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Attachement insécure et addictions : influence sur la prise en charge

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

A. Dervaux*
Affiliation:
Centre Hospitalier Sainte-Anne, Addictologie, Paris, France
*
Adresse e-mail :[email protected]

Abstract

De nombreux patients consultant pour des conduites addictives présentent des troubles de l’attachement (67 % dans l’étude de Wedekind et al. chez des patients alcoolodépendants) [1], notamment des troubles de l’attachement insécure-évitant, insécure-désorganisé et insécure-ambivalent. Ces troubles peuvent être isolés ou s’inscrire dans le cadre de troubles de la personnalité (40 % des sujets alcoolodépendants et 70 % des sujets dépendants aux drogues selon les critères DSM-IV dans l’étude National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions, NESARC) [2]. Les travaux sur les troubles de l’attachement font écho aux études sur les traumatismes, les états de stress post-traumatiques et l’alexithymie chez les patients présentant des addictions [3].

La consommation de substances peut être considérée comme une stratégie adaptative à la réalité externe en soulageant les sentiments de détresse émotionnelle, de souffrance psychique, angoisse, tristesse, colère… En l’absence de sentiments de sécurité interne suffisants, ou en raison de liens d’attachement vécus comme menaçants ou entravant leur autonomie, les patients vont tenter de gérer leurs émotions à l’aide de substances psychoactives, plus faciles à maîtriser, du moins à court terme.

Les troubles de l’attachement influencent la relation médecin-malade, en particulier chez les sujets présentant des troubles de personnalité état-limites (16 % des sujets alcoolodépendants et 31 % des sujets dépendants aux drogues dans l’étude NESARC), chez qui les troubles de l’attachement insécure-désorganisé sont particulièrement fréquents [4].

Ces patients nécessitent de trouver une bonne distance relationnelle lors de la prise en charge. Les techniques d’entretiens motivationnels sont particulièrement adaptées, notamment du fait de l’approche dialectique ou le thérapeute intervient de façon active, mais ou les patients sont incités à garder leur autonomie et liberté de décision. Ils sont également encouragés à participer aux processus de changement, par exemple à l’aide de grilles décisionnelles (le pour et le contre de la poursuite de la consommation).

Type
S25C
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

References

Références

Wedekind, D.Bandelow, B.Heitmann, S.Havemann-Reinecke, U.Engel, K.R.Huether, G.Attachment style, anxiety coping, and personality-styles in withdrawn alcohol addicted inpatients. Subst Abuse Treat Prev Policy 8 2013; 110.1186/1747-597X-8-1CrossRefGoogle ScholarPubMed
Grant, B.F.Stinson, F.S.Dawson, D.A.Chou, S.P.Ruan, W.J.Pickering, R.P.Co-occurrence of 12-month alcohol and drug use disorders and personality disorders in the United States: results from the National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions. Arch Gen Psychiatry 2004; 61: 361368CrossRefGoogle ScholarPubMed
McDougall, J.L’économie psychique de l’addiction. Rev Fr Psychanal 68 2004; 511-527[4]CrossRefGoogle Scholar
Dervaux, A.Laqueille, X.États limites et addictions. Lett Psychiatr 2014; 10: 8892Google Scholar
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