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Hermetica
Published online by Cambridge University Press: 31 August 2011
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‘(3) Pourquoi donc, ô père, Dieu n'a-t-il pas donné l'intellect à tous? — C'est qu'il a voulu, mon enfant, que l'intellect fût placé entre les âmes comme un prix qu'elles eussent à gagner. — (4) Et où l'a-t-il donc placé?—Il en a rempli un grand cratère qu'il a envoyé sur terre, et il a appointé un héraut avec ordre de proclamer aux coeurs des hommes ces paroles: “Plonge-toi, toi qui le peux, dans ce cratère que voici, toi qui crois que tu remonteras vers Celui qui a envoyé sur terre le cratère, toi qui sais pour quelle fin tu es venue à l'être.” Tous ceux donc qui ont prêté attention à la proclamation et qui ont été baptisés (de ce baptême) de l'intellect, ceux-là ont eu part à la connaissance et ils sont devenus hommes parfaits, parce qu'ils ont reçu l'intellect. Ceux au contraire qui ont failli à écouter la proclamation, ceux-ci sont demeurés les logiques, parce qu'ils n'ont pas acquis en surplus l'intellect et qu'ils ignorent en vue de quoi ils sont venus à l'être et qui sont les auteurs de leur création.’
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- Copyright © President and Fellows of Harvard College 1938
References
1 ἠθἐληοεν … τοῦτον (τὸν νοῦν) ἐν μἐσῳ ταῖς Ψυχαῖς ὤσπερ ἆθλον ἱδρῦσθαι. Pour ἐν μἐσῳ avec le datif, cf. Theogn., 994–5: ἆθλον δ' ἐν μἐσσῳ παῖς καλὸς ἄνθος ἔχων | σοί τ' εἴη καὶ ἐμοἰ et, pour l'image, 1l., XXIII, 704: ἀνδρὶ δὲ νικηθέντι γυναῖκ' ἐς μέσσον ἔθηκε, Demosth., IV, 5: ἆθλα κείμεν' ἐν μέσῳ, etc. Pour ἐν μέσῳ ἱδρῦσθαι Dittenberger Syll., 785, 46. Le parallélisme avec notre texte se précise dans Plut., de defectu oracul., c. 20, p. 421a: ἐπεὶ δὲ μύθων καὶ λόγων ἀναμεμιγμένων κρατὴρ ἐν μἑσῳ πρόκειται etPhilostr., v. Apoll., IV, 24 (t. I, p. 400 Conybeare): καὶ ὴρὐοντο αὐτῶν οἱ διψῶντες.
2 Pour βάπτισον … εἰς, cf. Plut., de superst., p. 166a: βάπτισον σευτὸν εἰς θάλασσαν, Mc. 1, 9: 'Ιησοῦς … ἐβάπτίσθη εἰς τὸν 'Ιορδάνην.
3 ἐβαπτίσαντο τοῦ νοός. La construction la plus naturelle est de sous entendre (τὸ) βάπτισμα, cf. Act. Apost., 9, 4: 'Ιωάννης ἐβάπτισεν βάπτισμα μετανοἱας. Pour le tour éminemment grec (τὸ) βάπτισμα βαπτίζειν (-εσθαι), cf. Mc. 10, 38: δύνασθε … τὸ βάπτισμα δ ἐγὼ βαπτίζουαι βαπτισθῆναι, Lc. 12, 50: βάπτισμα δὲ ἔχω βαπτισθῆναι.
