Hostname: page-component-586b7cd67f-rdxmf Total loading time: 0 Render date: 2024-11-25T09:55:15.684Z Has data issue: false hasContentIssue false

L’imagerie cérébrale fonctionnelle : un outil au service de la psychopathologie ?

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

C. Lemogne*
Affiliation:
Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France
*
Adresse e-mail :[email protected]

Abstract

La psychopathologie est précieuse pour guider l’application de l’imagerie cérébrale fonctionnelle à l’étude des troubles mentaux. En permettant une approche basée sur les processus mentaux plutôt que sur des catégories diagnostiques (par ex. rumination plutôt que dépression), elle offre l’opportunité d’identifier des biomarqueurs susceptibles d’enrichir la nosographie psychiatrique et de renseigner les stratégies diagnostiques et thérapeutiques. En revanche, savoir si l’imagerie cérébrale fonctionnelle peut être un outil au service de la psychopathologie, c’est-à-dire de la compréhension des processus mentaux sous-jacents aux troubles psychiatriques, reste une question controversée. Un intérêt potentiel de l’imagerie cérébrale fonctionnelle pourrait être l’identification de processus mentaux non conscients et inaccessibles à une mesure comportementale. C’est ainsi que la constatation de bases cérébrales communes entre douleur morale et douleur physique a pu donner lieu à des spéculations fascinantes sur l’origine de leur parenté lexicale. Ou encore que certains envisagent de pouvoir distinguer conversion et simulation sur la base de l’activité cérébrale. Mais interpréter cette activité comme témoignant d’un processus mental, raisonnement appelé inférence inverse, pose plusieurs problèmes, que le processus mental soit rapportable ou non. Par exemple, l’activité cérébrale observée peut ne pas être pas spécifique du processus mental en question. Ou alors cette activité cérébrale peut ne pas être définie avec assez de précision. L’ensemble de ces problèmes peut être formalisé dans une perspective bayésienne. En dépit de ces limites, l’inférence inverse est néanmoins un outil heuristique puissant pour susciter des hypothèses secondairement réfutables concernant la nature des processus mentaux et leurs relations (par ex. évocation de l’objet perdu et renforcement lors d’un deuil compliqué). Combinée à des paradigmes expérimentaux de qualité, l’imagerie cérébrale fonctionnelle est donc susceptible d’apporter des connaissances nouvelles à la psychopathologie.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

References

Pour en savoir plus

Lemogne, C. L’imagerie cérébrale, un outil au service de la psychopathologie ? Ann Med Psychol 2014 [sous presse].CrossRefGoogle Scholar
Poldrack, RA. Can cognitive processes be inferred from neuroimaging data? Trends Cogn Sci 2006;10(2):5963.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Poldrack, RA. Inferring mental states from neuroimaging data: from reverse inference to large-scale decoding. Neuron 2011;72(5):692–7.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Rotge, J-YLemogne, CHinfray, SHuguet, PGrynszpan, OTartour, EGeorge, NFossati, P. A meta-analysis of the anterior cingulate contribution to social pain. Soc Cogn Affect Neurosci 2015;10(1):1927.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.