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Étude psychométrique des facteurs émotionnels et motivationnels impliqués dans la prise alimentaire

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

L. Bourdier*
Affiliation:
Université Paris Ouest Nanterre la Défense EA4430 CLIPSYD, Nanterre, France
C. Carre
Affiliation:
Université Savoie Mont Blanc LIP-PC2S EA4145, Chambéry, Grenoble, France
C. Dantzer
Affiliation:
Université Savoie Mont Blanc LIP-PC2S EA4145, Chambéry, Grenoble, France
L. Romo
Affiliation:
Université Paris Ouest Nanterre la Défense EA4430 CLIPSYD, Nanterre, France
S. Berthoz
Affiliation:
Inserm 1178, institut Mutualiste Montsouris, Paris, France
*
*Auteur correspondant. Adresse e-mail :[email protected] (L. Bourdier)

Abstract

Le concept d’alimentation émotionnelle se définit comme le fait de moduler la consommation alimentaire en réponse à un ressenti émotionnel plutôt qu’à celui de la faim ou de la satiété [1]. Il postule que l’affectivité ferait partie des traits psychologiques qui augmentent ou diminuent la consommation alimentaire et le contrôle du poids. Le recours à l’alimentation émotionnelle est de plus en plus mis en cause dans la surconsommation (overeating) et l’obésité [2], et les différents sous-types de troubles du comportement alimentaire [3]. Si des études suggèrent qu’adopter un comportement alimentaire « de réconfort » peut avoir des effets délétères, on ne sait pas encore dans quelle mesure certaines ou toutes les émotions sont associées à des modifications importantes de la prise alimentaire. L’objectif de l’étude était de mieux identifier si toutes ou certaines émotions favorisent l’émergence de l’alimentation émotionnelle, et quelles sont les personnes les plus vulnérables. Des étudiants (n = 149 ; âge = 21,5 ± 2,9 ; 81,9 % femmes) ont complété des évaluations de l’alimentation émotionnelle (EMAQ), l’alimentation intuitive (IES), l’addiction à l’alimentation (YFAS) ainsi que la personnalité affective (ANPS). Des corrélations bivariées (Spearman) et des régressions linéaires ont été menées. L’effet de la catégorie d’IMC a été analysé par des tests de Mann-Withney. On retrouve des associations significatives entre la personnalité affective et : la propension à moduler sa prise alimentaire (ex. : EMAQ-émotions négatives/ANPS-négatif Rho = –0,17, p = 0,04 ; IES-Total/ANPS-Tristesse Rho = –0,19, p = 0,03) et à présenter des symptômes d’addiction alimentaire (e.g. YFAS-Sevrage/ANPS-Tristesse Rho = 0,18, p = 0,04). L’alimentation émotionnelle et l’alimentation intuitive prédisent l’IMC (EMAQ-négatif/IMC : = 0,17, p = 0,04 ; IES-Total/IMC : = –0,17, p = 0,04). Le fait de moduler la consommation alimentaire indépendamment de la sensation de faim ou de la satiété (IES-signaux internes) est significativement plus marqué chez les étudiants en surpoids/obèses (p = 0,03). L’étude confirme l’importance de prendre en compte le recours à l’alimentation comme une stratégie potentiellement inadaptée de régulation émotionnelle et ses conséquences sur la santé.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

References

Références

Macht, M.How emotions affect eating: a five-way model. Appetite 2008;50(1):111.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Gibson, E.L.The psychobiology of comfort eating: implications for neuropharmacological interventions. Behav Pharmacol 235–62012 442460.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Ricca, V.Castellini, G.Fioravanti et al., , et al.Emotional eating in anorexia nervosa and bulimia nervosa. Compr Psychiatry 2012;53(3):245251.CrossRefGoogle ScholarPubMed
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