4 γνῶσις au sens technique, cf. C.H., I, 3, 27; II, 17; X, 8; XIV, 1 etc. (cf. F. Braüninger, Untersuchungen zu d. Schriften d. Hermes Trismegistos, 1926, p. 6–9, et R. Reitzenstein, Hellen. Mysterienrel., p. 284–308), ici plus précisément γνῶναι ἐπὶ τἰ (ἡ ψυχὴ) γέγονε καὶ ὑπὸ τίνων. D'une maniére générale la gnose s'identifie à la piété, VI, 5; IX, 4; X, 19; cf. Clem. Alex., Protr., IX, p. 190 (Butterworth, Loeb Class. Lib. 1919), XI, p. 240 B, et elle est la condition premiére du salut, X, 15, comme, au contraire, l'ἀγνωσία τοῦ θεοῦ (= ἀσέβεια) est le vice suprême et le plus grand mal de l'âme, VII, 1; X, 8; XI, 21; cf. Clem. Alex., Protr., X, p. 214 B, et Ed. Norden, Agnostos Theos, p. 96. Sur la remontée à Dieu par la gnose, cf. I, 24–26; IV, 8–10; XII, 12–14; XIII passim. Sur ce que le νοῦς, principe de la gnose et de la remontée de l'âme, est un don de Dieu, cf. I, 22–23 (tout homme ne jouit pas de le présence du νοῦς), IV, 4 (βάπτισον σεαυτὴν ἡ δυναμένη), IV, 5 (ὅσοι δὲ τῆς ἀπὸ τοῦ θεοῦ δωρεᾶς μετέσχον), V, 2 (noter εἐ δύνασαι, τοῖς τοῦ νοῦ ὀφθαλμοῖς φανἠσεται (suj. ὁ θεός): or l'âme ne peut voir que si Dieu l'illumine, καὶ ἀκτῖνά σοι κἂν μίαν αὐτοῦ τῆ σῆ διανοίᾳ ἐκλάμψαι), VI, 4; IX, 5. Ce don du νοῦς est proprement une grâce, I, 32 (τῆς χάριτος ταύτης φωτίσω τοὺς ἐν ἀγνοίᾳ τοῦ γένους), Asclep., 41 (tua enim gratia tantum sumus cognitionis tuae lumen consecuti), Stob. Hermet., Exc. XXIII, 4, p. 458, 10 ss. Scott (le Dieu suprême αὐγὴν … πλείονα ταῖς τούτων (des dieux inférieurs) ἐχαρίσατο διανοίαις), cf. encore C.H., XII, 12(δύο ταῦτα τῷ ἀνθρὠπῳ ὁ θεὸς … ἐχαρίσατο, τόν τε νοῦν καὶ τὸν λόγον).
5 Les logikoi sont. ceux qui ne possèdent que la seule raison humaine (λόγος), par opposition à l'ὁ ἔννους (I, 18, 21) qui a acquis en surplus (τὸν νοῦν προσειληφώς, IV, 4) le νοῦς don de Dieu. Même opposition de principe entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas le νοῦς (ἄνους, fr. 19 Scott), XII, 3–4, 6, bien que le λόγος soit ici assimilé au νοῦς (XII, 12) et que l'ἔννους soit dit l'ἐλλόγιμος (XII, 7). Ailleurs l'opposition est entre l'homme essentiel (ούσιώδης) et l'homme matériel (ὑλικός), IX, 1, 5; cf. R. Reitzenstein, Hellen. Mysterienrel., pp. 328 ss. Chez Clem. Alex., l'homme logikos est celui qui est à l'image du Logos (Protr., X, p. 214 B) et il n'est tel que pour avoir reçu de Dieu une divine effluence, ἀπόρροια θεϊκή (ibid., p. 154 B).
6 D'où le mot à sens technique κρατηρ- (κρητηρ-)ίζω, ‘mélanger le vin dans le cratère’ pour un sacrifice, Dittenberger, Syll., 57, 24 (Milet, Ve s.) ou ‘puiser le vin dans le cratère’ pour en donner aux mystes dans les cultes à mystères, Dem., de corona, 259 (myst. de Sabazios) et Phot., s.v. κρατηρίζων, Bechtel-Collitz, G D I, IV, p. 885, n° 64, 7 (myst. à Erythrées, 2e moitié IVe s.) où la cérémonie du κρητηρισμός est associée à un bain de purification (λουτρόν), mais sans se confondre avec lui: ce sont deux rites distincts, et le prêtre qui initie les hommes (ou la prêtresse qui initie les femmes) reçoit, pour chaeun d'eux, un salaire particulier (ll. 10–12). Dans les mystéres de Samothrace, le prêtre a charge de préparer le vin qu'il verse aux initiés, ἐγχέει [τὸ ποτὸν τοῖ]ς μύσταις, Michel, 704 = Ziehen, 84 (Tomi, IIe s.: la restitution de Gomperz est acceptée comme certaine par Michel). Faut-il rappeler que le cratère, ainsi que le montre son nom même, n'a jamais été chez les Grecs que le grand vase oὺ l'on mélangeait à de l'eau le vin épais dont usaient les anciens et duquel on tirait ensuite ce mélange pour le verser dans les vases à boire? Sophron emploie l'expression ἐκρατηρίχθημεν (= ἐμεθύσθημεν Hésych.) pour signifier qu'on boit à même le cratère, comme nous dirions ‘boire à même le tonneau.’ Citons encore les formules mystiques bien connues d'Eleusis, Clem. Alex., Protrept., II, 21, p. 42 B (A. Dieterich, Mithrasliturgie, p. 213) et des mystères de Cybèle, ibid., II, 15, p. 34 B (Dieterich, p. 216), et le proverbe τρίτου κρατῆρος ἐγεύσω, Apostol., 17, 28 (Dieterich, p. 214) qui se rapporte aux mystères, ἐπὶ τῶν μεμυημένων τὰ τελεώτατα καὶ σωτηριωδέστατα. [Porphyr., de antro nymph. 17, p. 69, 2 N.: παρὰ τῷ Μίθρᾳ οʻ κρατὴρ ἀντὶ τῆς πηγῆς. Cf. Cumont, Testes et Monuments … Mithra, I, p. 101: “dans les spelaea mithriaques, le cratère tenait lieu de la source qui coulait dans la grotte consacrée primitivement au culte par Zoroastre … (les mystes de Mithra) transportaient le liquide divin dans le temple et le versaient dans un cratère auprès duquel ils accomplissaient les cérémonies que le rituel prescrivait.”]
