Published online by Cambridge University Press: 28 July 2009
LeMalheur corporel et la mort obsèdent les esprits de la fin du Moyen Âge; se dressent les squelettes ricanants de la Danse Macabre, entraînant les uns aprés les autres tous les membres de la société, du roi jusqu'au paysan, sans oublier le médecin, impuissant, malgré tout son savoir, devant la mort. Dans quelle mesure celle-ci fut-elle, dans la seconde moitié du Moyen Âge, l'affaire du corps médical (2)?
(1) Danse macabre aux charniers des Saints Innocents (Paris, Guyot Marchant, edition de 1485 complétée avec celle de 1486)Google Scholar. Reproduction dans de Lincy, Leroux et Tissbrand, , Paris et ses historiens aux XIVe et XVe siècles (Paris 1867)Google Scholar. Orinne: urine, mire: médecin.
(2) Le qualificatif médical est ici à prendre au sens large: il désigne tous ceux qui, chirurgiens comme médecins, font profession de soigner. On verra plus loin (p. 257) que je n'emploie que provisoirement l'expression corps médical.
(3) Chirurgie de Maître Henri de Mondeville (1306–1330), traduction et edition par Nicaise (Paris, Félix Alcan, 1893), p. 247Google Scholar.
(4) Il s'agissait là d'une phase nouvelle incomde la médecine monastique, en partie provo-quée par la croissance économique des xe et XIe siècles, laquelle permit l'essor des villes et accrut la clientèle extérieure des moines-médecins. Cf. Wickersheimer, E., L'évolution de la profession médicale au cours du Moyen Age, Scalpel, n° 42 (1924), p. 5Google Scholar.
(5) C'est, par exemple, l'argument employé par le pape Clément III (1187–1191) dans la lettre qu'il envoie à un chanoine de Cologne. Cf. Migne, Patrologie latine, tome CCIV, Clementis III papa decreta, col. 1505.
(6) C'est-à-dire dans une situation incomde patible avec la réception ou l'exercice des ordres. Sont, entre autres, déclarés irréguliers tous les ecclésiastiques qui ont versé le sang directement (comme hommes d'armes ou chirurgiens) ou indirectement (en siégeant dans des procès où l'accusé risque la mort ou la mutilation, en ordonnant des actes chirurgicaux ou en faisant des prescriptions médicales à la suite desquels le patient décède).
(7) Cf. Mansi, J.D., Sacrorum conciliarum nova et amplissima collectio (Paris 1903), tome XXI, p. 438Google Scholar.
(8) Maxima Bibliotheca Veterum Patrum (Lyon 1677), tome XXV, p. 822Google Scholar.
(9) Wickersheimer, E., Commentaires de la Faculté de Médecine de l'Université de Paris, 1395–1516 (Paris 1915), Introduction p. XLVGoogle Scholar.
(10) Cf. Mansi, J.D., opus cit. tome XXII, p. 973Google Scholar
(11) Wickersheimer, E., Comm. Fac. de Méd. Univ. Paris, p. XLVIGoogle Scholar.
(12) Ibid., p. LXXI. Les origines ecclésiastiques des clercs de l'université se manifestent jusque dans le costume des maîtres et des écoliers (la robe longue).
(13) Je cherche à dégager ici des lignes de force; bien entendu, dans la pratique et les représentations les choses n'étaient pas toujours aussi tranchées, et ce d'autant moins que, pour le cas qui nous occupe, l'idéologie a évolué plus lentement que la réalité sociale. Les ecclésiastiques ont continué bien souvent à se considérer commeles médecins par excellence et à penser, en dépit de la doctrine officielle de l'Église, que le soin du corps, inséparable de celui de 1'âme, relevait en priorité de leur ministére. Il semble du reste que ceci s'accordait bien avec les croyances etx les conditions économiques de toute une partie de la population, les moines soignant gratuitement les malades peu fortunés.
(14) de Mondeville, Henri, op. cit. p. 366Google Scholar.
(15) C'est un thème courant de 1'icono-graphie de la fin du Moyen Age, en particulier des Ars moriendi. Cf. Boase, T.S.R., Death in the Middle Ages (London, Thames-and-Hudson, 1972)Google Scholar; cf. Fig. 1. Voir aussi Tenenti, A., La vie et la mort à travers l'art du XVe siècle, Cahiers des Annales (Paris, Armand Colin, 1952), pp. 97 sqGoogle Scholar.
