L’éjaculation précoce (EP) touche environ un homme sur cinq. Le projet BibliothEP (évaluation d’une bibliothérapie de l’EP) s’est fixé comme objectif d’élaborer un traitement à la fois efficace, simple, facile d’accès, bon marché, libre de toute toxicité et éventuellement applicable sans l’intrusion d’un tiers.

L’étude s’est déroulée en deux phases. La première comprenait 120 participants souffrant d’EP. Un manuel concis (51 pages A5) d’auto-traitement cognitivo-comportemental de l’EP leur a été donné à lire, suite à quoi ils ont été comparés à 66 sujets laissés en liste d’attente. La seconde phase comparait 36 sujets ayant lu le manuel à 32 autres qui, en plus du manuel, recevaient un bref accompagnement (45 à 90 minutes) par un professionnel de la santé. Les accompagnants n’étaient pas spécialisés en thérapie sexuelle mais ont reçu une formation de 5 heures les habilitant à soutenir et faciliter le processus d’auto-traitement. Les paramètres évalués après traitement comprenaient la latence éjaculatoire auto-estimée, le sentiment de contrôle sur l’éjaculation, la satisfaction sexuelle, la détresse relative à la situation et l’impression subjective d’amélioration.

Six mois après le traitement, tous les participants ont montré des améliorations significatives en comparaison des sujets laissés en liste d’attente. Ces améliorations persistaient à 12 mois. Elles étaient légèrement supérieures pour les participants ayant bénéficié d’une assistance. Des améliorations ont été trouvées pour toutes les formes du trouble mais l’intervention semble avoir été légèrement plus efficace lorsque l’EP était de sévérité modérée. Dans tous les cas, les améliorations du fonctionnement sexuel se sont accompagnées d’une amélioration des cognitions sexuelles.

Le rapport coût/efficacité de la bibliothérapie en fait un instrument thérapeutique idéal en première ligne. Il semble en outre possible de majorer l’efficacité de la formule en la doublant d’une assistance par un intervenant expressément formé à cette fin.