7 Sur cette transposition, cf. A. J. Festugière, L'idéal religieux des Grecs et l'Evangile, IIe partie, ch. 3, A. D. Nock, Gnomon, XIII, 3 (mars 1937), pp. 156–165.
8 Sur l'ἀμβρόσιον ὔδωρ, cf. Act. Thomae, c. 25, p. 19, 15 Bonnet (1883): πότισον δὲ αὐτοὺς ἀπὸ τῆς ἀμβροσιώδους σου πηγῆς et Philon, passim (cf. H. Lewy, Sobria Ebrietas, p. 91, n. 2).
9 Il est curieux que C. H. Dodd dans son excellent ouvrage, The Bible and the Greeks (Londres, 1935) n'ait pas relevé ce texte à propos de C.H. IV. Dans une note pénétrante,Lewy, H. (op. cit., p. 15Google Scholar, n. 3) fait remarquer que la traduction des LXX ajoute à l'original hébreu des traits spécifiques des mystères grecs. Ainsi μετὰ ὑψηλοῦ κηρύγματος (9, 3) est une erreur (voulue?) pour: ‘au sommet des hauteurs de la ville ’ (cf. 8, 1: σὺ τὴν σοφίαν κηρύξεις, ἵνα φρόνησις σοι ὑπακούση au lie de ‘la Sagesse ne crie-t-elle pas, l'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix?’); les mots εἰς κρατῆρα (9,2) et ἐπὶ κρατῆρα (9, 3) sont tout simplement ajoutés au texte. Cette double mention du cratère, jointe à l'invitation officielle, par héraut, à venir au cratère, témoigne d'un dessein conscient d'opposer la Sagesse mystérieuse des Juifs aux initiations des paϊens. Même dessein dans l'interpolation de Deutéron. 23, 17, vide infra, n. 97.
10 θύματα: il s'agit d'un sacrifice, suivi d'un festin rituel.
11 C'est donc ‘le vin de la Sagesse,’ c'est â dire la Sagesse elle-même qu'on boira; cf. Sir. 1, 16: καὶ (ἡ σοφία) μεθύσκει αύτοὺς άπὸ τῶν καρπῶν αὐτῆς.
12 μετὰ ὑψηλοῦ κηρύγματος, cf. n. 9. μετὰ κηρύγματος paraît une expression technique pour l'annonce des fêtes; cf. Syll. 1045, 9 ss. H (ἐπειδὴ Κλεόφαντος) … παρἠγγειλεν ἐν τῆι ἀγορᾶι μετὰ κηρύγματος πορεύεσθαι εἰς τὰ 'Ιτώνια ἀσυμβόλους 'Αρκεσινεῖς πἁντας (Arcésiné d'Amorgos, v. 250 av. J. C); cf. 1046, 18–19: προκηρύξας ἐν τῆι ἀγορᾶι ὡς ὁ νόμος προστάσσει καλῶς καὶ δικαίως (Minoa d'Amorgos, m. date).
13 ὅς ἐστιν ἄφρων, cf. l'ἄνους des Hermetica. L'ἅφρων est celui qui ne possède pas la φρὁνησις, Prov. 8, 1; 9, 6.
14 Sur le lit de table, κλἰνη.
15 τοῖς ἐνδεέσι φρενῶν.
16 ἀπολεἰπετε ἀφροσύνην.
17 κατορθώσατε ἐν γνώσει σύνεσιν. La gnôsis est ici γνῶσις τῆς σοφίας.
18 Cf. Ed. Norden, Agnostos Theos, pp. 130–133, 139–140, et le tableau pp. 6–7. Ainsi C.H., I, 27 ss., VII, 1 ss., Clem. Alex., Protr., VIII, p. 180 B, IX, p. 184–185 B, X, p. 216 B (ὑμῶν ἐστιν (le royaume de Dieu), ἐὰν ἐθελἠσητε … τῆ συντομίᾳ τοῦ κηρύγματος ἕπεσθαι, ἧς ὑπακούσαντες οἱ Νινευῖται τῆς προσδοκηθείσης ἁλώσεως μετανοίᾳ γνησίῳ τὴν καλὴν ἀντικατηλλάξαντο σωτηρἰαν), p. 218 (κάρῳ καὶ μἐθῃ βεβαρημένοι ἀνανήψατε), p. 222 (θεὸς δὲ ὑμῖν ἀνανῆψαι δοίη ποτὲ τοῦδε τοῦ ὔπνου), Orac. Chald., p. 15 Kroll (οὐδʼ ὄτι πᾶς ἀγαθὸς θεὸς ειδότες ἆ ταλαεργοἰ, | νἡψατε), etc.