(16) de Sienne, Aldebrandin, Régime de santé (Paris, Landouzy, 1911)Google Scholar, XIIIe siècle.
(17) de Mondeville, Henri, op. cit. p. 365Google Scholar.
(18) Ibid. pp. 569–573. Nous reviendrons plus loin sur ce chapitre.
(19) Ibid. pp. 243 sq.
(20) La chirurgie de Guillaume de Salicet achevée en 1275, éditée par Pifteau, Paul (Toulouse 1898)Google Scholar.
(21) Pratique de Maistre Bernard de Gordon, qui s'appelle Fleur de Lys en Médecine (Lyon 1495)Google Scholar. Tractatus de conservatione vitae humanae seu de regimine sanitatis Magistri Bernhardi de Gordonio (Liepzig 1570)Google Scholar. Fin XIIIe, début XIVe siècle.
(22) de Chaoliac, Gui, La Grande Chirurgie, éd. Nicaise, (Paris, Félix Alcan, 1890)Google Scholar.
(23) Conciliorum… Collectio Regia (Paris 1644), tome XXVIII, p. 777Google Scholar. Texte cité dans Delaunay, P., La Médecine et l'Église (Paris, Hippocrate, 1948), p. 11Google Scholar.
(24) Bullough, V., The development of medicine as a profession (New York, Hafner Publishing Company, 1966), p. 55Google Scholar.
(25) Cf. par exemple les positions de Béde et de saint Thomas d'Aquin sur la question, analysées dans Vacant, A. et Mangenot, , Dictionnaire de théologie catholique (Paris 1925)Google Scholar, article « extreme-onction », col. 1985 et 1994.
(26) Ibid.
(27) de Lancastre, Henri, Le livre des Seyntz Medecines [1354] (Oxford, Blackwell, 1940)Google Scholar.
(28) de Mondeville, Henri, op. cit. p. 247Google Scholar.
(29) C'est moi qui souligne.
(30) de Mondeville, Henri. op. cit. p. 199Google Scholar.
(31) Dédain qui peut-être était précisément menacé à la fin du XIIIe siècle et mis en question sous l'influence des maîtres italiens attachés à la pratique de la chirurgie et celle de leurs disciples français. Cf. par exemple les cours que Lanfranc de Milan, chassé d'Italie par les guerres civiles, fut autorisé à faire à la Faculté de médecine dans les derniéres années du XIIIe siècle.
(32) Jean de Salisbury, Metalogicus, Livre I, chap. IV, in Migne, op. cit. tome CXCIX, col. 830.
(33) Cité dans Rashdall, H., The Universifies of Europe in the Middle Ages (Oxford, Clarendon Press, 1885), vol. I, p. 430Google Scholar.
(34) Il faut ici nuancer: les grands chirur-giens eux-mêmes et surtout les médecins-chirurgiens, laissaient souvent le soin de procéder aux opérations à leurs assistants ou à des praticiens de rang inférieur.
(35) Cf. Malgaigne, J.F., Œuvres complètes d'Ambroise Paré (Paris 1840), Introduction, p. CCXLGoogle Scholar.
(36) Bien que les chirurgiens aient prétendu que la fondation de leur association remontât a Saint Louis, il semble qu'elle néait d'existence légale qu'à partir des dernières années du XIIIe siècle et le premier témoignage qu'on possède à son sujet date en effet de cette époque; il figure dans le Livre des Métiers d'Étienne Boileau, in Documents inédits sur l'Histoire de France (1837), tome XLI.
(37) Le plus ancien document relatif à la corporation des barbiers date de 1301.
(38) Ordonnances des rois de France, tome V, p. 530 (10 1372)Google Scholar.
(39) Plus la confrérie connaîtra de difficultés, plus elle tendra à se refermer sur elle-même et à se scléroser. Elle finira même, à la fin du XIVe siècle, par exiger de ses apprentis- qu'ils sachent le latin, pour accentuer la différence qui sépare ses membres des barbiers. Cf. Malgaigne, J.F., op. cit, p. CXLIGoogle Scholar.
