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Published online by Cambridge University Press: 16 April 2020
L’étude des facteurs de vulnérabilité à la schizophrénie est un enjeu majeur de la psychiatrie actuelle [3]. Nous avons donc réalisé une étude dans l’objectif d’expliciter les liens existant entre traumatismes subis dans l’enfance et anomalies anatomiques observées dans la schizophrénie.
Au total 26 sujets schizophrènes stabilisés par rispéridone ou aripiprazole depuis au moins 6 semaines et 31 volontaires sains appariés ont été inclus. La sévérité des traumatismes infantiles a été évaluée avec la Childhood Trauma Questionnaire (CTQ). L’analyse en Voxel-Based Morphometry (VBM) a été réalisée à partir d’IRM anatomiques haute résolution en veillant à la qualité du prétraitement [1] et après correction pour les comparaisons multiples.
En cohérence avec notre hypothèse principale, il a été retrouvé une corrélation négative entre la négligence émotionnelle dans l’enfance et le volume total de matière grise chez les schizophrènes (Δ = −0,50 ; p = 0,003 après ajustement sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif). La même tendance est retrouvée non significative chez les volontaires sains. Outre cet effet global, il existe une corrélation négative entre la négligence émotionnelle et la densité de matière grise des schizophrènes dans le cortex cingulaire antérieur dorsal gauche (Z-score = 3,9 ; pFWE = 0,046) et le cortex préfrontal dorsolatéral droit (Z-score = 4,19 ; pFWE = 0,002). La comparaison de la densité de matière grise entre sujets schizophrènes et volontaires sains révèle des diminutions de densités centrées sur la partie antérieure des insula et le gyrus temporal supérieur gauche.
Ce résultat original démontre l’impact des interactions précoces, auxquelles les schizophrènes semblent particulièrement sensibles, sur la morphologie cérébrale. Les régions retrouvées, cortex cingulaire antérieur dorsal et cortex préfrontal dorsolatéral, sont particulièrement impliquées dans les troubles cognitifs et la dimension de désorganisation de la schizophrénie [2].
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