19 μέθη τῆς ἀγνωσίας, cf. C.H., VII, 1.
20 μέθη τῆς γνώσεως, H. Lewy, p. 85.
21 πηγὴ σοφίας, ζωῆς, cf. l'ἀμβρόσιον ὔδωρ de C.H., I, 29. Aquam sapientiae propinasti gratis, chante une antienne médiévale (rit dominicain).
22 Par exemple de somn., II, 190. Le Logos est l'échanson de Dieu qui verse aux hommes, le puisant dans le divin crètere (ἐκ τοῦ θείου κρατῆρος), le vin enivrant (μέθυσμα) des vertus; cf. H. Lewy, p. 12 ss., 92, 99–100. L'auteur (p. 92, n. 3) nie toute relation entre le cratère de la Sagesse ou du Logos et la métaphore pindarique κρατὴρ λόγων ou ἀοιδῶν utilisée encore par Plutarque, sept. sap. conviv., VII, 13, p. 156d (νηφάλιος κρατὴρ λόγων), Philostrate (supra, p. 1, n. 1) et Julien, ep. 4 (p. 8, Bidez-Cumont).
23 C. 142 ss.; cf. Lewy, p. 93–94. Nous reviendrons sur ce texte.
24 Lewy, pp. 94–95.
25 Iren., I, 13, 2; cf. Lewy, pp. 96–98.
26 Lewy, p. 91.
27 Hippol., V, 23, 3: οὖτοι δὲ ἰδίως οἲ πάντες γνωστικοὺς ἑαυτοὺς ἀποκαλοῦσι, 〈ὡσεὶ〉. τὴν θαυμασίαν γνῶσιν τοῦ τελείου καὶ ἀγαθοῦ μόνοι καταπεπωκότες. Iren., I, 13, 6: τελείους ἑαυτοὺς ἀναγορεύοντες, ὡς μηδενὸς δυναμένου ἐξισωθῆναι τῷ μεγέθει τῆς γνώσεως αὐτῶν … ἀλλὰ πλείω πάντων ἐγνωκέναι καὶ τὸ μέγεθος τῆς γνώσεως τῆς ἀρρήτου δυνάμεως μόνους καταπεπωκἑναι.
28 Paedag, I, 6 (P.G., VIII, 293 a = I, p. III Stählin) à propos de I Cor. 3, 2 (διὸ καὶ γάλα ὑμᾶς ἐπότισα): τὴν γνῶσιν ὑμῖν ἐνἐχεα (cf. l'inscription de Tomi, supra, p. 3, n. 6), λέγων, τὴν ἐκ κατηχήσεως ἀνατρέφουσαν εἰς ζωὴν ἀΐδιον. ἀλλὰ καὶ τὸ ἐπότισα ῥῆμα τελείας μεταλήψεως σύμβολόν έστι. πίνειν μὲν γὰρ οὶ τέλειοι λἑγονται. Ibid., 304 b (= p. 117, Stählin): πίνεται γὰρ ὁ Λόγος, ἡ τροφἠ τῆς ἀληθείας. Strom., V, 10 (P.G., IX, 101 a = 2, p. 370, Stählin): βρῶσις γὰρ καὶ πόσις τοῦ θείου Λόγου γνῶσίς ἐστι τῆς θεἰας οὐσίας, V, 4 (P.G., IX, 45 a = 2, p. 342, Stählin): αὐτίκα ὁ ἀπόστολος πρὀς ἀντιδιαστολὴν γνωστικῆς τελειότητος τὴν κοινὴν πίστιν … λέγει … γάλα, etc.
29 Sur cette assimilation de la sagesse ou du logos, du noûs ou du pneuma à un fluide que l'on absorbe, cf. Lewy, pp. 10, 56, 92, 100.
30 Ou du vin qu'on mélange dans des vases à boire, Marcosiens ap. Iren., I, 13, 2: ποτήρια οἴνῳ κεκραμένα προσποιούμενος … ἐπιδοὺς ἐκπόματα κεκραμένα. Il ne s'agit plus ici d'une métaphore, mais bien d'un rite sacramentel.
31 καὶ τέλειοι ἐγένοντο ἄνθρωποι, C.H., IV, 4.