(40) Au grand dam des chirurgiens.
(41) En 1505. Cf. Malgaigne, J.F., op. cit. p. CLIGoogle Scholar. Déjà en 1301 ils s'attribuent le titre de chirurgiens-barbiers: cf. Boileau, E., op. cit. p. 419Google Scholar.
(42) Le plus ancien document qui traite des chirurgiens-jurés date de 1311. Cf. Ordonnances des Rois de France, tome I, p. 491.
(43) Ainsi une ordonnance de 1365 témoigne que presque touz (les barbiers) s'entremectent du fait de chirurgie, Ordonnances des Rois de France, III, 609. De plus l'ordonnance du 3 octobre 1372 (Ord. des rois de Fr., V, 530) indique que les barbiers tiennent lieu de chirurgiens pour les poures gens qui ne pourroient en tel cas […] recouvrer desdiz mires jurez, qui sont gens de grant estat et de grant sallaire. Un texte de 1333 nous donne un exemple des différences de salaire entre les praticiens, à l'occasion du paiement par la Faculté de médecine de médecins, de chirurgiens et de barbiers pour la visite de pestiférés: 300 livres parisis sont versées aux médecins, 120 aux chirurgiens, 80 aux barnance biers. Cf. Malgaigne, J.F., op. cit. p. CXLIIGoogle Scholar.
(44) II a d'ailleurs embaumé personnellement deux rois.
(45) de Mondeville, Henri, op. cit. p. 365Google Scholar.
(46) Ibid. p. 571.
(47) Ibid. p. 571.
(48) Ibid. p. 569.
(49) La place manque ici pour parlet des rapports trés significatifs que Mondeville entretient avec l'argent. La façon d'en extorquer aux malades fait partie intégrante de son cours de chirurgie et le paiement est parfois considéré comme un moment de la thérapeutique. A une époque où le temps des marchands commence à se substituer au temps de l'Église (cf. Le Goff, Jacques, Temps de l'Église et temps des Marchands, Annales E.S.C., XV (1960), 417–433)Google Scholar, la santé elle-même, autrefois dispensée gratuitement par les ecclésiastiques — du moins aux pauvres — devient une valeur elle aussi marchande.
(50) de Mondeville, Henri, op. cit. p. 571Google Scholar.
(51) Ibid. p. 572.
(52) Cf. dans Friedberg, A., Corpus juris canonici (Lipsiae 1881)Google Scholar, Extravag. Commun. Lib. III, tit. VI, De sepulturis, col. 1272.
(53) Journal d'un bourgeois de Paris (1405–1449), éd. Tuetey, A. (Paris, Honorè Champion, 1881)Google Scholar.
— Un capitaine anglais se noie en 1429: […] et depuis fut peschi et fut despecé par quartiers, et boullu et embosmé, et apporté à Saint-Merry […] et aprés fut emporté en son païs pour enterrer (p. 237).
— en 143s, fut tué le nepveu au sire de Facetost, et après fut despecé par pièces et cuit en une cha dière ou cymetiere de Saint-Nicolas en tant et largement que les os laisserent la char, et puis furent très bien nettoiez, ilz furent mis en ung coffre pour porter en Angleterre, et les trippes et la char et l'eaue furent enfouys en une grant fosse oudit cymetiere de Saint-Nicolas (p. 307).
(54) Il s'agiasait ainsi d'anticiper sur le Jugement et de marquer les malfaiteurs afin qu'ils soient plus clairement déesignés au moment de la résurrection. Mais on peut discuter du point de vue de la théologie s'il était licite, même dans ce cas, de présenter à Dieu sa créature dans un tel état.
(55) Il était connu sous le nom de sepultura more teutonico. Cf. Wickersheimer, E., L'Anatomie de Guido de Vigevano, in Archiv. für Geschichte der Medizin (Leipzig 1913) p. 13Google Scholar.
(56) Ibid.
(57) de Chauliac, Gui, op. cit. p. 41Google Scholar.
(58) J.F. Malgaigne, op. cit. tome III, De l'embaumement des cadavres.
(59) de Chauliac, Gui, op. cit., p. 549Google Scholar.
