Lesacrifice royal de l'aśvamedha (I), tel que les textes védiques nous le font connaître, comporte l'étrange cérémonie que voici: le cheval que l'on s'apprête à immoler est attaché, comme il est de règie pour les sacrifices sanglants, à un poteau sacrificiel (yūpa); mais il n'est pas, en l'occurrence, la seule victime. De part et d'autre du poteau central, d'autres poteaux sont dressés, auxquels sont attachés d'autres animaux, destinés aussi à être immolés. La liste de ces victimes annexes est variable; mais toujours il doit s'agir d'animaux «villageois» (grāmya). Or à ces victimes «villageoises », effectivement mises a mort, s'ajoutent des quasi-victimes, qui se distinguent des victimes réelles par trois traits: ce sont des animaux « forestiers » (āranya); on les maintient dans les intervalles (āroka) entre les poteaux; enfin de compte, on ne les immole pas, mais on les relâche, et un des textes donne cette explication: c'est pour qu'ils ne subissent point de violence (ahimsāyai). La liste des quasi-victimes, variable, elle aussi, comprend nécessairement l'homme (2).