32 Cf. Luc., Bacch. 7, Sen., Ep. 83 (mersus vino et madens), Hor., Carm., IV, 5, 39 (uvidus).
33 Evenos, 2, 5–6: (Bacchos) βαπτίζει δ' ὔπνῳ γείτονι τοῦ θανάτου, Jos., Ant. Jud., 10, 9, 4: β. εἰς ἀναισθησἰαν καὶ ὔπνον, Poseid. ap. Aët., 6, 3: ὔπνῳ βεβαπτισμένος, Clem. Alex., Paedag., II, 2 (P.G., VIII, 421 a = I, p. 172 Stählin): ὑπὸ μἐθης βαπτιζόμενος εἰς ὄπνον.
34 P. 510, 27 Scott. Cf. dans la Korè Kosmou, 49 (p. 484, 20 Scott) la variante du cod. F ἐνεμβαπτίσθησαν (αἱ ψυχαί) pour ἐνσωματἰσθησαν, et encore Procl., Theol. plat., 297, 34 et Orac. Chald., p. 52, n. 1 Kroll.
35 Cf. C.H., VII, 1: ποῖ φέρεσθε, ὦ ἄνθρωποι, μεθύοντες, τὸν τῆς ἀγνωσίας ἄκρατον λὁγον ἐκπιόντες, δν οὐδὲ φέρειν δύνασθε, ἀλλ· ἤδη αὐτὸν καὶ ἐμεῖτε·
36 ὅσοι μὲν οὖν … ἐβαπτίσαντο τοῦ νοός.
37 οὗτοι μέτεσχον τῆς γνώσεως, cf. Clem. Alex., Paedag., I, 6 (= I, p. 111, Stählin): τὸ ἐπότισα ῥῆμα τελείας μεταλήψεως σύμβολόν ἐστι.
38 Cf. Ed. Norden, Agn. Theos, p. 102, J. Kroll, Die Lehre des H. Trism., p. 374. Norden (pp. 102–109) a suivi le sort de la formule γνῶναι ἐπὶ τί γέγονας et similia dans la mystique hellénistique. Il lui a échappé un texte important de Clem. Alex., Strom., V, 4 (P.G., IX, 41 b = 2, p. 340 St.). Commentant le γνῶθι σαυτόν delphique, l'auteur rappelle d'abord l'exégèse des anciens (ὅτι θνητὸς εἶ), puis il ajoute: καὶ εἰς τί γέγονας γνῶθι, φησί, καὶ τίνος εἰκὼν ὑπἁρχεις· τἰς τέ σου ἡ οὐσία, καὶ τἰς ἡ δημιουργία, καὶ ἡ πρὸς τὸ θεῖον οἰκείωσις τἰς, καὶ τὰ τούτοις ὅμοια.
39 Exc. ex Theodoto, 78, p. 88 Casey (Londres, 1934): ἔστιν δὲ οὐ τὸ λουτρὸν μόνον τὸ ἐλευθεροῦν, ἀλλὰ καὶ ἡ γνῶσις, τίνες ἦμεν, τί γεγόναμεν· ποῦ ἦμεν, ἢ ποῦ ἐνεβλἠθημεν· ποῦ σπεὐδομεν, πόθεν λυτροὐμεθα· τί γέννησις, τἰ ἀναγέννησις. Sur ce texte, cf. aussi A. D. Nock, Gnomon, XII, 11 (Nov., 1936), p. 609, qui le compare à Porph., de Abst., 1, 27, où il est question aussi d'un sommeil accablant.
40 De l'empire de la Fatalité, cf. Idéal, pp. 112–113.
41 Pour σπεύδομεν, cf. C.H., IV, 5: ἐπὶ τὸ ἒν καὶ μὁνον σπεὐδουσιν, Cic., Somn. Scip., 14: quid moror in terris? quin huc ad vos venire propero; Albin., c. 28; Orac. Chald., p. 52 Kroll: χρή σε σπεύδειν πρὸς τὸ φάος καὶ πρὸς πατρὸς αὐγάς; Iambl., de myster., 82, 12: τοὺς δ' ἐπὶ τὸ πῦρ σπεύδοντας κατέχει περὶ τὸν τῇδε τόπον (la présence des démons). Norden (p. 107, n. 2) fait dériver toutes ces expressions de Plat., Théét., 176 a–b.
42 Pour γέννησις-ἀναγέννησις, cf. C.H., XIII, 3: ἐγεννήθην ἐν νῷ, 2: ποταπὸς ὁ γεννώμενος. Au lieu de ἀναγέννησις, ce traité (intitulé λόγος ἀπόκρυφος περὶ παλιγγενεσίας) emploie παλιγγενεσία, XIII, 1 (μηδἐνα δύνασθαι σωθῆναι πρὸ τῆς π.), 7 (τρόπος τῆς π.), 10 (id.), 13, 16 (ὕμνος τῆς π.), 22 (μηδενί, τἐκνον, ἐκφαίνων τῆς π. τὴν παράδοσιν). La ps. ‘liturgie de Mithra’ se sert du verbe μεταγεννᾶσθαι, p. 4, 13; 12, 4 Dieterich. Sur ces emplois divers, Reitzenstein, Hellen. Myst., pp. 262–265, voir aussi Poimandres, pp. 215, 231.
