnie. Avant son retour en France (via les Antilles), il entreprit un voyage qui le mena d'abord, par voie de terre, d'Albréda, sur la Gambie, à Cacheu, en passant à hauteur de Ziguinchor. De Cacheu, il embarqua pour Bissau, où la compagnie française avait un commis, et, de là, il rayonna dans les îles et dans les fleuves. Ce voyage est assez bien connu puisque les manuscrits de La Courbe ont été retrouvés et publiés au début du siècle par Cultru. On sait aussi que quelques pages (seize exactement) manquaient au texte manuscrit.
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- Research Article
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References
1 Cultru, Prosper, Premier voyage du sieur de la Courbe fait à la coste d'Afrique en 1685 (Paris, 1913).Google Scholar Les manuscrits de La Courbe se trouvent à la Bibliothè que nationale, pour la première partie (Fonds français 24221), et aux Archives rationales, pour la seconde partie (section ancienne, K 1232).
2 Labat, Jean-Baptiste, Nouvelle relation de l'Afrique Occidentale (5 vols.: Paris, 1728), volume 5.Google Scholar
3 Cultru a mis ce fait en évidence dans son introduction au Premier voyage.
4 Cette localité est située sur un affluent de la rive sud de la Gambie, la rivière Bintang, appelé antérieurement Rio dos Hereges par les Portugais.
5 Gray, J.M., History of the Gambia (London, 1966), 102–03.Google Scholar
6 Voici par exemple l'entrevue avec le roi de Gueregue ou Geregia raconté par La Courbe puis par Labat:
“Le lendemain l'alquier nous estant venu prendre, nous mena voir le roi de Gueregue; nous le trouvasmes à l'entrée de sa case: c'estoit un petit homme trapu, il avait un bonet à la portugaise et un habit de negre, et tenoit une épee à l'espagnole à la main, sur laquelle il s'appuyait.” (Courbe, La in Cultru, , Premier voyage, 205Google Scholar)
“Ils arrivèrent à la porte de la Maison du Roi; ils trouvèrent ce prince sur le seuil de sa porte. C'etoit un petit homme trapu d'une assez belle physionomie, les yeux vifs, l a bouche belle & riante, les dents fort blanches. Il avoit sur la tête un bonnet à la Portugaise, un habit totalement à la Negre, & une grande épée à l'espagnole à la main sur laquelle il s'appuyait.” (Labat, , Nouvelle relation, 5:14.Google Scholar
7 Ibid., 5:60-64 (le passage sur l'insécurité à Cacheu représente un quart du nombre de pages consacré par Labat au prétendu séjour de Brüe à Cacheu).
8 La Courbe semble un observateur attentif mais on remarquera cependant, àt ravers Labat, qu'il n'a pas eu connaissance des difficultés que l'administration portugaise avait avec Bibiana Vaz à l'époque de son passage. Il sait seulement que les Papels menaçaient Cacheu.
9 Barcellos, Christiano José de Senna, Subsídios para a história de Cabo Verde e Guiné (Lisboa, 1900), part 2, 84ff.Google Scholar
10 Labat, , Nouvelle relation, 5: 66–67.Google Scholar
11 “Sépulture d'Ambrosio da Costa Alvarenga et de son épouse Izabel Lopes da Conceição, parrain et marraine de cette chapelle et naturels de ce continent, et pour leur descendance et leur parentèle. L'épouse marraine est morte le 25 avril 1784.” Cette épitaphe a été signalée par le Padre João Vicente dans sa communication au colloque “Cacheu, cidade antiga” en novembre 1988 (“Quatro séculos de acção cristã em Cacheu”). J'ai pu la lire aussi tors de mon séjour à Cacheu, à l'occasion du même colloque.
12 C'est ce que signale, dans sa communication, le P. João Vicente.
13 Cette opposition a été soulignée par Havik, Philip, “Comerciantes e concubinas, socios no comércio atlàntico na Costa de Guiné” in A dimensão atlàntica de Africa (Rio de Janeiro, 1997), 161–81.Google Scholar Chez La Courbe, voir la description de la “Bélinguère” (Cultru, , Premier voyage, 196Google Scholar).
14 Bibliothèque nationale de Paris, Cartes et plans, collection d'Anville, Ge. DD. 2987, carte 8099.
15 Bibliothèque nationale de Paris, Cartes et plans, collection d'Anville, Ge. DD. 2987, carte 8138. A. Teixeira da Mota a remarqué que cette carte avait servi de modèle à celle de Beaurain (As viagens do bispo D. Frei Vitoriano Portuense à Guiné (Lisboa, 1997), figure 7.Google Scholar
16 Bibliothèque nationale de Paris, Cartes et plans, Ré s. Ge. B 1964, et S.H., portefeuille III, division 2, pièces 1 et 5. Teixeira da Mota (ibid., figure 8) a remarqué les affinités entre la première de ces deux cartes et la précédente, mais il ne semble pas avoir eu connaissance de la seconde.
17 Labat, , Nouvelle relation, 5:46.Google Scholar
18 Ibid.
19 Ibid., 5:69.
20 Coelho, , in Peres, Damião, ed., Duas descrições seiscentistas de Guiné (Lisboa, 1953), 148.Google Scholar
21 C'est aussi sous ce jour que le présente un document contemporain de La Courbe, “Informe et relacion que Fr. Francisco de la Mota, viceprefecto de la mission de religiosos Capuchinos de las costas de Guinea y sus compañeros hacen a su Magestad que Dios guarde el Señor Rey de Portugal del modo con los negros de dichas costas se compran y son reducidos a cautivero” in Teixeira da Mota, Viagens, 121n12. Une anecdote commune (le “cliché” des nouveaux-nés pilés dans un mortier) laisse penser que ces capucins espagnols, que La Courbe a connu, ont pu l'informer, à moins qu'ils aient reçu les mêmes informations que lui.
22 Mamadou Mane, qui a travaillé sur le Kaabu, a signalé que les traditions orales du royaume ne parlent pas de Biram Mansaté et qu'il y aurait certaines raisons de l'identifier avec un roi de Kasa (communication personnelle, novembre 1988). Il est à remarquer que Labat (Nouvelle relation, 5: chapter 9) a déplacé le passage concernant le Kaabu dans le chapitre consacré à la “Rivière de la Casamanza.”
23 da Mota, Teixeira, “Les relations de l'ancien Cabou avec quelques états et peuples voisins,” Ethiopiques, no. 28(octobre 1981).Google Scholar
24 Lopes, Carlos, “Les Kaabunké, structures politiques et mutations” (thèse de doctorat, l'Université de Paris I, 1988).Google Scholar
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