(60) Cité par Binet, C., Histoire de l'examen médico-judiciaire des cadavres en France (Lyon 1892), p. 10Google Scholar.
(61) Boileau, Étienne, op. cit. pp. 419 sqGoogle Scholar.
(62) Binet, C., op. cit. p. 17Google Scholar.
(63) Ibid. pp. 15, 16. Le mot mire désigne ici, à mon sens, le chirurgien. Sur les problèmes soulevés par l'identification des mires, cf. Dubreuil-Chambardel, L., Les médecins dans l'Ouest de la France aux XIe et XIIe siècles (Paris, Société Française d'Histoire de la Médecine, 1914), pp. 200 sqGoogle Scholar.
(64) Binet, C., op. cit., p. 16Google Scholar.
(65) Ibid. p. 17.
(66) Ibid.
(67) Ibid. p. 25 (Avignon 1562).
(68) Des autopsies ont été parfois pratiquées au Moyen Age, mais elles étaient exceptionnelles et, limitées aux cas où on soupçonnait un empoisonnement, ne comportaient que l'examen des viscères. Cf. par exemple ce que raconte Barante, dans l'Histoire des Dues de Bourgogne (Paris 1824), tome II, p. 69Google Scholar: Le cardinal de Laon mourut tout à coup.Il pria instammentent en mourant qu'aucune recherche ni punition ne fut ordonnée au sujet de sa mort. Cependant son corps fut ouvert, et l'on vit clairement qu'il avail été empoisonni. Ceci se passait à la fin du XIVe siécle.
A signaler encore que la croyance à la cruentation des cadavres ne cessera d'être considérée comme une preuve qu'à partir du XVIIe, époque qui coïncide donc avec celle où se généralise la pratique des autopsies. Cf. Binet, C., op. cit. pp. 8 et 20Google Scholar.
(69) C'est un chirurgien illustre, A. Paré, qui écrivit le premier traité concernant les expertises médico-légales. Cf. Malgaigne, J.F., op. cit. tome III, p. 651Google Scholar, Des rapports.
(70) Singer, C., Beginnings of Academic Practical Anatomy, in Choulant, , History and Bibliography of Anatomic Illustration (London 1947), p. 21 bGoogle Scholar.
(71) La différence tient en partie à ceci qu'en France il s'agissait d'un rapport non pas entre Facultés mais entre des institutions judiciaires et un groupe de professionnels non-universitaires.
(72) Cf. Médioni, G., La médecine grecque aprés Hippocrate, in Laignel-Lavastine, , Histoire générale de la médecine de la pharmacie, de l'art dentaire et de l'art vétérinaire, (Paris, Albin Michel, 1938), tome I, pp. 293 sqGoogle Scholar.
(73) Si ce sont les chirurgiens et les barbiers qui ont poussé à la reprise de la dissection, ce sont les Facultés de médecine qui en ont gardé le contrôle; cf. plus loin.
(74) Cf. Wickersheimer, E., Les premières dissections à la Faculté de Médecine de Paris, Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France (Paris, H. Champion, 1910)Google Scholar.
(75) Elle ne deviendra véritablement régulière qu'au XVIIe siècle.
(76) Ce mouvement n'est pas limité au monde scientifique, il transparaî également dans la litérature. Cf. de Lorris, G. et de Meung, J., Le Roman de la Rose (Paris, Garnier Flammarion, 1974)Google Scholar (milieu XIIIe siècle).
(77) de Vigevano, Gui, Anothomia (1345)Google Scholar, publié par E. Wickersheimer, op. cit., fol. 257, col. 1: Cum scientia anothomie proprietatem et essenciam uniuscujusque membri interioris insinuat, ideo, ego Guido suprascriptus, […] demonstrabo anothomiam corporis humani patenter et aperte, perfiguras depinctas recte, sicut se habent membra in corpore humano, ut interius per figuras manifeste apparebit et satis melius quam in corpore humano videri poterit, quia, cum facimus anothomiam in homine oportet not cito expedire propter fetorem, ideo sufficit medicis solum videre membra interiora grosso modo, prout jacent.
(78) Les miniatures qui ornent la traduction française d'Henri de Mondeville comptent parmi les premieres où le corps ait été représenté cette maniére. Mondeville n'est pas censé s'être livré à des dissections, mais quand les miniatures ont été exécutées, au milieu du XIVe sinon fin XIVe, il se peut que déjà les planches de Vigevano aient été connues.