43 Cf. Exc. 76: ὁ γἀρ εἰς θεὀν βαπτισθεὶς εἰς θεὀν ἐχώρησεν (cf. C.H., IV, 5: ὔσοι δὲ … μετέσχον, οὗτοι … ἐπὶ τὸ ἓν … σπεύδουσιν) καὶ εἴληφεν ἐξουσίαν. Plus loin, rappelant la parole de Mt. 28, 19, l'auteur poursuit: (baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit) εἰς οὃς ἀναγεννώμεθα. Exc. 80, 1: ὃν γεννᾷ ἡ μήτηρ, εἰς θάνατον ἄγεται καὶ εἰς κόσμον (cette vue pessimiste sur le κόσμος se retrouve C.H., VI), ὃν δὲ ἀναγεννᾷ Χριστός, εἰς ζωὴν μετατίθεται, εἰς 'Ογδοάδα (cf. C.H., I, 26; XIII, 15).
44 Le sens métaphorique n'est pas entièrement exclu en vertu des exemples cités supra, et de l'analogie entre la formule valentinienne et celle de Porphyre (cf. n. 39) où le ‘sommeil’ a valeur de métaphore.
45 Plus exactement: perfectionner, car la connaissance est prérequise au rite, quel qu'il soit.
46 ὤστε τὸν ἅνθρωπον ἀποθεῶσαι, C.H., IV, 7.
47 Pour ce qui va suivre, cf. C. Schmidt, Koptisch-Gnostische Schriften, I, 1905 (cité ici Schm.), p. 243–245, 308–309, et le commentaire du même auteur, Gnostische Schriften in koptischer Sprache, T U, VIII, 1892 (cité ici Schm.), c. IV C: Die Lehre von den Mysterien, p. 475–526, en particulier 486 ss., 490–491 (analyse du mystère), 497–502 (comparaison de P.S. et de II Jeû), 507–508 (mélange des deux sacrements de baptême et d'eucharistie), 524–525.
48 Comme aussi bien dans la ps. liturgie de Mithra, cf. Idéal, p. 107, n. 12.
49 Cf. C.H., I, 29.
50 Cf. C.H., XIII, 1.
51 Cf. C.H., I, 1 la description du Poimandrès-φῶς.
52 παντέλειος, P.S. c. 96, Schm., p. 145, 21. Il s'agit ici des ‘mystères de l'Ineffable,’ qui, comme l'a montré C. Schmidt (Schm., p. 481–482), correspondent aux ‘mystères du baptême’ de II Jeû.
53 Cf. C.H., I, 13.
54 Cf. Schm., p. 490–491 et 497–502.
55 Ici ἀγγεῖα, cf. Schm., p. 524.
56 Cf. C.H., I, 6.
57 Il ne peut s'agir, à cette date, d'une simple aspersion, mais bien de la plongée dans la cuve à vin.
58 II Jeû, c. 4, Schm., p. 309, 19–23.
59 C.H., I, 26 fin (apostolat), XIII, 13 (silence), Asclep., 1 (silence).
60 Cf. C.H., IV, 4.
61 Schm., p. 245, 6–19.
62 Cf. Schm., p. 507–508.
63 Que C. Schmidt interprète comme un miracle de transsubstantiation, Schmidt, p. 524–526.
64 Vêtement blanc et couronne des disciples, imposition du sceau (σφραγἱς, cf. Schm., p. 517), etc.
65 Souligné dans le texte.
66 Schm., p. 508.
67 Je ne puis partager l'opinion de, Braüninger, op. cit., p. 18Google Scholar: ‘Dass diese Geistestaufe in den Hermes-Gemeinden wirklich als kultischer Brauch bestanden hat, dürfen wir wohl annehmen.’ Ce jugement me paraît méconnaître l'élément le plus original de l'hermétisme, qui est de viser à une religion spirituelle (λογικὴθυσία), sans mystagogue et sans mystères; cf. Idéal, IIème partie, c. 3; Mystères cultuels et mystères littéraires, p. 116 ss. A propos du C.H. IV, on trouve dans Braüninger (p. 18) une allusion à II Jeû, mais en passant, et sans que l'auteur ait noté le point capital de l'analogie.
68 Je ne comprends pas la phrase de Reitzenstein, Hellen. Mysterienrel., p. 165: ‘Ein κρατήρ wird bei der Reinigung oder Taufe in den griechischen Mysterien immer verwendet’: il n'est pas un seul exemple de cratère en relation directe avec le λουτρόν cf. supra, n. 6. La ferme assurance de Reitzenstein semble avoir disparu dans la 3ème édition où j'ai cherché en vain la phrase.
