Introduction. Le manguier aujourd’hui très apprécié en Afrique de l’Ouest pour ses fruits et son ombrage est pourtant d’introduction récente en Afrique. L’article retrace l’historique de son expansion dans la zone. L'expansion du manguier en Afrique de l’Ouest. Originaire d’Inde, le manguier a été signalé pour la première fois en Afrique de l’Ouest, au Sénégal, en 1824. C’est à la fin du xixe siècle que les manguiers ont commencé à connaître une diffusion significative, surtout dans les zones côtières. Leur extension deviendra importante pendant la première moitié du xxe siècle. Un manguier Amélie introduit au Mali vers 1890 fut à l’origine de nombreux plants greffés qui furent largement diffusés dans les pays limitrophes. Dès la fin des années 1940, des collections furent établies progressivement dans toute la zone et, au cours de la décennie 1970–1980, chaque pays d’Afrique de l’Ouest francophone possédait au moins une collection de manguiers. l'évolution des exportations. Le Mali fut le premier pays à exporter, vers la fin des années 1960, des mangues vers l’Europe. Il fut suivi par le Burkina, la Guinée, le Sénégal, et surtout la Côte d’Ivoire, dont les exportations, d’environ 2 500 t au début des années 1990, ont été multipliées par 4,5 en 2000. Cette croissance rapide des exportations ivoiriennes a bénéficié de la présence d’une façade maritime et d’un effet de masse créé par les exportations de bananes et d’ananas. Amélie a longtemps constitué l’essentiel des exportations du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Cependant dès 1971, des expéditions expérimentales de mangues colorées furent réalisées avec succès. La consommation de mangues se démocratisant en Europe, le choix variétal s’est progressivement resserré : Amélie, en début de campagne, puis Kent, Keitt et Palmer. Parallèlement à cette évolution variétale, les techniques de conditionnement se sont progressivement modernisées.