(79) Rapporté par Nicaise, Introduction à de Chauliac, Gui, op. cit. p. XLVIGoogle Scholar.
(80) Cf. de Mondeville, Henri, op. cit. p. 74Google Scholar: La matrice est l'appareil de la génération chez les femmes, semblable à l'appareil de la génération chez les hommes, sauf qu'il est renversé. Le col de la matrice représente la verge chez l'homme, la matrice le scrotum, etc.
(81) Au XVIe siècle, Vésale, entreprenant de signaler les erreurs de Galien, s'attira les foudres de la plupart des hommes de science et des anatomistes contemporains. Le Français Dubois Sylvius le traite de monstre d'ignorance, d'arrogance et d'ingratitude. Cité dans Bariéty, M., Coury, C., Histoire de la médecine (Paris, Fayard, 1963), p. 420Google Scholar.
(82) Cf. E. Wickersheimer, Les premières dissections à la Fac. de méd. de Paris, déjà cité.
(83) Souffrance et mort qui sont très présentes aussi dans la vie quotidienne de l'époque: après la grande peste de 1348 qui décima la population d'une manière effrayante (un quart de la population européenne fut touché), sévit en France la guerre de Cent Ans. Le pays est mis à feu et à sang par des bandes armées; Bourguignons, Anglais et Armagnacs perpètrent partout meurtres, viols, pillages, tandis que Charles VI,« bien-aimé », roi fou d'un pays sens dessus-dessous, donne à voir lui aussi la douleur d'un corps affolé et trahi.
(84) Cf. chez Guillaume d'Ockham, la séparation des sciences naturelles d'avec la théologie.
(85) On sait que cette dissociation ne s'est tout à fait accomplie qu'à la fin du XIXe siècle et ce au niveau des élites scientifiques seulement. En revanche, la méde- cine populaire d'aujourd'hui — et tout particuliérement en milieu rural – continue à postuler l'existence de relations étroites, voire symbiotiques, entre le corps et l'eunisvers, microcosme et macrocosme.
(86) Malgaigne, J.F., op. cit. p. CLXXGoogle Scholar.
(87) de Beaumanoir, Philippe, Les coutumes du Beauvoisis (Paris, Renouard, 1842), I, 18 (XIIIe siècle)Google Scholar.
(88) Somme théologique, IIa-IIae, q. LXIV, a 223; cité dans le Dictionnaire de théologie catholique, article mort (peine de —).
(89) Cf. Singer, C., op. cit. p. 21 FGoogle Scholar.
(90) De Tumoribus, Fallope, cap. XIV, in Opera omnia (Francfort 1600), p. 632Google Scholar. Cf. également ce que dit Jean de Troyes dans la Chronique scandaleuse, à la date de 1474, à propos d'une opération de la pierre pratiquée à vif sur un condamné qui fut gracié ensuite. Rapporté par Malgaigne, J.F., op. cit. p. CLIVGoogle Scholar.
(91) Paracelse, Grande Chirurgie, livre I, chapitre X. Cité par Malgaigne, J.F., op. cit. p. CLXXGoogle Scholar.
(92) Douglas, Mary, De la souillure (Paris, Maspero, 1971)Google Scholar.
(93) Mondeville définit la mort comme une corruption (cf. plus haut, p. 261). II faut sancrapprocher de cette définition celle qu'il donne de la lépre comme « maladie honteuse résultant de matiére mélancolique ou d'une matiére réduite en mélancolie, corrompue par une corruption incorrigible, et qui est pour tout le corps ce qu'est un cancer au membre cancéré » (op. cit. p. 616).
(94) Mort symbolique puisque sancrapprocher tionnée par l'exclusion sociale du lépreux et signifiéd par l'accomplissement de rites funéraires et par une ségrégation dont on connaît la rigueur.
(95) Cet usage existait encore au milieu du xvie siécle, comme en témoigne l'opuscule qu'Ambroise Paré lui consacre. Cf. Malgaigne, J.F., op. cit. tome III, p. 469Google Scholar: Discours de la mumie et de la licorne.