69 Sur ce point, cf. Schm., p. 510–519.
70 P.S., c. 142, Schm., p. 245, 6–19, II Jeû, c. 43, Schm., p. 304, et Schm., p. 519–520.
71 Cf. la λογικὴ θυσία, C.H., I, 31; XIII, 18, 19, 21.
72 Par exemple pour déterminer plus exactement à quelle secte gnostique s'apparenterait l'auteur de C.H. IV. On peut admettre, il est vrai, une autre hypothèse. C'est que, dans II Jeû et P.S. comme dans C.H. IV, la cérémonie n'a aussi valeur que de symbole, la gnose chrétienne et l'hermétique ayant suivi la même démarche de pensée qui consiste à transposer en mystère littéraire des rites que les orthodoxes pratiquaient en fait (dans ce cas d'ailleurs, le symbolisme de C.H. IV témoigne d'un degré beaucoup plus spiritualisé, presque poétique, dans l'oeuvre de transposition). Cette hypothèse admise, il resterait encore que ce symbolisme commun fond ensemble deux sacrements distincts dans la pratique. Et c'est, à mes yeux, le point qui importe.
73 Même passage de la fécondité divine à la fécondité humaine, Asclep., 20–21. Ailleurs (C.H., IX, 3) l'enfantement des concepts par l'intellect mène à une longue digression sur les démons (3–5) par un glissement sur les mots ἀποκυηθεῖσαν, κύεισπέρματα (germes semés par les démons dans l'intellect).
74 Cf. par exemple Cat. Cod. Astr. Gr., V, 2, p. 56, 15–18. Pour l'opposé, la πολυτεκνία, cf. ibid., p. 5;αρμένη, cette ateknia volontaire est elle-même préordonnée comme le châtiment qui la punit, cf. C.H., XII, 5–9.7, 18–19. Théoriquement, il est vrai, dans un monde régi par l'εἱμ
75 Pour l'Egypte, cf. Asclep., 21. Pour les Juifs et Chrétiens, Justin., Apol., I, 29, 1, Athenag., XXXIII et le commentaire de Geffcken, p. 232. Pour les Grecs, Max. Tyr., XXVI, 9.
76 Il n'a en tout cas rien de grec. La punition de l'ἄτεκνος grec est de ne pas laisser de fils qui verse les libations sur sa tombe.
77 Contre Scott, t. II, p. 109–110. [J. Kroll,'Lehre 343 avait mieux vu: mais il songeait à un corps hybride, androgyne, hermaphrodite: ‘Seine Seele muss in einen Zwitterkörper wandern.’ Cette interprétation aurait pour elle un texte imprimé dans des éditions de la Mischnah que veut bien me signaler M. A. D. Nock, cf. tr. H. Danby, p. 98, ‘The androgynos is in some things like to men and in some things like to women, and in some things like both to men and to women, and in some things like neither to men nor to women.’]
78 Doctrine exposée C.H., X, 7–8, Koré Kosmou, 39, 42, Asclep., 12; cf. Rev. Et. Gr., XLIX, 233 (Oct. 1936), p. 586–595.
79 C.H., X, 20 dit franchement ψυχὴ … θηριάζεται. Koré Kosmou, 39: οὐρανὸν μὲν μὲν οὐκέτι οἰκήσετε, οὐδ' σώματα ἀνθρώπων, 〈εἰς〉 ζῷα δ' ἄλογα μεταπλανώμεναι 〈τὸ〉 λοιπὸν διατελέσετε.
80 Cat. Cod. Astr. Gr., V, 2, p. 67, 11 ss.
81 ἑσπέριοι δὲ θηλύνουσι τοὺς ἄνδρας· ἄλλοτε μὲν γὰρ ἀνδράσι συγκοιμώμενοι γυναικῶν ἔργα ἐπιτελοῦσι, πολλάκις δὲ καὶ τῶν γονίμων στερίσκονται, ibid., p. 68, 1–3.
82 Cf. OGI, 90, 2–3 (mon. Rosett.): (βασιλεύοντος τοῦ νέου … κυρἰου), βασιλέως καθάπερ ὁ Ἥλιος, μέγας βασιλεὺς τῶν τε ἄνω καὶ τῶν κάτω χωρῶν, 619, 3–4 (Syrie): εἰς τὸν δεσπότην (Δία) ἀνἰκητον Ἥλιον, Sammelb. 4127, 15 ss. (Talmis, Nubie): ἔνθα σε ἔγνων, Μανδοῦλι, Ἥλιον τὸν παντεπόπτην δεσπότην, ἁπάντων βασιλέα, Amm. Marcell. 4, 21–22: Ἥλιος θεὁς (μέγας) δεσπότης ούρανοῦ, et, pour l'image de l'escorte céleste, [Arist.] de mundo 6, 398 a, 10 ss. avec le commentaire de E. Peterson, Der Monotheismus als politisches Problem, 1935, pp. 16–21, 102–105.
83 ζωῆς φῶς, H. Orph., VIII, 18.
84 ζωογόνους πἐμπουσιν … ραθάμιγγας, Procl., Hymn., I, 10.
85 Ibid., 12; cf. A. Dieterich, Abraxas, p. 49, n. 6.
86 P G M, IV, 1611–15: ἀνέθαλεν ἡ γῆ σου ἐπιλἀμψαντος καὶ ἐκαρποφόρησεν τὰ φυτἁ σου γελἀσαντος, ἐζωογόνησε τὰ ζῷἁ σου ἐπιτρέψαντος, cf. aussi ibid., 439 = 1960 = VIII, 77: γεννῶν αὐτὀς ἄπαντʼ πἁλιν ἐξαναλύεις.
87 P G M, XIII, 162 ss.= 472 ss.
88 Abraxas, p. 24 ss.
89 ἐμειδίασεν ὀ θεός, K. Kosmou 10.
90 Cf. H. J. Bell, A. D. Nock, H. Thompson, Magical Texts from a bilingual papyrus in the British Museum, Proceed. of the Br. Acad., XVII, p. 20–21, 42–52. Je n'indique ici qu'une possibilité, sans presser outre mesure l'argument.
91 N.H., XXX, 41, cf. Magical Texts, p. 43.
92 Magical Texts, p. 47.
93 Olympiodore, p. 101, 15–102, 3 Berthelot (Scott, t. IV, p. 152, n. 1, corrige le texte bien inutilement) fait état de deux autres animaux exécrés par le Soleil, le coq et la taupe. Tous deux ont été des hommes qui ont commis un crime. Le crime de l'homme qui devait être changé en coq n'est pas défini; celui de l'homme qui devait être changé en taupe est d'avoir connu la vraie forme du Soleil et divulgué ce mystère aux autres hommes. Peut-être y a-t-il là une confusion entre ἀσπάλαξ et 'Ασκάλαφος, le démon infernal qui trahit Perséphone: M. Nock suppose une confusion pareille dans le cas de l'ἀσκάλαβος-Ascalaphos, Mag. Texts, p. 42. A la vérité, on comprend bien comment le mythe a pu fleurir (un mythe analogue dans les deux cas) en ce qui regarde le hibou et la taupe: l'un et l'autre fuient la lumière, ἀμέλει καὶ ἐὰν φθάση θεωρηθῆναι ὑπὸ τοῦ ἡλίου, οὐ δέχεται αὐτὸν ἡ γῆ ἔως ἑσπέρας, Olymp., loc. cit. Mais le coq? Mais le lézard qui, s'il aime les trous d'ombre, se plaît aussi à être grillé par le Soleil? cf. Mag. Texts, p. 43–44.
94 Les Stob. Hermet. (Exc., XXIV, 12) localisent la pédérastie dans les pays du Nord, τὸ νῦν 'Ιταλικὸν κλίμα καὶ τὸ Ἑλλαδικόν, les Sibyll. (III, 596 ss.) en accusent tous les peuples sauf les seuls Juifs.
95 Sans doute par réaction contre certaines pratiques cultuelles des pays avoisinants.
96 καὶ μετὰ ἄρσενος οὐ κοιμηθἠση κοιτὴν γυναικείαν: de là le mot ἀρσενοκοιτεῖν propre â la littérature judéo-chrétienne.
97 La défense vise à coup sûr la prostitution religieuse, comme le montre le v. 17b, interpolation des LXX, touchant la participation aux mystères des païens.
98 πᾶν κοινὁν, cf. κοινή ap. Vett. Val., 119, 30 Kroll, Porph. Hist. Phil., 12.
99 L'auteur désigne formellement les deux vices majeurs du paganisme aux yeux des Juifs, prostitution virile et culte des faux dieux.
100 Sibyll., II, 71 ss. avec les notes de Geffcken; cf. III, 185, 596 ss., 764, etc.
101 H. Orph., VIII, 16–18, Procl., Hymn, I, 39. Pour Jahvé, cf. Syll., 1181. [Cf. also, Strack-Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament, I, p. 1042Google Scholar where a Rabbinic text is quoted as naming a homosexual act as one of the four sins causing an eclipse; a different list is given, ib. II, p. 198. — A. D. N.]
102 H. Orph., VIII, 8, Procl., Hymn., I, 45–46.
103 ἀμίαντος, H. Orph., VIII, 13.
104 Procl., Hymn., I, 35, 40.
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- Cited by